Dans le cadre des cycles de conférences organisés par le centre d'études diocésain des Glycines l'historien et archéologue Jean-Pierre Laporte autour de «L'état des recherches et nouvelles hypothèses des Djedars de Frendah» le 20 novembre prochain à partir de 18 heures au sein du centre diocésain. Dans le cadre des cycles de conférences organisés par le centre d'études diocésain des Glycines l'historien et archéologue Jean-Pierre Laporte autour de «L'état des recherches et nouvelles hypothèses des Djedars de Frendah» le 20 novembre prochain à partir de 18 heures au sein du centre diocésain. Les djedars de Frendah (commune de Medroussa) sont 11 pyramides funéraires réparties en deux groupes, de 3 et de 8, éloignées de 6 km. Elles sont dans l'ensemble constituées d'une pyramide funéraire montée sur un socle carré, entouré d'une allée et précédée à l'est d'une plateforme surmontée d'une chambre d'incubation. On pouvait s'enfermer dans cette dernière pour voir en rêve le ou les défunts, et en recevoir des conseils ou des prédictions. Au-delà de cette grande cohérence formelle, chacun des djedars présente des particularités de taille ou détail. Les plus petits contenaient une sépulture individuelle centrale. Dans les plus grands, un boyau ménagé sous la pyramide, fermé par une roue et une herse de pierre, menait à des galeries plus spacieuses donnant sur des chambres funéraires. Le plus ancien paraît avoir été construit par des ouvriers chrétiens pour ensevelir un souverain païen avec des rites très anciens. Sans doute longtemps après, ses descendants firent construire le plus grand djedar, avec de multiples chambres, dont les deux au moins étaient ornées de peintures murales représentant des scènes chrétiennes. Il semble bien qu'une dynastie berbère originaire du nord du Sahara ait soumis très tôt (Ve siècle ?) une population berbéro-romaine chrétienne, qui, au fil des temps, convertit ses rois au christianisme. La dynastie semble bien avoir régné jusqu'à l'arrivée de l'Islam au début du VIIIe siècle. Jean-Pierre Laporte a été coopérant de 1969 à 1971 à la Direction des Antiquités de l'Algérie, chargé d'un inventaire archéologique de la Kabylie de Tizi-Ouzou. Depuis, il se consacre pour l'essentiel à l'histoire et à l'archéologie de l'Afrique du Nord, réalisant des synthèses à partir de l'expérience acquise en Kabylie, de publications anciennes et d'archives, mais en utilisant aussi des vues satellitaires. Il prête une attention particulière aux autochtones à chacune des périodes dites punique, romaine, vandale et byzantine, en fait libyco-punique, libyco-romaine, libyco-vandale, libyco-byzantine, sans oublier les royaumes numide et maure tardifs. Il s'intéresse notamment aux permanences, aux continuités et aux ruptures entre les différentes périodes, l'Histoire étant considérée comme un tout, et non comme une juxtaposition de domaines séparés et indépendants. Il participe depuis 2010 au Comité de rédaction de l'Encyclopédie berbère. Il a participé en 1970 à la dernière campagne des travaux de Fatima Kadra aux Djedars, et continue depuis lors à réfléchir sur ces extraordinaires monuments qui mériteraient d'être classés au patrimoine mondial. Les djedars de Frendah (commune de Medroussa) sont 11 pyramides funéraires réparties en deux groupes, de 3 et de 8, éloignées de 6 km. Elles sont dans l'ensemble constituées d'une pyramide funéraire montée sur un socle carré, entouré d'une allée et précédée à l'est d'une plateforme surmontée d'une chambre d'incubation. On pouvait s'enfermer dans cette dernière pour voir en rêve le ou les défunts, et en recevoir des conseils ou des prédictions. Au-delà de cette grande cohérence formelle, chacun des djedars présente des particularités de taille ou détail. Les plus petits contenaient une sépulture individuelle centrale. Dans les plus grands, un boyau ménagé sous la pyramide, fermé par une roue et une herse de pierre, menait à des galeries plus spacieuses donnant sur des chambres funéraires. Le plus ancien paraît avoir été construit par des ouvriers chrétiens pour ensevelir un souverain païen avec des rites très anciens. Sans doute longtemps après, ses descendants firent construire le plus grand djedar, avec de multiples chambres, dont les deux au moins étaient ornées de peintures murales représentant des scènes chrétiennes. Il semble bien qu'une dynastie berbère originaire du nord du Sahara ait soumis très tôt (Ve siècle ?) une population berbéro-romaine chrétienne, qui, au fil des temps, convertit ses rois au christianisme. La dynastie semble bien avoir régné jusqu'à l'arrivée de l'Islam au début du VIIIe siècle. Jean-Pierre Laporte a été coopérant de 1969 à 1971 à la Direction des Antiquités de l'Algérie, chargé d'un inventaire archéologique de la Kabylie de Tizi-Ouzou. Depuis, il se consacre pour l'essentiel à l'histoire et à l'archéologie de l'Afrique du Nord, réalisant des synthèses à partir de l'expérience acquise en Kabylie, de publications anciennes et d'archives, mais en utilisant aussi des vues satellitaires. Il prête une attention particulière aux autochtones à chacune des périodes dites punique, romaine, vandale et byzantine, en fait libyco-punique, libyco-romaine, libyco-vandale, libyco-byzantine, sans oublier les royaumes numide et maure tardifs. Il s'intéresse notamment aux permanences, aux continuités et aux ruptures entre les différentes périodes, l'Histoire étant considérée comme un tout, et non comme une juxtaposition de domaines séparés et indépendants. Il participe depuis 2010 au Comité de rédaction de l'Encyclopédie berbère. Il a participé en 1970 à la dernière campagne des travaux de Fatima Kadra aux Djedars, et continue depuis lors à réfléchir sur ces extraordinaires monuments qui mériteraient d'être classés au patrimoine mondial.