Malgré les pressions de la communauté internationale, la Russie reste un allié indéfectible du régime de Damas. La pression étrangère -occidentale dimanche, arabe aujourd'hui- qui s'intensifie autour de la Syrie ne fera pas changer d'un iota la position de la Russie, alliée indéfectible de Damas. Moscou avait condamné auparavant la décision de la Ligue arabe de suspendre,la mission de ses observateurs après la sanglante répression qui s'est poursuivie ces derniers jours contre les opposants au régime syrien. Elle a à nouveau bloqué à l'Onu tout projet de résolution visant à demander le départ de Bachar el-Assad. «Nous sommes surpris de constater qu'après la décision de prolonger d'un mois la mission des observateurs certains pays, en particulier les pays du golfe Persique, ont rappelé leurs observateurs», avait déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui voyait dans cette mission un moyen de poursuivre le «dialogue» avec Damas et de préserver le statu quo. Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères avait dénoncé les «groupes armés extrémistes» qui veulent «provoquer une catastrophe humanitaire dans le pays, en vue de permettre une ingérence étrangère dans le conflit». Enjeux intérieurs En deux mots est ainsi rappelée la ligne de force constante de la diplomatie russe: Moscou ne tolère aucune «ingérence» extérieure dans les affaires d'un pays souverain. Il y a près d'un an, le président Dmitri Medvedev avait de facto dérogé à cette règle en n'opposant pas son veto à l'intervention militaire occidentale en Libye. Le Kremlin s'en était ensuite mordu les doigts. Désormais, Moscou en revient à ses fondamentaux, d'autant que le régime de Bachar el-Assad reste l'atout maître de la Russie au Proche-Orient. Moscou possède une base militaire à Tartous, sur la Méditerranée, a vendu à la Syrie l'équivalent de 529 millions d'euros de contrats d'armements en 2010 et, tout récemment, a livré au régime d'Assad 36 avions de combat Yak 130. «La Syrie est notre dernier allié au Proche-Orient. Si nous le trahissons, notre image dans la région sera en dessous de tout», analyse Boris Dolgov, expert à l'Institut de l'Orient. Moscou est d'autant plus crispée sur ses positions que Vladimir Poutine fait face, deux mois avant les élections présidentielles, à un mouvement d'opposition interne inédit. En critiquant les pays arabes qui ont décidé de rappeler leurs observateurs déployés en Syrie, le Kremlin vise les Occidentaux qui, selon les autorités, n'ont pas suffisamment soutenu cette mission de médiation, préférant, dans une résolution qui sera débattue à New York, se débarrasser d'Assad. Ces mêmes Occidentaux - Etats-Unis en tête - sont aujourd'hui accusés par certains responsables politiques russes de fomenter une «révolution» dans le pays en finançant les mouvements d'opposition. L'Iran allié aussi du régime de Bachar Al Assad a réagi favorablement au veto sino-russe au conseil de sécurité de l'Onu sur le projet de résolution condamnant les violences en Syrie, estimant que ce rejet etait "juste", a rapporté l'agence officielle Irna. «En opposant leur veto aux propositions de sanctions, la Chine et la Russie ont fait quelque chose de juste et conforme à un bon comportement international», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par l'agence. «Le Conseil de sécurité est devenu un outil de l'Occident pour ses actions d'intimidation et ses charges en solitaire contre d'autres nations, et cette fois ci la Russie et la Chine s'y sont opposées», a ajouté M. Salehi. Selon M.Salehi, le Conseil de sécurité voulait avec «ses sanctions s'engager sur la voie qui lui permet de décider du sort d'un chef d'Etat», soulignant que les fonctions de ce conseil ne prévoient pas «d'interfèrer dans les affaires intérieures des autres pays». La Chine et la Russie ont opposé leur veto samedi dernier à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression en Syrie, s'attirant de vives critiques de l'Occident . Les violences dans ce pays ont fait au moins 6.000 morts selon des militants. Un veto russe et chinois avait bloqué une précédente résolution à l'ONU en octobre 2011. Cette fois-ci, les 13 autres membres du Conseil ont voté en faveur du texte, qui condamnait les «violations flagrantes» des droits de l'Homme par le régime syrien et appelait à une transition démocratique suivant le plan adopté par la Ligue arabe le 22 janvier. R. I./Le Figaro/Agence