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Maladie et syndrome de Raynaud
Troubles chroniques de la circulation de sang
Publié dans Le Midi Libre le 30 - 10 - 2013

Souffrir de la maladie de Raynaud ou du syndrome de Raynaud, qui sont deux affections légèrement différentes, ce n'est pas seulement avoir les mains ou les pieds froids. Il s'agit d'un trouble chronique de la circulation du sang dans les extrémités, qui survient de façon périodique, en cas d'exposition au froid et, plus rarement, en cas de stress émotionnel.
Souffrir de la maladie de Raynaud ou du syndrome de Raynaud, qui sont deux affections légèrement différentes, ce n'est pas seulement avoir les mains ou les pieds froids. Il s'agit d'un trouble chronique de la circulation du sang dans les extrémités, qui survient de façon périodique, en cas d'exposition au froid et, plus rarement, en cas de stress émotionnel.
Les parties touchées deviennent soudainement blanches, froides et parfois insensibles ou engourdies, car le sang n'y circule plus. La maladie touche spécifiquement les extrémités, le plus souvent les doigts (le pouce est généralement épargné) et les orteils, mais aussi, dans certains cas, le nez, les lèvres et les lobes d'oreilles ou même les mamelons. Une crise peut durer de quelques minutes à quelques heures.
C'est un médecin français, Maurice Raynaud, qui a décrit le premier les manifestations de cette maladie, en 1862.
Comment le corps réagit-il au froid ?
En temps normal, lorsqu'il est exposé au froid, le corps cherche à réduire sa perte de chaleur en resserrant les petites artères situées juste sous la peau (artérioles), c'est ce qu'on appelle la vasoconstriction. Ce mécanisme réduit l'exposition du sang au froid et augmente son afflux dans les veines profondes. Cela aide le corps à maintenir sa température interne.
Chez les personnes atteintes de la maladie de Raynaud, cette réaction est excessive. Les nerfs qui contrôlent le resserrement des artérioles sont hypersensibles et ne suscitent pas une vasoconstriction normale, mais plutôt une diminution brutale du calibre des artères (ce qu'on appelle un spasme). Lorsque le spasme cesse, les artérioles se dilatent de nouveau, ce qui rétablit la circulation sanguine.
Maladie et syndrome : deux atteintes différentes
On distingue 2 formes de la maladie en fonction de la cause.
La forme primaire (maladie de Raynaud). C'est la forme la plus fréquente, soit 90% des cas. La plupart du temps, les symptômes sont légers : ils créent une sensation désagréable, mais ne causent pas de dommages aux vaisseaux ou aux tissus.
Elle survient le plus souvent entre l'âge de 15 et 25 ans. Dans environ les deux tiers des cas, la maladie se résorbe d'elle-même après quelques années. On a également constaté que ses symptômes diminuent durant la grossesse. On ne connaît pas la cause de la forme primaire de la maladie de Raynaud.
La forme secondaire (syndrome de Raynaud). Ce syndrome, aussi appelé phénomène de Raynaud, est beaucoup plus rare et généralement plus grave. Il est causé par des maladies qui atteignent les vaisseaux sanguins, comme la sclérodermie.
Certains événements - ou activités - peuvent aussi entraîner des dommages aux vaisseaux : engelures ou manipulation d'outils qui vibrent beaucoup ou qui causent des impacts à répétition aux mains, par exemple.
Prendre certains médicaments à long terme peut également entraîner le syndrome de Raynaud. Le syndrome de Raynaud (forme secondaire) apparaît habituellement autour de la quarantaine. Les cas graves demandent un suivi médical spécialisé en rhumatologie.
Selon les données compilées dans différents pays, on estime que de 3 % à 5 % de la population est atteint de la maladie ou du syndrome de Raynaud6.
Complications possibles
Dans les cas graves, qui sont rares, la diminution permanente de la circulation sanguine peut entraîner la déformation des doigts ou des orteils.
Si un ou des vaisseaux viennent à être complètement obstrués, de douloureux ulcères peuvent apparaître au bout des doigts ou même la gangrène (mort des tissus). Ces deux complications, difficiles à traiter, surviennent surtout chez les personnes atteintes de sclérodermie.
