1ère partie Le cordon littoral de la wilaya de Tlemcen, qui s'étend sur une longueur de 70 km environ, présente de très beaux rivages de plages, dont la morphologie épouse le relief continental; les falaises abruptes bordent majestueusement les belles criques abritées par endroits. On découvre de larges baies jonchées de galets sur le rivage. La wilaya compte 25 plages à la beauté édénique totalisant une longueur de 16,4 km, dont 8 surveillées (autorisées à la baignade) couvrant une longueur totale de 13,14 km fréquentées par des millions d'estivants issus des différentes régions du pays et de l'étranger. Distante de 65 km de Maghnia et 130 km de Tlemcen, la station balnéaire de Marsat Ben M'hidi (ex-Port Say) se trouve à l'extrême-ouest de l'Algérie dans la daïra éponyme (5.000 habitants), constituant une zone frontalière avec le Maroc et jouxtant la plage de Saïdia. Elle tire son nom colonial d'un petit port construit en 1906, en hommage à Jean-Baptiste Say, économiste français né à Lyon (1767-1832), qui fut l'un des maîtres de la doctrine libre-échangiste; il publia un traité d'économie politique (1803). C'est au lendemain de l'indépendance qu'elle sera baptisée Marsat Ben M'hidi, à la mémoire de celui qui fut le commandant de la wilaya V (Oranie). En cette journée caniculaire du mardi (21 juillet) marquée par une chaleur exceptionnelle (45°) accentuée par un sirocco, nous fîmes le voyage en taxi à partir de la station de Bab Wahran. «Port Say ! Port Say !», hélait à la cantonade un taxieur. Nous avions dû attendre deux heures (de 5h30 mn à 7h30 mn) pour voir arriver les premiers voyageurs se rendant à Marsat Ben M'hidi. Alors que les départs à destination de Maghnia étaient très sollicités. Une hadja, percluse, portable accrochée autour du cou comme une «meskia», s'installa sur la banquette arrière; visiblement terrassée par le mercure en folie, elle allait vraisemblablement se réfugier sous des cieux plus cléments, chez des parents en villégiature à Port Say. Un jeune plaça un vélo pour enfant sur le porte-bagages. 250 DA est le prix de la place (la formule «correspondance» via Maghnia -100 DA- comprend la course de taxi -50 DA- vers la station à destination de ladite plage -125 DA-). En prenant la RN35, une route à la sinistre réputation, Mohamed le chauffeur engagea la discussion sur le trafic routier très dense sur ce tronçon (Tlemcen-Maghnia): «Plus de 1.000 véhicules circulent chaque jour dans les deux sens», fera-t-il observer, en ne manquant pas d'évoquer le phénomène hallaba (le réservoir d'une Mercedes contiendrait, selon lui, quelque 200 l de mazout). A propos de contrebande, un hallab fou du volant causa le lendemain (mercredi 22) la mort d'une personne outre 3 blessés suite à une collision à l'entrée de Maghnia. A quelques encablures de Hammam Boughrara, un premier barrage de douane puis un second de gendarmerie. Les Tuniques vertes avaient intercepté à ce niveau l'avant-veille (soit le dimanche 19 juillet) un camion transportant 22 q de cuivre «camouflé» dans du foin destiné aux artisans d'Oujda via le village frontalier d'Ouled Kaddour où 60 autres quintaux furent découverts dans deux dépôts. Le renvoi d'ascenseur chérifien se fait via l'oued Mouillah et autres centres de désintoxication et de psychiatrie. Située dans ce secteur, sur un monticule, une station d'essence desservait normalement les automobilistes. Arrivés à Maghnia, nous sollicitâmes le chauffeur pour une pause «presse» (achat de journaux). Certains passagers profitèrent soit pour fumer, soit pour faire leurs besoins. Les deux ouvrages décoratifs ornant les deux principaux ronds-points ne laissèrent pas indifférent Mohammed qui lâcha volubilement son commentaire: «Le globe signifie qu'on vient de toute part à Maghnia alors que la théière (assortie d'un verre) symbolise l'hospitalité de ses habitants». Un voyageur, fonctionnaire à la daïra de Mansourah, ironisa en voyant une cité de logements flambant neufs au