Al Qaïda, Boko Haram, trafics en tous genres, insécurité alimentaire. Les risques d'ingérence étrangère s'amplifient dans la région du Sahel. Ce que redoutent les pays du champ risque-t-il d'arriver ? C'est-à-dire une intervention étrangère au Sahel. Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a exprimé, hier à Nouakchott, ses craintes et sans nul doute celles de ses collègues des pays du champ. Les initiatives des pays étrangers en direction du Sahel doivent venir en « complément et non en substitution » à la démarche des pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali et le Niger), a indiqué le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. « Toutes les initiatives en direction du Sahel doivent venir en complément et non en substitution à notre démarche régionale, et il n'existe pas d'alternative viable et efficace à notre action », a souligné Abdelkader Messahel, qui intervenait à l'ouverture de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du champ. Il a justifié cette position de l'Algérie par sa conviction que « la multiplication des initiatives et des idées, aussi louables soient- elles dans leur intention, ne fait que créer des duplications inutiles et contre-productives ». Appuyant ses propos, M. Messahel a affirmé que l'engagement des quatre pays du champ à assumer leurs responsabilités nationales et régionales « est avéré » et leur action collective « se développe et tend vers une plus grande efficacité ». Abdelkader Messahel a souligné que le cadre régional mis en place « patiemment et méthodiquement » est « concentré sur notre format à quatre avec les ouvertures nécessaires sur d'autres pays de la région, et laisse un espace au partenariat et à la coopération » qui peuvent être insérés utilement. Un terrorisme qui gangrène la zone sahélo-saharienne, trafics d'armes et de drogue qui ont semé l'insécurité dans cette même zone et depuis peu la rébellion des Touareg au Mali et des attaques armées perpétrées par le mouvement islamiste Boko Haram au Nigeria ont mis sous les feux de la rampe cette zone partagée par les pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) et par l'un des pays les plus peuplés d'Afrique, le Nigeria. L'insécurité, liée tout particulièrement aux conflits fratricides, (Mali, Niger, et Nigeria) tue non seulement l'économie d'un pays, mais le pays lui-même, ont averti les responsables politiques de ces pays qui ont saisi le véritable enjeu du défi à relever. Le développement global est lié au binôme, paix et sécurité. Comment rétablir la paix et la sécurité dans ces pays en proie à des troubles récurrents ? Autre problématique qui s'ajoute et qui complique la situation confuse dans laquelle se trouvent les pays de la région. Une liaison dangereuse Les liens entre Al-Qaida au Maghreb islamique et la secte nigériane Boko Haram ne semblent plus faire de doute. A cela, s'ajoutent le retour de plusieurs centaines d'ex-soldats pro-Kadhafi au Mali. Comment les pays du Sahel peuvent-ils relever le défi sécuritaire ? Le nord du Niger a été fortement déstabilisé par les rébellions touareg des années 90 et de 2007-2009, puis par les opérations d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts, en particulier d'Occidentaux, dans la bande sahélo-saharienne. Trois villes du nord-est du Mali ont été attaquées par des rebelles touareg cette semaine avant d'être reprises par l'armée, une première depuis l'accord conclu en 2009 et le retour de Libye de centaines d'hommes armés - essentiellement des Touaregs - qui avaient combattu pour le leader libyen Mouammar Kadhafi, renversé et tué fin 2011. La situation sécuritaire est loin de se calmer au Nigeria. De nouvelles explosions et fusillades ont été entendues lors d'une opération de l'armée, hier, contre des membres présumés du groupe islamique Boko Haram à Kano semant la panique dans cette ville du Nord du Nigeria, après les attaques qui ont fait 185 morts vendredi. