Démission du gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda et dissolution de l'Assemblée nationale constituante. Telles sont les deux principales revendications des protestataires qui exercent chaque jour davantage de pressions sur le gouvernement qui est difficulté sur les plans politique et socio-économique. Démission du gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda et dissolution de l'Assemblée nationale constituante. Telles sont les deux principales revendications des protestataires qui exercent chaque jour davantage de pressions sur le gouvernement qui est difficulté sur les plans politique et socio-économique. Une situation exacerbée par des assassinats politiques et des démissions de ministres du gouvernement et des députés qui ont décidé de boycotter l'ANC. D'autres mouvements populaires favorables au gouvernement, notamment pour le islamistes d'Ennahda se sont déroulés et se tiennent encore au centre de Tunis. La Tunisie se dirige tout droit vers le scénario égyptien. Dimanche, plus de 10.000 Tunisiens ont manifesté dimanche en camps séparés, pour et contre le gouvernement, lors d'un sit-in nocturne devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Entre 4 et 5.000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l'opposition, se sont rassemblés peu avant la rupture du jeûne de ramadan sur la place du Bardo, où se trouve le palais de l'ANC (ouest de Tunis) pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la Constituante dominés par le parti islamiste Ennahda. "Le peuple veut la chute du gouvernement", "Oui à la démocratie, non aux esprits rétrogrades", ont-ils scandé, imputant la responsabilité de l'assassinat du coordinateur général du courant populaire, Mohamed Brahmi, au mouvement Ennahdha. En début de soirée, un appel largement relayé par les réseaux sociaux a été lancé par le "Front du salut national de la Tunisie", nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de participer en nombre au sit-in "en apportant son repas pour un iftar géant en famille (...) dès lors que la sécurité du rassemblement a été garantie par le ministre de l'Intérieur en personne". Le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé a rejoint le sit-in initié par une soixantaine de députés ayant gelé leur participation à l'ANC dont ils demandent la dissolution et la formation d'un "gouvernement de salut national". Le parti Nidaa Tounès (opposition) et le Front populaire (une coalition de gauche) en formeraient l'ossature. L'objectif de ce Front : organiser le départ des islamistes du pouvoir désigner un "gouvernement de salut national" d'une quinzaine de membres pour une durée de six à huit mois, achever la rédaction de la Constitution (non la recommencer de zéro) et organiser les élections. Cette radicalisation grandissante inquiète les observateurs non partisans. Chacun des deux camps a adopté une position irréductible, comme une question existentielle. Chacun se dit : "C'est moi ou c'est l'autre". On retrouve le même esprit d'exclusion des deux côtés, même si des discours de façade appellent encore au dialogue, déplore l'universitaire Kaïs Saïed, enseignant à la faculté des sciences juridiques de Tuni, dans une déclaration à la presse. La population, elle, est dans l'attente et la peur, et n'a qu'une question à la bouche : "Où va-t-on ?" Des voix sages se font à peine audibles pour émettre des signaux rouges sur cette situation. Abdelfattah Mourou, fondateur d'Ennahda et actuel vice-président du parti, tente toujours de faire entendre sa voix dissidente mais il semble pour l'instant prêcher dans le désert : "Même si Ennahda a beaucoup perdu de sa popularité, elle reste très présente. Au lieu de se boucher les oreilles, elle devrait tendre la main à l'opposition, conseille-t-il. Si Nidaa Tounes et l'extrême gauche refusent de la prendre, ce sera de leur responsabilité. Je ne cesse de dire : Agissez non pas en tant que parti politique, mais en tant que responsables de 10 millions de Tunisiens." Réunion du gouvernement pour examiner la situation Hier, lundi La police a tiré ce lundi matin des gaz lacrymogènes destinés à disperser des manifestants réunis à Sidi Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie pour réclamer la chute du gouvernement. La police a fait usage de gaz lacrymogènes lorsque les manifestants, rassemblés devant le gouvernorat (préfecture) et scandant des slogans hostiles