Samedi 16 septembre 2012, 4h20 du matin, une opération coup-de-poing des SSI de Maghnia est en préparation. Une trentaine de gendarmes sont mobilisés sous les ordres du commandant Slimane Kaidi pour passer au crible le train de voyageurs venant de Maghnia et se dirigeant vers la ville d'Oran. Samedi 16 septembre 2012, 4h20 du matin, une opération coup-de-poing des SSI de Maghnia est en préparation. Une trentaine de gendarmes sont mobilisés sous les ordres du commandant Slimane Kaidi pour passer au crible le train de voyageurs venant de Maghnia et se dirigeant vers la ville d'Oran. L'objectif est de rechercher d'éventuels suspects, notamment des contrebandiers et des immigrants clandestins africains et marocains qui prennent, souvent, le train des voyageurs, soit, pour faire passer des produits de la contrebande ou tenter de regagner la ville d'Oran, à la recherche de travail. Cette opération vise, également et surtout, de rechercher d'éventuelles femmes «cannabis». Mais, pour arriver à localiser les criminels, les gendarmes font appel à leurs «espions». Il s'agit des éléments de la section de recherche qui sont utilisés, par la Gendarmerie nationale, pour infiltrer les trains dans le but de localiser les criminels, avant que le reste des hommes "verts" ne passent à l'action. Ces "espions", en tenue civile, s'introduisent dans les trains des voyageurs avant les opérations coup-de-poing. Jouissant d'une grande expérience et d'une parfaite maîtrise des profils des suspects, les hommes de la section de recherches montent, comme chaque passager, dans les trains et commencent leur "boulot". Le but est de localiser d'éventuels criminels, contrebandiers ou, aussi, des trafiquants de kif traité. Ils sont en contact permanent avec leur chef, par le biais d'appels codés qui sont échangés entre les deux parties. Une fois les criminels repérés, il ne reste plus que l'assaut des gendarmes, cela une fois arrivés à la gare ferroviaire. C'était le cas de l'opération d'avant-hier, à laquelle nous avons assisté. Ici, deux gendarmes de la section de recherches ont été mobilisés par le commandant Slimane Kaidi afin de "ratisser" le train avant que le reste des gendarmes, notamment ceux de la SSI (section de sécurité et d'intervention) font le reste du travail. C'est grâce à ce genre d'infiltrations que la plupart des passagers suspects sont interpellés, en flagrant délit, soit avec des produits destinés à la contrebande ou avec de la drogue. Les femmes investissent les trains La criminalité organisée est en train de se développer, mais en face la Gendarmerie nationale change sa carte de la criminalité en même temps. Dans le domaine du trafic de drogue c'est le cas. Comment ? C'est simple à expliquer. Présentement, les réseaux de trafic de drogue utilisent, souvent, des femmes pour faire passer des quantités de kif traité. La voie utilisée est nouvelle : les trains de voyageurs. C'est à partir de là que des quantités de cannabis avaient été acheminées vers d'autres réseaux implantés dans l'Oranie et l'Algérois. Toutefois, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont fini par découvrir ce nouveau mode opératoire. C'est à partir des arrestations, démantèlements de réseaux et des enquêtes que les résultats ont pu être obtenus. Le commandant Slimane Kaidi nous a expliqué, en quelques mots, comment cela a été fait : «Au cours de ces deux dernières années, nous avons arrêtés plusieurs femmes "passeuses" de drogue. Elles cachent des quantités de kif sous leurs vêtements et les acheminent vers d'autres réseaux de trafic, implantés souvent à Oran. Ces femmes utilisent souvent les trains selon les consignes de leurs chefs. Elles tirent, en contrepartie de leurs missions, des bénéfices colossaux», nous confie-t-il, avant de rajouter : «Fort heureusement, nous avons pu interpeller plusieurs dizaines d'entre elles. Mais, faut-il le dire, il est très difficile de fouiller des femmes, ce qui nous pousse, désormais, à enrôler des femmes gendarmes pour se charger de cette mission». Au cœur de l'opération coup-de-poing Il est 4h32 minutes, nous sommes déjà embusqués à l'intérieur de la gare de Sabra (une petite localité de près de 2000 habitants). Il fait noir, car la gare en question est privée d'éclairage public qui devait être installé par les responsables d'AC, mais faute d'avoir suffisamment de moyens, la gare est privée depuis la nuit des temps de poteaux d'éclairage dignes de ce nom. Tout le monde attend le train, les SSI et y compris le groupe de journalistes de la presse écrite (invité à prendre part à l'opération). Après 20 minutes les sifflets du train déchirent le silence. «Enfin il arrive», dit l'un des passagers qui attendait le train. Les gendarmes se mobilisent y compris ceux de l'unité cynotechnique. En plus des trente gendarmes mobilisés pour fouiller minutieusement le train, deux chiens (l'un renifleur des produits de stupéfiants et l'autre dans les explosifs), sont aussi utilisés dans cette opération. 