Une crise peut durer de quelques minutes à quelques heures et entraîner un ou plusieurs des symptômes suivants.
Un changement de couleur de la peau dans la région atteinte, qui passe souvent du rosé naturel au blanc au moment où la circulation sanguine diminue dans les artères. Dans cette première phase de la crise, il y a souvent un engourdissement et un refroidissement, avec ou sans perte de sensibilité.
Parfois, la partie touchée devient bleue, ce qui indique qu'elle n'est plus approvisionnée en oxygène.
Lorsque les parties touchées se réchauffent ou lorsque le stress s'estompe, on peut ressentir des fourmillements, des pulsations et de la douleur (plus rarement). Parfois, il y a une légère enflure et de la rougeur.
Note. Les symptômes sont plus graves, plus intenses et durent plus longtemps chez les patients souffrant du syndrome de Raynaud. Chez les personnes touchées par des maladies associées à ce syndrome, d'autres symptômes propres à ces maladies sont généralement présents (voir ci-dessous).
Personnes à risque
Les femmes sont plus touchées que les hommes : de 75 % à 90 % des cas de maladie de Raynaud sont des femmes âgées de 15 ans à 40 ans.Les personnes dont un parent direct (père, mère, frère, soeur) est touché par la maladie : 30 % d'entre elles sont aussi atteintes.
Les travailleurs de certains secteurs professionnels
Les personnes qui exposent leurs mains à des traumatismes répétés : agents de bureau (travail au clavier), pianistes et utilisateurs réguliers de la paume de la main en tant « qu'outil » pour écraser, presser ou tordre des objets (carreleurs ou carrossiers, par exemple).
Les travailleurs du plastique qui sont exposés à du chlorure de vinyle peuvent souffrir d'un syndrome de Raynaud associé à la sclérodermie. À noter que les mesures de protection des ouvriers sont maintenant plus adéquates et que le risque d'exposition toxique serait faible, selon le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (voir la section Sites d'intérêt).
Les ouvriers des poissonneries (alternance de chaud et de froid et manipulation de glace ou de tout autre produit réfrigérant).
Les travailleurs qui utilisent des outils mécaniques générant des vibrations (scies à chaînes, marteaux piqueurs, marteaux perforateurs de roc) sont très vulnérables. De 25 % à 50 % d'entre eux peuvent être touchés et ces pourcentages peuvent atteindre 90 % chez ceux qui ont 20 ans d'expérience.
Les personnes qui ont pris ou qui doivent prendre des médicaments dont l'effet est de contracter les vaisseaux sanguins : les bêta-bloquants (utilisés pour traiter l'hypertension et les maladies cardiaques), l'ergotamine (utilisée pour traiter les migraines et les maux de tête), certains traitements de chimiothérapie.
Syndrome de Raynaud
Les personnes qui souffrent de certaines maladies auto-immunes : 90 % des personnes atteintes de sclérodermie, 85% des personnes atteintes de la maladie de Sharp (maladie mixte du tissu conjonctif), 30 % des personnes atteintes du syndrome de Gougerot-Sjögren et 30 % des personnes atteintes de lupus sont aussi touchées par le syndrome de Raynaud.
Les personnes souffrant d'arthrite rhumatoïde, du syndrome du canal carpien, d'athérosclérose, de troubles thyroïdiens ou de la maladie de Buerger sont aussi plus à risque que la moyenne.
Se protéger du froid
Il s'agit de la meilleure protection qui soit.
À l'extérieur
S'habiller chaudement en hiver. Superposer des couches de vêtements minces est plus efficace que porter une seule couche épaisse pour garder sa chaleur. Bien sûr, il est essentiel de porter des gants ou des mitaines ainsi que des chaussettes chaudes, mais il faut aussi bien couvrir le reste du corps, car une baisse de température interne suffit à déclencher une crise. Un chapeau est aussi indispensable, car l'organisme perd beaucoup de chaleur par le cuir chevelu.
