Dans sa politique budgétaire pour 2013, le gouvernement ne compte pas ralentir ses efforts pour la création d'emplois. Une politique qui paye bien apparemment puisque l'Organisation mondiale du travail « OIT » l'a certifié en janvier dernier, le taux de chômage en Algérie l'an dernier était de 8.9%, le plus faible en Afrique du Nord. Dans sa politique budgétaire pour 2013, le gouvernement ne compte pas ralentir ses efforts pour la création d'emplois. Une politique qui paye bien apparemment puisque l'Organisation mondiale du travail « OIT » l'a certifié en janvier dernier, le taux de chômage en Algérie l'an dernier était de 8.9%, le plus faible en Afrique du Nord. Les chiffres communiqués par le ministère du Travail le confirment. En 2011 les différents dispositifs d'aide à l'emploi auraient contribué à l'embauche de plus de 660.000 demandeurs d'emplois, soit une hausse de près de 150% par rapport aux 270.000 emplois créés en 2010. Des statistiques en pleine explosion depuis que le Conseil des ministres du 22 février 2011 a décidé de passer à la vitesse supérieure dans le domaine devenu ultrasensible de l'insertion des jeunes, les titulaires de diplômes en particulier, dans le monde du travail. L'Office national des statistiques vient soutenir ces chiffres. La population en sous emploi par rapport au temps de travail est estimée en Algérie à 1.718.000 occupés en 2011, soit un taux de sous emploi de 17,9% de l'ensemble de la population occupée, confirme l'ONS. La population active occupée est estimée à 9.599.000 personnes, soit un taux d'occupation de 26%. Les femmes constituent 16,3% (1.561 000 occupées), en progression de plus d'un point par rapport à 2010 (15,3%), précise une enquête de l'Office. Selon les explications de l'ONS, le concept de sous-emploi lié au temps de travail permet d'estimer l'effectif des personnes occupées qui effectuent un nombre d'heures de travail insuffisant par rapport au nombre d'heures souhaitées. « Ce concept permet de mesurer la capacité de l'économie d'un pays à assurer le plein emploi à l'ensemble de la population en âge de travailler qui en exprime le souhait, explique l'ONS dans une récente enquête emploi auprès des ménages 2011 ». Ceci dit les jeunes sont les plus concernés par le chômage. Selon l'OIT, Le taux de chômage des jeunes reste très élevé en Afrique du Nord, après une lente baisse entre 2000 et 2008, le taux augmentait pour atteindre 9.6% en 2010 et 10.9% en 2011. En 2012 la situation sera préoccupante, le taux de chômage des jeunes dans cette région atteignait 27,1% en 2001, 19% pour les femmes et près de 41% pour les jeunes, lit-on dans un rapport de l'OIT. Précisant que les révolutions arabes ont aggravé la rareté de l'emploi en Tunisie en Libye et en Egypte. Par ailleurs, la croissance de la population en Afrique du nord (43,5 millions en 1992 contre 72.4 millions en 2011) serait, selon l'OIT, la troisième plus élevée au monde et le nombre d'emplois nécessaire a doublé depuis vingt ans. La part des jeunes en recherche d'emplois s'est donc considérablement accrue. Pourquoi cet important taux de chômage au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ? Selon un rapport de la Banque mondiale sur le secteur privé intitulé Des privilèges à la concurrence : renforcer la croissance par le développement du secteur privé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la réussite d'une entreprise dans le secteur privée dépendrait de ses relations plutôt que de ses compétences dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ( région Mena). Pour monter une affaire en Tunisie, il fallait s'acoquiner avec le clan Ben Ali. Qu'il s'agisse de l'Egypte, de la Libye ou d'autres pays de la région, de telles connexions étaient les seuls garants de réussite et prospérité dans le secteur privé, précise le rapport. Ce qui étouffe toute concurrence. Alors que la concurrence est un moteur essentiel d'innovation et d'efficacité opérationnelles, les freins à l'entrée sur le marché et à la concurrence, ainsi que l'orientation des marchés financiers, des marchés fonciers et des stratégies industrielles en faveur de quelques privilégiés et au détriment du plus grand nombre, étouffent le dynamisme économique et la croissance de l'emploi.Dans ce rapport, il est indiqué que