La fièvre électorale est montée d'un cran en Egypte où militants et équipes de campagne semblent prêts à tout pour recueillir les voix des électeurs, à deux semaines du premier scrutin parlementaire libre organisé dans le pays depuis des décennies. La fièvre électorale est montée d'un cran en Egypte où militants et équipes de campagne semblent prêts à tout pour recueillir les voix des électeurs, à deux semaines du premier scrutin parlementaire libre organisé dans le pays depuis des décennies. Neuf mois après la "Révolution du Nil" qui a renversé Hosni Moubarak, les Egyptiens sont appelés aux urnes le 28 novembre dans le cadre d'élections législatives qui doivent se dérouler en plusieurs étapes avant une élection présidentielle promise par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis février. Après trente ans de processus électoraux entachés d'actes d'intimidation, de bourrage d'urnes et de corruption, ce scrutin est l'occasion pour de nombreux Egyptiens de voir, enfin, leur voix prise en compte. Face à cet enjeu et à l'approche de l'échéance, les équipes de campagne des candidats ne prennent plus de gants et n'hésitent pas à avoir recours à des méthodes plus ou moins musclées : affiches de campagne déchirées, meetings perturbés et distribution de tracts peu flatteurs pour les candidats rivaux. Au cœur de toutes les attentions et de toutes les critiques, les Frères musulmans et leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice. Interdite sous l'ancien régime, la confrérie islamiste est considérée comme la formation la mieux organisée du pays et fait figure de grande favorite. Disposant d'un réseau d'organisations caritatives et d'hôpitaux, les Frères musulmans sont très présents auprès de la population dans l'ensemble du pays et leurs opérations de séduction de l'électorat ne sont pas du goût de leurs adversaires qui dénoncent des achats de voix. Selon le journal Al Dostour, le parti a récemment proposé des médicaments à moitié prix et a sponsorisé un match de football dans un village du pays. BATAILLE DE BANDEROLES Neuf mois après la chute du régime sans partage de Moubarak, les électeurs pourraient bien se trouver désorientés face aux 6.000 candidats qui se présentent sur des listes indépendantes. A moins de quinze jours du scrutin, une bataille judiciaire est toujours en cours pour interdire aux anciens membres du parti de Moubarak de se présenter, et la commission électorale n'a toujours pas publié une liste définitive des candidats. Face à la kyrielle de candidats, les partis politiques tentent de sortir du lot en recouvrant les rues du Caire de portraits géants et de slogans. "Votre vie est meilleure avec le parti de la Liberté et de la Justice", déclare l'organisation islamiste. "Votre droite est votre droit", proclame, de son côté, le parti libéral des Egyptiens libres. Et la guerre des affiches fait rage. Dans les quartiers aisés de la capitale, les opposants des partis islamistes retirent celles du Parti de la liberté et de la justice, et dans certaines régions du pays, ce sont les candidats libéraux qui font les frais de cette bataille médiatique. "Les milices des Frères musulmans déchirent les affiches électorales", déclare Saâd Kheïr Allah, candidat de la Coalition populaire à Alexandrie, dans les colonnes de Shorouk. "Je suis opposé à l'idée de commencer des élections en jouant des muscles en faisant appel à des voyous." Selon certains militants, des partis font appel à des volontaires rémunérés pour défendre les affiches contre tout acte de sabotage. "C'est très difficile pour les nouveaux partis qui n'ont pas de relations ni d'argent de financer l'installation d'affiches dans les endroits les plus stratégiques", estime Soliman du Parti de la justice et de la liberté. CONCLURE UN PACTE Loin de l'agitation du terrain, la bataille électorale se poursuit sur la toile. Des partis libéraux laïcs utilisent ainsi les réseaux sociaux pour faire passer leurs idées et afficher leur opposition aux partis islamistes. Sur une page Facebook intitulée "Pas de régime des Frères musulmans en Egypte", qui compte plus de 60.000 abonnés, ils listent les raisons pour lesquelles les électeurs doivent boycotter la confrérie islamiste lors du scrutin. "Pourquoi ? Parce qu'ils sont machiavéliques et prêts à conclure un accord avec Satan lui-même pour atteindre leurs objectifs", peut-on y lire. En raison de l'interdiction de slogans religieux, on ne trouve aucune trace du slogan des Frères musulmans "l'Islam est la solution" sur les affiches officielles mais il reste scandé par les membres de la Confrérie. Mais en Egypte, où la majorité des femmes portent le voile islamique, la référence à la religion n'est pas forcément gage de succès. Nadia Ahmed Abdelhamid, une femme de ménage de 45 ans