Dans une étude approfondie sur l'intelligence économique dans les pays africains, Romain Bonnet, directeur des études de l'Ecole panafricaine d'intelligence économique et de stratégie (EPIES), a indiqué récemment au directeur de l'Ecole de guerre économique (EGE), de Paris, Christian Harbulot que l'intelligence économique est bien developpée en Afrique dont certains pays du continent ont déjà procédé à la création d'organes afin de promouvoir ce concept devenu stratégique dans le libéralisme économique et l'économie de marché. Dans une étude approfondie sur l'intelligence économique dans les pays africains, Romain Bonnet, directeur des études de l'Ecole panafricaine d'intelligence économique et de stratégie (EPIES), a indiqué récemment au directeur de l'Ecole de guerre économique (EGE), de Paris, Christian Harbulot que l'intelligence économique est bien developpée en Afrique dont certains pays du continent ont déjà procédé à la création d'organes afin de promouvoir ce concept devenu stratégique dans le libéralisme économique et l'économie de marché. Ainsi, Bonnet a tenu à souligner que « contrairement à ce que l'on peut encore lire ou entendre, l'Intelligence économique n'est pas un concept nouveau en Afrique. Depuis une dizaine d'années, des dizaines de colloques, de nombreuses formations sur l'IE ont été organisés sur le continent rendant compte des efforts et de l'enthousiasme des acteurs africains à s'approprier le concept, à sensibiliser le grand public et à mettre en place des structures opérantes. Dans les domaines de la sensibilisation et même de la formation, le processus est bien avancé. Ce qui est vrai en revanche, c'est que la pratique de l'IE reste globalement embryonnaire et que la mise en place de dispositifs d'IE varie selon les régions et les pays africains ». Dressant un état des lieux exhaustif de l'IE en Afrique en faisant ressortir les regions et les leaders, il dira que « on peut de manière schématique dresser un état des lieux de l'IE en Afrique. L'Afrique du Nord est la région phare en matière d'IE. Parmi les pays du Maghreb, le Maroc fait figure de pionnier en la matière. S'inscrivant dans la stratégie nationale d'intelligence économique, le royaume, il ya quelques années, s'est doté d'un Centre de veille stratégique (CVS), positionné auprès du Premier Ministre, qui a pour mission d'observer les mouvements de capitaux découlant des Investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde en rapport avec le Maroc. Mais le secteur privé n'est pas en reste : les grandes entreprises telles que l'ONA (Omnium nord-africain), l'ONE (Office national d'Electricité) ou encore l'OCP (Office chérifien de phosphate), se sont dotées, dès la fin des années 90 de cellules de veille pour protéger leur développement et leurs investissements ». Il ajoute que « d'autres initiatives plus générales ont été menées par des organismes ou des associations comme l'association Recherche et developpement R&D Maroc qui organise régulièrement des séminaires sur l'innovation, la veille et la compétitivité ou l'Association marocaine d'IE présidée par l'ex-ministre Driss Alaoui Mdaghri qui se mobilise sur le sujet depuis plusieurs années et qui milite pour la création d'une agence nationale de l'IE appuyée par une war room informationnelle. Il existe également des sites bien référencés traitant de veille et d'IE dans le royaume ». En suivant l'exemple marocain, « la Tunisie et l'Algérie démontrent un réel volontarisme dans le domaine de l'IE comme en témoigne les nombreux symposiums et autres colloques sur le Knowledge management ou l'apport de l'IE dans le management de l'entreprise organisés chaque année à Alger et Tunis, depuis plus de quatre ans. Toutefois, si l'Etat tunisien planche actuellement sur la nécessité de créer une agence gouvernementale de collecte d'informations au service des entreprises, l'IE s'agrège en Tunisie (mais aussi en Algérie) plutôt autour du secteur privé » a-t-il dit. En Afrique sub-saharienne, l'Afrique du Sud est assurément le pays le plus avancé dans le domaine de l'IE, Bonnet estime que l'Etat applique une politique d'intelligence économique au service de la transition de l'économie sud-africaine basée sur l'innovation au service d'une économie de la connaissance. Par contre, il precise que dans le reste du continent, la pratique de l'IE reste rudimentaire et disparate.Chargée de dispenser son programme de troisième cycle de formation et de renforcement des capacités axé sur l'IE auprès de hauts fonctionnaires de l'administration centrale et décentralisée ainsi qu'à des décideurs du secteur privé, l'EPIES, en partenariat avec l'Ecole de guerre économique de Paris, a un triple objectif, selon Bonnet. Il s'agit de former les décideurs sénégalais afin d'aider les pouvoirs publics sénégalais à mettre en place un dispositif national d'IE, attirer des cadres du secteur privé afin de propager la pratique de l'IE au sein du monde de l'entreprise et attirer des décideurs africains de pays limitrophes afin d'essaimer dans un