La Russie pourrait ne pas s'opposer à une résolution des Nations unies condamnant les violences en Syrie, mais reste toutefois hostile à toute sanction ou forme de pression contre Damas, a fait savoir mardi le ministère russe des Affaires étrangères. Cette nouvelle position de Moscou pourrait permettre de lever l'un des derniers obstacles à l'adoption d'une résolution au Conseil de sécurité de l'Onu, dont la Russie est l'un des cinq membres permanents et dispose, de ce fait, d'un droit de veto. Le Conseil s'est réuni, ce mardi, pour la deuxième journée consécutive pour discuter de la situation en Syrie, après l'assaut particulièrement meurtrier lancé par l'armée à Hama. L'offensive des forces syriennes dans cette ville du centre du pays, foyer de contestation du régime du président Bachar al Assad, a fait 90 morts parmi la population civile, selon des organisations de défense des droits de l'homme. «Nous ne sommes pas formalistes, nous ne sommes pas catégoriquement opposés à une résolution sur la Syrie», a déclaré Sergueï Verchinine, chef du département Moyen-Orient Afrique du Nord au ministère des Affaires étrangères. «S'il y a des sanctions, des pressions, je pense que ce sera une mauvaise chose et cela ne permettra pas d'éviter un bain de sang et d'obtenir davantage de démocratie», a-t-il déclaré aux journalistes. Plusieurs pays occidentaux ont fait circuler il y a deux mois un projet de résolution condamnant la répression en Syrie mais la Chine et la Russie, deux alliés de Damas, avaient menacé d'user de leur droit de veto.