L'idée de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a toujours fait rêver les chefs d'Etat maghrébins, deux parmi ceux-ci ont été emportés par le vent de contestation qui a soufflé sur leurs pays respectifs. Kadhafi, le champion des unions fantasmatiques, a espéré une union arabe moins décevante que celle d'aujourd'hui avant de faire tout son possible pour jeter les bases de l'Union africaine. Ce leader d'un monde uni et solidaire a eu malheureusement le sort que l'on sait. L'UMA est-elle malade de ses dirigeants ? La chute de Ben Ali et la disparition du trublion de Tripoli, constitueraient-elles en elles-mêmes des facteurs de déblocage de la construction maghrébine ? Et d'abord cette question qui coule de source, qu'est-ce qui fait courir Moncef Marzouki, un chef d'Etat, fraîchement élu et de surcroit transitoire, donc appelé théoriquement à diriger la Tunisie encore pendant quelques mois, le temps que ce pays mette en place des institutions au diapason de la constituante ? Marzouki certainement se veut le représentant d'une Tunisie assainie, épurée de ses démons, du coup, le représentant de la révolution élargie à la Libye. Déjà il pense tout au moins sur le plan de la symbolique incarner les deux pays à la fois, ceux-là mêmes qui avanceraient sur le plan de la liberté et de la démocratie. Le premier pays dans lequel il s'est rendu juste après son investiture a été du reste la Libye du CNT. Marzouki souhaite la tenue d'un sommet maghrébin cette année. Traditionnellement la Tunisie depuis la création de l'UMA en 1989 n'a jamais montré des dispositions sérieuses à disputer le leadership au Maroc et à l'Algérie. Ce rôle, il est vrai, pouvait être bien dévolu à Habib Bourguiba, qui en son temps avait incarné une certaine singularité maghrébine face au Moyen-Orient arabe. On a toujours en tête l'attitude qu'avait prise le père de la Tunisie vis-à-vis de l'Egypte de Gamal Abdenasser quand celui-ci tentait de faire main basse sur la révolution algérienne. Mais quand l'UMA fut créée, Bourguiba avait déjà quitté la scène. En fait Marzouki donne l'impression de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. En investissant la scène maghrébine, il veut ressusciter également la figure de Bourguiba. Mais l'opposant de Ben Ali a des pouvoirs très limités, presque tous les leviers de la puissance publique sont concentrées entre les mains du Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général du parti islamiste Ennahda. Toute l'ambiguïté de Marzouki ressort à ce dur compagnonnage avec le parti de Rached Ghannouchi. Cette tare, le fondateur du Congrès pour la République, la tient pour une qualité. Alors qu'il est compté parmi les « pions » d'Ennahda, Marzouki veut au contraire démontrer la compatibilité de l'identité arabo-musulmane avec la démocratie. Durant sa campagne il n'a cessé de se revendiquer de cette appartenance. Au-delà de cette dimension identitaire à laquelle il offre un prolongement à travers l'insistance sur le retour au Grand Maghreb, Marzouki livre une course contre la montre, car il sait que le temps lui est compté à la tête de l'Etat tunisien. Ce qui signifie que l'ancien opposant à Ben Ali nourrit des ambitions secrètes. Au demeurant, l'économie tunisienne à l'instar de la marocaine sont actuellement grippées du fait de la baisse des recettes générées par le tourisme. Une relance économique à même d'absorber le chômage qui menace la paix en Tunisie passe par le renforcement de l'UMA, pense le nouveau chef de l'Etat tunisien. Pour lui, il faut faire de la realpolitik qui exige de s'abstenir de faire l'amalgame entre l'affaire du Sahara occidental et les considérations économiques. Pour Marzouki la résolution du conflit au Sahara occidental ne devrait pas être un préalable pour la construction de l'édifice maghrébin. Un pari difficile à relever, mais attendons