niveau du boulevard: «C'est pour cacher le visage hideux de l'oued Ouederfou (dit Jorgi)...». En somme, c'est l'arbre (un projet) qui cache la forêt (ce gros bourg), selon lui. A 4 km environ à la sortie ouest de Maghnia vers la frontière, un panneau indique «Maroc 20 km» (direction 1er poste frontalier fermé Akid Lotfi). A droite, la RN7 A menant à Marsat Ben M'hidi où des travaux de bitumage sont en cours, et à 6 ou 7 km, sur le flanc de la montagne, situé à droite le village socialiste Chebikia, une dénomination plus qu'anachronique. Et pour cause. Ce patelin est devenu, de par sa position géographique favorable, un fief de la contrebande, à l'instar de Zouïa (Béni Boussaïd)... A hauteur du village Btaïm et à quelques encablures du pont surplombant l'oued Mouillah (pollué par les rejets industriels provenant de la ville d'Oujda), un panache de poussière s'élevait du chantier de l'autoroute est-ouest (ouvrage d'art)... Village Meghagha: station d'essence «à sec» affichent des pompes recouvertes d'un «capuchon» bleu. Deux files opposées de Mercedes, version hallaba, faisaient sous un soleil de plomb le pied de grue sur le bas-côté. Un peu plus loin apparaît le village de Souani. Là, la station-service de Naftal mitoyenne à une minoterie semble fermée. Pas âme qui vive dans les parages. A proximité, un poste d'intervention de la Protection civile aux couleurs chatoyantes contrastant avec la torpeur des lieux. Peuplée d'un peu plus de dix mille habitants, la commune de Souani, dans la daïra de Bab El-Assa (20 km de Maghnia), «jouit», elle aussi, d'une mauvaise réputation. Sa proximité avec le territoire chérifien fait d'elle, par la force du phénomène du trabendo multiforme, une agglomération suspecte. Pourtant, Achache, comme appelée depuis la nuit des temps, est une commune vouée à l'agriculture et au pastoralisme. A notre gauche, se dresse le barrage éponyme, ou plus exactement sa «carcasse» qui a dénaturé l'agglomération. Un projet jamais réalisé (prévu pour une capacité de 14 millions de mètres cubes), malgré les milliards engloutis. Un minaret au style exotique (conique) domine le site en souffrance. Deux kilomètres plus loin, Sidi Boudjenane se pointe: des maisons démesurées, des épiceries bien achalandées avec en prime des accessoires de plage bien en vue (saison estivale oblige), des routes poussiéreuses. Au centre de l'agglomération (intersection), un panneau indique deux direction: Tounane 15 km, Ghazaouet 23 km (l'ex-Nemours qu'on peut rejoindre par une très belle route nationale, la RN7)... Travaux de chaulage au niveau des bas-côtés de la route effectués par une équipe d'agents communaux en tenue distinctive. A 23 km à l'ouest, on arrive à Bab El-Assa. On est accueilli tour à tour par deux banderoles, la première annonçant la bienvenue et la seconde informant les jeunes de la localité de l'ouverture des inscriptions au niveau du centre de formation professionnelle de Marsat Ben Mhidi distante de 40 km. Un barrage de police au rond-point (jet d'eau). A la sortie, c'est un autre de gendarmerie qui filtrait le trafic routier. Groggy, un gendarme, sa kalachnikov sur les jambes, était assis sur une chaise devant un bureau de fortune à l'ombre d'un arbre chétif... Un panneau portait le slogan (en arabe) «La gendarmerie est à votre service» accompagné d'un numéro de téléphone (fixe)... Un tracteur chargeait dans sa remorque des pastèques zébrées livrées d'une «bhira» luxuriante... Plusieurs stands en roseaux destinés à la vente de ces melons d'eau, installés au bord de la route, étaient paradoxalement fermés... Msirda Fouaga: un panneau signale à gauche Maroc et à droite Boutane. Une station d'essence à sec et une file de Mercedes «assoiffées»... Vraisemblablement à court de carburant, une Mercedes «gisait» telle une carcasse sur le bas-côté de la route non loin d'une autre station, celle-là, a priori fermée... Une route sinueuse domine les deux territoires algérien et marocain, d'où une