Cinquante ans après l'Indépendance, l'un des chantres de la chanson algérienne, le défunt Slimane Azem, reste méconnu de la nouvelle génération. Alors que notre pays célèbre le cinquantenaire de son indépendance, plusieurs figures artistiques, enfants du pays, restent sans reconnaissance et leurs dépouilles enterrées dans d'autres terres que celle qui les a vus naître. Aujourd'hui, de l'autre côté de la Méditerranée, les traces de ces artistes sont plus courantes et mises en valeur plus que chez nous. C'est ainsi que le magazine Télérama consacre un dossier spécial à Slimane Azem, avec, à la Une, le titre : «Slimane Azem, le Brassens berbère de Moissac. Cinquante ans après l'Indépendance, l'un des chantres de la chanson algérienne, le défunt Slimane Azem, reste méconnu de la nouvelle génération. Alors que notre pays célèbre le cinquantenaire de son indépendance, plusieurs figures artistiques, enfants du pays, restent sans reconnaissance et leurs dépouilles enterrées dans d'autres terres que celle qui les a vus naître. Aujourd'hui, de l'autre côté de la Méditerranée, les traces de ces artistes sont plus courantes et mises en valeur plus que chez nous. C'est ainsi que le magazine Télérama consacre un dossier spécial à Slimane Azem, avec, à la Une, le titre : «Slimane Azem, le Brassens berbère de Moissac. Par le biais de cet hommage, un autre regard et une autre sensibilité décrivent le talent et le génie de Slimane Azem. Ainsi, sur le terrain, Luc Desbenoit part sur les traces du chantre de la culture berbère. Il y raconte la vie de Dda Slimane en Moissac, soulignant que sa tombe est aujourd'hui un lieu de pèlerinage. Le journaliste écrira à ce sujet : «Déchirant blues berbère, Algérie mon beau pays démarre par un solo de guitare qui rivalise avec les meilleurs riffs des bords du Mississippi. Le musicien traduit la tendresse, la rage, semble se laisser aller à l'allégresse qui vacille sur la crête des aigus avant de sombrer dans une profonde mélancolie.» A travers son reportage, il recueille des témoignages poignants de personnes impressionnées par feu Slimane Azem. Ce qui nous avait d'ailleurs enchanté, d'autant plus que les déclarations venaient de personnes non berbérophones, à l'instar de Kader Selam, conseiller municipal de Moissac, délégué à la culture qui, lui, déclare : «Quand j'ai compris l'immense talent de ce monsieur, j'ai vraiment eu l'impression d'être tombé sur un trésor enfoui.» De notre côté, la reconnaissance vient très tardivement. C'est devenu une tradition, car nous ne connaissons pas la valeur de nos artistes qu'après leur décès. Ce fut le cas pour Slimane Azem, communément appelé par les berbérophones «Dda Slimane». Un beau village perché sur une haute colline, ayant une belle vue sur la chaîne du Djurdjura et situé en contrefort de ces monts, Agouni Gueghrane, a vu la naissance, le 19 septembre 1918, de Slimane Azem. On se dirigeant vers ce village, en passant virages après virages, entre deux beaux ruisseaux, voyant des femmes kabyles soulevant sur le dos un tas de bois, ou sur leur tête des jarres d‘eau, l‘image de Da Slimane nous revient et sa célèbre chanson «Algérie mon beau pays» se fredonne naturellement et un hommage lui sera inévitablement rendu à chacune de nos visites. Rien ne prédestinait ce fils d‘un modeste cultivateur à un parcours musical. Ecolier plutôt médiocre, il ne se passionne que pour les Fables de la Fontaine qui influenceront tous ses écrits et compositions. 30 ans après sa disparition, la jeune garde artistique kabyle perpétue sa mémoire à travers des reprises de ses chants les plus bouleversants. Le chanteur Rabah Asma a repris certains de ses titres. En 1995, Lounès Matoub a repris le titre Effegh A ya jrad tamurtiw, dirigé cette fois contre le pouvoir algérien. Depuis 2008, la ville de Moissac a décidé d'honorer l'ancien chanteur berbère en donnant son nom à un jardin. Par le biais de cet hommage, un autre regard et une autre sensibilité décrivent le talent et le génie de Slimane Azem. Ainsi, sur le terrain, Luc Desbenoit part sur les traces du chantre de la culture berbère. Il y raconte la vie de Dda Slimane en Moissac, soulignant que sa tombe est aujourd'hui un lieu de pèlerinage. Le journaliste écrira à ce sujet : «Déchirant blues berbère, Algérie mon beau pays démarre par un solo de guitare qui rivalise avec les meilleurs riffs des bords du Mississippi. Le musicien traduit la tendresse, la rage, semble se laisser aller à l'allégresse qui vacille sur la crête des aigus avant de sombrer dans une profonde mélancolie.» A travers son reportage, il recueille des témoignages poignants de personnes impressionnées par feu Slimane Azem. Ce qui nous avait d'ailleurs enchanté, d'autant plus que les déclarations venaient de personnes non berbérophones, à l'instar de Kader Selam, conseiller municipal de Moissac, délégué à la culture qui, lui, déclare : «Quand j'ai compris l'immense talent de ce monsieur, j'ai vraiment eu l'impression d'être tombé sur un trésor enfoui.» De notre côté, la reconnaissance vient très tardivement. C'est devenu une tradition, car nous ne connaissons pas la valeur de nos artistes qu'après leur décès. Ce fut le cas pour Slimane Azem, communément appelé par les berbérophones «Dda Slimane». Un beau village perché sur une haute colline, ayant une belle vue sur la chaîne du Djurdjura et situé en contrefort de ces monts, Agouni Gueghrane, a vu la naissance, le 19 septembre 1918, de Slimane Azem. On se dirigeant vers ce village, en passant virages après virages, entre deux beaux ruisseaux, voyant des femmes kabyles soulevant sur le dos un tas de bois, ou sur leur tête des jarres d‘eau, l‘image de Da Slimane nous revient et sa célèbre chanson «Algérie mon beau pays» se fredonne naturellement et un hommage lui sera inévitablement rendu à chacune de nos visites. Rien ne prédestinait ce fils d‘un modeste cultivateur à un parcours musical. Ecolier plutôt médiocre, il ne se passionne que pour les Fables de la Fontaine qui influenceront tous ses écrits et compositions. 30 ans après sa disparition, la jeune garde artistique kabyle perpétue sa mémoire à travers des reprises de ses chants les plus bouleversants. Le chanteur Rabah Asma a repris certains de ses titres. En 1995, Lounès Matoub a repris le titre Effegh A ya jrad tamurtiw, dirigé cette fois contre le pouvoir algérien. Depuis 2008, la ville de Moissac a décidé d'honorer l'ancien chanteur berbère en donnant son nom à un jardin.