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, les attentats revendiqués par Boko Haram ont fait au moins 935 morts au Nigeria depuis que le groupe islamiste y a lancé une campagne de violences en 2009. Depuis le début de cette année, plus de 250 personnes ont été tuées, dont 185 la semaine dernière à Kano, le bilan le plus lourd des attaques lancées jusqu'à présent, ajoute HRW dans un communiqué. C'est dans ce contexte de violence et de troubles que se tient la réunion (hier) des ministres des Affaires étrangères des pays du champ à Nouakchott La réunion de Nouakchott fait partie de la série de rencontres semestrielles prévues entre les ministres des Affaires étrangères des pays du champ et intervient après celle d'Alger, en mars 2010, et Bamako (Mali), en mai 2011. Cette réunion sera beaucoup plus axé sur le plan politique. Trafics en tous genres En plus du problème sécuritaire que pose les bandes armées versées dans le trafic en tous genres et les rebellions au Niger et au Mali, s'ajoute le problème de l'insécurité alimentaire qui menace des populations entières dans la zone du Sahel. Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 8 décembre 2011 à Dakar, le Programme alimentaire mondial (PAM) estime entre cinq et sept millions le nombre de personnes en «situation d'insécurité alimentaire» et qui ont besoin d'assistance. Le Niger, la Mauritanie, le Mali et le Tchad sont les quatre pays les plus touchés. Selon le PAM, la crise est déjà là et il faut maintenant agir pour atténuer son impact. Dans ce cadre, une aide alimentaire de 3.100 tonnes de riz sera envoyée au Mali, au Niger et en Mauritanie, sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, hier, le ministre délégué, chargé des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la rencontre des pays du champ. La décision de l'Algérie d'octroyer cette aide alimentaire à ses partenaires du champ est motivée par « le fait que la région fait face aujourd'hui à une vague de sécheresse sans précédent, et se trouve menacée par une crise alimentaire grave », a souligné Abdelkader Messahel. « Les ressources nécessaires doivent être dégagées pour atténuer cette crise », a-t-il insisté, affirmant que « la mobilisation des ressources nationales conjuguée à la solidarité internationale que les populations du Sahel sont en droit d'attendre, contribueront à en atténuer les conséquences ». Al Qaïda, Boko Haram, trafics en tous genres, insécurité alimentaire. Les risques d'ingérence étrangère s'amplifient dans la région du Sahel. Ce que redoutent les pays du champ risque-t-il d'arriver ? C'est-à-dire une intervention étrangère au Sahel. Le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a exprimé, hier à Nouakchott, ses craintes et sans nul doute celles de ses collègues des pays du champ. Les initiatives des pays étrangers en direction du Sahel doivent venir en « complément et non en substitution » à la démarche des pays du champ (Algérie, Mauritanie, Mali et le Niger), a indiqué le ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel. « Toutes les initiatives en direction du Sahel doivent venir en complément et non en substitution à notre démarche régionale, et il n'existe pas d'alternative viable et efficace à notre action », a souligné Abdelkader Messahel, qui intervenait à l'ouverture de la rencontre des ministres des Affaires étrangères des pays du champ. Il a justifié cette position de l'Algérie par sa conviction que « la multiplication des initiatives et des idées, aussi louables soient- elles dans leur intention, ne fait que créer des duplications inutiles et contre-productives ». Appuyant ses propos, M. Messahel a affirmé que l'engagement des quatre pays du champ à assumer leurs responsabilités nationales et régionales « est avéré » et leur action collective « se développe et tend vers une plus grande efficacité ». Abdelkader Messahel a souligné que le cadre régional mis en place « patiemment et méthodiquement » est « concentré sur notre format à quatre avec les ouvertures nécessaires sur d'autres pays de la région, et laisse un espace au partenariat et à la coopération » qui peuvent être insérés utilement. Un terrorisme qui gangrène la zone sahélo-saharienne, trafics d'armes et de drogue qui ont semé l'insécurité dans cette même zone et depuis peu la rébellion des Touareg au Mali et des attaques armées perpétrées par le mouvement islamiste Boko Haram au Nigeria ont mis sous les feux de la rampe cette zone partagée par les pays du champ (Algérie, Mali, Niger et Mauritanie) et par l'un des pays les plus peuplés