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Les marchés tombent-ils avec les feuilles ?
Publié dans Le Midi Libre le 14 - 08 - 2011

Comme en 2007, les Bourses dévissent en août alors que s'annoncent septembre et octobre, des mois réputés pour leurs paniques boursières. Ce trimestre de tous les dangers est-il une réalité statistique ?
Comme en 2007, les Bourses dévissent en août alors que s'annoncent septembre et octobre, des mois réputés pour leurs paniques boursières. Ce trimestre de tous les dangers est-il une réalité statistique ?
9 août 2007 : dans ce qui est reconnu comme un des premiers épisodes de la crise des subprimes, BNP Paribas annonce le gel de trois fonds de placement, provoquant une chute des Bourses et l'intervention de la Banque centrale européenne.
5 août 2011 : Standard and Poor's annonce la dégradation de la note de la dette américaine, provoquant… une chute des Bourses (jusqu'à -5,55% le 8 août à New York et -5,45% le 10 août à Paris, qui a perdu près de 16% du 1er au 11 août) et l'intervention de la Banque centrale européenne.
«Qu'y-a-t-il avec le mois d'août ?», s'interrogeait, il y a quelques jours dans nos colonnes Bethany McLean en citant un autre exemple, celui de la crise de la dette russe d'août 1998, qui entraîna dans la foulée la quasi-faillite du fonds spéculatif américain Long Term Capital Management (LTCM). Et pas seulement avec le mois d'août, car les deux mois qui suivent, septembre et octobre, ont , aux yeux du grand public, encore davantage la réputation d'être «crisogènes» : paniques boursières d'octobre 1907, octobre 1929 et octobre 1987, «mini-krachs» du vendredi 13 (gloups) octobre 1989 et du 27 octobre 1997 à Wall Street, faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008… Comme si, au-delà des circonstances «objectives» qui influent sur les marchés (comme la crise de la dette souveraine actuellement), ces trois mois à la charnière de la fin de l'été et du début de l'automne étaient en eux-mêmes plus propices aux crises.
Septembre, le mois perdant
Aux Etats-Unis, si l'on regarde les vingt plus grandes baisses journalières de l'indice Dow Jones, treize ont eu lieu en août, septembre ou octobre. Des chiffres calculés par des spécialistes des marchés sur l'évolution de deux indices boursiers différents depuis 1929 montrent que le mois d'août se situe plutôt dans la moyenne, que le mois d'octobre est en dessous mais en moyenne en hausse et que le mois de septembre est le pire mois de l'année. Pour la France, ces grands constats chiffrés sont partiellement confirmés par nos propres calculs sur l'indice CAC 40, de janvier 1988 à juillet 2011. Sur les vingt pires baisses, douze ont eu lieu sur ces trois mois (mais elles sont concentrées sur l'année 2008). Et là aussi, septembre est le pire mois de l'année. En revanche, août est le deuxième plus mauvais mois, alors qu'octobre est au contraire le troisième meilleur mois.
Des deux côtés de l'Atlantique, il semble donc bien que le mois de septembre, encore trois semaines à attendre, soit, en moyenne, celui de la déprime boursière. Un phénomène connu aux Etats-Unis sous le nom d'«effet septembre» ou de «défaillance de septembre», et que le Wall Street Journal tentait d'expliquer en septembre 2009:
«Il a été suggéré que les fonds de placement tiraient le marché vers le bas en vendant leurs positions perdantes avant la fin de leur exercice annuel, située au 31 octobre. Ou que des avertissements sur les résultats du troisième trimestre [l'annonce par une entreprise qu'elle ne remplira pas ses objectifs, ndlr] surgissaient début septembre et suscitaient des peurs sur les résultats annuels.»
Dépression saisonnière
Des explications agricoles, climatiques, géographiques, psychologiques voire astrales ont également été testées : «Un phénomène de dépression saisonnière pourrait, avec d'autres, constituer une des clefs», explique ainsi Mark Haug, professeur d'économie à l'université du Kansas, qui a étudié le sujet. L'idée d'un coup de froid estival puis automnal sur les marchés reste en tout cas bien ancrée puisqu'elle est illustré par un adage du marché boursier, «Sell in may and go away» («Vends en mai et va-t-en»), qui conseille aux investisseurs de se retirer du marché à l'approche de l'été et d'y revenir après la fête d'Halloween, le 31 octobre, l'année étant divisée en un semestre «gagnant» et un plutôt «perdant».
