Salim et Tahar, trois jeunes de Bab El-Oued, âgés tous les deux de 25 ans, constatèrent que Hamid, leur ami commun âgé de 26 ans, semblait préoccupé par un gros souci. Salim et Tahar, trois jeunes de Bab El-Oued, âgés tous les deux de 25 ans, constatèrent que Hamid, leur ami commun âgé de 26 ans, semblait préoccupé par un gros souci. Ils lui demandèrent ce qu'il avait et il leur répondit que son problème n'avait pas de solution. - Tous les problèmes ont une solution, Hamid, fit avec philosophie Salim. Ce n'est pas moi qui le dis mais un dicton populaire. - L'auteur de ce dicton, ignore probablement l'existence de problèmes analogues à celui que je vis en ce moment, répliqua Hamid. - Quel est ton problème ? s'enquit Tahar. - Mon problème est lié à Lila. - Lila ? La fille avec qui tu sors ? - Oui…Je crois qu'elle risque de m'échapper… - Elle a trouvé quelqu'un d'autre ? - Je ne sais pas… Tout ce que je sais c'est qu'il y a quelqu'un qui lui fait les yeux doux. - Qui ? - Quelqu'un qu'elle ne manquera pas de considérer comme étant meilleur parti que moi. Il est dentiste et a son propre cabinet dentaire. - Attends, attends, là, apparemment, tu n'es sûr de rien. Tu n'as que des soupçons et des hypothèses. - C'est vrai mais qui reposent sur des certitudes. Ce dentiste a une situation sociale meilleure que la mienne. Il doit avoir notre âge et il a déjà une situation qui lui permet d'épouser la fille qu'il voudrait. - Oh ! Hamid, s'irrita Salim. Donne-nous des faits. Qu'est-ce qui s'est passé entre ce dentiste et Lila ? - Je ne sais pas exactement… Tu sais comment sont les filles… Elles vous disent une chose et le lendemain autre chose. Et le surlendemain elles vous servent une troisième version. Elles vous rendent dingues. - Donne-nous toutes les versions qu'elle t'a racontées. - Je ne sais par quoi commencer. Tout ce que je sais c'est qu'elle s'est rendue chez le dentiste pour un détartrage et à chaque fois elle y reste plus de temps qu'il en faut… Pour des soins qui durent habituellement un quart d'heure, avec ce dentiste, ils nécessitent une heure. - Si elle reste tout ce temps c'est qu'elle doit avoir des kilos de tartre, opina Tahar. - Mais non, mais non…elle en a juste un tout petit peu au point qu'il faut vraiment faire attention pour s'apercevoir de son existence. D'après elle c'est au cours de ces longues séances de soins qu'il lui fait la cour… Et j'ai bien peur qu'il réussira à me l'enlever… - Et ce dentiste, on le connait ? s'enquit Tahar. - Oui, il travaille dans le quartier depuis un bon moment déjà… C'est depuis qu'il est là que ça ne va pas très fort entre Lila et moi… Je crois que je vais aller le voir pour m'expliquer avec lui. - Qu'est-ce que tu vas lui dire ? - Je lui dirai qu'elle m'est promise et que par conséquent il doit la laisser tranquille. - Et tu crois qu'il va t'écouter ? Il te dira qu'elle est majeure et vaccinée et que s'il y a lieu de mettre un terme à leur relation, si relation il y a, c'est à elle de le décider. - Tu crois ? - Oui… A mon avis, il faut utiliser un autre langage avec lui, suggéra Salim. - C'est-à-dire ? - Nous allons lui dire de cesser de tourner autour de Lila… Et on lui fera comprendre que nous sommes prêts à utiliser la manière forte. Non, mais c'est vrai quoi ! Il vient dans notre quartier et il sème la pagaille ! On va le voir et on lui fait peur ! Hamid réfléchit et trouva l'idée de Salim fort intéressante. - Mais il s'agit juste de lui faire peur, n'est-ce pas ? - Mais bien sûr. Nous prendrons avec nous des couteaux mais ce sera juste pour le terrifier. Tu sais, ce genre de bonhommes qui ont passé leur vie à étudier, sont si délicats, si peureux… un rien les effraie. Alors imagine leur réaction lorsqu'ils voient un couteau se