4h52 minutes, le train de voyageurs pénetre dans la gare de Sabra ; c'est le moment pour les gendarmes de prendre leurs positions dans les quatre wagons pour empêcher les passagers de descendre avant la fouille. «Maintenant que le train est là, nous allons fouiller l'ensemble des bagages des passagers et, surtout, passer à la fouille les gens suspects», lança le commandant Slimane Kaidi. Ce dernier demande à ses hommes à respecter le plan. Une fois dans le train, les gendarmes commencent leur opération, tout le monde est fouillé y compris les armoires que les agents de contrôle des billets et ceux de la sécurité de la SNTF utilisent pour entreposer leurs vêtements. La fouille commence ; des suspects sont localisés, il s'agit de ressortissants africains. Au nombre de cinq, ces derniers, tous des Maliens, sont passés à la fouille. Surprise, quatre d'entre eux voyageaient sans leurs passeports, tandis que le cinquième avait dans ses poches son passeport, mais la date de son séjour en Algérie expirait dans quelques jours seulement. Les quatre immigrants maliens sont arrêtés sur place. Ces derniers avaient l'intention de regagner la ville d'Oran pour chercher du travail, après avoir été refoulés du Maroc pour séjour illégal. Interrogés sur le phénomène d'immigration clandestine, le commandant Slimane Kaidi de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Maghnia nous répond : «Vous savez, la ville de Tlemcen est envahie par des centaines d'immigrants clandestins, marocains et africains. Ces derniers entrent d'une manière illégale à Tlemcen, Maghnia et Bab El Aâssa. Pour mieux vous expliquer la situation, durant la journée d'avant-hier, nous avons arrêté dix ressortissants africains (neuf Maliens et un Camerounais, pour séjour illégal en Algérie. Leur plaque tournante, c'est la ville de Tlemcen. C'est à partir de là que la majorité des immigrants clandestins tentent de regagner les autres villes algériennes, surtout, la ville d'Oran». Il ajoute : «Pour lutter contre le fléau de l'immigration clandestine, nous préparons, chaque mois, deux à trois opérations visant les trains de voyageurs, car c'est le moyen de transport le plus emprunté par les ressortissants étrangers, en séjour illégal en Algérie, pour regagner d'autres villes du pays. Et à partir de là, regagner l'Europe.» L'objectif est de rechercher d'éventuels suspects, notamment des contrebandiers et des immigrants clandestins africains et marocains qui prennent, souvent, le train des voyageurs, soit, pour faire passer des produits de la contrebande ou tenter de regagner la ville d'Oran, à la recherche de travail. Cette opération vise, également et surtout, de rechercher d'éventuelles femmes «cannabis». Mais, pour arriver à localiser les criminels, les gendarmes font appel à leurs «espions». Il s'agit des éléments de la section de recherche qui sont utilisés, par la Gendarmerie nationale, pour infiltrer les trains dans le but de localiser les criminels, avant que le reste des hommes "verts" ne passent à l'action. Ces "espions", en tenue civile, s'introduisent dans les trains des voyageurs avant les opérations coup-de-poing. Jouissant d'une grande expérience et d'une parfaite maîtrise des profils des suspects, les hommes de la section de recherches montent, comme chaque passager, dans les trains et commencent leur "boulot". Le but est de localiser d'éventuels criminels, contrebandiers ou, aussi, des trafiquants de kif traité. Ils sont en contact permanent avec leur chef, par le biais d'appels codés qui sont échangés entre les deux parties. Une fois les criminels repérés, il ne reste plus que l'assaut des gendarmes, cela une fois arrivés à la gare ferroviaire. C'était le cas de l'opération d'avant-hier, à laquelle nous avons assisté. Ici, deux gendarmes de la section de recherches ont été mobilisés par le commandant Slimane Kaidi afin de "ratisser" le train avant que le reste des gendarmes, notamment ceux de la SSI (section de sécurité et d'intervention) font le reste du travail. C'est grâce à ce genre d'infiltrations que la plupart des passagers suspects sont interpellés, en flagrant délit, soit avec des produits destinés à la contrebande ou avec de la drogue. Les femmes investissent les trains La criminalité organisée est en train de se développer, mais en face la Gendarmerie nationale change sa carte de la