Le chef d'état-major de l'armée turque et les commandants des trois armes (armée de terre, armée de l'air et marine) ont démissionné vendredi pour protester contre la détention de 250 officiers accusés de conspirer contre le gouvernement du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. La défection du général Isik Kosaner et des trois autres plus hauts gradés de l'armée turque crée un climat d'incertitude entre les militaires, gardiens de la laïcité, et le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de l'islam politique. Dans un message d'adieu adressé à ses "frères d'armes", le général Kosaner, promu à son poste en août de l'année dernière, explique que, dans l'incapacité de protéger les droits de militaires détenus dans des procédures judiciaires imparfaites, il lui était devenu impossible de poursuivre sa tâche. Dans un passé pas si lointain, les généraux turcs étaient plus enclins au coup d'Etat qu'à la démission. Mais Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a mis un terme à la domination des militaires par une série de réformes adoptées dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne. Cette subordination des généraux a été illustrée de manière éclatante l'an dernier lorsque la police a arrêté des dizaines d'officiers impliqués dans l'"opération Sledgehammer (Masse)", un complot présumé contre le gouvernement Erdogan qui aurait été discuté en 2003 au cours d'un séminaire militaire. Deux-cent cinquante militaires sont actuellement en prison (173 militaires d'active et 77 du cadre de réserve). Les officiers affirment que l'opération Sledgehammer n'était guère plus qu'un exercice militaire et que les preuves utilisées contre eux ont été fabriquées. D'après des médias turcs, un procureur enquêtant sur un autre complot présumé aurait requis vendredi l'arrestation de 22 personnes, dont le commandant de l'armée d'Egée. Au total, plus de 40 généraux d'active, soit un dixième du commandement militaire turc, sont détenus, accusés d'être impliqués dans des complots visant l'AKP. "Il est clair que cet extraordinaire développement a ouvert la porte à une grave crise de l'Etat", a réagi Devlet Bahceli, qui dirige le Parti d'action nationaliste (MHP) d'opposition. Des politologues jugent que le risque politique pesant sur Erdogan est réduit: l'AKP vient de remporter largement les élections législatives de juin, obtenant 50% des suffrages et décrochant un troisième mandat consécutif. Les départs du général Kosaner et des chefs d'état-major des trois armes pourraient même fournir à Erdogan l'opportunité de nommer des officiers en meilleurs termes avec son parti. Le Premier ministre a posé un premier jalon dès vendredi, ses services annonçant la promotion du général Necdet Ozel, commandant de la gendarmerie, au poste de chef d'état-major de l'armée de terre et major général des forces armées. Il est désormais le numéro deux de l'état-major général. Le chef d'état-major de l'armée turque et les commandants des trois armes (armée de terre, armée de l'air et marine) ont démissionné vendredi pour protester contre la détention de 250 officiers accusés de conspirer contre le gouvernement du Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan. La défection du général Isik Kosaner et des trois autres plus hauts gradés de l'armée turque crée un climat d'incertitude entre les militaires, gardiens de la laïcité, et le gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), issu de l'islam politique. Dans un message d'adieu adressé à ses "frères d'armes", le général Kosaner, promu à son poste en août de l'année dernière, explique que, dans l'incapacité de protéger les droits de militaires détenus dans des procédures judiciaires imparfaites, il lui était devenu impossible de poursuivre sa tâche. Dans un passé pas si lointain, les généraux turcs étaient plus enclins au coup d'Etat qu'à la démission. Mais Erdogan, au pouvoir depuis 2003, a mis un terme à la domination des militaires par une série de réformes adoptées dans le cadre de la candidature d'adhésion d'Ankara à l'Union européenne. Cette subordination des généraux a été illustrée de manière éclatante l'an dernier lorsque la police a arrêté des dizaines d'officiers impliqués dans l'"opération Sledgehammer (Masse)", un complot présumé contre le gouvernement Erdogan qui aurait été discuté en 2003 au cours d'un séminaire militaire. Deux-cent cinquante militaires sont actuellement en prison (173 militaires d'active et 77 du cadre de réserve). Les officiers affirment que l'opération Sledgehammer n'était guère plus qu'un exercice militaire et que les preuves utilisées contre eux ont été fabriquées. D'après des médias turcs, un procureur enquêtant sur un autre complot présumé aurait requis vendredi l'arrestation de 22 personnes, dont le commandant de l'armée d'Egée. Au total, plus de 40 généraux d'active, soit un dixième du commandement militaire turc, sont détenus, accusés d'être impliqués dans des complots visant l'AKP. "Il est clair que cet extraordinaire développement a ouvert la porte à une grave crise de l'Etat", a réagi Devlet Bahceli, qui dirige le Parti d'action nationaliste (MHP) d'opposition. Des politologues jugent que le risque politique pesant sur Erdogan est réduit: l'AKP vient de remporter largement les élections législatives de juin, obtenant 50% des suffrages et décrochant un troisième mandat consécutif. Les départs du général Kosaner et des chefs d'état-major des trois armes pourraient même fournir à Erdogan l'opportunité de nommer des officiers en meilleurs termes avec son parti. Le Premier ministre a posé un premier jalon dès vendredi, ses services annonçant la promotion du général Necdet Ozel, commandant de la gendarmerie, au poste de chef d'état-major de l'armée de terre et major général des forces armées. Il est désormais le numéro deux de l'état-major général.