presque tous les pays de la région Mena se trouvent en dessous de la ligne de tendance (certains même sont bien au-dessous). Autrement dit, la région Mena produit moins de biens que des pays à des niveaux de développement comparables. Ce défaut de diversification de la base de production, nous l'avions intuitivement constaté. Mais ce qui ressort également ici, c'est la relative médiocrité du contenu technologique des biens produits par rapport aux pays de référence mentionnés. Ce qui ramène à dire que dans la conclusion des experts de la Banque Mondiale que « la base économique des pays de la région Mena est relativement peu diversifiée et le contenu technologique des biens produits est plutôt faible. Ces deux caractéristiques vont à l'encontre du fait que les pays de la région se classent dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Leur perpétuation trouve son origine dans une forme de fermeture aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs et dans un népotisme institutionnalisé qui a précisément veillé à contrer toute pression concurrentielle ». Chômage des jeunes : une bombe sociale en gestation en Afrique du Nord Les pays d'Afrique du Nord comptent en moyenne 41% de jeunes (15-24 ans) au chômage alors que 10 millions de jeunes travailleurs sont attendus sur le marché de l'emploi d'ici 2020. Ce constat a été fait par les auteurs du rapport Perspectives économiques en Afrique édité par la Banque africaine de développement (BAD) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l'OCDE recommande la mise en place de structures économiques inclusives et créatrices d'emplois qualifiés pour absorber l'afflux de jeunes : « Cela passe par des mesures qui encouragent la diversification des secteurs existants, ainsi que la création de davantage de valeur ajoutée sur le sol national, pour soutenir la création d'emplois de qualité à grande échelle ». Si une lutte sévère contre la corruption, la facilitation de l'accès aux financements, l'adéquation formation/emploi et des reformes vigoureuses de stimulation du secteur privé ne sont pas appliqués Angel Gurría secrétaire général de l'OCDE craint que : « Cette jeunesse, si elle reste désœuvrée, peut constituer un facteur d'instabilité plutôt qu'une opportunité. Les mêmes frustrations qui ont contribué à défaire des régimes autoritaires, si elles perdurent, peuvent également mettre à mal les régimes légitimes qui leur ont succédé ». Les chiffres communiqués par le ministère du Travail le confirment. En 2011 les différents dispositifs d'aide à l'emploi auraient contribué à l'embauche de plus de 660.000 demandeurs d'emplois, soit une hausse de près de 150% par rapport aux 270.000 emplois créés en 2010. Des statistiques en pleine explosion depuis que le Conseil des ministres du 22 février 2011 a décidé de passer à la vitesse supérieure dans le domaine devenu ultrasensible de l'insertion des jeunes, les titulaires de diplômes en particulier, dans le monde du travail. L'Office national des statistiques vient soutenir ces chiffres. La population en sous emploi par rapport au temps de travail est estimée en Algérie à 1.718.000 occupés en 2011, soit un taux de sous emploi de 17,9% de l'ensemble de la population occupée, confirme l'ONS. La population active occupée est estimée à 9.599.000 personnes, soit un taux d'occupation de 26%. Les femmes constituent 16,3% (1.561 000 occupées), en progression de plus d'un point par rapport à 2010 (15,3%), précise une enquête de l'Office. Selon les explications de l'ONS, le concept de sous-emploi lié au temps de travail permet d'estimer l'effectif des personnes occupées qui effectuent un nombre d'heures de travail insuffisant par rapport au nombre d'heures souhaitées. « Ce concept permet de mesurer la capacité de l'économie d'un pays à assurer le plein emploi à l'ensemble de la population en âge de travailler qui en exprime le souhait, explique l'ONS dans une récente enquête emploi auprès des ménages 2011 ». Ceci dit les jeunes sont les plus concernés par le chômage. Selon l'OIT, Le taux de chômage des jeunes reste très élevé en Afrique du Nord, après une lente baisse entre 2000 et 2008, le taux augmentait pour atteindre 9.6% en 2010 et 10.9% en 2011. En 2012 la situation sera préoccupante, le taux de chômage des jeunes