AQMI, GSPC, salafisme et occupation des mosquées, évangélisation, procès contre les non jeûneurs, la Kabylie ne cesse de faire parler d'elle et de la manière la plus mauvaise. Cette collection des hauts méfaits d'armes que la région semble affectionner, s'est enrichie depuis l'année 2005, du phénomène du kidnapping. Certes on peut remonter plus loin dans le temps pour retracer la genèse de cette forme de criminalité apparue dans cette région. La première victime peut s'incarner dans la figure de Matoub Lounès kidnappé à Takhoukht le 25 septembre1994 par un groupe armé puis relâché le 10 octobre de la même année. Le contexte : terrorisme et grève du cartable pour imposer l'introduction de la langue amazighe à l'école. Mais quand le kidnapping ne s'assortit pas de rançon, il devient une prise d'otage qui a une visée autre que lucrative. Matoub est donc un cas à part. Tel qu'il se manifeste de nos jours, le kidnapping n'est pas une simple prise d'otage puisque la victime peut perdre sa vie si les ravisseurs n'obtiennent pas la rançon exigée et parviennent à échapper à la pression de la société civile. Du reste nombre de victimes ont été exécutées à l'image de Hand Slimana, un entrepreneur enlevé dans la localité d'Aghrib. Entre-temps, on dénombre pas moins de 64 rapts avec demande de rançon. Les enlèvements ciblent les gens nantis (entrepreneurs, les gros commerçants, dans une moindre mesure, les émigrés), l'on s'attaque généralement aux proches des personnes visées : soit les membres de sa famille, fils, frère, etc. Les regards bien sûr se tournent vers les groupes terroristes sévissant dans la région. Grâce à ces crimes, ils peuvent réaliser d'importants gains, les demandes de rançon pouvant aller jusqu'à pas moins de 25 milliards de centimes. C'est la somme qui avait été du reste exigée lors de l'enlèvement en 2006 de Meziane Haddad, frère du gérant de l'ERTHB. Mais le souvenir de la période du terrorisme à laquelle on associe les faux barrages dressés sur les routes pour racketter les automobilistes, a longtemps fait détourner le regard du banditisme local qui peut désormais opérer rien qu'en se déguisant en faux terroristes. En tous les cas, vrais et faux terroristes semblent avoir accordé leurs pas pour mettre à genoux cette Kabylie qui redoute de voir ses investisseurs et entrepreneurs lui tourner le dos en allant s'installer sous un ciel plus clément. Pourquoi la Kabylie ? Le départ de certaines brigades de gendarmerie lors du Printemps noir y est-il pour quelque chose ? L'Etat éprouverait-il de la peine à concevoir des solutions de sécurité alternatives ? Quoi qu'il en soit la persistance de ce climat délétère en pays kabyle favorise les thèses du complot. Au mois de septembre 2010, Noureddine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche et député du RCD a soutenu qu' « une guerre économique, culturelle et politique est déclarée contre la Kabylie ». Selon lui « tous les projets sont à l'arrêt » et de s'interroger « comment expliquer le fait qu'on mette 4 heures de route de la frontière marocaine à Alger alors qu'il en faut 5 heures entre Tizi-Ouzou et Alger ». Le kidnapping n'est pas pour autant la seule forme de criminalité qui se manifeste sous les couleurs kabyles. Les hold-up sont devenus légion. Tour à tour des agences postales et des succursales de banque ont été cambriolées alors que dans le même temps des attaques contre des transports de fonds ont été enregistrées. La mobilisation citoyenne, si elle a plusieurs fois porté ses fruits en réussissant à libérer les victimes, ne peut pas empêcher en revanche le développement du banditisme. Ce que les résultats d'une enquête policière disent, est plus qu'édifiant. Février dernier, le procureur général de Tizi-Ouzou a, lors d'une conférence de presse, porté à la connaissance de l'opinion l'arrestation d'un groupe composé de huit personnes qui s'adonnaient aux kidnappings. Les membres de ce groupe, à l'en croire, seraient tous originaires de Fréha et seraient derrière le meurtre de Hand Slimana. On le voit, cette rapide chronique des kidnappings en Kabylie aurait bien pu concerner n'importe quelle grande ville dans le monde. La Kabylie réunit deux éléments en même temps : la montagne et l'urbain. La plupart des kidnappings ont visé les grands centres urbains de la Kabylie maritime et des piémonts, tels Fréha et Maâtka, pour ne citer que ceux-là. Toute politique de sécurité doit tenir compte à l'avenir de cette spécificité. Il n'y a aucune autre région du pays qui abrite un espace entrepreneurial d'une aussi grande densité qui jouxte forêts et pentes