Syrie, Bahreïn, Egypte, Yémen... Le Moyen-Orient est en proie à une vague de contestation sociale et politique sans précédent qui touche la région. Syrie, Bahreïn, Egypte, Yémen... Le Moyen-Orient est en proie à une vague de contestation sociale et politique sans précédent qui touche la région. Syrie Cinq personnes ont été blessées par balle dimanche devant une mosquée dans la ville côtière de Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un témoin qui a attribué les tirs à "des sbires du régime" Les forces de sécurité syriennes ont bouclé dans la nuit de dimanche à lundi les accès à la ville de Banias, théâtre de meurtres à caractère religieux imputés à des miliciens partisans de Bachar al Assad, a rapporté l'agence Reuters sur la base de témoins hier. La contestation en Syrie reste cependant pour le moment circonscrite. Depuis le 15 mars, date du début de la contestation, ni Damas ni Alep, la deuxième ville du pays, n'ont bougé, et les protestations n'ont pas pris l'ampleur observée en Egypte ou en Tunisie. C'est dû, selon les experts, à la frayeur inspirée par les services de sécurité et le chaos à l'irakienne, mais aussi par l'image réformatrice de Bachar al-Assad et l'enrichissement d'une classe marchande urbaine. Les protestations se concentrent notamment dans le gouvernorat agricole de Deraa, à 100 km au sud de Damas, où samedi les forces de l'ordre ont, selon un militant des droits de l'Homme, de nouveau tiré sur la foule qui scandait des slogans hostiles au régime durant des funérailles de manifestants. Il y a eu au moins deux blessés, selon cette source. Vendredi, le bilan avait été particulièrement sanglant, suscitant la réprobation des Etats-Unis, de l'Union européenne et de l'ONU qui ont notamment appelé Damas à respecter la liberté d'expression. La rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Techrine, Samira al-Massalma, originaire de Deraa, a été limogée samedi après une interview à la télévision Al-Jazeera. Bahreïn Deux manifestants bahreïnis sont morts en détention, dont l'un des suites de blessures subies en tentant de résister à des agents de l'ordre, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur. L'autre a été retrouvé mort samedi dans sa cellule. Les autorités ont mis fin à la mi-mars à une contestation d'un mois menée par les chiites qui forment la majorité de la population autochtone. La répression a été suivie de rafles et 400 personnes ont été arrêtées selon l'opposition chiite. Egypte Quelques centaines de manifestants occupaient toujours dimanche matin la place Tahrir au Caire au lendemain d'affrontements qui ont fait un mort et 71 blessés. Leur nombre déclinait toutefois au fil des heures et l'armée, qui avait menacé de les faire évacuer, n'a pas mis cette menace à exécution. Ces événements témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée. Après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu promis pour la fin de l'année, elle est accusée de freiner les réformes deux mois après la chute du président Hosni Moubarak. L'armée a aussi été mise en cause ces derniers jours pour la traduction en justice du blogueur qui l'avait critiquée. Yémen Les villes yémenites de Sanaa et de Taëz ont connu des combats de rue entre manifestants et policiers. Un manifestant a été tué et des dizaines de personnes ont été blessées dans ces heurts qui se sont poursuivis une bonne partie de la nuit, selon un bilan fourni dimanche par des sources médicales et par des comités encadrant les protestations contre le régime. Les monarchies arabes du Golfe, inquiètes de la poursuite des violences au Yémen, où la crise dure depuis mi-janvier, s'apprêtent à relancer leurs efforts pour une transition politique chez leur voisin du sud. Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a rejeté vendredi une médiation proposée par le Qatar prévoyant qu'il cède le pouvoir. En signe de colère, il a rappelé son ambassadeur à Doha. R.I./ Reuters Syrie Cinq personnes ont été blessées par balle dimanche devant une mosquée dans la ville côtière de Banias, dans le nord-ouest de la Syrie, selon un témoin qui a attribué les tirs à "des sbires du régime" Les forces de sécurité syriennes ont bouclé dans la nuit de dimanche à lundi les accès à la ville de Banias, théâtre de meurtres à caractère religieux imputés à des miliciens partisans de Bachar al Assad, a rapporté l'agence Reuters sur la base de témoins hier. La contestation en Syrie reste cependant pour le moment circonscrite. Depuis le 15 mars, date du début de la contestation, ni Damas ni Alep, la deuxième ville du pays, n'ont bougé, et les protestations n'ont pas pris l'ampleur observée en Egypte ou en Tunisie. C'est dû, selon les experts, à la frayeur inspirée par les services de sécurité et le chaos à l'irakienne, mais aussi par l'image réformatrice de Bachar al-Assad et l'enrichissement d'une classe marchande urbaine. Les protestations se concentrent notamment dans le gouvernorat agricole de Deraa, à 100 km au sud de Damas, où samedi les forces de l'ordre ont, selon un militant des droits de l'Homme, de nouveau tiré sur la foule qui scandait des slogans hostiles au régime durant des funérailles de manifestants. Il y a eu au moins deux blessés, selon cette source. Vendredi, le bilan avait été particulièrement sanglant, suscitant la réprobation des Etats-Unis, de l'Union européenne et de l'ONU qui ont notamment appelé Damas à respecter la liberté d'expression. La rédactrice en chef du quotidien gouvernemental Techrine, Samira al-Massalma, originaire de Deraa, a été limogée samedi après une interview à la télévision Al-Jazeera. Bahreïn Deux manifestants bahreïnis sont morts en détention, dont l'un des suites de blessures subies en tentant de résister à des agents de l'ordre, a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur. L'autre a été retrouvé mort samedi dans sa cellule. Les autorités ont mis fin à la mi-mars à une contestation d'un mois menée par les chiites qui forment la majorité de la population autochtone. La répression a été suivie de rafles et 400 personnes ont été arrêtées selon l'opposition chiite. Egypte Quelques centaines de manifestants occupaient toujours dimanche matin la place Tahrir au Caire au lendemain d'affrontements qui ont fait un mort et 71 blessés. Leur nombre déclinait toutefois au fil des heures et l'armée, qui avait menacé de les faire évacuer, n'a pas mis cette menace à exécution. Ces événements témoignent d'une récente montée des tensions autour du rôle de l'armée. Après une période de large consensus sur son action pour stabiliser le pays et organiser le retour à un pouvoir civil élu promis pour la fin de l'année, elle est accusée de freiner les réformes deux mois après la chute du président Hosni Moubarak. L'armée a aussi été mise en cause ces derniers jours pour la traduction en justice du blogueur qui l'avait critiquée. Yémen Les villes yémenites de Sanaa et de Taëz ont connu des combats de rue entre manifestants et policiers. Un manifestant a été tué et des dizaines de personnes ont été blessées dans ces heurts qui se sont poursuivis une bonne partie de la nuit, selon un bilan fourni dimanche par des sources médicales et par des comités encadrant les protestations contre le régime. Les monarchies arabes du Golfe, inquiètes de la poursuite des violences au Yémen, où la crise dure depuis mi-janvier, s'apprêtent à relancer leurs efforts pour une transition politique chez leur voisin du sud. Le président Saleh, au pouvoir depuis 32 ans, a rejeté vendredi une médiation proposée par le Qatar prévoyant qu'il cède le pouvoir. En signe de colère, il a rappelé son ambassadeur à Doha. R.I./ Reuters