Les déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à propos du marché parallèle de la devise alimentent une nouvelle polémique. Les déclarations du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, à propos du marché parallèle de la devise alimentent une nouvelle polémique. Selon des observateurs, quand bien même le ministre aurait raison de défendre l'utilité sociale du marché de la devise, son attitude cependant pose la problématique de la «moralité» politique que les pouvoirs publics sont censés incarner. L'Etat peut-il être contre ses propres lois ? «Tout le monde trouve son compte dans cette affaire», cette petite phrase d'Ould Kablia vantant les mérites du marché noir de la devise, ne peut-elle pas s'appliquer à la vente des vêtements sur les trottoirs, au marché des pétards, au marché des fruits et légumes qui échappent à tout contrôle ? Intervenant lundi sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, le président de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mahi Khelil n'a pas hésité à déclarer que «tout ce qui est illégal doit être interdit». Cet avis concernait bien entendu le marché informel des changes. La plupart des spécialistes en économie n'ont pas caché leur étonnement de voir un ministre de la République se faire l'avocat des cambistes informels du square Port Saïd et d'ailleurs. De leur point de vue, ce marché facilite le blanchiment d'argent à grande échelle. Certes ces critiques peuvent être justifiées, mais encore faut-il qu'elles soient porteuses de solutions de rechange concrètes. Quant on examine de près les propos d'Ould Kablia, on se rend compte qu'il reconnaît implicitement l'obsolescence de notre système bancaire. En un mot, on trouve dans le marché informel de la devise une offre de service que les banques en Algérie sont incapables de réaliser avec autant de célérité et d'efficience. C'est à ce niveau où justement se noue le lien entre économie formelle et agents informels. L'opérateur économique qui active en toute légalité, qui fait fonctionner son usine, qui emploie des dizaines de personnes dont les salaires sont déclarés, qui joue donc un rôle dans la résorption du chômage, est obligé de se procurer de la devise au niveau des cambistes du marché noir pour faire tourner la machine. L'universitaire américaine Deborah Harrold, le faisait déjà constater en 2009 lors d'une visite à Alger. Pour elle le trafic sur la monnaie étrangère en Algérie «des liens organiques avec l'économie réelle». Cela veut dire que l'alternative au marché noir de la devise se situe dans la refonte totale de notre système bancaire. L'Algérie est-elle prête à franchir ce pas, où est-ce qu'il y a des blocages? Si oui, pourquoi le ministre de l'Intérieur n'en souffle mot ? Si l'Etat tolère le marché informel de la devise c'est qu'il sait que l'économie a besoin de liquidités. La spécialiste américaine avait aussi ajouté que le marché des changes informel «est organisé et même sécurisé dans le sens où un promoteur économique peut s'y procurer de la devise sans pour autant être volé ou se faire arnaquer avec de la fausse monnaie». Selon des observateurs, quand bien même le ministre aurait raison de défendre l'utilité sociale du marché de la devise, son attitude cependant pose la problématique de la «moralité» politique que les pouvoirs publics sont censés incarner. L'Etat peut-il être contre ses propres lois ? «Tout le monde trouve son compte dans cette affaire», cette petite phrase d'Ould Kablia vantant les mérites du marché noir de la devise, ne peut-elle pas s'appliquer à la vente des vêtements sur les trottoirs, au marché des pétards, au marché des fruits et légumes qui échappent à tout contrôle ? Intervenant lundi sur les ondes de la chaîne 3 de la Radio nationale, le président de la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN), Mahi Khelil n'a pas hésité à déclarer que «tout ce qui est illégal doit être interdit». Cet avis concernait bien entendu le marché informel des changes. La plupart des spécialistes en économie n'ont pas caché leur étonnement de voir un ministre de la République se faire l'avocat des cambistes informels du square Port Saïd et d'ailleurs. De leur point de vue, ce marché facilite le blanchiment d'argent à grande échelle. Certes ces critiques peuvent être justifiées, mais encore faut-il qu'elles soient porteuses de solutions de rechange concrètes. Quant on examine de près les propos d'Ould Kablia, on se rend compte qu'il reconnaît implicitement l'obsolescence de notre système bancaire. En un mot, on trouve dans le marché informel de la devise une offre de service que les banques en Algérie sont incapables de réaliser avec autant de célérité et d'efficience. C'est à ce niveau où justement se noue le lien entre économie formelle et agents informels. L'opérateur économique qui active en toute légalité, qui fait fonctionner son usine, qui emploie des dizaines de personnes dont les salaires sont déclarés, qui joue donc un rôle dans la résorption du chômage, est obligé de se procurer de la devise au niveau des cambistes du marché noir pour faire tourner la machine. L'universitaire américaine Deborah Harrold, le faisait déjà constater en 2009 lors d'une visite à Alger. Pour elle le trafic sur la monnaie étrangère en Algérie «des liens organiques avec l'économie réelle». Cela veut dire que l'alternative au marché noir de la devise se situe dans la refonte totale de notre système bancaire. L'Algérie est-elle prête à franchir ce pas, où est-ce qu'il y a des blocages? Si oui, pourquoi le ministre de l'Intérieur n'en souffle mot ? Si l'Etat tolère le marché informel de la devise c'est qu'il sait que l'économie a besoin de liquidités. La spécialiste américaine avait aussi ajouté que le marché des changes informel «est organisé et même sécurisé dans le sens où un promoteur économique peut s'y procurer de la devise sans pour autant être volé ou se faire arnaquer avec de la fausse monnaie».