L'ex-officier de la Wilaya III, le moudjahid Abdelhafid Amokrane qui fut aussi secrétaire de séance lors du Congrès de la Soummam en 1956 a joint sa voix au concert des critiques de tous ceux et celles qui n'hésitent pas à «pointer» les défauts de leurs compagnons d'armes. L'ex-officier de la Wilaya III, le moudjahid Abdelhafid Amokrane qui fut aussi secrétaire de séance lors du Congrès de la Soummam en 1956 a joint sa voix au concert des critiques de tous ceux et celles qui n'hésitent pas à «pointer» les défauts de leurs compagnons d'armes. Samedi dernier, prenant prétexte d'une conférence qu'il animait au forum du quotidien El Moudjahid, ce dernier a soutenu que « Ben Bella est allé jusqu'à proférer des injures et des vulgarités à l'égard de Didouche Mourad », un martyr qui avait été jusque-là épargné par la polémique à l'opposé d'Abane Ramdane et d'Amirouche Aït Hammouda qui ont, tous deux, essuyé toutes sortes de violences verbales. Ces deux figures mythiques du combat contre la France ont cristallisé à elles seules toutes les rancœurs, les haines, les secrets, les zones d'ombre mais aussi les quêtes d'espoir, de gloire, d'honneur et d'héroïsme. À en croire Abdelhafid Amokrane, Didouche Mourad aurait averti les responsables de l'intérieur de ne plus compter sur Ben Bella et la délégation extérieure. Pour rappel au mois de mai dernier, dans une interview parue dans Jeune Afrique, Ben Bella avait dit tout le bien qu'il pensait d'Abane se permettant au passage de traiter le défunt président du HCE Mohamef Boudiaf de « zéro sur le plan militaire » et Aït Ahmed « d'être plus Kabyle qu'Algérien ». Avant lui, il est vrai, Lakhdar Bentobal, autre personnalité historique de la Révolution, s'en était pris déjà à Abane Ramdane qu'il avait qualifié de « dictateur ». On entendra également le même refrain avec Ali Kafi, ancien responsable de la base de l'Est et ex-président du HCE, lequel déclarera à propos d'Amirouche à la faveur du livre que vient de lui consacrer le président du RCD, que « Si Amirouche était en vie, il aurait exécuté Saïd Sadi ». Plus spectaculaire fut l'empoignade entre la moudjahida Louisette Ighilahriz, 75 ans, torturée durant la guerre d'Indépendance et Yacef Saâdi, ex-chef de la Zone autonome d'Alger. Ce dernier n'a pas trouvé mieux à faire que d'accuser son ancienne campagne d'armes d'avoir usurpé son titre de moudjahida. « Elle n'était pas parmi les poseuses de bombes. Et elle n'a pas milité aux côtés de Saïd Bakel. Saïd était avec moi, il me l'aurait dit. Je n'ai connu Louisette Ighilahriz qu'après l'Indépendance » avait-il affirmé. Et Mme Ighilahriz de répliquer « Yacef Saâdi avait balancé beaucoup de gens. Mais ce que je dis, il le reconnaît lui-même. Tout le monde connaît cette partie de son histoire ». Pour Ighilahriz son accusateur n'est en fait qu'un homme éprouvé par les tortures du capitaine Graziani qui lui aurait arraché des aveux. Ces faits ont sidéré les Algériens à qui l'on a enseigné une histoire de la Révolution uniquement peuplée d'hommes et de femmes infaillibles. Si d'aucuns pensent que ces déballages sont de nature à « salir » la Révolution, il n'en demeure pas moins qu'ils soulignent assez l'urgence qu'il y a de s'affranchir de ces mythes que viennent contredire les acteurs mêmes qui les ont fabriqués. Samedi dernier, prenant prétexte d'une conférence qu'il animait au forum du quotidien El Moudjahid, ce dernier a soutenu que « Ben Bella est allé jusqu'à proférer des injures et des vulgarités à l'égard de Didouche Mourad », un martyr qui avait été jusque-là épargné par la polémique à l'opposé d'Abane Ramdane et d'Amirouche Aït Hammouda qui ont, tous deux, essuyé toutes sortes de violences verbales. Ces deux figures mythiques du combat contre la France ont cristallisé à elles seules toutes les rancœurs, les haines, les secrets, les zones d'ombre mais aussi les quêtes d'espoir, de gloire, d'honneur et d'héroïsme. À en croire Abdelhafid Amokrane, Didouche Mourad aurait averti les responsables de l'intérieur de ne plus compter sur Ben Bella et la délégation extérieure. Pour rappel au mois de mai dernier, dans une interview parue dans Jeune Afrique, Ben Bella avait dit tout le bien qu'il pensait d'Abane se permettant au passage de traiter le défunt président du HCE Mohamef Boudiaf de « zéro sur le plan militaire » et Aït Ahmed « d'être plus Kabyle qu'Algérien ». Avant lui, il est vrai, Lakhdar Bentobal, autre personnalité historique de la Révolution, s'en était pris déjà à Abane Ramdane qu'il avait qualifié de « dictateur ». On entendra également le même refrain avec Ali Kafi, ancien responsable de la base de l'Est et ex-président du HCE, lequel déclarera à propos d'Amirouche à la faveur du livre que vient de lui consacrer le président du RCD, que « Si Amirouche était en vie, il aurait exécuté Saïd Sadi ». Plus spectaculaire fut l'empoignade entre la moudjahida Louisette Ighilahriz, 75 ans, torturée durant la guerre d'Indépendance et Yacef Saâdi, ex-chef de la Zone autonome d'Alger. Ce dernier n'a pas trouvé mieux à faire que d'accuser son ancienne campagne d'armes d'avoir usurpé son titre de moudjahida. « Elle n'était pas parmi les poseuses de bombes. Et elle n'a pas milité aux côtés de Saïd Bakel. Saïd était avec moi, il me l'aurait dit. Je n'ai connu Louisette Ighilahriz qu'après l'Indépendance » avait-il affirmé. Et Mme Ighilahriz de répliquer « Yacef Saâdi avait balancé beaucoup de gens. Mais ce que je dis, il le reconnaît lui-même. Tout le monde connaît cette partie de son histoire ». Pour Ighilahriz son accusateur n'est en fait qu'un homme éprouvé par les tortures du capitaine Graziani qui lui aurait arraché des aveux. Ces faits ont sidéré les Algériens à qui l'on a enseigné une histoire de la Révolution uniquement peuplée d'hommes et de femmes infaillibles. Si d'aucuns pensent que ces déballages sont de nature à « salir » la Révolution, il n'en demeure pas moins qu'ils soulignent assez l'urgence qu'il y a de s'affranchir de ces mythes que viennent contredire les acteurs mêmes qui les ont fabriqués.