Le jour venait de se lever, hier, lorsqu'un camion, arborant deux drapeaux algériens de chaque côté de la cabine, déboucha à l'entrée du camp de transit improvisé à Ras Jedir (580 km au sud-est de Tunis), principal poste frontalier séparant la Tunisie et la Libye. Le véhicule lourd est bientôt suivi de plusieurs autres, faisant s'élever des volutes de poussière ocre. "C'est l'Algérie, c'est l'Algérie !" Hedi, volontaire tunisien s'acharnant depuis plusieurs à apporter du réconfort aux réfugiés, lève les bras au ciel et court vers les camions, des semi-remorques, dont le premier est chargé à ras bord de bouteilles d'eau minérale. «Vous savez, dit-il visiblement ému, voir des Algériens venir jusqu'ici par route pour prêter main forte à leurs frères tunisiens, submergés comme vous le constatez, c'est quelque chose que nous attendions mais qui reste, pour moi, très spécial". Se proposant d'aider au déchargement, il n'attend même pas de réponse et se place en tête de la mini chaîne humaine qui s'affaire déjà à mettre à terre les casiers. «L'eau potable, il n'y en a pas à profusion, ici, surtout qu'il y a tellement de réfugiés fuyant les combats en Libye, surtout des Bangladais...", lâche Hedi en passant un casier à son voisin de droite. Le poste de transit de Ras Jedir est en soi un drame humain. Les arrivants, exténués pour avoir avalé plusieurs dizaines de km à pied, les yeux hagards, sont rapidement examinés par un médecin, dirigés le cas échéant vers une petite unité de soins, une sorte d'hôpital de campagne où s'affairent des praticiens de différentes nationalités, et reçoivent ensuite un colis de vivres et de l'eau minérale avant d'être transportés vers l'un des camps installés dans cette région frontalière. «Choucha», à quelque 2 km de Ras Jedir, est l'un des principaux camps aménagés par les autorités tunisiennes. Des déplacés de nombreuses nationalités s'y trouvent, en particulier des Bangladais (Bangladesh) qui seraient plus de 10.000, mais aussi des Africains, des Philippins, des Chinois, des Jordaniens, des Pakistanais. Tous attendent et espèrent pouvoir être rapatriés dans leurs pays, d'autres voudraient se réfugier en Tunisie. Le camp de Choucha, curieusement, n'est pas très bruyant. De nombreux volontaires algériens, vêtus de la chasuble écarlate du Croissant-Rouge, s'y affairent. Hedi rappelle que le Croissant-Rouge tunisien a lancé, vendredi dernier, un appel urgent à ses partenaires pour l'acheminement de médicaments, de matériels médicaux et de denrées alimentaires. Il trouve "naturel" que l'Algérie figure parmi les premiers pays à y avoir répondu. Le jour venait de se lever, hier, lorsqu'un camion, arborant deux drapeaux algériens de chaque côté de la cabine, déboucha à l'entrée du camp de transit improvisé à Ras Jedir (580 km au sud-est de Tunis), principal poste frontalier séparant la Tunisie et la Libye. Le véhicule lourd est bientôt suivi de plusieurs autres, faisant s'élever des volutes de poussière ocre. "C'est l'Algérie, c'est l'Algérie !" Hedi, volontaire tunisien s'acharnant depuis plusieurs à apporter du réconfort aux réfugiés, lève les bras au ciel et court vers les camions, des semi-remorques, dont le premier est chargé à ras bord de bouteilles d'eau minérale. «Vous savez, dit-il visiblement ému, voir des Algériens venir jusqu'ici par route pour prêter main forte à leurs frères tunisiens, submergés comme vous le constatez, c'est quelque chose que nous attendions mais qui reste, pour moi, très spécial". Se proposant d'aider au déchargement, il n'attend même pas de réponse et se place en tête de la mini chaîne humaine qui s'affaire déjà à mettre à terre les casiers. «L'eau potable, il n'y en a pas à profusion, ici, surtout qu'il y a tellement de réfugiés fuyant les combats en Libye, surtout des Bangladais...", lâche Hedi en passant un casier à son voisin de droite. Le poste de transit de Ras Jedir est en soi un drame humain. Les arrivants, exténués pour avoir avalé plusieurs dizaines de km à pied, les yeux hagards, sont rapidement examinés par un médecin, dirigés le cas échéant vers une petite unité de soins, une sorte d'hôpital de campagne où s'affairent des praticiens de différentes nationalités, et reçoivent ensuite un colis de vivres et de l'eau minérale avant d'être transportés vers l'un des camps installés dans cette région frontalière. «Choucha», à quelque 2 km de Ras Jedir, est l'un des principaux camps aménagés par les autorités tunisiennes. Des déplacés de nombreuses nationalités s'y trouvent, en particulier des Bangladais (Bangladesh) qui seraient plus de 10.000, mais aussi des Africains, des Philippins, des Chinois, des Jordaniens, des Pakistanais. Tous attendent et espèrent pouvoir être rapatriés dans leurs pays, d'autres voudraient se réfugier en Tunisie. Le camp de Choucha, curieusement, n'est pas très bruyant. De nombreux volontaires algériens, vêtus de la chasuble écarlate du Croissant-Rouge, s'y affairent. Hedi rappelle que le Croissant-Rouge tunisien a lancé, vendredi dernier, un appel urgent à ses partenaires pour l'acheminement de médicaments, de matériels médicaux et de denrées alimentaires. Il trouve "naturel" que l'Algérie figure parmi les premiers pays à y avoir répondu.