Parlant des associations, le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, soutient que seules « 1.000 sont présentes sur le terrain à l'échelle nationale » sur un ensemble de 90.000. Si on s'en tient aux données chiffrées, stricto sensu, on peut affirmer sans risque de se tromper que le ministre a repris les mêmes que celles auxquelles est parvenu le sociologue Omar Derras, auteur d'une enquête sur les associations. Publiée en 2007, cette enquête conclut effectivement que seules 1.000 à 1.500 associations, au niveau national, sont réellement actives sur le terrain, sauf qu'à l'époque le nombre total d'associations était de 75.000. Entre le moment de la publication de cette enquête et les déclarations d'Ould Kablia, 15.000 nouvelles associations sont donc venues allonger la liste des non solvables, puisque le nombre de celles qui sont actives sur le terrain est demeuré le même. Mais s'il y a accord sur le nombre des associations qui activent réellement sur le terrain, l'interprétation de ces données différent selon qu'on est responsable du département de l'Intérieur ou enquêteur sociologique. Pour Ould Kablia, « la moitié des associations a cessé ses activités ou ne se manifeste qu'occasionnellement », c'est ce constat qui lui permet de justifier la nécessité d'amender l'actuelle loi sur les associations. Selon lui la faiblesse de la loi actuelle a rendu possible « la création d'une pléthore d'associations ne réunissant pas les conditions légales ». Omar Derras au contraire en tire d'autres conclusions. Selon lui une quantité importante d'associations ont été créées ces dernières années par des parties au pouvoir en vue de soutenir des hommes politiques dans des élections. Le caractère conjoncturel de ces associations épouse d'après ce sociologue le rythme des campagnes électorales. De l'argent du reste est distribué au travers de leurs canaux. L'association peut donc disparaître aussi vite qu'elle était apparue sans qu'on sache si vraiment, les services concernés ont procédé aux vérifications nécessaires. L'étude sociologique dresse un constat aux antipodes de celui du département de l'Intérieur. Or c'est du constat que dépend la médication appropriée. La même enquête révèle que « la majorité des associations actives se trouve dans des wilayas qui ont échappé au terrorisme et à la violence ». (le Sud et la Kabylie) Ce qui évidemment n'a rien à voir avec la faiblesse de l'actuelle loi, appelée à être amendée. Ce qui empêche les associations de faire leur travail a fait également l'objet d'investigations de la part du même sociologue. Omar Derras relève que les difficultés les plus évoquées par les associations venant de se créer ont trait au financement (32 % des associations), le problème du local (20 %), les procédures et les lourdeurs bureaucratiques (cités comme 3e difficulté). Il y est relevé aussi que 55,6 % d'associations ne possèdent pas de téléphone. « Très peu également entretiennent des échanges avec les ONG étrangères (maghrébines ou internationales) » et « seules 5% activant dans les grandes villes (Alger, Oran) ». « Ce sont, note-on, les associations implantées dans les grandes villes qui ont pu nouer des échanges avec des réseaux internationaux ». L'Etat, précise-t-on, n'accorde pas de privilèges en matière de TVA. Parmi les propositions des sociologues pour renforcer la société civile en Algérie, figurent entre autres celles de « créer un institut ou une école professionnelle destinée à former les cadres associatifs et les bénévoles », « la mise en place d'un diplôme d'étude supérieure spécialisé (DESS ou Master) en management des associations », « l'éloignement de l'espace associatif des convoitises des forces politiques pour le préserver de l'englobement partisan et de l'embrigadement politique », « la transparence dans la répartition des subventions et l'institutionnalisation du partenariat avec les collectivités locales ainsi que la création d'un conseil national consultatif des associations qui se chargera de faire le suivi de l'évolution des associations. » Parlant des associations, le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, soutient que seules « 1.000 sont présentes sur le terrain à l'échelle nationale » sur un ensemble de 90.000. Si on s'en tient aux données chiffrées, stricto sensu, on peut affirmer sans risque de se tromper que le ministre a repris les mêmes que celles auxquelles est parvenu le sociologue Omar Derras, auteur d'une enquête sur les associations. Publiée en 2007, cette enquête conclut effectivement que seules 1.000 à 1.500 associations, au niveau national, sont réellement actives sur le terrain, sauf qu'à l'époque le nombre total d'associations était de 75.000. Entre le moment de la publication de cette enquête et les déclarations d'Ould Kablia, 15.000 nouvelles associations sont donc venues allonger la liste des non solvables, puisque le nombre de celles qui sont actives sur le terrain est demeuré le même. Mais s'il y a accord sur le nombre des associations qui activent réellement sur le terrain, l'interprétation de ces données différent selon qu'on est responsable du département de l'Intérieur ou enquêteur sociologique. Pour Ould Kablia, « la moitié des associations a cessé ses activités ou ne se manifeste qu'occasionnellement », c'est ce constat qui lui permet de justifier la nécessité d'amender l'actuelle loi sur les associations. Selon lui la faiblesse de la loi actuelle a rendu possible « la création d'une pléthore d'associations ne réunissant pas les conditions légales ». Omar Derras au contraire en tire d'autres conclusions. Selon lui une quantité importante d'associations ont été créées ces dernières années par des parties au pouvoir en vue de soutenir des hommes politiques dans des élections. Le caractère conjoncturel de ces associations épouse d'après ce sociologue le rythme des campagnes électorales. De l'argent du reste est distribué au travers de leurs canaux. L'association peut donc disparaître aussi vite qu'elle était apparue sans qu'on sache si vraiment, les services concernés ont procédé aux vérifications nécessaires. L'étude sociologique dresse un constat aux antipodes de celui du département de l'Intérieur. Or c'est du constat que dépend la médication appropriée. La même enquête révèle que « la majorité des associations actives se trouve dans des wilayas qui ont échappé au terrorisme et à la violence ». (le Sud et la Kabylie) Ce qui évidemment n'a rien à voir avec la faiblesse de l'actuelle loi, appelée à être amendée. Ce qui empêche les associations de faire leur travail a fait également l'objet d'investigations de la part du même sociologue. Omar Derras relève que les difficultés les plus évoquées par les associations venant de se créer ont trait au financement (32 % des associations), le problème du local (20 %), les procédures et les lourdeurs bureaucratiques (cités comme 3e difficulté). Il y est relevé aussi que 55,6 % d'associations ne possèdent pas de téléphone. « Très peu également entretiennent des échanges avec les ONG étrangères (maghrébines ou internationales) » et « seules 5% activant dans les grandes villes (Alger, Oran) ». « Ce sont, note-on, les associations implantées dans les grandes villes qui ont pu nouer des échanges avec des réseaux internationaux ». L'Etat, précise-t-on, n'accorde pas de privilèges en matière de TVA. Parmi les propositions des sociologues pour renforcer la société civile en Algérie, figurent entre autres celles de « créer un institut ou une école professionnelle destinée à former les cadres associatifs et les bénévoles », « la mise en place d'un diplôme d'étude supérieure spécialisé (DESS ou Master) en management des associations », « l'éloignement de l'espace associatif des convoitises des forces politiques pour le préserver de l'englobement partisan et de l'embrigadement politique », « la transparence dans la répartition des subventions et l'institutionnalisation du partenariat avec les collectivités locales ainsi que la création d'un conseil national consultatif des associations qui se chargera de faire le suivi de l'évolution des associations. »