L'insécurité pourrait entraîner un report du scrutin prévu fin juillet. Manifestations violemment réprimées, couvre-feu rétabli ce week-end, retard de la loi électorale… Près de quatre mois après sa révolution et à deux mois d'un scrutin très attendu, la Tunisie se heurte à une nouvelle vague de tensions. Iyadh Ben Achour, président de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, suggère, dans un entretien accordé au quotidien La Presse, un possible report du scrutin rapporte le journal Libération. L'insécurité pourrait entraîner un report du scrutin prévu fin juillet. Manifestations violemment réprimées, couvre-feu rétabli ce week-end, retard de la loi électorale… Près de quatre mois après sa révolution et à deux mois d'un scrutin très attendu, la Tunisie se heurte à une nouvelle vague de tensions. Iyadh Ben Achour, président de l'Instance supérieure pour la réalisation des objectifs de la révolution, de la réforme politique et de la transition démocratique, suggère, dans un entretien accordé au quotidien La Presse, un possible report du scrutin rapporte le journal Libération. Le vent du jasmin serait-il en train de virer à la tempête ? Tout a commencé par de petits cortèges organisés, jeudi, sur l'avenue Bourguiba, qui abrite les locaux du ministère de l'Intérieur et qui fut, en janvier dernier, l'épicentre de la contestation. Les manifestants, qui réclamaient la démission du gouvernement transitoire et «une nouvelle révolution», dénonçaient son manque de transparence et la lenteur des changements promis. Les manifestations, d'abord pacifiques, ont vite débouché sur des accrochages entre contestataires et forces de l'ordre. D'après des témoins contactés par téléphone, la police a aspergé la foule de gaz lacrymogène. Selon le syndicat national des journalistes tunisiens, des reporters ont même été passés à tabac par des policiers. Ces méthodes brutales ont alors poussé les protestataires à se rassembler devant le ministère de l'Intérieur en scandant : «Gaz lacrymogène et cartouches, les Tunisiens n'ont pas peur !», «Peuple tunisien révolte-toi !», «ministère de l'Intérieur, ministère terroriste !». Le climat de violence, qui prévalait encore dimanche à Tunis, est également imputable à certains trouble-fête infiltrés dans les manifestations. Ces derniers auraient profité du chaos régnant pour saccager des boutiques et s'attaquer à des voitures. Dans la banlieue défavorisée d'Ethadamen, où des échauffourées ont également eu lieu, un habitant rapporte avoir vu des jeunes piller un grand magasin d'électroménager et incendier plusieurs véhicules. Des troubles ont aussi été signalés dans plusieurs régions du centre et du sud du pays, dont Gabès, Sfax et Metlaoui, l'une des villes du bassin minier de Gafsa où le couvre-feu a été décrété dès vendredi. À qui la faute ? «Franchement, on ne sait pas qui est derrière tout ça et quels intérêts cette violence peut servir», s'inquiète Faouzia, une résidente de Tunis, contactée par téléphone, tout en regrettant le rétablissement, depuis samedi, du couvre-feu, de 21 heures à 5 heures du matin. Si certains analystes pointent du doigt des forces occultes liées à l'ex-président Ben Ali, d'autres voient dans la crise actuelle la main de partis d'extrême gauche, voire de groupuscules à la solde de pays voisins. La détérioration de la situation a, en fait, débuté à la suite de propos controversés tenus la semaine dernière par Farhat Rajhi, l'ex-ministre de l'Intérieur, selon lesquels l'armée serait capable d'un coup d'Etat en cas de victoire des islamistes lors des élections prévues le 24 juillet prochain. Ces troubles coïncident aussi avec la condamnation, samedi, par un tribunal de Tunis, d'Imed Trabelsi, neveu de Ben Ali, à deux ans de prison et à 2 000 dinars d'amende pour consommation de stupéfiants. Mais nombreux sont les Tunisiens qui s'étonnent que cet homme, impliqué dans d'importantes affaires de corruption, n'encourt pas des peines plus fortes. Par ailleurs, les accrochages de ces derniers jours interviennent dans un climat d'impatience alors que la promulgation de la fameuse loi électorale, initialement prévue pour le 31 mars dernier, a été décalée à cette semaine et qu'un report du scrutin est à l'ordre du jour. Le vent du jasmin serait-il en train de virer à la tempête ? Tout a commencé par de petits cortèges organisés, jeudi, sur l'avenue Bourguiba, qui abrite les locaux du ministère de l'Intérieur et qui fut, en janvier dernier, l'épicentre de la contestation. Les manifestants, qui réclamaient la démission du gouvernement transitoire et «une nouvelle révolution», dénonçaient son manque de transparence et la lenteur des changements promis. Les manifestations, d'abord pacifiques, ont vite débouché sur des accrochages entre contestataires et forces de l'ordre. D'après des témoins contactés par téléphone, la police a aspergé la foule de gaz lacrymogène. Selon le syndicat national des journalistes tunisiens, des reporters ont même été passés à tabac par des policiers. Ces méthodes brutales ont alors poussé les protestataires à se rassembler devant le ministère de l'Intérieur en scandant : «Gaz lacrymogène et cartouches, les Tunisiens n'ont pas peur !», «Peuple tunisien révolte-toi !», «ministère de l'Intérieur, ministère terroriste !». Le climat de violence, qui prévalait encore dimanche à Tunis, est également imputable à certains trouble-fête infiltrés dans les manifestations. Ces derniers auraient profité du chaos régnant pour saccager des boutiques et s'attaquer à des voitures. Dans la banlieue défavorisée d'Ethadamen, où des échauffourées ont également eu lieu, un habitant rapporte avoir vu des jeunes piller un grand magasin d'électroménager et incendier plusieurs véhicules. Des troubles ont aussi été signalés dans plusieurs régions du centre et du sud du pays, dont Gabès, Sfax et Metlaoui, l'une des villes du bassin minier de Gafsa où le couvre-feu a été décrété dès vendredi. À qui la faute ? «Franchement, on ne sait pas qui est derrière tout ça et quels intérêts cette violence peut servir», s'inquiète Faouzia, une résidente de Tunis, contactée par téléphone, tout en regrettant le rétablissement, depuis samedi, du couvre-feu, de 21 heures à 5 heures du matin. Si certains analystes pointent du doigt des forces occultes liées à l'ex-président Ben Ali, d'autres voient dans la crise actuelle la main de partis d'extrême gauche, voire de groupuscules à la solde de pays voisins. La détérioration de la situation a, en fait, débuté à la suite de propos controversés tenus la semaine dernière par Farhat Rajhi, l'ex-ministre de l'Intérieur, selon lesquels l'armée serait capable d'un coup d'Etat en cas de victoire des islamistes lors des élections prévues le 24 juillet prochain. Ces troubles coïncident aussi avec la condamnation, samedi, par un tribunal de Tunis, d'Imed Trabelsi, neveu de Ben Ali, à deux ans de prison et à 2 000 dinars d'amende pour consommation de stupéfiants. Mais nombreux sont les Tunisiens qui s'étonnent que cet homme, impliqué dans d'importantes affaires de corruption, n'encourt pas des peines plus fortes. Par ailleurs, les accrochages de ces derniers jours interviennent dans un climat d'impatience alors que la promulgation de la fameuse loi électorale, initialement prévue pour le 31 mars dernier, a été décalée à cette semaine et qu'un report du scrutin est à l'ordre du jour.