Treize longs métrages dont 5 signés par des cinéastes femmes, entrent en compétition à la faveur de la sixième édition du Festival d'Oran du film arabe (FOFA) dont l'ouverture est prévue samedi soir au Centre des conventions d'Oran (CCO). Cette sixième édition est marquée par une présence féminine assez appuyée avec 5 films sur teize réalisés par des femmes, ainsi qu'un film qui aborde de manière directe la condition féminine dans les sociétés arabo-musulmanes, à savoir "Parfums d'Alger" de l'Algérien Rachid Benhadj. Il s'agit de "Coming forth by day", première fiction de la réalisatrice égyptienne Hala Lotfi, connue comme documentariste, qui semble casser un tabou, abordant, selon le synopsis, la frustration, notamment physique, de deux femmes, une mère et une fille qui ne vivent que pour s'occuper du père malade. "C'est le quotidien de deux femmes qui s'occupent de leur homme malade. Celles qui ont pleinement apprécié le plaisir de la chaire, ne peuvent être soumises. Qu'en est-il de celles qui n'ont jamais connu son goût", s'interroge-t-on dans le synopsis du long métrage. Le film a obtenu le "Tanit" de bronze au Festival de Carthage, et le prix de la meilleure réalisation au Festival de Abu Dhabi. La deuxième oeuvre signée par une femme, "When I saw you" (Quand je t'ai vu) de la réalisatrice palestino-jordanienne Anne-Marie Jacir, traite quant à lui d'une toute une autre thématique : La liberté. "Alors que certains suivent les masses, d'autres suivent la lumière du Soleil. Un voyage de l'esprit qui ne connaît pas le sens de limites", lit-on dans la présentation figurant sur le site officiel du film. La trame de l'histoire est tissée autour d'un petit garçon palestinien de onze ans, réfugié avec sa mère en Jordanie. Un peu excentrique et perturbé, il décide un beau matin de fuir sa maison à la recherche de la liberté. Beaucoup moins dramatique, "La cinquième corde", premier long métrage de la réalisatrice marocaine Selma Bergach, traite d'art et d'amour. Il raconte l'histoire d'un jeune marocain mordu de luth qui se rend chez son oncle pour apprendre la subtilité de cet instrument. Ses sentiments naissants pour une jeune européenne, "Laura", le motivent et l'inspirent dans son apprentissage. Le très jeune cinéma saoudien sera représenté au FOFA, avec "Wadjda" de la "très controversée" et première réalisatrice saoudienne femme Haifa El Mansour. Le film conte l'histoire d'une jeune adolescente saoudienne qui se lance le défi d'économiser assez d'argent et d'acheter une bicyclette avant son petit ami. La cinquième oeuvre féminine de la compétition du festival n'est autre que le dernier long métrage de l'Algérienne Djamila Sahraoui, récemment présenté en avant-première et déjà primé dans plus d'un festival. Scénariste, réalisatrice et interprète du premier rôle, Djamila Sahraoui tente, à travers le thème de son film, d'exprimer la douleur de ces femmes qui ont vécu et su surmonter la combien dure épreuve de perdre un être cher pendant les tragiques évènements de la décennie noire. "Parfums d'Alger", deuxième film algérien en lice pour le ''Wihr'' d'or, portant une signature masculine, peut être classé comme film "féministe" puisqu'il défend l'émancipation de la femme dans la société arabo-musulmane, à travers les péripéties d'une histoire d'une femme algérienne qui a su briser ses chaînes et se libérer du patriarcat matérialisé dans le personnage de son père.