En ce jour mémorable et important pour les différents médias algériens, le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, Kamel Amarni, secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) est revenu, à travers cet entretien accordé au Midi libre, sur les questions phares portant sur la corporation. De la liberté à exercer le métier jusqu'au fondement essentiel de l'éthique et de la déontologie, en passant par la dépénalisation du délit de presse, à l'élaboration du nouveau code de l'information, sans omettre de parler de la situation sociale dégradante des hommes et femmes de la corporation, ce journaliste et syndicaliste dépeint une situation des plus déplorable. En ce jour mémorable et important pour les différents médias algériens, le 3 mai, Journée mondiale de la liberté de la presse, Kamel Amarni, secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) est revenu, à travers cet entretien accordé au Midi libre, sur les questions phares portant sur la corporation. De la liberté à exercer le métier jusqu'au fondement essentiel de l'éthique et de la déontologie, en passant par la dépénalisation du délit de presse, à l'élaboration du nouveau code de l'information, sans omettre de parler de la situation sociale dégradante des hommes et femmes de la corporation, ce journaliste et syndicaliste dépeint une situation des plus déplorable. Midi Libre : En cette journée mondiale de la liberté de la presse, revenons sur les points essentiels de la corporation, notamment sur la loi 90/07 du 3 avril 1990. A ce sujet, le ministre de la Communication, M. Mehal, avait déclaré que dans cette loi « il y a du bon et du mauvais » à votre avis quel sont les points noirs ? Kamel Amarni : le point culminant et noir à soulever est essentiellement et sans aucune contestation celui relevant de la peine d‘emprisonnement. Sinon il n‘y aucune raison de réviser cette loi. D‘ailleurs nous la défendons, elle est pour le SNJ un acte fondateur de la liberté de la presse en Algérie. Devant la volonté affichée des hautes autorités du pays à procéder incessamment à l‘amendement de ce texte, nous avons lancé depuis 21 avril passé une pétition où on met en garde contre toute révision «substantielle» de nature à brader les acquis chèrement payés de la profession au cours des deux dernières décennies. Nous exigeons au contraire des pouvoirs publics qu‘ils respectent et qu‘ils fassent respecter, comme c‘est leur devoir, cette loi dont les violations régulières et volontaires sont la cause principale de la situation d‘anarchie, de décadence et de précarité de la presse algérienne de ce début du XXIème siècle. D‘ailleurs la loi actuelle prévoit tout. Si cette loi avait été respectée, on n‘en serait pas là aujourd‘hui. On aurait eu une presse libre, moderne et citoyenne. Justement en parlant de la dépénalisation du délit de presse, le ministre avait déclaré qu‘« il n‘y aurait pas de peine d‘emprisonnement certes, mais il appartient a la profession de renforcer les règles de l‘éthique et de la déontologie ». Ne pensez-vous pas que justement les barreaux seront de mise maintenant à l‘intérieur des rédactions ? On nous parle d‘éthique et de déontologie, alors que le SNJ a été le premier à les revendiquer. Et nous sommes les initiateurs de plusieurs volontés. Il y‘a lieu de rappeler que l‘élection d‘un Conseil national d‘éthique et de déontologie, en mai 2000, n‘a strictement servi à rien et ce, en dépit de la bonne volonté de ses membres et de leurs qualités morales comme professionnelles connues et reconnues de tous. Cette expérience aura néanmoins le mérite de montrer qu‘une charte et un conseil pour l‘éthique, pour être utiles et efficaces, doivent impérativement être intégrés à un dispositif d‘ensemble de régulation de la profession qui comprend, selon ce que propose le Syndicat, les instances suivantes : un Conseil supérieur à l‘information et un Conseil de l‘éthique et de la déontologie. L‘un ne va pas sans l‘autre. D‘ailleurs, on s‘oppose fermement à toute ingérence du pouvoir politique dans tout ce qui a trait à l‘éthique et à la déontologie de la corporation. Nous revendiquons que le Conseil supérieur à l'informationsoit la seule instance qui sera habilitée à délivrer la carte nationale de presse et sans lequel l'élection d'un conseil de déontologie ne serait que coquetterie. Ce Conseil sera également le seul à avoir des prorogatifs répressifs. On ne peut parler de la corporation sans parler des femmes et des hommes qui travaillent pour que le citoyen puisse être informé de manière complète. Que fait le Syndicat national des journalistes pour faire respecter la loi fondamentale du travail ? Justement, je profite de l'occasion pour faire un appel à ces journalistes pour leur dire qu'il est inadmissible de travailler dans ces conditions. Ce n'est pas seulement déplorable mais c'est une infraction à la législation du travail. Le SNJ a pris en charge ce volet et d'ailleurs nous sommes les initiateurs du Statut des journalistes datant de mai 2008. Ainsi comme nous l'avons soulevé dans notre pétition, nous pressons le gouvernement de prendre, sans délai, tous les décrets nécessaires à la mise en application de ce statut. Quelques journalistes viennent se plaindre de leur situation. Mais malheureusement ils viennent lorsqu'ils arrivent à une