La médecine est devenue un métier à risque. Ce qui s'est passé il y a quelques jours dans un dispensaire de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, vient de nous le rappeler, au cas où nous l'aurions oublié. Nabila, une médecin d'une trentaine d'années environ, avait passé une journée plutôt paisible ce jour-là et elle ne manqua pas de le faire remarquer à l'infirmière qui travaillait avec elle. Et celle-ci avec une point d'humour lui reprocha de pavoiser alors que la journée n'était pas encore terminée. - Ah ! Docteur ! On voit bien que vous ne connaissez pas ce vieux dicton de grand-mère qui recommande de ne pousser de youyou qu'une fois arrivé à la maison de la mariée. - Oh ! Saïda…Pourquoi me fais-tu peur ? Il est bientôt 16h. Plus qu'une heure et je cède cette salle de soins à un autre médecin. Que veux-tu qu'il nous arrive ? C'est hier que nous avons souffert. - Ah ! Oui, ne m'en parlez pas. Dès 9h la salle d'attente était déjà pleine à craquer. Et il n'y avait que des cas urgents. - Oh ! Mon Dieu ! Quand je me rappelle cette journée…Vous vous rappelez docteur de cette grosse femme que nous avions du mal à installer sur la table des consultations ? - Oh ! Quel cauchemar… Enfin, plus qu'une heure à tirer et je rentre ! J'espère que le médecin qui me remplacera aura autant de chance que moi. Nabila se saisit de sa montre qu'elle avait déposée sur la petite table blanche qui faisait office de bureau et avant même qu'elle n'ait eu le temps de voir l'heure qu'indiquaient ses aiguilles, son infirmière lui annonça l'arrivée d'une patiente. - Ce n'est pas la vieille femme d'hier, au moins ? - Non. Il s'agit d'une jeune femme, 25 à 30 ans. - Ouf ! Dis-lui d'entrer. Nabila avait pris l'habitude de bien regarder les patients dans l'espoir de déceler ce dont elles soufraient avant même qu'ils ne le lui disent. Une sorte d'épreuve à la limite du jeu qu'elle s'était imposé pour atténuer la monotonie de ses journées de travail. C'était aussi une manière d'affiner son sens de l'observation. Mais curieusement, elle n'avait rien décelé sur le visage de la jeune fille qui venait d'entrer et qui avait l'air d'être en pleine forme. - Bonjour docteur, je viens vous voir pour… pour… Euh…vous ne voyez pas pourquoi je suis venue ? - Euh… non… - C'est pourtant très visible. - Je regrette mais je n'ai remarqué d'anormal en vous. - Ce que j'ai saute aux yeux pourtant… Il est visible pour le commun des mortels et vous, vous n'arrivez pas à le remarquer ? - Je regrette, madame mais moi je vous trouve en bonne santé…et première vue bien sûr… - C'est mon nez ! - Pardon ? Votre nez ? Vous êtes grippée et vous avez le nez bouché ? - Non. Mais enfin, vous voyez bien que mon nez est tordu…… - Ah ! Bon ? Votre nez est tordu ? Vous avez eu un accident ? - Non, je n'ai pas eu d'accident. Je suis née ainsi. Avant, quand j'étais jeune, il ne me gênait pas parce que je ne lui prêtais aucune attention. Mais maintenant je découvre qu'il me gêne et je ne le supporte plus. - Hum…je vois… Ce qu'il vous faut c'est un spécialiste en chirurgie esthétique... Si vous voulez je peux vous donnez l'adresse de l'un d'entre eux. - Mais pourquoi m'envoyer chez un spécialiste ? Il faut un spécialiste pour redresser un malheureux nez ? - Redresser un nez n'est pas une simple affaire comme vous avez l'air de le penser… La patiente devint soudain agressive. - La vérité est que vous êtes pressée de vous en aller ! C'est votre amoureux qui vous attend ? Vous êtes si pressée que vous n'avez même pas le temps de redresser un nez ! Honte à vous ! Vous êtes la honte du corps médical. Nabila allait lui répondre et lui expliquer qu'elle était vraiment à côté de la plaque mais l'autre ne lui en laissa pas le temps : elle la gifla, la tira par les cheveux et déversa sur elle tout un flot d'insultes et d'obscénités. La pauvre Nabila avait été si surprise par l'agression qu'elle n'avait pas pensé à se défendre. Et du reste qu'aurait-elle pu faire face à une patiente en furie convaincue dur comme fer qu'on avait une dent contre son… nez ! Le personnel de la polyclinique parvint à libérer la malheureuse femme qui déposa plainte contre la patiente dès qu'elle eut retrouvé ses esprits La jeune fille âgée de 28 ans, s'est retrouvée la semaine dernière au tribunal de Koléa où une peine de trois ans de prison ferme a été requise contre elle. Elle devra également s'acquitter de la somme de 20 millions de centimes pour dédommager