qui porte le voile, raconte avoir eu entre les mains à la sortie de la mosquée des tracts de militants islamistes prônant notamment l'interdiction du pantalon. "Je ne veux pas des Frères musulmans", dit-t-elle. "Je ne leur fais pas confiance." Neuf mois après la "Révolution du Nil" qui a renversé Hosni Moubarak, les Egyptiens sont appelés aux urnes le 28 novembre dans le cadre d'élections législatives qui doivent se dérouler en plusieurs étapes avant une élection présidentielle promise par le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis février. Après trente ans de processus électoraux entachés d'actes d'intimidation, de bourrage d'urnes et de corruption, ce scrutin est l'occasion pour de nombreux Egyptiens de voir, enfin, leur voix prise en compte. Face à cet enjeu et à l'approche de l'échéance, les équipes de campagne des candidats ne prennent plus de gants et n'hésitent pas à avoir recours à des méthodes plus ou moins musclées : affiches de campagne déchirées, meetings perturbés et distribution de tracts peu flatteurs pour les candidats rivaux. Au cœur de toutes les attentions et de toutes les critiques, les Frères musulmans et leur formation politique, le Parti de la liberté et de la justice. Interdite sous l'ancien régime, la confrérie islamiste est considérée comme la formation la mieux organisée du pays et fait figure de grande favorite. Disposant d'un réseau d'organisations caritatives et d'hôpitaux, les Frères musulmans sont très présents auprès de la population dans l'ensemble du pays et leurs opérations de séduction de l'électorat ne sont pas du goût de leurs adversaires qui dénoncent des achats de voix. Selon le journal Al Dostour, le parti a récemment proposé des médicaments à moitié prix et a sponsorisé un match de football dans un village du pays. BATAILLE DE BANDEROLES Neuf mois après la chute du régime sans partage de Moubarak, les électeurs pourraient bien se trouver désorientés face aux 6.000 candidats qui se présentent sur des listes indépendantes. A moins de quinze jours du scrutin, une bataille judiciaire est toujours en cours pour interdire aux anciens membres du parti de Moubarak de se présenter, et la commission électorale n'a toujours pas publié une liste définitive des candidats. Face à la kyrielle de candidats, les partis politiques tentent de sortir du lot en recouvrant les rues du Caire de portraits géants et de slogans. "Votre vie est meilleure avec le parti de la Liberté et de la Justice", déclare l'organisation islamiste. "Votre droite est votre droit", proclame, de son côté, le parti libéral des Egyptiens libres. Et la guerre des affiches fait rage. Dans les quartiers aisés de la capitale, les opposants des partis islamistes retirent celles du Parti de la liberté et de la justice, et dans certaines régions du pays, ce sont les candidats libéraux qui font les frais de cette bataille médiatique. "Les milices des Frères musulmans déchirent les affiches électorales", déclare Saâd Kheïr Allah, candidat de la Coalition populaire à Alexandrie, dans les colonnes de Shorouk. "Je suis opposé à l'idée de commencer des élections en jouant des muscles en faisant appel à des voyous." Selon certains militants, des partis font appel à des volontaires rémunérés pour défendre les affiches contre tout acte de sabotage. "C'est très difficile pour les nouveaux partis qui n'ont pas de relations ni d'argent de financer l'installation d'affiches dans les endroits les plus stratégiques", estime Soliman du Parti de la justice et de la liberté. CONCLURE UN PACTE Loin de l'agitation du terrain, la bataille électorale se poursuit sur la toile. Des partis libéraux laïcs utilisent ainsi les réseaux sociaux pour faire passer leurs idées et afficher leur opposition aux partis islamistes. Sur une page Facebook intitulée "Pas de régime des Frères musulmans en Egypte", qui compte plus de 60.000 abonnés, ils listent les raisons pour lesquelles les électeurs doivent boycotter la confrérie islamiste lors du scrutin. "Pourquoi ? Parce qu'ils sont machiavéliques et prêts à conclure un accord avec Satan lui-même pour atteindre leurs objectifs", peut-on y lire. En raison de l'interdiction de slogans religieux, on ne trouve aucune trace du slogan des Frères musulmans "l'Islam est la solution" sur les affiches officielles mais il reste scandé par les membres de la Confrérie. Mais en Egypte, où la majorité des femmes portent le voile islamique, la référence à la religion n'est pas forcément gage de succès. Nadia Ahmed Abdelhamid, une femme de ménage de 45 ans qui porte le voile, raconte avoir eu entre les mains à la sortie de la mosquée des tracts de militants islamistes prônant notamment l'interdiction du pantalon. "Je ne veux pas des Frères musulmans", dit-t-elle. "Je ne leur fais pas confiance."