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Et voilà des femmes cambrioleuses !
Criminalité féminine
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 08 - 2012

Les faits qu'a eu à juger le tribunal d'El Harrach récemment remontent au mois d'octobre de l'année dernière. Houria, une mère de 35 ans, se trouvait chez elle cette après-midi là.
Les faits qu'a eu à juger le tribunal d'El Harrach récemment remontent au mois d'octobre de l'année dernière. Houria, une mère de 35 ans, se trouvait chez elle cette après-midi là.
Son enfant de 18 mois étant un peu souffrant, elle avait pris la décision de ne pas se rendre au travail. Son enfant venait de s'endormir quand soudain elle entendit quelqu'un sonner à la porte ? Qui cela pouvait-il bien être ? Son second fils était parti à l'école et ne rentrait qu'à 17h. Son
mari ? Impossible. Ce jour-là, il l'avait avertie qu'il ne rentrerait que vers 21h parce qu'il devait rencontrer un de ses fournisseurs.
Elle alla ouvrir et vit debout sur le palier deux femmes portant un voile total (djilbab). Comme elle s'était toujours méfiée des personnes dont elle ne voyait pas le visage, elle entreprit de refermer la porte. Mais une des deux femmes enleva son voile en s'écriant :
- S'il te plait ma sœur, ne ferme pas la porte. Nous voulons juste un petit renseignement.
La femme qui venait ainsi de se dévoiler était jeune et assez belle. De plus elle avait une voix qui avait paru à Houria affable et angélique.
- Quel genre de renseignement cherches-tu ?
Ce fut la femme qui s'était dévoilée qui répondit :
- Nous voulons savoir s'il n'y a pas dans cet immeuble un petit appartement à louer.
- Non... il n'y a pas d'appartement à louer dans cet immeuble. Du moins, pas à ma connaissance.
- Peut-être dans un autre immeuble du quartier ?
- Peut-être...
- Nous allons chercher dans les autres immeubles... parce qu'on a entendu dire qu'il y avait un appartement à louer dans les environs...
- C'est possible....
- Dis-moi, ma sœur, tu ne peux pas nous donner un peu d'eau ? Nous avons beaucoup marché et la fatigue nous a complètement asséchées.
- Oui, oui, bien sûr. Entrez, entrez...
- Non, non, ramène-nous juste une petite bouteille d'eau.
- Entrez, entrez...vous étancherez votre soif et vous vous reposerez un peu.
- Oh ! merci, merci, ma sœur, firent les deux femmes en même temps.
Houria referma la porte et se dirigea vers la cuisine et ouvrit son frigo. Et au moment où elle s'y attendait le moins, elle sentit deux mains puissantes l'immobiliser et une troisième lui plaquer contre son nez et sa bouche un mouchoir imbibé d'un liquide qui lui rappela l'odeur des hôpitaux. Et presque aussitôt, elle se sentit happée et plongeant dans un immense trou noir sans fin.
Quand elle remonta à la surface et qu'elle reprit connaissance, elle se retrouva allongée au milieu de la cuisine. Tout d'abord, pendant un bon moment, elle demeura immobile, ne sachant ni qui elle était ni où elle se trouvait. Elle se redressa progressivement. En regardant autour d'elle, des bribes de souvenirs lui
revinrent : elle s'appelait Houria, elle était mariée et avait deux garçons... l'un allait à l'école et l'autre n'avait pas encore deux ans. Puis, après s'être relevée et s'être assise sur son séant une image s'imposa : celle de deux femmes habillées tout en noir dont elle ne voyait que les yeux. L'une d'elle lui avait demandé de l'eau et elle était partie à la cuisine pour lui en chercher et puis, plus rien... Elle arrêta le flux de ses souvenirs, demeura un moment immobile comme pour mieux fixer ces dernières images et soudain, elle s'écria et se leva avec l'intention de se rendre dans la chambre où se trouvait Adel, son enfant. Comme l'effet du chloroforme qu'elle avait inhalé ne s'était pas tout à fait estompé, elle se cogna plusieurs fois la tête contre les murs de l'appartement avant d'arriver dans la chambre où se trouvait son enfant. Elle ne le trouva pas dans son berceau et elle hurla de toutes ses forces: « Elles m'ont volé mon enfant ! Elles m'ont volé mon enfant ! »
Elle ouvrit la porte principale de la maison et se mit à hurler sur le palier. Quelques voisines sortirent de chez elles et elle leur lança :
- Vite, aidez-moi ! Deux femmes en djilbab ont kidnappé Adel, mon bébé !
L'une d'elle lui répondit :
- Il ne faut pas perdre de temps, Houria... il faut avertir la police. Le commissariat n'est pas loin. Ferme la porte... Et n'oublie pas tes clefs...
Moins d'un quart d'heure plus tard, quatre policiers étaient arrivés chez Houria. L'un d'eux se rua sur l'armoire se trouvant dans la chambre d'enfants et il poussa un tonitruant « hamdoullah » avant de sourire et de se tourner vers la jeune mère de famille!