Lorsque l'on doit aller dehors longtemps ou par temps très froid, l'utilisation de chauffe-mains et de chauffe-orteils est un bon truc. Ces petits sachets renferment des produits chimiques qui, une fois agités, génèrent de la chaleur durant quelques heures. On peut les mettre dans ses mitaines, ses poches, son chapeau. Certains sont prévus pour les bottes, à condition que celles-ci ne soient pas trop serrées. Ils sont généralement vendus dans les magasins d'articles de sport, de chasse et de pêche.
En été, les changements subits de température sont à éviter, par exemple lorsque l'on entre dans un endroit climatisé et qu'il fait très chaud dehors. Pour réduire les chocs thermiques, penser systématiquement à avoir un vêtement supplémentaire et des gants avec soi lorsque l'on doit se rendre à l'épicerie, par exemple, ou dans tout autre endroit climatisé.
À l'intérieur
En été, si le logement est climatisé, maintenir la climatisation au minimum.
Mettre des gants avant de manipuler les produits réfrigérés et congelés.
Utiliser un contenant isolant lorsque l'on prend des boissons froides.
En hiver, si les crises surviennent la nuit, porter des gants et des chaussettes au lit.
Ne pas fumer
En plus de tous ses autres effets nocifs, le tabagisme a des conséquences directes et tout à fait indésirables sur les personnes qui souffrent de la maladie ou du syndrome de Raynaud. Fumer déclenche le resserrement des vaisseaux sanguins, ce qui augmente le risque de crise, ainsi que l'intensité et la durée des symptômes. De plus, le tabagisme augmente le risque d'obstruction des petits vaisseaux, ce qui peut causer une gangrène. Le tabagisme doit être absolument évité.
Mieux gérer le stress : Apprendre à mieux gérer le stress peut aider grandement les personnes dont la maladie est déclenchée par ce facteur.
Autres mesures
Faire de l'activité physique régulièrement. Cela réchauffe le corps, améliore la circulation du sang et contribue à la détente.
Être vigilant afin d'éviter des blessures aux mains ou aux orteils.
Ne pas porter de bijoux ou d'accessoires serrés sur les mains (bagues, bracelets, etc.), les chevilles ou les pieds (souliers).
En cas de travail avec des outils mécaniques qui vibrent beaucoup, n'utiliser que ceux qui sont bien entretenus et en bon état de fonctionnement. D'autres conseils sont donnés à ce sujet dans le document en ligne du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail. Voir la section Sites d'intérêt. Le médecin peut aussi recommander un changement d'activité professionnelle.
Eviter la caféine, car cette dernière a un effet vasoconstricteur.
Eviter les médicaments qui causent une vasoconstriction : c'est notamment le cas des décongestionnants en vente libre qui contiennent de la pseudoéphédrine (par exemple, Sudafed® et Claritin®) ou de la phényléphrine (Sudafed PE®), de certains produits amaigrissants (contenant de l'éphédrine, aussi appelé Ma Huang; leur vente est interdite au Canada) et de médicaments contre la migraine contenant de l'ergotamine.
Les patientes qui souffrent du syndrome de Raynaud (forme secondaire) doivent éviter la pilule anticonceptionnelle. En effet, les vaisseaux de ces patientes sont prédisposés aux obstructions et la pilule anticonceptionnelle augmente ce risque.
Il n'existe pas encore de traitement définitif pour guérir la maladie de Raynaud (forme primaire). Toutefois, il est possible de diminuer la fréquence des crises en modifiant certaines habitudes, comme cesser de fumer ou bien se protéger du froid.
Par ailleurs, il ne faut en aucun cas négliger les symptômes puisqu'ils peuvent cacher un autre problème ou être le premier symptôme d'une maladie sous-jacente comme l'arthrite rhumatoïde ou la sclérodermie. Il se pourrait alors que nous soyons en présence du syndrome de Raynaud (forme secondaire). Dans ce cas, le traitement visera à soigner la maladie sous-jacente, ce qui demande une consultation médicale.
Que faire en cas de crise ?
Se mettre au chaud est la première chose à faire, afin de calmer le spasme des vaisseaux sanguins.
Pour réchauffer les mains ou les pieds, on peut, selon le cas :
les placer sous les aisselles,
les faire tremper dans de l'eau tiède (pas chaude) ou laisser couler de l'eau tiède sur eux.
