Logée au cœur du quartier de Bab El Oued à quelques mètres du collège Abdelkader Loukel, l'association SOS Bab El Oued s'est imposée au fil des années comme le refuge idéal pour les jeunes de cette commune. Qu'ils soient musiciens, peintres ou simplement passionnés par les arts en général, ils sont tous les bienvenus dans ce petit nid douillet. M. Nasser Meghnine, qui le préside nous révélera que son association est passée par plusieurs étapes avant d'en arriver à ce stade. «A nos débuts, nous avons ouvert les portes à tous les jeunes, étudiants, chômeurs, artistes mais, avec le temps, on a constaté la différence entre les mentalités ; donc, nous avons décidé de limiter les inscriptions aux étudiants pour maintenir un certain niveau intellectuel et culturel dans l'association», dira-t-il.En effet, chaque après-midi, ils sont des dizaines de jeunes âgés entre 20 et 25 ans à investir le local de l'association. Guitare à la main, le groupe de musiciens a pris d'assaut le sous-sol avec une salle insonorisée. A leur tête la vocaliste Nassima, ce groupe de potes qui s'est rencontré au sein de l'association partage une passion commune pour la musique et non pas n'importe quel style… de rock. Quant aux autres jeunes, chacun vaque à sa tâche. «Nous donnons souvent des cours de soutien scolaire aux tout-petits ainsi que des ateliers de dessin et de travaux manuels», nous déclare le président de SOS Bab El Oued. Décorée avec des posters, des rubans ainsi qu'avec les œuvres des enfants, l'entrée du siège de l'association reflète déjà la vocation de ce lieu. Les jeunes donnent l'impression d'être chez eux ; telle une famille, ils n'hésitent pas à s'adresser au président en utilisant le mot tonton, idem pour sa compagne qui occupe le rôle de vice-présidente qu'ils nomment gentiment tata.Autre aspect de l'association, le nombre important de jeunes issus d'autres communes telles que Draria, Bab Ezzouar. «Ce sont des jeunes qui ont vécu à Bab El Oued mais dont les parents ont déménagé par la suite ; il y a aussi une autre catégorie de jeunes qui ne connaissaient pas le quartier mais qui ont intégré notre groupe à travers des amis à eux», nous dira une jeune fille. En somme, au-delà de ces actions pour les jeunes, l'association est parvenue quand même à créer une sorte de maison des jeunes dans un quartier populaire oublié des autorités. Dernièrement, las d'attendre, le président de l'association a décidé de faire valoir ses contacts en organisant un partenariat avec des associations étrangères avec un seul objectif : créer une caravane artistique. Ses efforts ne seront pas vains puisque, en ce moment, les jeunes de SOS Bab El Oued se trouvent à Timimoun, histoire de partager leur passion avec les jeunes du Sud. W. S.