vue splendide, notamment sur la ville d'Ahfir (Maroc). A notre droite, Boukanoun où, une fourrière de la douane visible, en contrebas de la route, semblait remplacer la traditionnelle file de voitures de touristes algériens au niveau de ce deuxième poste frontière, aux côtés de celui de Akid-Lotfi appelé Zoudj Beghal par les Marocains (un «différend» toponymique s'ajoutant au conflit politique), fermés depuis 1994 suite à l'affaire de l'attentat terroriste contre un hôtel à Marrakech et visiblement impassibles devant la levée de visa d'entrée décidée en juillet 2004 par le Maroc (une mesure de rétorsion fut appliquée en avril 2005 par l'Algérie) ainsi que les appels du pied incessants de Rabat, soit trois durant le premier semestre de l'année écoulée (mars, mai et juillet 2008) pour la réouverture des frontières terrestres. Une opération de charme diplomatique motivée par l'aggravation de la situation économique et sociale au Maroc. Des panneaux de signalisation vétustes indiquent que l'accès est interdit. Des drapeaux aux couleurs chérifiennes flottent désespérément. Un soleil de plomb darde ses rayons, générant un effet de réverbération. Mirage. Pas âme qui vive. Un décor du Far West. Seul l'emblème national flottant «formellement» au gré du vent indique la présence physique officielle du poste de Boukanoun. Nonobstant, la dernière ouverture «protocolaire» des barrières de deux côtés remonte au 21 février dernier (2009) à l'occasion du passage par le poste Akid Lotfi de la caravane britannique de solidarité humanitaire avec Ghaza venant du Maroc... Par ailleurs, le poste frontalier Akid Abbès (Maghnia) sera relié à la gare de Oued Tlélat via une ligne électrifiée sur une distance linéaire de 196 km au titre du projet LGV dont les travaux ont été lancés au niveau du tronçon Oued Tlélat-Tlemcen (gare) sur 130 km dont 40 km sur le territoire de la wilaya avec un délai de réalisation de 30 mois, soit en 2011, date de sa réception... Sellam, un village signalé par un panneau (à notre droite), fit réagir le chauffeur: «Là bas, on peut se dégoter toute sorte de moteurs chez une vieille femme; moi-même, j'en ai monté un sur place pour une brique car je suis mécanicien à l'origine...». A l'en croire, c'est une véritable caverne d'Ali Baba mécanique sur laquelle veille une hadja businesswomen. Visiblement, l'informel ne connaît plus de limite... Plein de sirghaz. Les pistolets des autres pompes étaient suspendus. «Le camion (de Naftal, ndlr) ne nous dessert pas aujourd'hui (mardi)», lança à un client le pompiste qui se débarbouillait sous un gros robinet. Ni mazout, ni super, ni normal. Niet. Le ballet boulimique des hallaba sans peur et sans reproche n'est pas étranger à cette pénurie énergétique. Comme pour donner la réplique au «gérant» en panne, le chauffeur nous invita à méditer une scène insolite se passant au loin sur un hameau: «Vous voyez ces baudets, on leur colle aux oreilles un walkman sur lequel sont enregistrées deux consignes lapidaires espacées dans le temps (1 h selon lui): «Arra'» (signal de départ) et «Echa'» (signal d'arrivée) et le tour est joué. Un code de communication animalier qui serait adopté par les contrebandiers usant de ce mode de transport qui vient de faire, il y a quelques jours l'objet d'un hommage dans le Rif (Maroc) à travers une fête dédiée à la race asine (Festival Béni Ammar de Zarhoun). Si cet animal «patriotique» était utilisé, faut-il le souligner, par les moudjahidine pour le convoyage des armes et autres provisions et médicaments, il se voit malheureusement aujourd'hui et à son corps défendant «impliqué» en tant que «passeur» dans l'irréductible trabendo, un fléau qui porte atteinte à l'économie nationale ainsi qu'à la santé publique. Pourquoi les autorités compétentes (les GGF en l'occurrence) ne tireraient-elles pas profit de l'expérience coloniale qui consistait à procéder à l'immatriculation systématique (par marquage au feu) de ces «moussebbiline» à