Intitulé «Es-souad fi al-amal» que nous essayons de traduire par «Le noir à l'horizon», le nouveau monologue de la coopérative culturelle «Er-rimah» d'Alger a été joué hier à la salle El Mougar d'Alger devant la presse nationale. Interprété majestueusement par la comédienne Rym Takoucht, le monologue est une réalisation de Djamel Guermi sur un texte de Hocine Nadir. Le spectacle sera donné samedi 5 mars à 18h en avant-première devant le public. Intitulé «Es-souad fi al-amal» que nous essayons de traduire par «Le noir à l'horizon», le nouveau monologue de la coopérative culturelle «Er-rimah» d'Alger a été joué hier à la salle El Mougar d'Alger devant la presse nationale. Interprété majestueusement par la comédienne Rym Takoucht, le monologue est une réalisation de Djamel Guermi sur un texte de Hocine Nadir. Le spectacle sera donné samedi 5 mars à 18h en avant-première devant le public. Il s'agit d'un monodrame très plaisant à voir, déclamé dans une langue poétique savoureuse. La pièce est très rythmée, elle alterne morceaux de musique, danses et silence pesant. C'est une femme tantôt blasée, tantôt enthousiaste qui prend à témoin l'assistance. Elle est coincée entre un tronc d'arbres qui laisse voir ses racines et un coffre traditionnel d'où elle sortira maints objets. L'un représente la nature et l'autre la culture. L'un incarne l'état sauvage et l'autre la civilisation. Ghalia, c'est le prénom de la femme, mais il pourrait aussi être celui de l'Algérie, du moins c'est ce qu'a soutenu Rym Takoucht dans la conférence de presse qui a suivi le spectacle. Née en 1975 à Alger, Rym affirme «appartenir à une génération qui n'a jamais connu la paix, nous avons évolué de conflits en conflits, nous n'avons jamais goûté aux merveilles de la vie, Ghalia c'est l'Algérie, ce sont ses souffrances, à travers elle nous faisons allusion aussi à la situation qui prévaut dans les pays arabes». Ghalia se balade entre la forêt et le coffre, une voix, celle d'un animal, un chacal ou un loup l'interpelle, elle affirme que la voix est celle de son bien-aimé ou de son époux. La pièce appartiendrait au théâtre de l'intime selon le réalisateur Djamel Guermi. Ghalia ne cesse de se plaindre de sa situation, elle est tiraillée entre l'appel de la forêt, espace chtonien maléfique et magique et l'appel de la mémoire, espace des traditions, et de l'histoire humaine. Le spectacle s'inspire du théâtre d'Abdelkader Alloula en ce sens qu'il fait la part belle à la culture populaire. Le coffre, objet régénérateur est pourtant la tombe de la mère. Elle en sort un lot de livre dont La mémoire du corps d'Ahlam Mostghanemi dont elle lit quelques extraits «On t'a donné un galon, tu es devenu lieutenant et tu t'es payé une seconde épouse, je ne sais ce que tu aurais fait si tu avais eu le grade de colonel». Voilà un féminisme à l'algérienne, qui cherche à faire incursion dans le domaine politique. La pièce est certes de bonne facture mais elle ne cadre pas avec le niveau des luttes politiques qui se font jour dans la réalité d'un quotidien auquel elle veut pourtant faire allusion. L.G. Il s'agit d'un monodrame très plaisant à voir, déclamé dans une langue poétique savoureuse. La pièce est très rythmée, elle alterne morceaux de musique, danses et silence pesant. C'est une femme tantôt blasée, tantôt enthousiaste qui prend à témoin l'assistance. Elle est coincée entre un tronc d'arbres qui laisse voir ses racines et un coffre traditionnel d'où elle sortira maints objets. L'un représente la nature et l'autre la culture. L'un incarne l'état sauvage et l'autre la civilisation. Ghalia, c'est le prénom de la femme, mais il pourrait aussi être celui de l'Algérie, du moins c'est ce qu'a soutenu Rym Takoucht dans la conférence de presse qui a suivi le spectacle. Née en 1975 à Alger, Rym affirme «appartenir à une génération qui n'a jamais connu la paix, nous avons évolué de conflits en conflits, nous n'avons jamais goûté aux merveilles de la vie, Ghalia c'est l'Algérie, ce sont ses souffrances, à travers elle nous faisons allusion aussi à la situation qui prévaut dans les pays arabes». Ghalia se balade entre la forêt et le coffre, une voix, celle d'un animal, un chacal ou un loup l'interpelle, elle affirme que la voix est celle de son bien-aimé ou de son époux. La pièce appartiendrait au théâtre de l'intime selon le réalisateur Djamel Guermi. Ghalia ne cesse de se plaindre de sa situation, elle est tiraillée entre l'appel de la forêt, espace chtonien maléfique et magique et l'appel de la mémoire, espace des traditions, et de l'histoire humaine. Le spectacle s'inspire du théâtre d'Abdelkader Alloula en ce sens qu'il fait la part belle à la culture populaire. Le coffre, objet régénérateur est pourtant la tombe de la mère. Elle en sort un lot de livre dont La mémoire du corps d'Ahlam Mostghanemi dont elle lit quelques extraits «On t'a donné un galon, tu es devenu lieutenant et tu t'es payé une seconde épouse, je ne sais ce que tu aurais fait si tu avais eu le grade de colonel». Voilà un féminisme à l'algérienne, qui cherche à faire incursion dans le domaine politique. La pièce est certes de bonne facture mais elle ne cadre pas avec le niveau des luttes politiques qui se font jour dans la réalité d'un quotidien auquel elle veut pourtant faire allusion. L.G.