deuxième temps dans toute la sous-région. Il souligne que « le programme de la session 2009/2010 qui vient de s'achever fin juin 2010 s'est articulé autour de cours théoriques (knowledge management, communication d'influence et stratégie d'influence, management des systèmes d'information et d'intelligence économique…) et d'exercices pratiques (recherche d'informations sur les innovations dans le domaine de la valorisation des territoires dans les économies émergentes, création d'un blog de communication d'influence) traitant de problématiques liées au développement et à l'innovation au service d'une économie de la connaissance ». Importantes propositions et recommandations Concernant les propositions et les recommandations qu'on pourrait formuler à nos partenaires africains pour favoriser l'essor de l'IE, Bonnet rappelle « qu'il est difficile de formuler des propositions globales dans ce domaine car il faut coller aux réalités et aux spécificités locales qui, comme vous le savez, sont multiples sur le continent. Toutefois, de façon empirique, en capitalisant sur les expériences réussies ou en cours de réussite, on pourrait imaginer mener des actions à plusieurs niveaux », Au niveau étatique, il faudrait, selon lui, définir et développer une politique publique nationale de l'information et de l'IE, définir des secteurs stratégiques et prioritaires d'intervention, organiser un système national d'information et d'Intelligence économique (valoriser la démarche d'IE), favoriser la création d'agence centrale d'IE dont la mission serait de collecter toutes les informations utiles au sein des entreprises publiques, des directions régionales, des associations, des chambres de commerces, (…), sans oublier, la collecte des informations à l'extérieur du pays auprès des ambassades, des représentants commerciaux à l'étranger, etc. Il s'agit aussi de mobiliser le monde de l'éducation afin de former les élites et les décideurs au management de l'information (mise en place de référentiel de formation, création de sites internet, généralisation et démocratisation de la « Webéducation », etc).Au niveau régional, on pourrait, il faut décliner une politique régionale d'information et SNIE destinée à favoriser l'IE territoriale, inventer de nouvelles stratégies d'aménagement du territoire en capitalisant sur valorisation des réseaux locaux de compétence et développer et favoriser les partenariats publics/privés - optimiser les flux d'information entre le public et le privé. Enfin, au niveau des entreprises, il est indispensable, selon Bonnet, de créer et favoriser la mise en place des cellules d'IE dédiées aux PME et PMI, diffuser la pratique de l'IE dans les entreprises et développer les réseaux relationnels entre professionnels et grand public (développement social networking, etc). En Algérie un manuel d'IE a été réalisé par la Direction générale de l'Intelligence économique, des études et de la prospective (DGIEEP) du ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la promotion de l'investissement (MIPI). Ainsi, Bonnet a tenu à souligner que « contrairement à ce que l'on peut encore lire ou entendre, l'Intelligence économique n'est pas un concept nouveau en Afrique. Depuis une dizaine d'années, des dizaines de colloques, de nombreuses formations sur l'IE ont été organisés sur le continent rendant compte des efforts et de l'enthousiasme des acteurs africains à s'approprier le concept, à sensibiliser le grand public et à mettre en place des structures opérantes. Dans les domaines de la sensibilisation et même de la formation, le processus est bien avancé. Ce qui est vrai en revanche, c'est que la pratique de l'IE reste globalement embryonnaire et que la mise en place de dispositifs d'IE varie selon les régions et les pays africains ». Dressant un état des lieux exhaustif de l'IE en Afrique en faisant ressortir les regions et les leaders, il dira que « on peut de manière schématique dresser un état des lieux de l'IE en Afrique. L'Afrique du Nord est la région phare en matière d'IE. Parmi les pays du Maghreb, le Maroc fait figure de pionnier en la matière. S'inscrivant dans la stratégie nationale d'intelligence économique, le royaume, il ya quelques années, s'est doté d'un Centre de veille stratégique (CVS), positionné auprès du Premier Ministre, qui a pour mission d'observer les mouvements de capitaux découlant des Investissements directs étrangers (IDE) à travers le monde en rapport avec le Maroc. Mais le secteur privé n'est pas en reste : les grandes entreprises telles que l'ONA (Omnium nord-africain), l'ONE (Office national d'Electricité) ou encore l'OCP (Office chérifien de phosphate), se sont dotées, dès la fin des années 90 de cellules de veille pour protéger leur développement et leurs investissements ». Il ajoute que « d'autres initiatives plus générales ont été menées par des organismes ou des associations comme l'association Recherche et developpement R&D Maroc qui organise régulièrement des séminaires sur l'innovation, la veille et la compétitivité ou