- Votre bébé n'a pas été volé,
madame ! Il est là, dans l'armoire. Il est réveillé et attend que sa gentille mère lui donne son biberon !
Houria, les larmes aux yeux, incrédule, se précipita vers l'armoire, vit que son bébé s'y trouvait effectivement et se mit à déverser de chaudes larmes de joie. La voisine qui l'avait accompagnée au poste de police l'aida à s'asseoir :
- Bon, maintenant, Houria, reprends ton calme... C'est fini ! Ton bébé est là... C'est fini.
Le policier qui avait trouvé Adel lui répliqua :
- Non, ce n'est pas fini...Il faut d'abord voir si rien n'a
disparu...
- Oh ! maintenant que j'ai retrouvé mon bébé, le reste ne m'intéresse pas, répondit Houria.
- Ah ! Non, madame, intervint un autre policier. Nous devons faire notre enquête et vous devez déposer plainte contre ces femmes voilées qui vous ont agressée et qui ont certainement volé des choses. Elles n'en sont pas à leur premier coup. Elles entrent dans les maisons, endorment les personnes qu'elles y trouvent, généralement des femmes au foyer, elles volent tout ce qu'elles trouvent de précieux puis avant de s'en aller cachent les bébés qu'il leur arrive d'y trouver de telle sorte que les mères à leur réveil croient qu'ils ont été volés. Et quand elles s'aperçoivent que seuls des bijoux et de l'argent ont disparu, elles jugent que l'affaire n'est pas aussi grave qu'elle en avait l'air au départ alors elles ne déposent pas plainte. Et c'est ce qu'elles
cherchent : que personne ne dépose plainte contre elles pour qu'elles puissent continuer à commettre leurs forfaits dans l'impunité la plus totale. Et en ne déposant pas plainte, madame, vous devenez malgré vous leur complice.
La voisine intervint pour rassurer le policier :
- Elle va déposer plainte, khouya. Et elle répondra à toutes vos questions. Laissez-lui juste le temps de récupérer un peu...
- Mais bien sûr... bien sûr... Nous l'écouterons qu'une fois qu'elle repris toutes ses forces.
Houria en fouillant la maison, s'aperçut que les deux femmes avaient fait main basse sur tous ses bijoux d'une valeur de 185 millions de centimes, ainsi qu'une somme d'argent constituant les dépenses que son mari avaient prévu pour le mois.
Houria décrivit aux enquêteurs les traits de la jeune femme qui s'était dévoilée et au bout de quelques semaines, celle-ci fut arrêtée. Puis, elle donna les coordonnées de sa complice. Il y a quelques jours, les deux femmes ont été jugées au tribunal d'El Harrach. 7 ans de prison ferme et une amende de 700.000 DA ont été requis contre chacune d'elle.
Son enfant de 18 mois étant un peu souffrant, elle avait pris la décision de ne pas se rendre au travail. Son enfant venait de s'endormir quand soudain elle entendit quelqu'un sonner à la porte ? Qui cela pouvait-il bien être ? Son second fils était parti à l'école et ne rentrait qu'à 17h. Son
mari ? Impossible. Ce jour-là, il l'avait avertie qu'il ne rentrerait que vers 21h parce qu'il devait rencontrer un de ses fournisseurs.
Elle alla ouvrir et vit debout sur le palier deux femmes portant un voile total (djilbab). Comme elle s'était toujours méfiée des personnes dont elle ne voyait pas le visage, elle entreprit de refermer la porte. Mais une des deux femmes enleva son voile en s'écriant :
- S'il te plait ma sœur, ne ferme pas la porte. Nous voulons juste un petit renseignement.
La femme qui venait ainsi de se dévoiler était jeune et assez belle. De plus elle avait une voix qui avait paru à Houria affable et angélique.
- Quel genre de renseignement cherches-tu ?
Ce fut la femme qui s'était dévoilée qui répondit :
- Nous voulons savoir s'il n'y a pas dans cet immeuble un petit appartement à louer.
- Non... il n'y a pas d'appartement à louer dans cet immeuble. Du moins, pas à ma connaissance.
- Peut-être dans un autre immeuble du quartier ?
- Peut-être...
- Nous allons chercher dans les autres immeubles... parce qu'on a entendu dire qu'il y avait un appartement à louer dans les environs...
- C'est possible....
- Dis-moi, ma sœur, tu ne peux pas nous donner un peu d'eau ? Nous avons beaucoup marché et la fatigue nous a complètement asséchées.
- Oui, oui, bien sûr. Entrez, entrez...
- Non, non, ramène-nous juste une petite bouteille d'eau.
- Entrez, entrez...vous étancherez votre soif et vous vous reposerez un peu.
- Oh ! merci, merci, ma sœur, firent les deux femmes en même temps.
Houria referma la porte et se dirigea vers la cuisine et ouvrit son frigo. Et au moment où elle s'y attendait le moins, elle sentit deux mains puissantes l'immobiliser et une troisième lui plaquer contre son nez et sa bouche un mouchoir imbibé d'un liquide qui lui rappela l'odeur des hôpitaux. Et presque aussitôt, elle se sentit happée et plongeant dans un immense trou noir sans fin.