pointer dans leur direction. - Oui, tu as raison, se mit à jubiler Hamid. Ce maudit dentiste aura la peur de sa vie. Et sans nul doute que dès qu'il reverra Lila, il expédiera sa séance de détartrage en moins de dix secondes. - Ah ! non ! dis-lui de ne plus aller le voir ! s'écria Salim. - Non, intervint Tahar. Ce n'est pas la bonne solution. Il faut qu'elle aille le voir pour ses soins mais il doit savoir que cette fille n'est pas à lui. Il faut que les choses soient ainsi sinon nous nous serons fatigués pour rien. Et c'est ainsi que les trois amis s'armèrent de couteaux et se rendirent chez le dentiste en vue de le convaincre de ne plus courtiser Lila en brandissant des couteaux sous son nez. Salim entra chez le dentiste, compta le nombre de patients qui restaient et ressortit. Juste après le départ du dernier patient, l'assistante du dentiste sortit et les trois amis comprirent qu'il était temps de passer à l'action. Ce fut Hamid qui sonna en s'appliquant un mouchoir contre une de ses joues pour simuler une rage de dents. Le dentiste en le voyant crut avoir affaire à une urgence et le fit entrer. Les deux autres poussèrent la porte en se faisant passer pour des accompagnateurs. Mais une fois à l'intérieur, ils sortirent leurs couteaux. Le dentiste se vit déjà égorgé et dans un ultime sursaut dicté par la dernière énergie du désespoir, il se mit à frapper ses agresseurs. Il était vraiment loin d'être délicat comme l'avait pensé Salim. Dans la mêlée, il reçut un coup de couteau au niveau de l'avant-bras et en tombant, il se fractura l'autre bras. Il se mit à hurler et les trois agresseurs cachèrent leurs couteaux et s'enfuirent. Avant de se rendre à l'hôpital Maillot, le dentiste déposa plainte au commissariat de Bab el-Oued. Il fut quitte pour un certificat de 60 jours d'incapacité. Cette agression a eu lieu en mars dernier. La cour d'Alger a confirmé la peine prononcée à l'encontre des trois jeunes gens il y a un mois en première instance, à savoir que chacun a été condamné à trois ans de prison ferme. Ils lui demandèrent ce qu'il avait et il leur répondit que son problème n'avait pas de solution. - Tous les problèmes ont une solution, Hamid, fit avec philosophie Salim. Ce n'est pas moi qui le dis mais un dicton populaire. - L'auteur de ce dicton, ignore probablement l'existence de problèmes analogues à celui que je vis en ce moment, répliqua Hamid. - Quel est ton problème ? s'enquit Tahar. - Mon problème est lié à Lila. - Lila ? La fille avec qui tu sors ? - Oui…Je crois qu'elle risque de m'échapper… - Elle a trouvé quelqu'un d'autre ? - Je ne sais pas… Tout ce que je sais c'est qu'il y a quelqu'un qui lui fait les yeux doux. - Qui ? - Quelqu'un qu'elle ne manquera pas de considérer comme étant meilleur parti que moi. Il est dentiste et a son propre cabinet dentaire. - Attends, attends, là, apparemment, tu n'es sûr de rien. Tu n'as que des soupçons et des hypothèses. - C'est vrai mais qui reposent sur des certitudes. Ce dentiste a une situation sociale meilleure que la mienne. Il doit avoir notre âge et il a déjà une situation qui lui permet d'épouser la fille qu'il voudrait. - Oh ! Hamid, s'irrita Salim. Donne-nous des faits. Qu'est-ce qui s'est passé entre ce dentiste et Lila ? - Je ne sais pas exactement… Tu sais comment sont les filles… Elles vous disent une chose et le lendemain autre chose. Et le surlendemain elles vous servent une troisième version. Elles vous rendent dingues. - Donne-nous toutes les versions qu'elle t'a racontées. - Je ne sais par quoi commencer. Tout ce que je sais c'est qu'elle s'est rendue chez le dentiste pour un détartrage et à chaque fois elle y reste plus de temps qu'il en faut… Pour des soins qui durent habituellement un quart d'heure, avec