pour voir… L'idée de l'Union du Maghreb arabe (UMA) a toujours fait rêver les chefs d'Etat maghrébins, deux parmi ceux-ci ont été emportés par le vent de contestation qui a soufflé sur leurs pays respectifs. Kadhafi, le champion des unions fantasmatiques, a espéré une union arabe moins décevante que celle d'aujourd'hui avant de faire tout son possible pour jeter les bases de l'Union africaine. Ce leader d'un monde uni et solidaire a eu malheureusement le sort que l'on sait. L'UMA est-elle malade de ses dirigeants ? La chute de Ben Ali et la disparition du trublion de Tripoli, constitueraient-elles en elles-mêmes des facteurs de déblocage de la construction maghrébine ? Et d'abord cette question qui coule de source, qu'est-ce qui fait courir Moncef Marzouki, un chef d'Etat, fraîchement élu et de surcroit transitoire, donc appelé théoriquement à diriger la Tunisie encore pendant quelques mois, le temps que ce pays mette en place des institutions au diapason de la constituante ? Marzouki certainement se veut le représentant d'une Tunisie assainie, épurée de ses démons, du coup, le représentant de la révolution élargie à la Libye. Déjà il pense tout au moins sur le plan de la symbolique incarner les deux pays à la fois, ceux-là mêmes qui avanceraient sur le plan de la liberté et de la démocratie. Le premier pays dans lequel il s'est rendu juste après son investiture a été du reste la Libye du CNT. Marzouki souhaite la tenue d'un sommet maghrébin cette année. Traditionnellement la Tunisie depuis la création de l'UMA en 1989 n'a jamais montré des dispositions sérieuses à disputer le leadership au Maroc et à l'Algérie. Ce rôle, il est vrai, pouvait être bien dévolu à Habib Bourguiba, qui en son temps avait incarné une certaine singularité maghrébine face au Moyen-Orient arabe. On a toujours en tête l'attitude qu'avait prise le père de la Tunisie vis-à-vis de l'Egypte de Gamal Abdenasser quand celui-ci tentait de faire main basse sur la révolution algérienne. Mais quand l'UMA fut créée, Bourguiba avait déjà quitté la scène. En fait Marzouki donne l'impression de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. En investissant la scène maghrébine, il veut ressusciter également la figure de Bourguiba. Mais l'opposant de Ben Ali a des pouvoirs très limités, presque tous les leviers de la puissance publique sont concentrées entre les mains du Premier ministre, Hamadi Jebali, secrétaire général du parti islamiste Ennahda. Toute l'ambiguïté de Marzouki ressort à ce dur compagnonnage avec le parti de Rached Ghannouchi. Cette tare, le fondateur du Congrès pour la République, la tient pour une qualité. Alors qu'il est compté parmi les « pions » d'Ennahda, Marzouki veut au contraire démontrer la compatibilité de l'identité arabo-musulmane avec la démocratie. Durant sa campagne il n'a cessé de se revendiquer de cette appartenance. Au-delà de cette dimension identitaire à laquelle il offre un prolongement à travers l'insistance sur le retour au Grand Maghreb, Marzouki livre une course contre la montre, car il sait que le temps lui est compté à la tête de l'Etat tunisien. Ce qui signifie que l'ancien opposant à Ben Ali nourrit des ambitions secrètes. Au demeurant, l'économie tunisienne à l'instar de la marocaine sont actuellement grippées du fait de la baisse des recettes générées par le tourisme. Une relance économique à même d'absorber le chômage qui menace la paix en Tunisie passe par le renforcement de l'UMA, pense le nouveau chef de l'Etat tunisien. Pour lui, il faut faire de la realpolitik qui exige de s'abstenir de faire l'amalgame entre l'affaire du Sahara occidental et les considérations économiques. Pour Marzouki la résolution du conflit au Sahara occidental ne devrait pas être un préalable pour la construction de l'édifice maghrébin. Un pari difficile à relever, mais attendons pour voir…