Quand elle remonta à la surface et qu'elle reprit connaissance, elle se retrouva allongée au milieu de la cuisine. Tout d'abord, pendant un bon moment, elle demeura immobile, ne sachant ni qui elle était ni où elle se trouvait. Elle se redressa progressivement. En regardant autour d'elle, des bribes de souvenirs lui
revinrent : elle s'appelait Houria, elle était mariée et avait deux garçons... l'un allait à l'école et l'autre n'avait pas encore deux ans. Puis, après s'être relevée et s'être assise sur son séant une image s'imposa : celle de deux femmes habillées tout en noir dont elle ne voyait que les yeux. L'une d'elle lui avait demandé de l'eau et elle était partie à la cuisine pour lui en chercher et puis, plus rien... Elle arrêta le flux de ses souvenirs, demeura un moment immobile comme pour mieux fixer ces dernières images et soudain, elle s'écria et se leva avec l'intention de se rendre dans la chambre où se trouvait Adel, son enfant. Comme l'effet du chloroforme qu'elle avait inhalé ne s'était pas tout à fait estompé, elle se cogna plusieurs fois la tête contre les murs de l'appartement avant d'arriver dans la chambre où se trouvait son enfant. Elle ne le trouva pas dans son berceau et elle hurla de toutes ses forces: « Elles m'ont volé mon enfant ! Elles m'ont volé mon enfant ! »
Elle ouvrit la porte principale de la maison et se mit à hurler sur le palier. Quelques voisines sortirent de chez elles et elle leur lança :
- Vite, aidez-moi ! Deux femmes en djilbab ont kidnappé Adel, mon bébé !
L'une d'elle lui répondit :
- Il ne faut pas perdre de temps, Houria... il faut avertir la police. Le commissariat n'est pas loin. Ferme la porte... Et n'oublie pas tes clefs...
Moins d'un quart d'heure plus tard, quatre policiers étaient arrivés chez Houria. L'un d'eux se rua sur l'armoire se trouvant dans la chambre d'enfants et il poussa un tonitruant « hamdoullah » avant de sourire et de se tourner vers la jeune mère de famille!
- Votre bébé n'a pas été volé,
madame ! Il est là, dans l'armoire. Il est réveillé et attend que sa gentille mère lui donne son biberon !
Houria, les larmes aux yeux, incrédule, se précipita vers l'armoire, vit que son bébé s'y trouvait effectivement et se mit à déverser de chaudes larmes de joie. La voisine qui l'avait accompagnée au poste de police l'aida à s'asseoir :
- Bon, maintenant, Houria, reprends ton calme... C'est fini ! Ton bébé est là... C'est fini.
Le policier qui avait trouvé Adel lui répliqua :
- Non, ce n'est pas fini...Il faut d'abord voir si rien n'a
disparu...
- Oh ! maintenant que j'ai retrouvé mon bébé, le reste ne m'intéresse pas, répondit Houria.
- Ah ! Non, madame, intervint un autre policier. Nous devons faire notre enquête et vous devez déposer plainte contre ces femmes voilées qui vous ont agressée et qui ont certainement volé des choses. Elles n'en sont pas à leur premier coup. Elles entrent dans les maisons, endorment les personnes qu'elles y trouvent, généralement des femmes au foyer, elles volent tout ce qu'elles trouvent de précieux puis avant de s'en aller cachent les bébés qu'il leur arrive d'y trouver de telle sorte que les mères à leur réveil croient qu'ils ont été volés. Et quand elles s'aperçoivent que seuls des bijoux et de l'argent ont disparu, elles jugent que l'affaire n'est pas aussi grave qu'elle en avait l'air au départ alors elles ne déposent pas plainte. Et c'est ce qu'elles
cherchent : que personne ne dépose plainte contre elles pour qu'elles puissent continuer à commettre leurs forfaits dans l'impunité la plus totale. Et en ne déposant pas plainte, madame, vous devenez malgré vous leur complice.
La voisine intervint pour rassurer le policier :
- Elle va déposer plainte, khouya. Et elle répondra à toutes vos questions. Laissez-lui juste le temps de récupérer un peu...
- Mais bien sûr... bien sûr... Nous l'écouterons qu'une fois qu'elle repris toutes ses forces.
Houria en fouillant la maison, s'aperçut que les deux femmes avaient fait main basse sur tous ses bijoux d'une valeur de 185 millions de centimes, ainsi qu'une somme d'argent constituant les dépenses que son mari avaient prévu pour le mois.
Houria décrivit aux enquêteurs les traits de la jeune femme qui s'était dévoilée et au bout de quelques semaines, celle-ci fut arrêtée. Puis, elle donna les coordonnées de sa complice. Il y a quelques jours, les deux femmes ont été jugées au tribunal d'El Harrach. 7 ans de prison ferme et une amende de 700.000 DA ont été requis contre chacune d'elle.


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