dans cette région atteignait 27,1% en 2001, 19% pour les femmes et près de 41% pour les jeunes, lit-on dans un rapport de l'OIT. Précisant que les révolutions arabes ont aggravé la rareté de l'emploi en Tunisie en Libye et en Egypte. Par ailleurs, la croissance de la population en Afrique du nord (43,5 millions en 1992 contre 72.4 millions en 2011) serait, selon l'OIT, la troisième plus élevée au monde et le nombre d'emplois nécessaire a doublé depuis vingt ans. La part des jeunes en recherche d'emplois s'est donc considérablement accrue. Pourquoi cet important taux de chômage au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ? Selon un rapport de la Banque mondiale sur le secteur privé intitulé Des privilèges à la concurrence : renforcer la croissance par le développement du secteur privé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, la réussite d'une entreprise dans le secteur privée dépendrait de ses relations plutôt que de ses compétences dans les pays du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord ( région Mena). Pour monter une affaire en Tunisie, il fallait s'acoquiner avec le clan Ben Ali. Qu'il s'agisse de l'Egypte, de la Libye ou d'autres pays de la région, de telles connexions étaient les seuls garants de réussite et prospérité dans le secteur privé, précise le rapport. Ce qui étouffe toute concurrence. Alors que la concurrence est un moteur essentiel d'innovation et d'efficacité opérationnelles, les freins à l'entrée sur le marché et à la concurrence, ainsi que l'orientation des marchés financiers, des marchés fonciers et des stratégies industrielles en faveur de quelques privilégiés et au détriment du plus grand nombre, étouffent le dynamisme économique et la croissance de l'emploi.Dans ce rapport, il est indiqué que presque tous les pays de la région Mena se trouvent en dessous de la ligne de tendance (certains même sont bien au-dessous). Autrement dit, la région Mena produit moins de biens que des pays à des niveaux de développement comparables. Ce défaut de diversification de la base de production, nous l'avions intuitivement constaté. Mais ce qui ressort également ici, c'est la relative médiocrité du contenu technologique des biens produits par rapport aux pays de référence mentionnés. Ce qui ramène à dire que dans la conclusion des experts de la Banque Mondiale que « la base économique des pays de la région Mena est relativement peu diversifiée et le contenu technologique des biens produits est plutôt faible. Ces deux caractéristiques vont à l'encontre du fait que les pays de la région se classent dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Leur perpétuation trouve son origine dans une forme de fermeture aux échanges internationaux et aux investissements étrangers directs et dans un népotisme institutionnalisé qui a précisément veillé à contrer toute pression concurrentielle ». Chômage des jeunes : une bombe sociale en gestation en Afrique du Nord Les pays d'Afrique du Nord comptent en moyenne 41% de jeunes (15-24 ans) au chômage alors que 10 millions de jeunes travailleurs sont attendus sur le marché de l'emploi d'ici 2020. Ce constat a été fait par les auteurs du rapport Perspectives économiques en Afrique édité par la Banque africaine de développement (BAD) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Mario Pezzini, directeur du Centre de développement de l'OCDE recommande la mise en place de structures économiques inclusives et créatrices d'emplois qualifiés pour absorber l'afflux de jeunes : « Cela passe par des mesures qui encouragent la diversification des secteurs existants, ainsi que la création de davantage de valeur ajoutée sur le sol national, pour soutenir la création d'emplois de qualité à grande échelle ». Si une lutte sévère contre la corruption, la facilitation de l'accès aux financements, l'adéquation formation/emploi et des reformes vigoureuses de stimulation du secteur privé ne sont pas appliqués Angel Gurría secrétaire général de l'OCDE craint que : « Cette jeunesse, si elle reste désœuvrée, peut constituer un facteur d'instabilité plutôt qu'une opportunité. Les mêmes frustrations qui ont contribué à défaire des régimes autoritaires, si elles perdurent, peuvent également mettre à mal les régimes légitimes qui leur ont succédé ».