à Ennahda ont commencé à lui lancer des pierres. Le gouvernement fait face aussi l'hostilité de certains ministres. La situation n'est guère à la solidarité gouvernementale. Le ministre de l'Education, Salem Labyedh, a déclaré dimanche avoir informé le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh de sa volonté de démissionner, suite à l'assassinat de Mohamed Brahmi, qui appartient au même courant nationaliste progressiste. "Je continue d'assurer la gestion des affaires du ministère de l'éducation à titre provisoire jusqu'à la confirmation de ma démission dans les prochains jours", a dit M. Labyedh dans une déclaration à l'agence. Son collègue, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a menacé, hier, lundi de démissionner à l'heure où une réunion du Conseil des ministres devrait se tenir, hier, pour examiner la situation générale dans le pays, a annoncé dimanche une source officielle de la Présidence du gouvernement. La réunion du Conseil des ministres sera présidée par le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, selon la même source. Par ailleurs, les trois présidents ont tenu samedi soir à Carthage une réunion de concertation sur la situation dans le pays, a indiqué dimanche une source informée. Ont pris part à la réunion le président de la République provisoire Moncef Marzouki, le président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar et le chef du gouvernement provisoire, Ali Layaredh. « Les consultations seront élargies à d'autres partis politiques», a indiqué à l'agence TAP la même source. Cette réunion de concertation des trois présidents est la première depuis le déclenchement de la crise politique en Tunisie avec l'assassinat jeudi dernier du député de l'opposition Mohamed Brahmi. Outre Mohamed Brahimi, un autre opposant, Lotfi Naghdh, membre de l'Assemblée constituante et coordinateur du parti d'opposition Nidaâ Tounès a été tué en octobre 2012. Avant lui, ce fut au tour de Chokri Belaid de la gauche radicale et opposant anti-islamique de tomber sous les balles de ses assassins le 6 février 2013. Une situation explosive règne en Tunisie. Tous les ingrédients pour un scénario comparable à celui de l'Egypte sont en train d'être réunis. Sauf qu'en Tunisie, l'armée est en retrait. C'est les partis politiques et le mouvement citoyen qui sont aux premières rangs de la contestation. Mais, il n'est pas dit que si la situation dégénère, l'armée tunisienne ne prendra pas ses responsabilités au même titre qu'elle les a prise lors de la révolution de jasmin. Une situation exacerbée par des assassinats politiques et des démissions de ministres du gouvernement et des députés qui ont décidé de boycotter l'ANC. D'autres mouvements populaires favorables au gouvernement, notamment pour le islamistes d'Ennahda se sont déroulés et se tiennent encore au centre de Tunis. La Tunisie se dirige tout droit vers le scénario égyptien. Dimanche, plus de 10.000 Tunisiens ont manifesté dimanche en camps séparés, pour et contre le gouvernement, lors d'un sit-in nocturne devant le siège de l'Assemblée nationale constituante (ANC). Entre 4 et 5.000 manifestants, dont plusieurs députés et dirigeants de l'opposition, se sont rassemblés peu avant la rupture du jeûne de ramadan sur la place du Bardo, où se trouve le palais de l'ANC (ouest de Tunis) pour exiger la démission du gouvernement et la dissolution de la Constituante dominés par le parti islamiste Ennahda. "Le peuple veut la chute du gouvernement", "Oui à la démocratie, non aux esprits rétrogrades", ont-ils scandé, imputant la responsabilité de l'assassinat du coordinateur général du courant populaire, Mohamed Brahmi, au mouvement Ennahdha. En début de soirée, un appel largement relayé par les réseaux sociaux a été lancé par le "Front du salut national de la Tunisie", nouvellement créé, demandant aux Tunisiens de participer en nombre au sit-in "en apportant son repas pour un iftar géant en famille (...) dès lors que la sécurité du rassemblement a été garantie par le ministre de l'Intérieur en personne". Le "Front du salut national de la Tunisie" nouvellement créé a rejoint le sit-in initié par une soixantaine de députés ayant gelé leur participation à l'ANC dont ils demandent la dissolution et la formation d'un "gouvernement de salut national". Le parti Nidaa Tounès (opposition) et le Front populaire (une coalition de gauche) en formeraient l'ossature. L'objectif