«Cet effet Halloween est tenace mais difficile à expliquer rationnellement», estime Laurens Swinkels, professeur à l'université Erasme de Rotterdam et spécialiste des effets de calendrier des marchés. «On pourrait le relier au comportement humain: vous commencez l'année avec de nouveaux objectifs ouvertement optimistes puis, au milieu de l'année, vous commencez à vous rendre compte que vous êtes loin de les avoir atteints et vous devenez négatif.»
«Effet Mark Twain»
Difficiles à expliquer, ces dépressions saisonnières des marchés peuvent aussi être affectées… par le fait que les investisseurs y croient. «Le fait que les gens sont conscients d'un effet de calendrier peut le déplacer dans le temps», explique Laurens Swinkels. Dans un essai sur les proverbes de Wall Street, Buy the Rumor, Sell the Fact. 85 Maxims of Wall Street and What They Really Mean, le journaliste Michael Maiello estime théoriquement «impossible pour un mois ou une saison d'avoir un effet définitif sur les prix des actions. Si cette martingale calendaire fonctionnait vraiment, après tout, l'ensemble des investisseurs l'anticiperait des mois à l'avance et leurs tentatives d'en tirer de l'argent altérerait ce calendrier». Ce qui, finalement, pourrait expliquer pourquoi octobre est réputé pour être le pire mois pour les marchés financiers —à cause des krachs de 1929 et 1987— alors qu'il se situe en moyenne à la hausse, et pourquoi le pire mois est en fait septembre : si les boursicoteurs craignent le mois d'octobre, ils sont incités à vendre leurs titres avant… faisant chuter les marchés en septembre.
Aux Etats-Unis, cette croyance en un pouvoir maléfique du mois d'octobre est connue sous le nom d'«effet Mark Twain», à cause d'une phrase écrite par l'auteur de Tom Sawyer en 1909 : «Octobre est un des mois les plus dangereux pour spéculer en Bourse.» Sauf qu'il ajoutait, juste derrière : «Les autres sont juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.»
9 août 2007 : dans ce qui est reconnu comme un des premiers épisodes de la crise des subprimes, BNP Paribas annonce le gel de trois fonds de placement, provoquant une chute des Bourses et l'intervention de la Banque centrale européenne.
5 août 2011 : Standard and Poor's annonce la dégradation de la note de la dette américaine, provoquant… une chute des Bourses (jusqu'à -5,55% le 8 août à New York et -5,45% le 10 août à Paris, qui a perdu près de 16% du 1er au 11 août) et l'intervention de la Banque centrale européenne.
«Qu'y-a-t-il avec le mois d'août ?», s'interrogeait, il y a quelques jours dans nos colonnes Bethany McLean en citant un autre exemple, celui de la crise de la dette russe d'août 1998, qui entraîna dans la foulée la quasi-faillite du fonds spéculatif américain Long Term Capital Management (LTCM). Et pas seulement avec le mois d'août, car les deux mois qui suivent, septembre et octobre, ont , aux yeux du grand public, encore davantage la réputation d'être «crisogènes» : paniques boursières d'octobre 1907, octobre 1929 et octobre 1987, «mini-krachs» du vendredi 13 (gloups) octobre 1989 et du 27 octobre 1997 à Wall Street, faillite de Lehman Brothers le 15 septembre 2008… Comme si, au-delà des circonstances «objectives» qui influent sur les marchés (comme la crise de la dette souveraine actuellement), ces trois mois à la charnière de la fin de l'été et du début de l'automne étaient en eux-mêmes plus propices aux crises.