escarpées. AQMI, GSPC, salafisme et occupation des mosquées, évangélisation, procès contre les non jeûneurs, la Kabylie ne cesse de faire parler d'elle et de la manière la plus mauvaise. Cette collection des hauts méfaits d'armes que la région semble affectionner, s'est enrichie depuis l'année 2005, du phénomène du kidnapping. Certes on peut remonter plus loin dans le temps pour retracer la genèse de cette forme de criminalité apparue dans cette région. La première victime peut s'incarner dans la figure de Matoub Lounès kidnappé à Takhoukht le 25 septembre1994 par un groupe armé puis relâché le 10 octobre de la même année. Le contexte : terrorisme et grève du cartable pour imposer l'introduction de la langue amazighe à l'école. Mais quand le kidnapping ne s'assortit pas de rançon, il devient une prise d'otage qui a une visée autre que lucrative. Matoub est donc un cas à part. Tel qu'il se manifeste de nos jours, le kidnapping n'est pas une simple prise d'otage puisque la victime peut perdre sa vie si les ravisseurs n'obtiennent pas la rançon exigée et parviennent à échapper à la pression de la société civile. Du reste nombre de victimes ont été exécutées à l'image de Hand Slimana, un entrepreneur enlevé dans la localité d'Aghrib. Entre-temps, on dénombre pas moins de 64 rapts avec demande de rançon. Les enlèvements ciblent les gens nantis (entrepreneurs, les gros commerçants, dans une moindre mesure, les émigrés), l'on s'attaque généralement aux proches des personnes visées : soit les membres de sa famille, fils, frère, etc. Les regards bien sûr se tournent vers les groupes terroristes sévissant dans la région. Grâce à ces crimes, ils peuvent réaliser d'importants gains, les demandes de rançon pouvant aller jusqu'à pas moins de 25 milliards de centimes. C'est la somme qui avait été du reste exigée lors de l'enlèvement en 2006 de Meziane Haddad, frère du gérant de l'ERTHB. Mais le souvenir de la période du terrorisme à laquelle on associe les faux barrages dressés sur les routes pour racketter les automobilistes, a longtemps fait détourner le regard du banditisme local qui peut désormais opérer rien qu'en se déguisant en faux terroristes. En tous les cas, vrais et faux terroristes semblent avoir accordé leurs pas pour mettre à genoux cette Kabylie qui redoute de voir ses investisseurs et entrepreneurs lui tourner le dos en allant s'installer sous un ciel plus clément. Pourquoi la Kabylie ? Le départ de certaines brigades de gendarmerie lors du Printemps noir y est-il pour quelque chose ? L'Etat éprouverait-il de la peine à concevoir des solutions de sécurité alternatives ? Quoi qu'il en soit la persistance de ce climat délétère en pays kabyle favorise les thèses du complot. Au mois de septembre 2010, Noureddine Aït Hamouda, fils du colonel Amirouche et député du RCD a soutenu qu' « une guerre économique, culturelle et politique est déclarée contre la Kabylie ». Selon lui « tous les projets sont à l'arrêt » et de s'interroger « comment expliquer le fait qu'on mette 4 heures de route de la frontière marocaine à Alger alors qu'il en faut 5 heures entre Tizi-Ouzou et Alger ». Le kidnapping n'est pas pour autant la seule forme de criminalité qui se manifeste sous les couleurs kabyles. Les hold-up sont devenus légion. Tour à tour des agences postales et des succursales de banque ont été cambriolées alors que dans le même temps des attaques contre des transports de fonds ont été enregistrées. La mobilisation citoyenne, si elle a plusieurs fois porté ses fruits en réussissant à libérer les victimes, ne peut pas empêcher en revanche le développement du banditisme. Ce que les résultats d'une enquête policière disent, est plus qu'édifiant. Février dernier, le procureur général de Tizi-Ouzou a, lors d'une conférence de presse, porté à la connaissance de l'opinion l'arrestation d'un groupe composé de huit personnes qui s'adonnaient aux kidnappings. Les membres de ce groupe, à l'en croire, seraient tous originaires de Fréha et seraient derrière le meurtre de Hand Slimana. On le voit, cette rapide chronique des kidnappings en Kabylie aurait bien pu concerner n'importe quelle grande ville dans le monde. La Kabylie réunit deux éléments en même temps : la montagne et l'urbain. La plupart des kidnappings ont visé les grands centres urbains de la Kabylie maritime et des piémonts, tels Fréha et Maâtka, pour ne citer que ceux-là. Toute politique de sécurité doit tenir compte à l'avenir de cette spécificité. Il n'y a aucune autre région du pays qui abrite un espace entrepreneurial d'une aussi grande densité qui jouxte forêts et pentes escarpées.