de ce Front : organiser le départ des islamistes du pouvoir désigner un "gouvernement de salut national" d'une quinzaine de membres pour une durée de six à huit mois, achever la rédaction de la Constitution (non la recommencer de zéro) et organiser les élections. Cette radicalisation grandissante inquiète les observateurs non partisans. Chacun des deux camps a adopté une position irréductible, comme une question existentielle. Chacun se dit : "C'est moi ou c'est l'autre". On retrouve le même esprit d'exclusion des deux côtés, même si des discours de façade appellent encore au dialogue, déplore l'universitaire Kaïs Saïed, enseignant à la faculté des sciences juridiques de Tuni, dans une déclaration à la presse. La population, elle, est dans l'attente et la peur, et n'a qu'une question à la bouche : "Où va-t-on ?" Des voix sages se font à peine audibles pour émettre des signaux rouges sur cette situation. Abdelfattah Mourou, fondateur d'Ennahda et actuel vice-président du parti, tente toujours de faire entendre sa voix dissidente mais il semble pour l'instant prêcher dans le désert : "Même si Ennahda a beaucoup perdu de sa popularité, elle reste très présente. Au lieu de se boucher les oreilles, elle devrait tendre la main à l'opposition, conseille-t-il. Si Nidaa Tounes et l'extrême gauche refusent de la prendre, ce sera de leur responsabilité. Je ne cesse de dire : Agissez non pas en tant que parti politique, mais en tant que responsables de 10 millions de Tunisiens." Réunion du gouvernement pour examiner la situation Hier, lundi La police a tiré ce lundi matin des gaz lacrymogènes destinés à disperser des manifestants réunis à Sidi Bouzid dans le centre-ouest de la Tunisie pour réclamer la chute du gouvernement. La police a fait usage de gaz lacrymogènes lorsque les manifestants, rassemblés devant le gouvernorat (préfecture) et scandant des slogans hostiles à Ennahda ont commencé à lui lancer des pierres. Le gouvernement fait face aussi l'hostilité de certains ministres. La situation n'est guère à la solidarité gouvernementale. Le ministre de l'Education, Salem Labyedh, a déclaré dimanche avoir informé le chef du gouvernement provisoire Ali Larayedh de sa volonté de démissionner, suite à l'assassinat de Mohamed Brahmi, qui appartient au même courant nationaliste progressiste. "Je continue d'assurer la gestion des affaires du ministère de l'éducation à titre provisoire jusqu'à la confirmation de ma démission dans les prochains jours", a dit M. Labyedh dans une déclaration à l'agence. Son collègue, le ministre des Affaires étrangères, Othman Jerandi, a menacé, hier, lundi de démissionner à l'heure où une réunion du Conseil des ministres devrait se tenir, hier, pour examiner la situation générale dans le pays, a annoncé dimanche une source officielle de la Présidence du gouvernement. La réunion du Conseil des ministres sera présidée par le chef du gouvernement provisoire, Ali Larayedh, selon la même source. Par ailleurs, les trois présidents ont tenu samedi soir à Carthage une réunion de concertation sur la situation dans le pays, a indiqué dimanche une source informée. Ont pris part à la réunion le président de la République provisoire Moncef Marzouki, le président de l'Assemblée constituante, Mustapha Ben Jaafar et le chef du gouvernement provisoire, Ali Layaredh. « Les consultations seront élargies à d'autres partis politiques», a indiqué à l'agence TAP la même source. Cette réunion de concertation des trois présidents est la première depuis le déclenchement de la crise politique en Tunisie avec l'assassinat jeudi dernier du député de l'opposition Mohamed Brahmi. Outre Mohamed Brahimi, un autre opposant, Lotfi Naghdh, membre de l'Assemblée constituante et coordinateur du parti d'opposition Nidaâ Tounès a été tué en octobre 2012. Avant lui, ce fut au tour de Chokri Belaid de la gauche radicale et opposant anti-islamique de tomber sous les balles de ses assassins le 6 février 2013. Une situation explosive règne en Tunisie. Tous les ingrédients pour un scénario comparable à celui de l'Egypte sont en train d'être réunis. Sauf qu'en Tunisie, l'armée est en retrait. C'est les partis politiques et le mouvement citoyen qui sont aux premières rangs de la contestation. Mais, il n'est pas dit que si la situation dégénère, l'armée tunisienne ne prendra pas ses responsabilités au même titre qu'elle les a prise lors de la révolution de jasmin.