ce dentiste, ils nécessitent une heure. - Si elle reste tout ce temps c'est qu'elle doit avoir des kilos de tartre, opina Tahar. - Mais non, mais non…elle en a juste un tout petit peu au point qu'il faut vraiment faire attention pour s'apercevoir de son existence. D'après elle c'est au cours de ces longues séances de soins qu'il lui fait la cour… Et j'ai bien peur qu'il réussira à me l'enlever… - Et ce dentiste, on le connait ? s'enquit Tahar. - Oui, il travaille dans le quartier depuis un bon moment déjà… C'est depuis qu'il est là que ça ne va pas très fort entre Lila et moi… Je crois que je vais aller le voir pour m'expliquer avec lui. - Qu'est-ce que tu vas lui dire ? - Je lui dirai qu'elle m'est promise et que par conséquent il doit la laisser tranquille. - Et tu crois qu'il va t'écouter ? Il te dira qu'elle est majeure et vaccinée et que s'il y a lieu de mettre un terme à leur relation, si relation il y a, c'est à elle de le décider. - Tu crois ? - Oui… A mon avis, il faut utiliser un autre langage avec lui, suggéra Salim. - C'est-à-dire ? - Nous allons lui dire de cesser de tourner autour de Lila… Et on lui fera comprendre que nous sommes prêts à utiliser la manière forte. Non, mais c'est vrai quoi ! Il vient dans notre quartier et il sème la pagaille ! On va le voir et on lui fait peur ! Hamid réfléchit et trouva l'idée de Salim fort intéressante. - Mais il s'agit juste de lui faire peur, n'est-ce pas ? - Mais bien sûr. Nous prendrons avec nous des couteaux mais ce sera juste pour le terrifier. Tu sais, ce genre de bonhommes qui ont passé leur vie à étudier, sont si délicats, si peureux… un rien les effraie. Alors imagine leur réaction lorsqu'ils voient un couteau se pointer dans leur direction. - Oui, tu as raison, se mit à jubiler Hamid. Ce maudit dentiste aura la peur de sa vie. Et sans nul doute que dès qu'il reverra Lila, il expédiera sa séance de détartrage en moins de dix secondes. - Ah ! non ! dis-lui de ne plus aller le voir ! s'écria Salim. - Non, intervint Tahar. Ce n'est pas la bonne solution. Il faut qu'elle aille le voir pour ses soins mais il doit savoir que cette fille n'est pas à lui. Il faut que les choses soient ainsi sinon nous nous serons fatigués pour rien. Et c'est ainsi que les trois amis s'armèrent de couteaux et se rendirent chez le dentiste en vue de le convaincre de ne plus courtiser Lila en brandissant des couteaux sous son nez. Salim entra chez le dentiste, compta le nombre de patients qui restaient et ressortit. Juste après le départ du dernier patient, l'assistante du dentiste sortit et les trois amis comprirent qu'il était temps de passer à l'action. Ce fut Hamid qui sonna en s'appliquant un mouchoir contre une de ses joues pour simuler une rage de dents. Le dentiste en le voyant crut avoir affaire à une urgence et le fit entrer. Les deux autres poussèrent la porte en se faisant passer pour des accompagnateurs. Mais une fois à l'intérieur, ils sortirent leurs couteaux. Le dentiste se vit déjà égorgé et dans un ultime sursaut dicté par la dernière énergie du désespoir, il se mit à frapper ses agresseurs. Il était vraiment loin d'être délicat comme l'avait pensé Salim. Dans la mêlée, il reçut un coup de couteau au niveau de l'avant-bras et en tombant, il se fractura l'autre bras. Il se mit à hurler et les trois agresseurs cachèrent leurs couteaux et s'enfuirent. Avant de se rendre à l'hôpital Maillot, le dentiste déposa plainte au commissariat de Bab el-Oued. Il fut quitte pour un certificat de 60 jours d'incapacité. Cette agression a eu lieu en mars dernier. La cour d'Alger a confirmé la peine prononcée à l'encontre des trois jeunes gens il y a un mois en première instance, à savoir que chacun a été condamné à trois ans de prison ferme.