criminalité en même temps. Dans le domaine du trafic de drogue c'est le cas. Comment ? C'est simple à expliquer. Présentement, les réseaux de trafic de drogue utilisent, souvent, des femmes pour faire passer des quantités de kif traité. La voie utilisée est nouvelle : les trains de voyageurs. C'est à partir de là que des quantités de cannabis avaient été acheminées vers d'autres réseaux implantés dans l'Oranie et l'Algérois. Toutefois, les enquêteurs de la Gendarmerie nationale ont fini par découvrir ce nouveau mode opératoire. C'est à partir des arrestations, démantèlements de réseaux et des enquêtes que les résultats ont pu être obtenus. Le commandant Slimane Kaidi nous a expliqué, en quelques mots, comment cela a été fait : «Au cours de ces deux dernières années, nous avons arrêtés plusieurs femmes "passeuses" de drogue. Elles cachent des quantités de kif sous leurs vêtements et les acheminent vers d'autres réseaux de trafic, implantés souvent à Oran. Ces femmes utilisent souvent les trains selon les consignes de leurs chefs. Elles tirent, en contrepartie de leurs missions, des bénéfices colossaux», nous confie-t-il, avant de rajouter : «Fort heureusement, nous avons pu interpeller plusieurs dizaines d'entre elles. Mais, faut-il le dire, il est très difficile de fouiller des femmes, ce qui nous pousse, désormais, à enrôler des femmes gendarmes pour se charger de cette mission». Au cœur de l'opération coup-de-poing Il est 4h32 minutes, nous sommes déjà embusqués à l'intérieur de la gare de Sabra (une petite localité de près de 2000 habitants). Il fait noir, car la gare en question est privée d'éclairage public qui devait être installé par les responsables d'AC, mais faute d'avoir suffisamment de moyens, la gare est privée depuis la nuit des temps de poteaux d'éclairage dignes de ce nom. Tout le monde attend le train, les SSI et y compris le groupe de journalistes de la presse écrite (invité à prendre part à l'opération). Après 20 minutes les sifflets du train déchirent le silence. «Enfin il arrive», dit l'un des passagers qui attendait le train. Les gendarmes se mobilisent y compris ceux de l'unité cynotechnique. En plus des trente gendarmes mobilisés pour fouiller minutieusement le train, deux chiens (l'un renifleur des produits de stupéfiants et l'autre dans les explosifs), sont aussi utilisés dans cette opération. 4h52 minutes, le train de voyageurs pénetre dans la gare de Sabra ; c'est le moment pour les gendarmes de prendre leurs positions dans les quatre wagons pour empêcher les passagers de descendre avant la fouille. «Maintenant que le train est là, nous allons fouiller l'ensemble des bagages des passagers et, surtout, passer à la fouille les gens suspects», lança le commandant Slimane Kaidi. Ce dernier demande à ses hommes à respecter le plan. Une fois dans le train, les gendarmes commencent leur opération, tout le monde est fouillé y compris les armoires que les agents de contrôle des billets et ceux de la sécurité de la SNTF utilisent pour entreposer leurs vêtements. La fouille commence ; des suspects sont localisés, il s'agit de ressortissants africains. Au nombre de cinq, ces derniers, tous des Maliens, sont passés à la fouille. Surprise, quatre d'entre eux voyageaient sans leurs passeports, tandis que le cinquième avait dans ses poches son passeport, mais la date de son séjour en Algérie expirait dans quelques jours seulement. Les quatre immigrants maliens sont arrêtés sur place. Ces derniers avaient l'intention de regagner la ville d'Oran pour chercher du travail, après avoir été refoulés du Maroc pour séjour illégal. Interrogés sur le phénomène d'immigration clandestine, le commandant Slimane Kaidi de la compagnie de la Gendarmerie nationale de Maghnia nous répond : «Vous savez, la ville de Tlemcen est envahie par des centaines d'immigrants clandestins, marocains et africains. Ces derniers entrent d'une manière illégale à Tlemcen, Maghnia et Bab El Aâssa. Pour mieux vous expliquer la situation, durant la journée d'avant-hier, nous avons arrêté dix ressortissants africains (neuf Maliens et un Camerounais, pour séjour illégal en Algérie. Leur plaque tournante, c'est la ville de Tlemcen. C'est à partir de là que la majorité des immigrants clandestins tentent de regagner les autres villes algériennes, surtout, la ville d'Oran». Il ajoute : «Pour lutter contre le fléau de l'immigration clandestine, nous préparons, chaque mois, deux à trois opérations visant les trains de voyageurs, car c'est le moyen de transport le plus emprunté par les ressortissants étrangers, en séjour illégal en Algérie, pour regagner d'autres villes du pays. Et à partir de là, regagner l'Europe.»