Malgré les pressions de la communauté internationale, la Russie reste un allié indéfectible du régime de Damas. La pression étrangère -occidentale dimanche, arabe aujourd'hui- qui s'intensifie autour de la Syrie ne fera pas changer d'un iota la position de la Russie, alliée indéfectible de Damas. Moscou avait condamné auparavant la décision de la Ligue arabe de suspendre,la mission de ses observateurs après la sanglante répression qui s'est poursuivie ces derniers jours contre les opposants au régime syrien. Elle a à nouveau bloqué à l'Onu tout projet de résolution visant à demander le départ de Bachar el-Assad. «Nous sommes surpris de constater qu'après la décision de prolonger d'un mois la mission des observateurs certains pays, en particulier les pays du golfe Persique, ont rappelé leurs observateurs», avait déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, qui voyait dans cette mission un moyen de poursuivre le «dialogue» avec Damas et de préserver le statu quo. Plus tôt, le ministre des Affaires étrangères avait dénoncé les «groupes armés extrémistes» qui veulent «provoquer une catastrophe humanitaire dans le pays, en vue de permettre une ingérence étrangère dans le conflit». Enjeux intérieurs En deux mots est ainsi rappelée la ligne de force constante de la diplomatie russe: Moscou ne tolère aucune «ingérence» extérieure dans les affaires d'un pays souverain. Il y a près d'un an, le président Dmitri Medvedev avait de facto dérogé à cette règle en n'opposant pas son veto à l'intervention militaire occidentale en Libye. Le Kremlin s'en était ensuite mordu les doigts. Désormais, Moscou en revient à ses fondamentaux, d'autant que le régime de Bachar el-Assad reste l'atout maître de la Russie au Proche-Orient. Moscou possède une base militaire à Tartous, sur la Méditerranée, a vendu à la Syrie l'équivalent de 529 millions d'euros de contrats d'armements en 2010 et, tout récemment, a livré au régime d'Assad 36 avions de combat Yak 130. «La Syrie est notre dernier allié au Proche-Orient. Si nous le trahissons, notre image dans la région sera en dessous de tout», analyse Boris Dolgov, expert à l'Institut de l'Orient. Moscou est d'autant plus crispée sur ses positions que Vladimir Poutine fait face, deux mois avant les élections présidentielles, à un mouvement d'opposition interne inédit. En critiquant les pays arabes qui ont décidé de rappeler leurs observateurs déployés en Syrie, le Kremlin vise les Occidentaux qui, selon les autorités, n'ont pas suffisamment soutenu cette mission de médiation, préférant, dans une résolution qui sera débattue à New York, se débarrasser d'Assad. Ces mêmes Occidentaux - Etats-Unis en tête - sont aujourd'hui accusés par certains responsables politiques russes de fomenter une «révolution» dans le pays en finançant les mouvements d'opposition. L'Iran allié aussi du régime de Bachar Al Assad a réagi favorablement au veto sino-russe au conseil de sécurité de l'Onu sur le projet de résolution condamnant les violences en Syrie, estimant que ce rejet etait "juste", a rapporté l'agence officielle Irna. «En opposant leur veto aux propositions de sanctions, la Chine et la Russie ont fait quelque chose de juste et conforme à un bon comportement international», a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, cité par l'agence. «Le Conseil de sécurité est devenu un outil de l'Occident pour ses actions d'intimidation et ses charges en solitaire contre d'autres nations, et cette fois ci la Russie et la Chine s'y sont opposées», a ajouté M. Salehi. Selon M.Salehi, le Conseil de sécurité voulait avec «ses sanctions s'engager sur la voie qui lui permet de décider du sort d'un chef d'Etat», soulignant que les fonctions de ce conseil ne prévoient pas «d'interfèrer dans les affaires intérieures des autres pays». La Chine et la Russie ont opposé leur veto samedi dernier à un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression en Syrie, s'attirant de vives critiques de l'Occident . Les violences dans ce pays ont fait au moins 6.000 morts selon des militants. Un veto russe et chinois avait bloqué une précédente résolution à l'ONU en octobre 2011. Cette fois-ci, les 13 autres membres du Conseil ont voté en faveur du texte, qui condamnait les «violations flagrantes» des droits de l'Homme par le régime syrien et appelait à une transition démocratique suivant le plan adopté par la Ligue arabe le 22 janvier. R. I./Le Figaro/Agence