Photo : Fouad S. Une conférence commémorative à la mémoire de Abane Ramdane et Zighout Youcef a été organisée, hier, au forum d'El Moudjahid. Deux anciens ministres ont été conviés pour retracer le parcours de ces deux grands hommes qui ont marqué l'histoire de la révolution algérienne. Brahim Chibout et Abdelhafid Amokrane, respectivement anciens ministres des Moudjahiddine et des Affaires religieuses ont étalé tout au long de leurs exposés les qualités et les valeurs intrinsèques de ces deux icônes de la révolution du 1er Novembre. «Zighout Youcef n'était pas un fataliste. C'était un homme du peuple animé d'une volonté de fer et d'une modestie exemplaire», témoigne l'ex-ministre des Moudjahiddine, à propos de l'artisan de l'offensive du Nord-Constantinois du 20 août 1955. Et Abdelhafid Amokrane de renchérir : «Il était un membre actif du congrès de la Soummam». Alors que Abane Ramdane était l'architecte incontesté de la plate-forme politique de ce congrès qui, incontestablement, «a posé les fondements de l'Etat algérien». Beaucoup a été dit et écrit sur la défection de la délégation extérieure du congrès de la Soummam. Des arguments ont été même avancés par certaines voix justifiant cette absence par la non-convocation de cette dernière aux travaux. L'ex-ministre des Affaires religieuses a tenu à mettre les points sur les ‘'i'' sur cette question. De prime abord, il a indiqué que ladite délégation a été bel et bien conviée à la réunion. Mais pour des raisons qui restent toujours obscures, elle n'a pu y prendre part, a-t-il expliqué. Et d'ajouter que la responsabilité de cette défection incombe à Ahmed Ben Bella. Pour lui, le congrès a tracé les grandes lignes que suivra la Révolution et ce, aussi bien sur le plan organique que ceux politique et militaire. Ce n'est pas une surprise, puisque la rencontre a réuni l'intelligentsia algérienne et «Abane Ramdane a échafaudé la plate-forme politique qui a eu pour effet de sortir la Révolution de l'omerta». ALI HAROUN ET ABDELHAFID AMOKRANE REPONDENT À BEN BELLA Abdelhafid Amokrane s'est exprimé sur les dernières déclarations de Ahmed Ben Bella. L'ex-ministre a affirmé que le 1er Novembre est l'œuvre de cinq personnes : Ben Boulaïd, Didouche Mourad, Krim Belkacem, Rabah Bitat et Larbi Ben M'hidi. L'ancien ministre des Affaires religieuses n'arrive pas à comprendre les sorties médiatiques de certaines personnalités historiques voulant s'approprier les acquis de la Révolution, mais surtout à critiquer les chouhada. «Ces derniers, dira-t-il, ont accompli de fort belle manière leur mission. Qu'on cesse de porter atteinte à nos valeureux martyrs». De son côté, Ali Haroun a qualifié ces déclarations de «contraires à la réalité historique dont l'objet n'est autre que de se donner une certaine importance».