Pour rétablir la circulation :
Bouger les doigts ou les orteils ;
Masser les parties atteintes ;
Bouger les bras en faisant de grands cercles.
Lorsque le stress est à l'origine de la crise, se rendre dans un endroit calme et, tout en réchauffant les parties atteintes, utiliser une technique antistress. Ou bien, se sortir de la situation stressante, avec l'aide d'un tiers si nécessaire, afin de relaxer.
Médicaments
Les personnes atteintes de la maladie de Raynaud ont rarement besoin de médicaments. Cependant, ceux-ci deviennent nécessaires en cas de syndrome de Raynaud grave.
Les vasodilatateurs. Ces médicaments favorisent l'irrigation des extrémités en augmentant l'ouverture des vaisseaux sanguins.
Les inhibiteurs calciques. Ces médicaments (pinavérium, nifédipine, buflomédil, nimodipine, etc.) ont pour effet de relâcher les muscles et de dilater les petits vaisseaux sanguins. Ils sont habituellement prescrits pour traiter certains troubles cardiaques et l'hypertension. Les inhibiteurs calciques soulagent les deux tiers des patients souffrant de la maladie de Raynaud (primaire ou secondaire). Ils contribuent également à la guérison des ulcérations de la peau sur les doigts et les orteils.
Les alpha-bloquants. Ces médicaments (prazosine, doxasosine, etc.) soulagent certains patients en contrecarrant l'action de la norépinéphrine, une hormone qui intervient dans le rétrécissement des vaisseaux sanguins. Ils sont aussi utilisés pour traiter l'hypertension. Leur effet sur le syndrome de Raynaud est modeste ; un alpha-bloquant plus spécifique est à l'étude en ce moment.
La nitroglycérine sous forme de crème est aussi parfois utilisée dans ce but.
Le sildénafil (Viagra®). Cet inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE-5), surtout utilisé pour traiter la dysfonction érectile, peut réduire la fréquence des crises. Il est réservé aux patients pour lesquels les autres traitements vasodilatateurs sont inefficaces.
Traitement adjuvant. Lorsqu'un patient ne répond pas au traitement, le médecin peut prescrire d'autres médicaments qui augmentent l'effet des vasodilatateurs.
La fluoxétine (antidépresseur)
Le cilostazol
La pentoxifilline
Note. Les différents traitements préconisés ne sont pas toujours efficaces, notamment pour traiter le syndrome de Raynaud. Certaines personnes sont plus sensibles aux effets indésirables et tolèrent mal les traitements.
Dans les cas les plus graves
Lorsque la circulation sanguine est bloquée et qu'il y a un risque de gangrène, une hospitalisation peut être nécessaire. Cela permet d'assurer un suivi clinique plus serré et, si nécessaire, d'administrer par voie intraveineuse une médication vasodilatatrice plus puissante. En cas de gangrène avancée, une amputation peut devenir nécessaire.
Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l'opinion d'un professionnel de la santé. Le Dr DominicLarose, urgentologue, vous donne son avis sur la maladie de Raynaud :
La forme primaire de la maladie de Raynaud est généralement bénigne. Comme expliqué dans la fiche, elle n'est associée à aucune autre maladie. Elle n'exige aucun autre traitement que de bien se couvrir les mains et les pieds et de suivre les conseils mentionnés. Il y a souvent rémission spontanée dans les années qui suivent.
Cependant, les formes secondaires de la maladie sont plus préoccupantes. Si vous avez les symptômes de la maladie de Raynaud et qu'en plus vous avez une maladie de la peau, de l'arthrite, une maladie cardiaque ou rénale, il vaut alors la peine de consulter un médecin.
Dans certains cas, le médecin généraliste vous dirigera vers un médecin spécialiste : un rhumatologue. En plus d'envisager certains tests de sang en laboratoire, celui-ci pourrait avoir recours à la capillaroscopie. Il s'agit simplement de regarder les petits vaisseaux sanguins du bout des doigts avec un microscope. Ils sont visibles à travers les ongles. Aucune douleur, aucun inconvénient. On peut alors déceler le risque que vous soyez atteint d'une forme secondaire plutôt que primaire de la maladie.