quatre pattes afin de dissuader ou confondre leur propriétaire complice vite identifié ? A l'approche de Marsat Ben M'hidi, se dresse sur une colline un gigantesque pylône de radio transmissions sur lequel est plaquée une antenne parabolique. Un panneau indique «Bider 11 km», un village célèbre pour ses poteries à l'image de la Toudja kabyle (Béjaïa) couvant sa plage éponyme encore à l'état sauvage où est prévu au titre des ZET la réalisation d'un village touristique d'une capacité de 732 lits, un projet qui sera confié à Emirates International Investiment Company. La frontière est délimitée seulement par l'oued Kiss, sur une largeur très restreinte. Officiellement cadenassée sur une bande de terre ne dépassant guère deux kilomètres, elle demeure néanmoins une passoire par laquelle s'infiltrent chaque jour que Dieu fait les trafiquants de tout bord. Les GGF de Bab El-Assa, Sidi Boudjenane et El-Djorf ont récupéré dernièrement quelque 4.265 litres de carburant abandonnés pas des contrebandiers sur la bande frontalière et les gendarmes de Béni Boussaïd ont procédé pour leur part à la saisie de 300 litres de mazout stockés par des hallaba au village de Sidi M'barek. Pour 130 dirhams (environ 1.200 DA), l'automobiliste oujdi pourvoit son réservoir avec 30 litres d'essence. A Oujda, on consomme, croit-on savoir, pratiquement algérien; tout y passe: outre le précieux carburant, les produits alimentaires (farine, lait, yaourts...), les médicaments, les articles électroménagers (machines à laver...) ... La station d'essence de Port Say était assiégée de véhicules. Deux clients gesticulaient. Une dispute apparemment. Un poste de police régulait la circulation à l'entrée de la ville. A mentionner dans ce contexte que deux décisions de fermeture ont été prononcées dernièrement (mai 2009) par le wali à l'encontre de deux stations-service à l'extrême-ouest. Il s'agit de celle située au niveau du poste frontière de Boukanoun et l'autre sur la RN35 à quelque 6 km de Marsa Ben M'hidi. C'est évidemment le trafic de carburant qui a été à l'origine de ces fermetures. A noter que l'activité de contrebande de carburant est dans cette région très intense. La lutte menée entre autres par la gendarmerie contre ce fléau économique s'est illustrée pour la période 2008-2009 par la saisie de 1.957 litres à la suite de l'interception de 415 hallaba dont 314 écroués et 101 relâchés. Par ailleurs, le premier GGF de Maghnia a réalisé une prise de kif traité estimée à 4 q en 2008 et 1 q au 1er trimestre 2009. Quant à la quantité saisie par la gendarmerie judiciaire au titre de la même période, elle est estimée à 3.178 kg ainsi que 273,5 g de cocaïne. 119 personnes ont été interpellées dont 107 placées sous mandat de dépôt et 12 relaxées dans le cadre de 83 affaires, tel est le bilan de la lutte contre le trafic des stupéfiants. En matière de lutte contre l'immigration clandestine, ces services ont eu à traiter au titre du trimestre écoulé 237 affaires se soldant par l'arrestation de 679 personnes, notamment des Marocains et des Nigériens... Avant la fermeture des frontières, Oujda constituait un «eldorado» pour ses commerçants et autres hôteliers. Aujourd'hui, elle est devenue la Mecque du trabendo. Il convient de signaler que les Algériens résidant dans la région Est du Maroc, notamment ceux du gouvernorat d'Oujda, qui se sont regroupés en association, demandent avec insistance, l'ouverture des frontières algéro-marocaines. Selon des témoignages recueillis par la chaîne El Djazira dans le cadre d'un reportage réalisé aux frontières maroco-algériennes (mois d'août 2008), le souhait de cette frange de ressortissants nationaux est de pouvoir se rendre, sans contraintes, au pays et pouvoir visiter les familles qui, dans certains cas, résident dans la zone frontalière. À noter que la majorité des quelque 4.000 ressortissants algériens de l'extrême-est marocain sont originaires de la région située entre Maghnia et la frontière et