«Ô toi, dont j'ai partagé la joie, viens ! Rends-moi la joie que je t'ai donnée. Depuis longtemps, depuis trop longtemps. Nous étions sur le versant de l'ombre. Mais la lune vient d'éclore. Déjà, sa clarté nous inonde», psalmodiait Marguerite Taos Amrouche. «Ô toi, dont j'ai partagé la joie, viens ! Rends-moi la joie que je t'ai donnée. Depuis longtemps, depuis trop longtemps. Nous étions sur le versant de l'ombre. Mais la lune vient d'éclore. Déjà, sa clarté nous inonde», psalmodiait Marguerite Taos Amrouche. Ce genre de poèmes mystiques se retrouvent énormément dans les chants berbères. Il n'y a plus autant de femmes kabyles de nus temps qui les clamenmt, mais il reste la diva - El Hadja Cherifa - et elle en est remerciée. Un jubilé en l'honneur d'El Hadja Cherifa a été organisé à la salle Ibn Zeydoun. Une pléiade d'artiste lui a ainsi rendu hommage, à l'image de l'orchestre de Kamel Mati. Il y a eu la projection d'un documentaire sur la vie de la diva, déclamation de poésies par Kamel Hamadi, la chanteuse Amel Zen, la chanteuse Mounia, la chorale féminine El Khalete. Chérifa, de son vrai nom, Ouardia Bouchemlal, née le 9 Janvier 1926 à Ilmayen, dans la région d'Akbou (Petite Kabylie), est une chanteuse de musique traditionnelle kabyle. Toute petite, on l'envoyait faire paître le troupeau familial et elle se découvre un joli filet vocal dès l'âge de sept ans. La simple écoute d'un roulement de bendir la poussait à se précipiter sur les lieux de la fête. Mais en Kabylie, si on apprécie les musiciens ; on ne souhaite pas pour autant en avoir dans sa famille. Chérifa, très tôt orpheline de père et placée sous la tutelle de ses oncles après le remariage de sa mère, recevait des corrections sévères pour ses escapades musicales. A l'âge de dix-huit ans, celle qui n'a jamais été scolarisée et qui a grandi pieds nus en mangeant un jour sur trois et sans presque rien, décide de quitter sa région natale et de vivre de sa vocation ailleurs. Dans le train qui la conduisait vers Alger, elle compose Abka Wala Khir ay Akbou « Adieu Akbou », le titre qui fera sa renommée et qui demeure toujours aussi populaire. Dans les années 40, elle chante à la radio en échange d'un cachet équivalant à 100 euros (somme énorme à l'époque) et s'impose rapidement comme la maîtresse du chant kabyle. Pendant des années, elle tourne un peu partout en Algérie et enregistre de nombreux morceaux, soit de sa composition, soit puisés dans le patrimoine folklorique. Tous des succès. Chérifa ne se souvient plus du nombre mais approximativement, elle compte plus de 800 chansons dans son répertoire. Cependant, elle n'a pas vraiment profité de son art : dépouillée par le fisc alors qu'elle ne touchait aucun droit d'auteur, elle arrête de chanter dans les années 70. Pour survivre, elle se retrouve à faire le ménage à la télévision algérienne, oubliée de tous pendant que ce temps, les grands artistes de son époque pillaient sans vergogne son répertoire. Ce n'est qu'au cours de la décennie suivante que les jeunes la redécouvrnt et la placent en tête d'affiche lors de tournées. Chérifa n'a eu droit à la reconnaissance que tardivement. C'est la souffrance qui lui a inspiré ses chants tellement forts et traversés par une émotion indicible. Elle reste dans les mémoires comme la spécialiste des préludes (chouiq) et des chants d'amour (Ahiha). Les poèmes et les mélodies qu'elle compose s'inspirent des chansons traditionnelles mais aussi de sa propre expérience. Elle chante la vie sous tous ses aspects. Doyenne des chanteuses kabyles, Chérifa est aujourd'hui non seulement la porte-parole de plusieurs générations de femmes algériennes mais aussi, grâce à ses chants enflammés, la mémoire de tout un pays, une artiste incontournable, une authentique diva. Ce genre de poèmes mystiques se retrouvent énormément dans les chants berbères. Il n'y a plus autant de femmes kabyles de nus temps qui les clamenmt, mais il reste la diva - El Hadja Cherifa - et elle en est remerciée. Un jubilé en l'honneur d'El Hadja Cherifa a été organisé à la salle Ibn Zeydoun. Une pléiade d'artiste lui a ainsi rendu hommage, à l'image de l'orchestre de Kamel Mati. Il y a eu la projection d'un documentaire sur la vie de la diva, déclamation de poésies par Kamel Hamadi, la chanteuse Amel Zen, la chanteuse Mounia, la chorale féminine El Khalete. Chérifa, de son vrai nom, Ouardia Bouchemlal, née le 9 Janvier 1926 à Ilmayen, dans la région d'Akbou (Petite Kabylie), est une chanteuse de musique traditionnelle kabyle. Toute petite, on l'envoyait faire paître le troupeau familial et elle se découvre un joli filet vocal dès l'âge de sept ans. La simple écoute d'un roulement de bendir la poussait à se précipiter sur les lieux de la fête. Mais en Kabylie, si on apprécie les musiciens ; on ne souhaite pas pour autant en avoir dans sa famille. Chérifa, très tôt orpheline de père et placée sous la tutelle de ses oncles après le remariage de sa mère, recevait des corrections sévères pour ses escapades musicales. A l'âge de dix-huit ans, celle qui n'a jamais été scolarisée et qui a grandi pieds nus en mangeant un jour sur trois et sans presque rien, décide de quitter sa région natale et de vivre de sa vocation ailleurs. Dans le train qui la conduisait vers Alger, elle compose Abka Wala Khir ay Akbou « Adieu Akbou », le titre qui fera sa renommée et qui demeure toujours aussi populaire. Dans les années 40, elle chante à la radio en échange d'un cachet équivalant à 100 euros (somme énorme à l'époque) et s'impose rapidement comme la maîtresse du chant kabyle. Pendant des années, elle tourne un peu partout en Algérie et enregistre de nombreux morceaux, soit de sa composition, soit puisés dans le patrimoine folklorique. Tous des succès. Chérifa ne se souvient plus du nombre mais approximativement, elle compte plus de 800 chansons dans son répertoire. Cependant, elle n'a pas vraiment profité de son art : dépouillée par le fisc alors qu'elle ne touchait aucun droit d'auteur, elle arrête de chanter dans les années 70. Pour survivre, elle se retrouve à faire le ménage à la télévision algérienne, oubliée de tous pendant que ce temps, les grands artistes de son époque pillaient sans vergogne son répertoire. Ce n'est qu'au cours de la décennie suivante que les jeunes la redécouvrnt et la placent en tête d'affiche lors de tournées. Chérifa n'a eu droit à la reconnaissance que tardivement. C'est la souffrance qui lui a inspiré ses chants tellement forts et traversés par une émotion indicible. Elle reste dans les mémoires comme la spécialiste des préludes (chouiq) et des chants d'amour (Ahiha). Les poèmes et les mélodies qu'elle compose s'inspirent des chansons traditionnelles mais aussi de sa propre expérience. Elle chante la vie sous tous ses aspects. Doyenne des chanteuses kabyles, Chérifa est aujourd'hui non seulement la porte-parole de plusieurs générations de femmes algériennes mais aussi, grâce à ses chants enflammés, la mémoire de tout un pays, une artiste incontournable, une authentique diva.