Dans tous les cas, qu'il s'agisse de la forme primaire ou secondaire, je vous en prie, il ne faut ménager aucun effort pour cesser complètement de fumer!
Docteur Dominic Larose, M. D.
Les parties touchées deviennent soudainement blanches, froides et parfois insensibles ou engourdies, car le sang n'y circule plus. La maladie touche spécifiquement les extrémités, le plus souvent les doigts (le pouce est généralement épargné) et les orteils, mais aussi, dans certains cas, le nez, les lèvres et les lobes d'oreilles ou même les mamelons. Une crise peut durer de quelques minutes à quelques heures.
C'est un médecin français, Maurice Raynaud, qui a décrit le premier les manifestations de cette maladie, en 1862.
Comment le corps réagit-il au froid ?
En temps normal, lorsqu'il est exposé au froid, le corps cherche à réduire sa perte de chaleur en resserrant les petites artères situées juste sous la peau (artérioles), c'est ce qu'on appelle la vasoconstriction. Ce mécanisme réduit l'exposition du sang au froid et augmente son afflux dans les veines profondes. Cela aide le corps à maintenir sa température interne.
Chez les personnes atteintes de la maladie de Raynaud, cette réaction est excessive. Les nerfs qui contrôlent le resserrement des artérioles sont hypersensibles et ne suscitent pas une vasoconstriction normale, mais plutôt une diminution brutale du calibre des artères (ce qu'on appelle un spasme). Lorsque le spasme cesse, les artérioles se dilatent de nouveau, ce qui rétablit la circulation sanguine.
Maladie et syndrome : deux atteintes différentes
On distingue 2 formes de la maladie en fonction de la cause.
La forme primaire (maladie de Raynaud). C'est la forme la plus fréquente, soit 90% des cas. La plupart du temps, les symptômes sont légers : ils créent une sensation désagréable, mais ne causent pas de dommages aux vaisseaux ou aux tissus.
Elle survient le plus souvent entre l'âge de 15 et 25 ans. Dans environ les deux tiers des cas, la maladie se résorbe d'elle-même après quelques années. On a également constaté que ses symptômes diminuent durant la grossesse. On ne connaît pas la cause de la forme primaire de la maladie de Raynaud.
La forme secondaire (syndrome de Raynaud). Ce syndrome, aussi appelé phénomène de Raynaud, est beaucoup plus rare et généralement plus grave. Il est causé par des maladies qui atteignent les vaisseaux sanguins, comme la sclérodermie.
Certains événements - ou activités - peuvent aussi entraîner des dommages aux vaisseaux : engelures ou manipulation d'outils qui vibrent beaucoup ou qui causent des impacts à répétition aux mains, par exemple.
Prendre certains médicaments à long terme peut également entraîner le syndrome de Raynaud. Le syndrome de Raynaud (forme secondaire) apparaît habituellement autour de la quarantaine. Les cas graves demandent un suivi médical spécialisé en rhumatologie.
Selon les données compilées dans différents pays, on estime que de 3 % à 5 % de la population est atteint de la maladie ou du syndrome de Raynaud6.
Complications possibles
Dans les cas graves, qui sont rares, la diminution permanente de la circulation sanguine peut entraîner la déformation des doigts ou des orteils.
Si un ou des vaisseaux viennent à être complètement obstrués, de douloureux ulcères peuvent apparaître au bout des doigts ou même la gangrène (mort des tissus). Ces deux complications, difficiles à traiter, surviennent surtout chez les personnes atteintes de sclérodermie.
Une crise peut durer de quelques minutes à quelques heures et entraîner un ou plusieurs des symptômes suivants.
Un changement de couleur de la peau dans la région atteinte, qui passe souvent du rosé naturel au blanc au moment où la circulation sanguine diminue dans les artères. Dans cette première phase de la crise, il y a souvent un engourdissement et un refroidissement, avec ou sans perte de sensibilité.
Parfois, la partie touchée devient bleue, ce qui indique qu'elle n'est plus approvisionnée en oxygène.