que des liens familiaux se sont tissés également par une alliance entre ces régions. Les visites pour les familles qui ne se trouvent qu'à quelques kilomètres, voire quelques mètres des leurs qui sont de l'autre côté de la frontière ne se font que par avion, un moyen hors de portée des familles qui sont ainsi contraintes de faire, en plus de Dar El-Beïda-Alger par avion, Oujda-Dar El-Beïda et Alger-Maghnia par moyens terrestres et inversement pour rentrer. Nonobstant, l'annonce en grande pompe de l'ouverture d'une ligne Oran-Oujda fut en fait un «mirage» puisque le premier vol (prévu le 26 mars 2009 suivant une fréquence hebdomadaire avec un prix du billet fixé à 14.800 DA) fut annulé sans motif... Dans ce contexte, nous avons observé à l'entrée de Marsat Ben M'hidi des groupes de vacanciers des deux «bords», vraisemblablement des parents (RME et nationaux) communiquer entre eux par téléphone et autres gestes et cris. Cette scène n'est pas sans nous rappeler le drame des familles du Golan occupé (utilisant des porte-voix à cet effet). A propos de communication, difficile d'utiliser son portable sans risquer d'être chopé par le roaming. Une connexion indésirable imposée «extra-territorialement» par Méditel, l'opérateur marocain... De part et d'autre de l'oued Kiss, les routes pavées «concurremment» de couleurs nationales (des deux pays), menant l'une, après s'être resserrée dans une gorge, à Marsat Ben M'hidi (Algérie), l'autre à Saïdia (Maroc), soeur jumelle de port Say. A ce titre, il faut signaler qu'une pénétrante à double voie vient d'être achevée. Au loin, trône sur une colline un poste de garde (mirador), de couleur ocre, «battant pavillon» marocain. Au-delà de l'oued, et juste à l'entrée de l'ex-Port Say, se dresse une montagne majestueuse, sur le sol chérifien, présentant un «profil» insolite, celui d'un lion assis (accroupi), une forme animalière qui aurait été «découverte» par un des fils d'un confrère de l'APS, en l'occurrence Kamel Berrezag, à l'instar de la palmeraie «scorpion», à Béni Abbès (Béchar) «observée» pour la première fois par un touriste français par voie aérienne (ULM). Marsat Ben M'hidi, un site féerique, un village aéré, surplombé par une très jolie forêt, sur laquelle veillent jalousement les soldats du feu armés de leur CFL, réplique écologique d'une plage de sable très fin d'environ 2 km de long, qui prend sa source du chemin qui relie l'oued Kiss à la mer, aux rochers de Roukbet El-Kolla, et couvre une superficie de 40.000 m², formant une seule plage avec celle de Saïdia. A ce propos, un projet datant de 1985 visant à relier les deux plages «siamoises» via une passerelle fut abandonné. Aujourd'hui, un no man's land militaire sépare les deux stations balnéaires qui, le soir venu, se disputent chacune la vedette à coup de jeux de lumière scintillantes et autres échos sonores provenant des manèges en furie. De Saïdia, Hamid Bouchenak «imitant» Faudel fait la promotion du tourisme local à l'adresse des MRE via «Marhba bikoum» alors que son voisin Lotfi Double Kanon semble lui donner la réplique, version engagée, en lançant un SOS pour «Gaza». Au fait, qu'attend-on pour initier un festival de la chanson algérienne, version Marsat Ben M'hidi à l'instar de celui de Saïdia ? (Ce dernier, qui s'y déroule durant la 1re quinzaine du mois d'août, fut baptisé «Reggada» à partir de 2008, soit sa 26e édition en hommage à la danse Reggada et aussi au village de la province de Berkane portant le même nom). Pour notre part, nous suggérons, si une initiative venait à être prise dans ce sens, la dénomination «Festival Msirda». Signalons dans ce contexte que l'association musicale Riad El-Andalous de Tlemcen avait participé en juin 2008 au festival international du Tarab El-Gharnati d'Oujda... Par ailleurs, Port Say se targue d'avoir un grand artiste (émigré) dans le domaine du one man show. Il s'agit de l'humoriste Badid alias Abdesslam aux pays des merveilles que nous avions eu le