l'Association marocaine d'IE présidée par l'ex-ministre Driss Alaoui Mdaghri qui se mobilise sur le sujet depuis plusieurs années et qui milite pour la création d'une agence nationale de l'IE appuyée par une war room informationnelle. Il existe également des sites bien référencés traitant de veille et d'IE dans le royaume ». En suivant l'exemple marocain, « la Tunisie et l'Algérie démontrent un réel volontarisme dans le domaine de l'IE comme en témoigne les nombreux symposiums et autres colloques sur le Knowledge management ou l'apport de l'IE dans le management de l'entreprise organisés chaque année à Alger et Tunis, depuis plus de quatre ans. Toutefois, si l'Etat tunisien planche actuellement sur la nécessité de créer une agence gouvernementale de collecte d'informations au service des entreprises, l'IE s'agrège en Tunisie (mais aussi en Algérie) plutôt autour du secteur privé » a-t-il dit. En Afrique sub-saharienne, l'Afrique du Sud est assurément le pays le plus avancé dans le domaine de l'IE, Bonnet estime que l'Etat applique une politique d'intelligence économique au service de la transition de l'économie sud-africaine basée sur l'innovation au service d'une économie de la connaissance. Par contre, il precise que dans le reste du continent, la pratique de l'IE reste rudimentaire et disparate.Chargée de dispenser son programme de troisième cycle de formation et de renforcement des capacités axé sur l'IE auprès de hauts fonctionnaires de l'administration centrale et décentralisée ainsi qu'à des décideurs du secteur privé, l'EPIES, en partenariat avec l'Ecole de guerre économique de Paris, a un triple objectif, selon Bonnet. Il s'agit de former les décideurs sénégalais afin d'aider les pouvoirs publics sénégalais à mettre en place un dispositif national d'IE, attirer des cadres du secteur privé afin de propager la pratique de l'IE au sein du monde de l'entreprise et attirer des décideurs africains de pays limitrophes afin d'essaimer dans un deuxième temps dans toute la sous-région. Il souligne que « le programme de la session 2009/2010 qui vient de s'achever fin juin 2010 s'est articulé autour de cours théoriques (knowledge management, communication d'influence et stratégie d'influence, management des systèmes d'information et d'intelligence économique…) et d'exercices pratiques (recherche d'informations sur les innovations dans le domaine de la valorisation des territoires dans les économies émergentes, création d'un blog de communication d'influence) traitant de problématiques liées au développement et à l'innovation au service d'une économie de la connaissance ». Importantes propositions et recommandations Concernant les propositions et les recommandations qu'on pourrait formuler à nos partenaires africains pour favoriser l'essor de l'IE, Bonnet rappelle « qu'il est difficile de formuler des propositions globales dans ce domaine car il faut coller aux réalités et aux spécificités locales qui, comme vous le savez, sont multiples sur le continent. Toutefois, de façon empirique, en capitalisant sur les expériences réussies ou en cours de réussite, on pourrait imaginer mener des actions à plusieurs niveaux », Au niveau étatique, il faudrait, selon lui, définir et développer une politique publique nationale de l'information et de l'IE, définir des secteurs stratégiques et prioritaires d'intervention, organiser un système national d'information et d'Intelligence économique (valoriser la démarche d'IE), favoriser la création d'agence centrale d'IE dont la mission serait de collecter toutes les informations utiles au sein des entreprises publiques, des directions régionales, des associations, des chambres de commerces, (…), sans oublier, la collecte des informations à l'extérieur du pays auprès des ambassades, des représentants commerciaux à l'étranger, etc. Il s'agit aussi de mobiliser le monde de l'éducation afin de former les élites et les décideurs au management de l'information (mise en place de référentiel de formation, création de sites internet, généralisation et démocratisation de la « Webéducation », etc).Au niveau régional, on pourrait, il faut décliner une politique régionale d'information et SNIE destinée à favoriser l'IE territoriale, inventer de nouvelles stratégies d'aménagement du territoire en capitalisant sur valorisation des réseaux locaux de compétence et développer et favoriser les partenariats publics/privés - optimiser les flux d'information entre le public et le privé. Enfin, au niveau des entreprises, il est indispensable, selon Bonnet, de créer et favoriser la mise en place des cellules d'IE dédiées aux PME et PMI, diffuser la pratique de l'IE dans les entreprises et développer les réseaux relationnels entre professionnels et grand public (développement social networking, etc). En Algérie un manuel d'IE a été réalisé par la Direction générale de l'Intelligence économique, des études et de la prospective (DGIEEP) du ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne entreprise et de la promotion de l'investissement (MIPI).