Lorsque les parties touchées se réchauffent ou lorsque le stress s'estompe, on peut ressentir des fourmillements, des pulsations et de la douleur (plus rarement). Parfois, il y a une légère enflure et de la rougeur.
Note. Les symptômes sont plus graves, plus intenses et durent plus longtemps chez les patients souffrant du syndrome de Raynaud. Chez les personnes touchées par des maladies associées à ce syndrome, d'autres symptômes propres à ces maladies sont généralement présents (voir ci-dessous).
Personnes à risque
Les femmes sont plus touchées que les hommes : de 75 % à 90 % des cas de maladie de Raynaud sont des femmes âgées de 15 ans à 40 ans.Les personnes dont un parent direct (père, mère, frère, soeur) est touché par la maladie : 30 % d'entre elles sont aussi atteintes.
Les travailleurs de certains secteurs professionnels
Les personnes qui exposent leurs mains à des traumatismes répétés : agents de bureau (travail au clavier), pianistes et utilisateurs réguliers de la paume de la main en tant « qu'outil » pour écraser, presser ou tordre des objets (carreleurs ou carrossiers, par exemple).
Les travailleurs du plastique qui sont exposés à du chlorure de vinyle peuvent souffrir d'un syndrome de Raynaud associé à la sclérodermie. À noter que les mesures de protection des ouvriers sont maintenant plus adéquates et que le risque d'exposition toxique serait faible, selon le Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail (voir la section Sites d'intérêt).
Les ouvriers des poissonneries (alternance de chaud et de froid et manipulation de glace ou de tout autre produit réfrigérant).
Les travailleurs qui utilisent des outils mécaniques générant des vibrations (scies à chaînes, marteaux piqueurs, marteaux perforateurs de roc) sont très vulnérables. De 25 % à 50 % d'entre eux peuvent être touchés et ces pourcentages peuvent atteindre 90 % chez ceux qui ont 20 ans d'expérience.
Les personnes qui ont pris ou qui doivent prendre des médicaments dont l'effet est de contracter les vaisseaux sanguins : les bêta-bloquants (utilisés pour traiter l'hypertension et les maladies cardiaques), l'ergotamine (utilisée pour traiter les migraines et les maux de tête), certains traitements de chimiothérapie.
Syndrome de Raynaud
Les personnes qui souffrent de certaines maladies auto-immunes : 90 % des personnes atteintes de sclérodermie, 85% des personnes atteintes de la maladie de Sharp (maladie mixte du tissu conjonctif), 30 % des personnes atteintes du syndrome de Gougerot-Sjögren et 30 % des personnes atteintes de lupus sont aussi touchées par le syndrome de Raynaud.
Les personnes souffrant d'arthrite rhumatoïde, du syndrome du canal carpien, d'athérosclérose, de troubles thyroïdiens ou de la maladie de Buerger sont aussi plus à risque que la moyenne.
Se protéger du froid
Il s'agit de la meilleure protection qui soit.
À l'extérieur
S'habiller chaudement en hiver. Superposer des couches de vêtements minces est plus efficace que porter une seule couche épaisse pour garder sa chaleur. Bien sûr, il est essentiel de porter des gants ou des mitaines ainsi que des chaussettes chaudes, mais il faut aussi bien couvrir le reste du corps, car une baisse de température interne suffit à déclencher une crise. Un chapeau est aussi indispensable, car l'organisme perd beaucoup de chaleur par le cuir chevelu.
Lorsque l'on doit aller dehors longtemps ou par temps très froid, l'utilisation de chauffe-mains et de chauffe-orteils est un bon truc. Ces petits sachets renferment des produits chimiques qui, une fois agités, génèrent de la chaleur durant quelques heures. On peut les mettre dans ses mitaines, ses poches, son chapeau. Certains sont prévus pour les bottes, à condition que celles-ci ne soient pas trop serrées. Ils sont généralement vendus dans les magasins d'articles de sport, de chasse et de pêche.