plaisir de connaître lors d'un séjour à Marsat Ben M'hidi (août 2004) et d'assister à ses spectacles «beurs» hilarants: «L'épicier arabe et le mariage», «Star Académie», «La cabine téléphonique», «L'ingénieur du travail», «Les vacances en France», «La danse de l'épicier»... Aux côtés de Marsat Ben M'hidi se vautrent deux autres plages siamoises à l'état sauvage: Mouscarda 1 et 2 «séparées» par des rochers. A propos de leur origine toponymique, on ne sait pas si elle a trait à la flore (muscadier) ou à la faune (musc). A moins que Mouscarda «craint les mouches» (en gascon). Un rocher appelé «Champignon» est niché au beau milieu de la Mouscarda 1. Un site toutefois dangereux pour les baigneurs téméraires ou plutôt imprudents. Un jeune se serait fracassé le crâne en début de saison (2008). Un jeune vendait des «gousses» de maïs grillé (50 DA) assis devant un barbecue. Le parking était bondé (50 DA est la «taxe» exigée à l'entrée de Mouscarda). Pour les commodités, il est offert des douches (30 DA) et des toilettes «mixtes» (WC avec une seule entrée/10DA). Pour les campeurs qui voudraient s'approvisionner en eau potable (douce), une source tout indiquée: Hassi Tounat. Pour les randonnées pédestres, direction la forêt de Chaïb Rasso. Deux autres plages vierges, Bider et Zoualef situées à l'est. Pour les atteindre, on prendra la route surplombant Marsat Ben M'hidi, d'où l'on peut jouir d'une vue panoramique extraordinaire. Par temps clair, on aperçoit au nord-est l'imposante île espagnole. A propos de l'autre rive, signalons que treize candidats africains à l'émigration clandestine dont l'embarcation mettait le cap vers les côtes espagnoles avaient été «interceptés» toujours en 2008 par le poste de surveillance (tour de contrôle) de Marsat Ben M'hidi avant d'être arrêtés par les garde-côtes. En outre, en août 2007, les autorités marocaines avaient remis entre les mains des services de la PAF, du poste frontalier algérien de Akid-Lotfi, sept harraga âgés entre 16 et 25 ans, originaires des wilayas de Chlef et de Tlemcen. Ces sept harraga repêchés au large des côtes marocaines de Saïdia furent sauvés d'une mort certaine par les garde-côtes marocains; ces jeunes adeptes de la hedda ne trouvèrent rien de mieux pour rejoindre l'Espagne que de louer des pédalos au niveau de la station balnéaire de Marsa Ben M'hidi. Ils prirent ainsi le large avec la ferme intention d'arriver à destination en longeant les côtes marocaines. Pris dans une mer très agitée, les sept «passagers» clandestins furent emportés par les flots mais sauvés in extremis par des garde-côtes marocains qui étaient en patrouille... En matière de sécurité, on a mis le paquet puisque une batterie de 6 postes ont été mis en place, soit 36 agents «blancs» munis de détecteurs de métaux affectés à la surveillance des 3 plages dont 3 motorisés (à bord de quads flambant neufs). Nous assistâmes incidemment à deux opérations de recherche «dans l'intérêt des familles» via le mégaphone. Il s'agissait de deux enfants égarés sur la plage bondée de monde (un garçon de 5 ans et une fillette de 4 ans) qui furent retrouvés et remis à leur maman. Pour notre part, nous suggérons dans ce cadre la mise sur le marché de bracelets signalétiques sur lesquels les parents noteront le nom, prénom, âge de l'enfant ainsi que le numéro de téléphone pour son identification le cas échéant, sur la plage en l'occurrence. Un article qui devrait s'ajouter aux accessoires de plage... D'après un agent, ce phénomène de «disparition» s'accentue les vendredis où des dizaines de cas seraient signalés. Au siège de la sûreté de daïra, M. Djalti Samir, officier chargé de la sécurité publique, nous mit au fait des activités de ses pairs. A ce titre et pour la période s'étalant du 21 juin au 20 juillet, il fut enregistré 10 cas de conduite en état d'ébriété (retrait de PC) et 20 cas d'ivresse publique. RAS concernant les autres délits (vol de voiture, drogue, faux billets, etc.). A suivre