A l'occasion des 50 ans de l'indépendance de l'Algérie, Plantu et le célèbre caricaturiste algérois Dilem (le premier dessinateur algérien à avoir caricaturé le président de son pays), échangent leurs crayons : du samedi 21 janvier au jeudi 26, le caricaturiste du Monde dessinera chaque jour pour le quotidien algérien Liberté, et Dilem, du 21 au 28, à la "une" du journal Le Monde. A l'occasion des 50 ans de l'indépendance de l'Algérie, Plantu et le célèbre caricaturiste algérois Dilem (le premier dessinateur algérien à avoir caricaturé le président de son pays), échangent leurs crayons : du samedi 21 janvier au jeudi 26, le caricaturiste du Monde dessinera chaque jour pour le quotidien algérien Liberté, et Dilem, du 21 au 28, à la "une" du journal Le Monde. C'est la façon de ces deux hommes, piliers de l'organisation "Cartooning for Peace" (Dessins pour la paix), de prolonger ainsi les expositions que l'association a organisées en 2011 en Algérie rapporte le quotidien Le Monde. Dans un petit texte, Plantu présente son collègue : "Dilem est un dessinateur qui ne ressemble pas aux autres. Déjà tout jeune, il transgressait un énorme tabou dans son pays, l'Algérie : dessiner le président. Il y a plus de 15 ans, ce président s'appelait Chadli et le jeune Dilem osa pour la première fois se moquer et... caricaturer le numéro 1 du pays. Il retint son souffle... Et puis rien : il ne fut pas inquiété. C'est alors qu'il commença sa carrière de dessinateur de presse. Aujourd'hui, il travaille pour Liberté, un quotidien qui arrive à publier ses pages sans trop de problème. Autant la télévision algérienne est cadenassée, autant la presse papier jouit d'une belle ouverture. Depuis, Ali Dilem a quand même eu quelques ennuis ; l'année dernière, il a séjourné pas mal de temps dans les tribunaux car ses dessins ne passent pas vraiment inaperçus. Et, côté barbus, il a reçu de grosses menaces. En 2004, encore il apprenait que tel imam de telle mosquée avait demandé qu'on l'égorge, toute affaire cessante ; ça met comme une ambiance. Il était donc tout désigné pour représenter les couleurs de Cartooning for Peace, l'association créée par Kofi Annan quand il était Secrétaire général de l'ONU en 2006. Bien sûr, les dessins de Dilem sont exposés dans le monde entier, ce qui lui vaut de se retrouver régulièrement aux côtés de ses amis Kichka qui dessine en Israël, Khalil Abu Arafeh qui dessine en Palestine ou Kroll qui dessine en Belgique. C'est dans cet esprit que l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a proposé de faire un échange pour les 50 ans de l'Indépendance algérienne : Dilem viendrait faire la Une du Monde et je devais en faire autant dans Liberté. Chiche ! Les deux directeurs du Monde et de Liberté ont répondu présents et aujourd'hui, pendant une semaine, les lecteurs des deux quotidiens vont avoir des surprises de styles. Le dessin de presse se porte très bien en Algérie : tous les quotidiens algériens ont au moins un dessinateur de presse pour leurs éditions. Le dernier ouvrage de Dilem est tout simplement la première vente de livres du pays. Et pour ceux qui voudraient se le faire dédicacer, je leur dis tout de suite de prévoir quatre heures de queue !" C'est la façon de ces deux hommes, piliers de l'organisation "Cartooning for Peace" (Dessins pour la paix), de prolonger ainsi les expositions que l'association a organisées en 2011 en Algérie rapporte le quotidien Le Monde. Dans un petit texte, Plantu présente son collègue : "Dilem est un dessinateur qui ne ressemble pas aux autres. Déjà tout jeune, il transgressait un énorme tabou dans son pays, l'Algérie : dessiner le président. Il y a plus de 15 ans, ce président s'appelait Chadli et le jeune Dilem osa pour la première fois se moquer et... caricaturer le numéro 1 du pays. Il retint son souffle... Et puis rien : il ne fut pas inquiété. C'est alors qu'il commença sa carrière de dessinateur de presse. Aujourd'hui, il travaille pour Liberté, un quotidien qui arrive à publier ses pages sans trop de problème. Autant la télévision algérienne est cadenassée, autant la presse papier jouit d'une belle ouverture. Depuis, Ali Dilem a quand même eu quelques ennuis ; l'année dernière, il a séjourné pas mal de temps dans les tribunaux car ses dessins ne passent pas vraiment inaperçus. Et, côté barbus, il a reçu de grosses menaces. En 2004, encore il apprenait que tel imam de telle mosquée avait demandé qu'on l'égorge, toute affaire cessante ; ça met comme une ambiance. Il était donc tout désigné pour représenter les couleurs de Cartooning for Peace, l'association créée par Kofi Annan quand il était Secrétaire général de l'ONU en 2006. Bien sûr, les dessins de Dilem sont exposés dans le monde entier, ce qui lui vaut de se retrouver régulièrement aux côtés de ses amis Kichka qui dessine en Israël, Khalil Abu Arafeh qui dessine en Palestine ou Kroll qui dessine en Belgique. C'est dans cet esprit que l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, a proposé de faire un échange pour les 50 ans de l'Indépendance algérienne : Dilem viendrait faire la Une du Monde et je devais en faire autant dans Liberté. Chiche ! Les deux directeurs du Monde et de Liberté ont répondu présents et aujourd'hui, pendant une semaine, les lecteurs des deux quotidiens vont avoir des surprises de styles. Le dessin de presse se porte très bien en Algérie : tous les quotidiens algériens ont au moins un dessinateur de presse pour leurs éditions. Le dernier ouvrage de Dilem est tout simplement la première vente de livres du pays. Et pour ceux qui voudraient se le faire dédicacer, je leur dis tout de suite de prévoir quatre heures de queue !"