En été, les changements subits de température sont à éviter, par exemple lorsque l'on entre dans un endroit climatisé et qu'il fait très chaud dehors. Pour réduire les chocs thermiques, penser systématiquement à avoir un vêtement supplémentaire et des gants avec soi lorsque l'on doit se rendre à l'épicerie, par exemple, ou dans tout autre endroit climatisé.
À l'intérieur
En été, si le logement est climatisé, maintenir la climatisation au minimum.
Mettre des gants avant de manipuler les produits réfrigérés et congelés.
Utiliser un contenant isolant lorsque l'on prend des boissons froides.
En hiver, si les crises surviennent la nuit, porter des gants et des chaussettes au lit.
Ne pas fumer
En plus de tous ses autres effets nocifs, le tabagisme a des conséquences directes et tout à fait indésirables sur les personnes qui souffrent de la maladie ou du syndrome de Raynaud. Fumer déclenche le resserrement des vaisseaux sanguins, ce qui augmente le risque de crise, ainsi que l'intensité et la durée des symptômes. De plus, le tabagisme augmente le risque d'obstruction des petits vaisseaux, ce qui peut causer une gangrène. Le tabagisme doit être absolument évité.
Mieux gérer le stress : Apprendre à mieux gérer le stress peut aider grandement les personnes dont la maladie est déclenchée par ce facteur.
Autres mesures
Faire de l'activité physique régulièrement. Cela réchauffe le corps, améliore la circulation du sang et contribue à la détente.
Être vigilant afin d'éviter des blessures aux mains ou aux orteils.
Ne pas porter de bijoux ou d'accessoires serrés sur les mains (bagues, bracelets, etc.), les chevilles ou les pieds (souliers).
En cas de travail avec des outils mécaniques qui vibrent beaucoup, n'utiliser que ceux qui sont bien entretenus et en bon état de fonctionnement. D'autres conseils sont donnés à ce sujet dans le document en ligne du Centre canadien d'hygiène et de sécurité au travail. Voir la section Sites d'intérêt. Le médecin peut aussi recommander un changement d'activité professionnelle.
Eviter la caféine, car cette dernière a un effet vasoconstricteur.
Eviter les médicaments qui causent une vasoconstriction : c'est notamment le cas des décongestionnants en vente libre qui contiennent de la pseudoéphédrine (par exemple, Sudafed® et Claritin®) ou de la phényléphrine (Sudafed PE®), de certains produits amaigrissants (contenant de l'éphédrine, aussi appelé Ma Huang; leur vente est interdite au Canada) et de médicaments contre la migraine contenant de l'ergotamine.
Les patientes qui souffrent du syndrome de Raynaud (forme secondaire) doivent éviter la pilule anticonceptionnelle. En effet, les vaisseaux de ces patientes sont prédisposés aux obstructions et la pilule anticonceptionnelle augmente ce risque.
Il n'existe pas encore de traitement définitif pour guérir la maladie de Raynaud (forme primaire). Toutefois, il est possible de diminuer la fréquence des crises en modifiant certaines habitudes, comme cesser de fumer ou bien se protéger du froid.
Par ailleurs, il ne faut en aucun cas négliger les symptômes puisqu'ils peuvent cacher un autre problème ou être le premier symptôme d'une maladie sous-jacente comme l'arthrite rhumatoïde ou la sclérodermie. Il se pourrait alors que nous soyons en présence du syndrome de Raynaud (forme secondaire). Dans ce cas, le traitement visera à soigner la maladie sous-jacente, ce qui demande une consultation médicale.
Que faire en cas de crise ?
Se mettre au chaud est la première chose à faire, afin de calmer le spasme des vaisseaux sanguins.
Pour réchauffer les mains ou les pieds, on peut, selon le cas :
les placer sous les aisselles,
les faire tremper dans de l'eau tiède (pas chaude) ou laisser couler de l'eau tiède sur eux.
Pour rétablir la circulation :
Bouger les doigts ou les orteils ;
Masser les parties atteintes ;
Bouger les bras en faisant de grands cercles.
Lorsque le stress est à l'origine de la crise, se rendre dans un endroit calme et, tout en réchauffant les parties atteintes, utiliser une technique antistress. Ou bien, se sortir de la situation stressante, avec l'aide d'un tiers si nécessaire, afin de relaxer.