sa victime. La médecine est devenue un métier à risque. Ce qui s'est passé il y a quelques jours dans un dispensaire de Fouka, dans la wilaya de Tipaza, vient de nous le rappeler, au cas où nous l'aurions oublié. Nabila, une médecin d'une trentaine d'années environ, avait passé une journée plutôt paisible ce jour-là et elle ne manqua pas de le faire remarquer à l'infirmière qui travaillait avec elle. Et celle-ci avec une point d'humour lui reprocha de pavoiser alors que la journée n'était pas encore terminée. - Ah ! Docteur ! On voit bien que vous ne connaissez pas ce vieux dicton de grand-mère qui recommande de ne pousser de youyou qu'une fois arrivé à la maison de la mariée. - Oh ! Saïda…Pourquoi me fais-tu peur ? Il est bientôt 16h. Plus qu'une heure et je cède cette salle de soins à un autre médecin. Que veux-tu qu'il nous arrive ? C'est hier que nous avons souffert. - Ah ! Oui, ne m'en parlez pas. Dès 9h la salle d'attente était déjà pleine à craquer. Et il n'y avait que des cas urgents. - Oh ! Mon Dieu ! Quand je me rappelle cette journée…Vous vous rappelez docteur de cette grosse femme que nous avions du mal à installer sur la table des consultations ? - Oh ! Quel cauchemar… Enfin, plus qu'une heure à tirer et je rentre ! J'espère que le médecin qui me remplacera aura autant de chance que moi. Nabila se saisit de sa montre qu'elle avait déposée sur la petite table blanche qui faisait office de bureau et avant même qu'elle n'ait eu le temps de voir l'heure qu'indiquaient ses aiguilles, son infirmière lui annonça l'arrivée d'une patiente. - Ce n'est pas la vieille femme d'hier, au moins ? - Non. Il s'agit d'une jeune femme, 25 à 30 ans. - Ouf ! Dis-lui d'entrer. Nabila avait pris l'habitude de bien regarder les patients dans l'espoir de déceler ce dont elles soufraient avant même qu'ils ne le lui disent. Une sorte d'épreuve à la limite du jeu qu'elle s'était imposé pour atténuer la monotonie de ses journées de travail. C'était aussi une manière d'affiner son sens de l'observation. Mais curieusement, elle n'avait rien décelé sur le visage de la jeune fille qui venait d'entrer et qui avait l'air d'être en pleine forme. - Bonjour docteur, je viens vous voir pour… pour… Euh…vous ne voyez pas pourquoi je suis venue ? - Euh… non… - C'est pourtant très visible. - Je regrette mais je n'ai remarqué d'anormal en vous. - Ce que j'ai saute aux yeux pourtant… Il est visible pour le commun des mortels et vous, vous n'arrivez pas à le remarquer ? - Je regrette, madame mais moi je vous trouve en bonne santé…et première vue bien sûr… - C'est mon nez ! - Pardon ? Votre nez ? Vous êtes grippée et vous avez le nez bouché ? - Non. Mais enfin, vous voyez bien que mon nez est tordu…… - Ah ! Bon ? Votre nez est tordu ? Vous avez eu un accident ? - Non, je n'ai pas eu d'accident. Je suis née ainsi. Avant, quand j'étais jeune, il ne me gênait pas parce que je ne lui prêtais aucune attention. Mais maintenant je découvre qu'il me gêne et je ne le supporte plus. - Hum…je vois… Ce qu'il vous faut c'est un spécialiste en chirurgie esthétique... Si vous voulez je peux vous donnez l'adresse de l'un d'entre eux. - Mais pourquoi m'envoyer chez un spécialiste ? Il faut un spécialiste pour redresser un malheureux nez ? - Redresser un nez n'est pas une simple affaire comme vous avez l'air de le penser… La patiente devint soudain agressive. - La vérité est que vous êtes pressée de vous en aller ! C'est votre amoureux qui vous attend ? Vous êtes si pressée que vous n'avez même pas le temps de redresser un nez ! Honte à vous ! Vous êtes la honte du corps médical. Nabila allait lui répondre et lui expliquer qu'elle était vraiment à côté de la plaque mais l'autre ne lui en laissa pas le temps : elle la gifla, la tira par les cheveux et déversa sur elle tout un flot d'insultes et d'obscénités. La pauvre Nabila avait été si surprise par l'agression qu'elle n'avait pas pensé à se défendre. Et du reste qu'aurait-elle pu faire face à une patiente en furie convaincue dur comme fer qu'on avait une dent contre son… nez ! Le personnel de la polyclinique parvint à libérer la malheureuse femme qui déposa plainte contre la patiente dès qu'elle eut retrouvé ses esprits La jeune fille âgée de 28 ans, s'est retrouvée la semaine dernière au tribunal de Koléa où une peine de trois ans de prison ferme a été requise contre elle. Elle devra également s'acquitter de la somme de 20 millions de centimes pour dédommager sa victime.