Septembre, le mois perdant
Aux Etats-Unis, si l'on regarde les vingt plus grandes baisses journalières de l'indice Dow Jones, treize ont eu lieu en août, septembre ou octobre. Des chiffres calculés par des spécialistes des marchés sur l'évolution de deux indices boursiers différents depuis 1929 montrent que le mois d'août se situe plutôt dans la moyenne, que le mois d'octobre est en dessous mais en moyenne en hausse et que le mois de septembre est le pire mois de l'année. Pour la France, ces grands constats chiffrés sont partiellement confirmés par nos propres calculs sur l'indice CAC 40, de janvier 1988 à juillet 2011. Sur les vingt pires baisses, douze ont eu lieu sur ces trois mois (mais elles sont concentrées sur l'année 2008). Et là aussi, septembre est le pire mois de l'année. En revanche, août est le deuxième plus mauvais mois, alors qu'octobre est au contraire le troisième meilleur mois.
Des deux côtés de l'Atlantique, il semble donc bien que le mois de septembre, encore trois semaines à attendre, soit, en moyenne, celui de la déprime boursière. Un phénomène connu aux Etats-Unis sous le nom d'«effet septembre» ou de «défaillance de septembre», et que le Wall Street Journal tentait d'expliquer en septembre 2009:
«Il a été suggéré que les fonds de placement tiraient le marché vers le bas en vendant leurs positions perdantes avant la fin de leur exercice annuel, située au 31 octobre. Ou que des avertissements sur les résultats du troisième trimestre [l'annonce par une entreprise qu'elle ne remplira pas ses objectifs, ndlr] surgissaient début septembre et suscitaient des peurs sur les résultats annuels.»
Dépression saisonnière
Des explications agricoles, climatiques, géographiques, psychologiques voire astrales ont également été testées : «Un phénomène de dépression saisonnière pourrait, avec d'autres, constituer une des clefs», explique ainsi Mark Haug, professeur d'économie à l'université du Kansas, qui a étudié le sujet. L'idée d'un coup de froid estival puis automnal sur les marchés reste en tout cas bien ancrée puisqu'elle est illustré par un adage du marché boursier, «Sell in may and go away» («Vends en mai et va-t-en»), qui conseille aux investisseurs de se retirer du marché à l'approche de l'été et d'y revenir après la fête d'Halloween, le 31 octobre, l'année étant divisée en un semestre «gagnant» et un plutôt «perdant».
«Cet effet Halloween est tenace mais difficile à expliquer rationnellement», estime Laurens Swinkels, professeur à l'université Erasme de Rotterdam et spécialiste des effets de calendrier des marchés. «On pourrait le relier au comportement humain: vous commencez l'année avec de nouveaux objectifs ouvertement optimistes puis, au milieu de l'année, vous commencez à vous rendre compte que vous êtes loin de les avoir atteints et vous devenez négatif.»
«Effet Mark Twain»
Difficiles à expliquer, ces dépressions saisonnières des marchés peuvent aussi être affectées… par le fait que les investisseurs y croient. «Le fait que les gens sont conscients d'un effet de calendrier peut le déplacer dans le temps», explique Laurens Swinkels. Dans un essai sur les proverbes de Wall Street, Buy the Rumor, Sell the Fact. 85 Maxims of Wall Street and What They Really Mean, le journaliste Michael Maiello estime théoriquement «impossible pour un mois ou une saison d'avoir un effet définitif sur les prix des actions. Si cette martingale calendaire fonctionnait vraiment, après tout, l'ensemble des investisseurs l'anticiperait des mois à l'avance et leurs tentatives d'en tirer de l'argent altérerait ce calendrier». Ce qui, finalement, pourrait expliquer pourquoi octobre est réputé pour être le pire mois pour les marchés financiers —à cause des krachs de 1929 et 1987— alors qu'il se situe en moyenne à la hausse, et pourquoi le pire mois est en fait septembre : si les boursicoteurs craignent le mois d'octobre, ils sont incités à vendre leurs titres avant… faisant chuter les marchés en septembre.
Aux Etats-Unis, cette croyance en un pouvoir maléfique du mois d'octobre est connue sous le nom d'«effet Mark Twain», à cause d'une phrase écrite par l'auteur de Tom Sawyer en 1909 : «Octobre est un des mois les plus dangereux pour spéculer en Bourse.» Sauf qu'il ajoutait, juste derrière : «Les autres sont juillet, janvier, septembre, avril, novembre, mai, mars, juin, décembre, août et février.»


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