Médicaments
Les personnes atteintes de la maladie de Raynaud ont rarement besoin de médicaments. Cependant, ceux-ci deviennent nécessaires en cas de syndrome de Raynaud grave.
Les vasodilatateurs. Ces médicaments favorisent l'irrigation des extrémités en augmentant l'ouverture des vaisseaux sanguins.
Les inhibiteurs calciques. Ces médicaments (pinavérium, nifédipine, buflomédil, nimodipine, etc.) ont pour effet de relâcher les muscles et de dilater les petits vaisseaux sanguins. Ils sont habituellement prescrits pour traiter certains troubles cardiaques et l'hypertension. Les inhibiteurs calciques soulagent les deux tiers des patients souffrant de la maladie de Raynaud (primaire ou secondaire). Ils contribuent également à la guérison des ulcérations de la peau sur les doigts et les orteils.
Les alpha-bloquants. Ces médicaments (prazosine, doxasosine, etc.) soulagent certains patients en contrecarrant l'action de la norépinéphrine, une hormone qui intervient dans le rétrécissement des vaisseaux sanguins. Ils sont aussi utilisés pour traiter l'hypertension. Leur effet sur le syndrome de Raynaud est modeste ; un alpha-bloquant plus spécifique est à l'étude en ce moment.
La nitroglycérine sous forme de crème est aussi parfois utilisée dans ce but.
Le sildénafil (Viagra®). Cet inhibiteur de la phosphodiestérase de type 5 (IPDE-5), surtout utilisé pour traiter la dysfonction érectile, peut réduire la fréquence des crises. Il est réservé aux patients pour lesquels les autres traitements vasodilatateurs sont inefficaces.
Traitement adjuvant. Lorsqu'un patient ne répond pas au traitement, le médecin peut prescrire d'autres médicaments qui augmentent l'effet des vasodilatateurs.
La fluoxétine (antidépresseur)
Le cilostazol
La pentoxifilline
Note. Les différents traitements préconisés ne sont pas toujours efficaces, notamment pour traiter le syndrome de Raynaud. Certaines personnes sont plus sensibles aux effets indésirables et tolèrent mal les traitements.
Dans les cas les plus graves
Lorsque la circulation sanguine est bloquée et qu'il y a un risque de gangrène, une hospitalisation peut être nécessaire. Cela permet d'assurer un suivi clinique plus serré et, si nécessaire, d'administrer par voie intraveineuse une médication vasodilatatrice plus puissante. En cas de gangrène avancée, une amputation peut devenir nécessaire.
Dans le cadre de sa démarche de qualité, Passeportsanté.net vous propose de découvrir l'opinion d'un professionnel de la santé. Le Dr DominicLarose, urgentologue, vous donne son avis sur la maladie de Raynaud :
La forme primaire de la maladie de Raynaud est généralement bénigne. Comme expliqué dans la fiche, elle n'est associée à aucune autre maladie. Elle n'exige aucun autre traitement que de bien se couvrir les mains et les pieds et de suivre les conseils mentionnés. Il y a souvent rémission spontanée dans les années qui suivent.
Cependant, les formes secondaires de la maladie sont plus préoccupantes. Si vous avez les symptômes de la maladie de Raynaud et qu'en plus vous avez une maladie de la peau, de l'arthrite, une maladie cardiaque ou rénale, il vaut alors la peine de consulter un médecin.
Dans certains cas, le médecin généraliste vous dirigera vers un médecin spécialiste : un rhumatologue. En plus d'envisager certains tests de sang en laboratoire, celui-ci pourrait avoir recours à la capillaroscopie. Il s'agit simplement de regarder les petits vaisseaux sanguins du bout des doigts avec un microscope. Ils sont visibles à travers les ongles. Aucune douleur, aucun inconvénient. On peut alors déceler le risque que vous soyez atteint d'une forme secondaire plutôt que primaire de la maladie.
Dans tous les cas, qu'il s'agisse de la forme primaire ou secondaire, je vous en prie, il ne faut ménager aucun effort pour cesser complètement de fumer!
Docteur Dominic Larose, M. D.


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