La Russie a demandé des explications à la France sur les livraisons d'armes par la France aux rebelles libyens. L'Otan et la Grande-Bretagne prennent leurs distances. Les livraisons d'armes à la Libye par la France, révélées il y a quelques jours par Le Figaro, suscitent de nombreuses réactions. Alors que Moscou demande des explications, que l'Otan et la Grande-Bretagne émettent des réserves, Paris explique n'avoir livré que des "armes d'autodéfense". "Des populations ont fait l'objet d'attaques des forces de Kadhafi et étaient dans une situation extrêmement précaire, et c'est la raison pour laquelle ont été parachutés des médicaments, de la nourriture et également des armes d'autodéfense", a justifié le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ce vendredi sur France Inter, rapporte l'Express. Paris dément avoir violé les résolutions de l'ONU qui imposent des sanctions sévères au régime du colonel Kadhafi, dont un embargo sur la vente d'armes à la Libye, mais qui appellent à protéger les civils "par tous les moyens nécessaires". L'état-major des armées françaises a expliqué, en outre, avoir parachuté des armes légères, c'est-à-dire des armes individuelles, "fusils-mitrailleurs, lance-roquettes", mais démenti la livraison de missiles anti-chars. Moscou demande des explications Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué jeudi avoir demandé à la France de confirmer cette livraison d'armes qui, selon lui, "serait une violation grave" de la résolution 1970. Alain Juppé était vendredi en Russie pour s'entretenir avec Sergueï Lavrov, notamment de la Syrie, allié traditionnel de Moscou. La Chine a de son côté demandé aux pays impliqués dans le conflit d'"éviter toute action qui irait au-delà du mandat de la résolution". Mais pour Camille Grand, de la fondation de recherche stratégique, interrogé par France Culture ce vendredi, la résolution de l'ONU "n'interdit pas spécifiquement les livraisons d'armes aux rebelles libyens", et l'embargo sur les armes ne concerne que le gouvernement de Kadhafi. "On est dans une zone de grise de la résolution, estime-t-il. Ce qui n'est pas explicitement interdit peut être considéré comme autorisé" et "cela pose une question politique aux pays qui avaient une interprétation restrictive comme la Russie". L'OTAN et la Grande-Bretagne sont réservés, pas les Etats-Unis Pourtant, ces ventes d'armes mettent en porte-à-faux les partenaires de la France. Et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est montré discret jeudi à ce sujet. Il a déclaré à Vienne n'avoir "aucune information" sur ces livraisons, tout en répétant que le mandat de l'Otan comprenait l'application d'un embargo sur les armes. Quant à la Grande-Bretagne, un des partenaires de l'Otan qui s'est le plus engagé aux côté de Paris dans la crise libyenne, elle n'est pas favorable à ces livraisons. "Non, la Grande-Bretagne n'envisage pas de fournir des armes à l'opposition en Libye. Nous pensons que cela soulève un certain nombre de questions, à commencer par la résolution des Nations unies, même si dans certaines circonstances cela pourrait être justifié", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat britannique à la Défense, Gerald Howarth. Paris a cependant reçu le soutien des Américains. "Nous estimons que les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, prises ensemble, (...), n'évoquent, ni n'interdisent la livraison de matériel de défense à l'opposition libyenne", a indiqué jeudi Mark Toner, porte-parole du département d'Etat. La Russie a demandé des explications à la France sur les livraisons d'armes par la France aux rebelles libyens. L'Otan et la Grande-Bretagne prennent leurs distances. Les livraisons d'armes à la Libye par la France, révélées il y a quelques jours par Le Figaro, suscitent de nombreuses réactions. Alors que Moscou demande des explications, que l'Otan et la Grande-Bretagne émettent des réserves, Paris explique n'avoir livré que des "armes d'autodéfense". "Des populations ont fait l'objet d'attaques des forces de Kadhafi et étaient dans une situation extrêmement précaire, et c'est la raison pour laquelle ont été parachutés des médicaments, de la nourriture et également des armes d'autodéfense", a justifié le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, ce vendredi sur France Inter, rapporte l'Express. Paris dément avoir violé les résolutions de l'ONU qui imposent des sanctions sévères au régime du colonel Kadhafi, dont un embargo sur la vente d'armes à la Libye, mais qui appellent à protéger les civils "par tous les moyens nécessaires". L'état-major des armées françaises a expliqué, en outre, avoir parachuté des armes légères, c'est-à-dire des armes individuelles, "fusils-mitrailleurs, lance-roquettes", mais démenti la livraison de missiles anti-chars. Moscou demande des explications Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a indiqué jeudi avoir demandé à la France de confirmer cette livraison d'armes qui, selon lui, "serait une violation grave" de la résolution 1970. Alain Juppé était vendredi en Russie pour s'entretenir avec Sergueï Lavrov, notamment de la Syrie, allié traditionnel de Moscou. La Chine a de son côté demandé aux pays impliqués dans le conflit d'"éviter toute action qui irait au-delà du mandat de la résolution". Mais pour Camille Grand, de la fondation de recherche stratégique, interrogé par France Culture ce vendredi, la résolution de l'ONU "n'interdit pas spécifiquement les livraisons d'armes aux rebelles libyens", et l'embargo sur les armes ne concerne que le gouvernement de Kadhafi. "On est dans une zone de grise de la résolution, estime-t-il. Ce qui n'est pas explicitement interdit peut être considéré comme autorisé" et "cela pose une question politique aux pays qui avaient une interprétation restrictive comme la Russie". L'OTAN et la Grande-Bretagne sont réservés, pas les Etats-Unis Pourtant, ces ventes d'armes mettent en porte-à-faux les partenaires de la France. Et le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est montré discret jeudi à ce sujet. Il a déclaré à Vienne n'avoir "aucune information" sur ces livraisons, tout en répétant que le mandat de l'Otan comprenait l'application d'un embargo sur les armes. Quant à la Grande-Bretagne, un des partenaires de l'Otan qui s'est le plus engagé aux côté de Paris dans la crise libyenne, elle n'est pas favorable à ces livraisons. "Non, la Grande-Bretagne n'envisage pas de fournir des armes à l'opposition en Libye. Nous pensons que cela soulève un certain nombre de questions, à commencer par la résolution des Nations unies, même si dans certaines circonstances cela pourrait être justifié", a déclaré mercredi le secrétaire d'Etat britannique à la Défense, Gerald Howarth. Paris a cependant reçu le soutien des Américains. "Nous estimons que les résolutions 1970 et 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU, prises ensemble, (...), n'évoquent, ni n'interdisent la livraison de matériel de défense à l'opposition libyenne", a indiqué jeudi Mark Toner, porte-parole du département d'Etat.