La Cour pénale internationale a annoncé lundi l'abandon des charges contre le haut fonctionnaire kenyan Francis Muthaura, qui était accusé, avec le président élu Uhuru Kenyatta, de crimes contre l'humanité à la suite des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya. Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a souligné que l'abandon des poursuites ne concernait pas les autres co-accusés, dont le vainqueur de l'élection présidentielle de la semaine dernière. "J'ai décidé, au vu des preuves dont nous disposons aujourd'hui, que nous n'avons pas d'autre choix que d'abandonner les charges contre M. Muthaura", a déclaré Mme Bensouda, lors d'une audience à La Haye, où siège la Cour. Cette décision a, notamment, été prise suite au retrait de sa déclaration par un témoin, au décès d'autres témoins et au manque de collaboration avec le bureau du procureur de la part des autorités kényanes, a affirmé Mme Bensouda. "Nous n'avons pas de perspective raisonnable de condamnation de M. Muthaura" à ce stade du procès, a conclu Mme Bensouda. "Laissez-moi être absolument claire, cette décision s'applique uniquement à M. Muthaura et à aucune autre affaire", dont le dossier de M. Kenyatta, également inculpé de crimes contre l'humanité par la CPI et qui doit y être jugé, a ajouté le procureur. La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, deux membres de chacun des camps qui s'étaient affrontés au cours des violences de 2007-2008, les plus graves de l'histoire du Kenya indépendant. Des soupçons de fraude massive à la présidentielle de décembre 2007 avaient débouché sur de sanglants affrontements politico-ethniques ayant fait plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés. Au final, les rivaux Mwai Kibaki et Raila Odinga s'étaient partagé le pouvoir, le premier comme président, le second comme Premier ministre. Francis Muthaura, 66 ans, est réputé très proche du président sortant et a occupé le poste de chef de cabinet et ancien patron de la fonction publique kényane jusqu'à son départ en janvier 2012 après la confirmation des charges de la CPI contre lui. Le président élu Kenyatta a assuré samedi après la proclamation de sa victoire contre M. Odinga que le Kenya "reconnaissait ses obligations" vis-à-vis des "institutions internationales". Le procureur a, néanmoins, regretté le manque de collaboration des autorités kényanes, qui n'ont pas fourni des documents nécessaires à l'enquête ni permis l'accès à des témoins qui auraient pu éclairer le rôle présumé joué par M. Muthaura pendant les violences. La CPI soupçonne M. Kenyatta - qui nie - d'avoir rémunéré un gang criminel pour mener des représailles et défendre sa communauté, les Kikuyu, quand le Kenya était au bord de la guerre civile après les résultats contestés du scrutin présidentiel de 2007. La Cour pénale internationale a annoncé lundi l'abandon des charges contre le haut fonctionnaire kenyan Francis Muthaura, qui était accusé, avec le président élu Uhuru Kenyatta, de crimes contre l'humanité à la suite des violences post-électorales de 2007-2008 au Kenya. Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a souligné que l'abandon des poursuites ne concernait pas les autres co-accusés, dont le vainqueur de l'élection présidentielle de la semaine dernière. "J'ai décidé, au vu des preuves dont nous disposons aujourd'hui, que nous n'avons pas d'autre choix que d'abandonner les charges contre M. Muthaura", a déclaré Mme Bensouda, lors d'une audience à La Haye, où siège la Cour. Cette décision a, notamment, été prise suite au retrait de sa déclaration par un témoin, au décès d'autres témoins et au manque de collaboration avec le bureau du procureur de la part des autorités kényanes, a affirmé Mme Bensouda. "Nous n'avons pas de perspective raisonnable de condamnation de M. Muthaura" à ce stade du procès, a conclu Mme Bensouda. "Laissez-moi être absolument claire, cette décision s'applique uniquement à M. Muthaura et à aucune autre affaire", dont le dossier de M. Kenyatta, également inculpé de crimes contre l'humanité par la CPI et qui doit y être jugé, a ajouté le procureur. La CPI avait décidé en 2012 de poursuivre, dans deux procès séparés, deux membres de chacun des camps qui s'étaient affrontés au cours des violences de 2007-2008, les plus graves de l'histoire du Kenya indépendant. Des soupçons de fraude massive à la présidentielle de décembre 2007 avaient débouché sur de sanglants affrontements politico-ethniques ayant fait plus de 1.000 morts et plus de 600.000 déplacés. Au final, les rivaux Mwai Kibaki et Raila Odinga s'étaient partagé le pouvoir, le premier comme président, le second comme Premier ministre. Francis Muthaura, 66 ans, est réputé très proche du président sortant et a occupé le poste de chef de cabinet et ancien patron de la fonction publique kényane jusqu'à son départ en janvier 2012 après la confirmation des charges de la CPI contre lui. Le président élu Kenyatta a assuré samedi après la proclamation de sa victoire contre M. Odinga que le Kenya "reconnaissait ses obligations" vis-à-vis des "institutions internationales". Le procureur a, néanmoins, regretté le manque de collaboration des autorités kényanes, qui n'ont pas fourni des documents nécessaires à l'enquête ni permis l'accès à des témoins qui auraient pu éclairer le rôle présumé joué par M. Muthaura pendant les violences. La CPI soupçonne M. Kenyatta - qui nie - d'avoir rémunéré un gang criminel pour mener des représailles et défendre sa communauté, les Kikuyu, quand le Kenya était au bord de la guerre civile après les résultats contestés du scrutin présidentiel de 2007.