situation extrême : le cas d'un licenciement. Nous les prenons en charge. D'ailleurs nous avons depuis trois ans une convention avec un avocat. Nous avons des dizaines et des dizaines de cas. Enfin, le ministre de la Communication, Nacer Mehal a fait appel à toute la corporation pour prendre part à l'élaboration de la nouvelle loi sur l'information qui sera connue le mois de juin prochain. A-t-il fait appel au SNJ ? Oui. Nous l'avons rencontré et nous lui avons réitéré nos propositions. Pour le moment nous attendons sa réponse. Il est à souligner seulement que nous avons déjà envoyé deux mémorandums en 2007 et en 2009 au président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Midi Libre : En cette journée mondiale de la liberté de la presse, revenons sur les points essentiels de la corporation, notamment sur la loi 90/07 du 3 avril 1990. A ce sujet, le ministre de la Communication, M. Mehal, avait déclaré que dans cette loi « il y a du bon et du mauvais » à votre avis quel sont les points noirs ? Kamel Amarni : le point culminant et noir à soulever est essentiellement et sans aucune contestation celui relevant de la peine d‘emprisonnement. Sinon il n‘y aucune raison de réviser cette loi. D‘ailleurs nous la défendons, elle est pour le SNJ un acte fondateur de la liberté de la presse en Algérie. Devant la volonté affichée des hautes autorités du pays à procéder incessamment à l‘amendement de ce texte, nous avons lancé depuis 21 avril passé une pétition où on met en garde contre toute révision «substantielle» de nature à brader les acquis chèrement payés de la profession au cours des deux dernières décennies. Nous exigeons au contraire des pouvoirs publics qu‘ils respectent et qu‘ils fassent respecter, comme c‘est leur devoir, cette loi dont les violations régulières et volontaires sont la cause principale de la situation d‘anarchie, de décadence et de précarité de la presse algérienne de ce début du XXIème siècle. D‘ailleurs la loi actuelle prévoit tout. Si cette loi avait été respectée, on n‘en serait pas là aujourd‘hui. On aurait eu une presse libre, moderne et citoyenne. Justement en parlant de la dépénalisation du délit de presse, le ministre avait déclaré qu‘« il n‘y aurait pas de peine d‘emprisonnement certes, mais il appartient a la profession de renforcer les règles de l‘éthique et de la déontologie ». Ne pensez-vous pas que justement les barreaux seront de mise maintenant à l‘intérieur des rédactions ? On nous parle d‘éthique et de déontologie, alors que le SNJ a été le premier à les revendiquer. Et nous sommes les initiateurs de plusieurs volontés. Il y‘a lieu de rappeler que l‘élection d‘un Conseil national d‘éthique et de déontologie, en mai 2000, n‘a strictement servi à rien et ce, en dépit de la bonne volonté de ses membres et de leurs qualités morales comme professionnelles connues et reconnues de tous. Cette expérience aura néanmoins le mérite de montrer qu‘une charte et un conseil pour l‘éthique, pour être utiles et efficaces, doivent impérativement être intégrés à un dispositif d‘ensemble de régulation de la profession qui comprend, selon ce que propose le Syndicat, les instances suivantes : un Conseil supérieur à l‘information et un Conseil de l‘éthique et de la déontologie. L‘un ne va pas sans l‘autre. D‘ailleurs, on s‘oppose fermement à toute ingérence du pouvoir politique dans tout ce qui a trait à l‘éthique et à la déontologie de la corporation. Nous revendiquons que le Conseil supérieur à l'informationsoit la seule instance qui sera habilitée à délivrer la carte nationale de presse et sans lequel l'élection d'un conseil de déontologie ne serait que coquetterie. Ce Conseil sera également le seul à avoir des prorogatifs répressifs. On ne peut parler de la corporation sans parler des femmes et des hommes qui travaillent pour que le citoyen puisse être informé de manière complète. Que fait le Syndicat national des journalistes pour faire respecter la loi fondamentale du travail ? Justement, je profite de l'occasion pour faire un appel à ces journalistes pour leur dire qu'il est inadmissible de travailler dans ces conditions. Ce n'est pas seulement déplorable mais c'est une infraction à la législation du travail. Le SNJ a pris en charge ce volet et d'ailleurs nous sommes les initiateurs du Statut des journalistes datant de mai 2008. Ainsi comme nous l'avons soulevé dans notre pétition, nous pressons le gouvernement de prendre, sans délai, tous les décrets nécessaires à la mise en application de ce statut. Quelques journalistes viennent se plaindre de leur situation. Mais malheureusement ils viennent lorsqu'ils arrivent à une situation extrême : le cas d'un licenciement. Nous les prenons en charge. D'ailleurs nous avons depuis trois ans une convention avec un avocat. Nous avons des dizaines et des dizaines de cas. Enfin, le ministre de la Communication, Nacer Mehal a fait appel à toute la corporation pour prendre part à l'élaboration de la nouvelle loi sur l'information qui sera connue le mois de juin prochain. A-t-il fait appel au SNJ ? Oui. Nous l'avons rencontré et nous lui avons réitéré nos propositions. Pour le moment nous attendons sa réponse. Il est à souligner seulement que nous avons déjà envoyé deux mémorandums en 2007 et en 2009 au président de la République, Abdelaziz Bouteflika.