d'Afrique, le Nigeria. L'insécurité, liée tout particulièrement aux conflits fratricides, (Mali, Niger, et Nigeria) tue non seulement l'économie d'un pays, mais le pays lui-même, ont averti les responsables politiques de ces pays qui ont saisi le véritable enjeu du défi à relever. Le développement global est lié au binôme, paix et sécurité. Comment rétablir la paix et la sécurité dans ces pays en proie à des troubles récurrents ? Autre problématique qui s'ajoute et qui complique la situation confuse dans laquelle se trouvent les pays de la région. Une liaison dangereuse Les liens entre Al-Qaida au Maghreb islamique et la secte nigériane Boko Haram ne semblent plus faire de doute. A cela, s'ajoutent le retour de plusieurs centaines d'ex-soldats pro-Kadhafi au Mali. Comment les pays du Sahel peuvent-ils relever le défi sécuritaire ? Le nord du Niger a été fortement déstabilisé par les rébellions touareg des années 90 et de 2007-2009, puis par les opérations d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), qui multiplie les rapts, en particulier d'Occidentaux, dans la bande sahélo-saharienne. Trois villes du nord-est du Mali ont été attaquées par des rebelles touareg cette semaine avant d'être reprises par l'armée, une première depuis l'accord conclu en 2009 et le retour de Libye de centaines d'hommes armés - essentiellement des Touaregs - qui avaient combattu pour le leader libyen Mouammar Kadhafi, renversé et tué fin 2011. La situation sécuritaire est loin de se calmer au Nigeria. De nouvelles explosions et fusillades ont été entendues lors d'une opération de l'armée, hier, contre des membres présumés du groupe islamique Boko Haram à Kano semant la panique dans cette ville du Nord du Nigeria, après les attaques qui ont fait 185 morts vendredi. Selon l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch, les attentats revendiqués par Boko Haram ont fait au moins 935 morts au Nigeria depuis que le groupe islamiste y a lancé une campagne de violences en 2009. Depuis le début de cette année, plus de 250 personnes ont été tuées, dont 185 la semaine dernière à Kano, le bilan le plus lourd des attaques lancées jusqu'à présent, ajoute HRW dans un communiqué. C'est dans ce contexte de violence et de troubles que se tient la réunion (hier) des ministres des Affaires étrangères des pays du champ à Nouakchott La réunion de Nouakchott fait partie de la série de rencontres semestrielles prévues entre les ministres des Affaires étrangères des pays du champ et intervient après celle d'Alger, en mars 2010, et Bamako (Mali), en mai 2011. Cette réunion sera beaucoup plus axé sur le plan politique. Trafics en tous genres En plus du problème sécuritaire que pose les bandes armées versées dans le trafic en tous genres et les rebellions au Niger et au Mali, s'ajoute le problème de l'insécurité alimentaire qui menace des populations entières dans la zone du Sahel. Lors d'une conférence de presse organisée ce jeudi 8 décembre 2011 à Dakar, le Programme alimentaire mondial (PAM) estime entre cinq et sept millions le nombre de personnes en «situation d'insécurité alimentaire» et qui ont besoin d'assistance. Le Niger, la Mauritanie, le Mali et le Tchad sont les quatre pays les plus touchés. Selon le PAM, la crise est déjà là et il faut maintenant agir pour atténuer son impact. Dans ce cadre, une aide alimentaire de 3.100 tonnes de riz sera envoyée au Mali, au Niger et en Mauritanie, sur décision du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a annoncé, hier, le ministre délégué, chargé des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel lors de son intervention à l'ouverture des travaux de la rencontre des pays du champ. La décision de l'Algérie d'octroyer cette aide alimentaire à ses partenaires du champ est motivée par « le fait que la région fait face aujourd'hui à une vague de sécheresse sans précédent, et se trouve menacée par une crise alimentaire grave », a souligné Abdelkader Messahel. « Les ressources nécessaires doivent être dégagées pour atténuer cette crise », a-t-il insisté, affirmant que « la mobilisation des ressources nationales conjuguée à la solidarité internationale que les populations du Sahel sont en droit d'attendre, contribueront à en atténuer les conséquences ».