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Trois ans pour démontrer l'utilité d'investir au sud de la Méditerranée
Nouvelle stratégie de la Femip
Publié dans Le Midi Libre le 07 - 04 - 2014

L'Observatoire économique et financier euro-méditerranéen basé à Marseille a dévoilé sa nouvelle formule d'investissement dans les pays du sud de la Méditerranée, dont les pays maghrébins et l'Algérie.
L'Observatoire économique et financier euro-méditerranéen basé à Marseille a dévoilé sa nouvelle formule d'investissement dans les pays du sud de la Méditerranée, dont les pays maghrébins et l'Algérie.
L'observatoire indique que "trois ans après les printemps arabes, la BEI et son bras armé, la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) s'engagent dans une nouvelle feuille de route en faveur de la Méditerranée pour la période 2014-2020. À Athènes, les 1er et 2 avril 2014, les ministres européens ont approuvé les nouvelles priorités centrées sur le financement des infrastructures et le soutien au secteur privé".
"Nous disposons de trois ans pour montrer l'utilité d'investir au Sud" affirme insiste Philippe de Fontaine Vive, le patron de la Banque européenne d'investissement. Dans le prolongement de la réunion informelle de l'Ecofin, organisée les 1er et 2 avril 2014 à Athènes en parallèle avec la 13e conférence de la Femip, Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), a présenté aux ministres européens la feuille de route de la stratégie de la BEI en faveur de la Méditerranée.
Ce document servira de base à l'élaboration du prochain plan opérationnel de la Femip courant de 2014 à 2020. Il inclura des chiffres détaillés et des stratégies d'investissement dans les différents secteurs et pays. Sur cette période, l'Europe consacrera 9,6 milliards d'euros à la région Méditerranée. À mi-parcours, en 2017, 3 milliards d'euros seront réalloués au Sud ou au Nord. "Nous disposons donc de trois ans pour montrer l'utilité d'investir au sud" insiste Philippe de Fontaine Vive qui constate qu'au nord comme au sud "tous les ministres cherchent l'après-crise. Investir dans un pays méditerranéen devient une opportunité et pas seulement une solidarité."
Pour la seconde fois, la réunion informelle de l'Ecofin se déroule concomitamment à la conférence Femip. "Cette proximité permet la participation personnelle de ministres européens à notre conférence. Notamment, ceux qui ne seraient pas venus dans un pays du sud de la Méditerranée" souligne Philippe de Fontaine Vive.
23 milliards d'euros par an pour résorber les déficits en infrastructures
Le financement des infrastructures fait partie des priorités de la Femip. Dans la capitale grecque, Philippe de Fontaine Vive a ébauché les besoins tant en infrastructures qu'en financement à l'aune de la situation en 2014 dans ces pays du sud et de l'est de la Méditerranée. Huit priorités se détachent concernant les secteurs où investir :
les infrastructures pour jeter les bases d'une croissance multisectorielle, l'intégration régionale pour développer le potentiel commercial de la région, les énergies renouvelables pour valoriser le potentiel énergétique de la région, l'agriculture pour s'élever dans la chaîne de valeur de l'industrie agroalimentaire, le tourisme en opérant une diversification vers les activités culturelles et médicales, le secteur des médias pour stimuler l'innovation régionale, la création d'entreprises en développant les compétences pour créer des emplois et la diaspora afin d'accroître la productivité des envois de fonds des émigrés, ajoute l'Observatoire.
Arguant de la nécessité d'agir massivement dans tous les secteurs, le patron de la Femip estime à 23 milliards d'euros par an les investissements requis pour résorber, d'ici à 2020, les déficits d'infrastructures dans les pays partenaires méditerranéens. Cette enveloppe couvrira donc l'énergie, les transports, et l'environnement. Il faudra aussi améliorer la qualité des infrastructures existantes.
Les rives sud de la Méditerranée souffrent d'un faible niveau d'intermédiation bancaire, du rôle limité des marchés de fonds propres, d'un niveau insuffisant d'inclusion financière, qui limitent l'accès des entrepreneurs au financement. Résultat, "le taux de création d'entreprises dans la région méditerranéenne est inférieur à celui enregistré dans les autres régions où la BEI opère. De plus, les entreprises créées tendent à rester de petite dimension au lieu de croître" souligne la banque luxembourgeoise.
Influence grandissante sur le développement des entreprises
Forte de ce constat, la BEI veut aider le secteur bancaire à se positionner tout au long du cycle de vie des PME. Ceci passe par de nouvelles lignes de crédit aux micros, petites et moyennes entreprises (MPME), l'intervention dans le capital, des prêts au secteur de la microfinance.
"Il faut que les entrepreneurs et les sociétés de dimension trop restreintes pour satisfaire au modèle standard de services bancaires aux entreprises puissent néanmoins accéder aux services financiers" souligne un document de la BEI. Elargie, la nouvelle palette d'instruments proposés comblera les lacunes de toute la chaîne de valeur des MPME et influera davantage sur le développement des entreprises.
Maroc et Egypte en pays pilotes
Si le manque de ressources pénalise la croissance des Pme, la BEI pointe aussi du doigt les défaillances de l'administration et la faible capacité de gestion des projets. Elle suggère une meilleure coopération technique pour "consolider le savoir-faire en matière de développement, de mise en œuvre et de suivi des projets."
À Athènes, Philippe de Fontaine Vive a indiqué aux ministres européens de l'économie et des finances vouloir "continuer à soutenir les projets d'infrastructures économiques et sociales... et développer une approche intégrée des dossiers grâce à des initiatives en matière de conseil."
Sectorielle, programmatique et s'appuyant sur trente-cinq ans de présence dans la région, cette vision permettrait de "compléter le soutien fourni aux opérations de grande envergure par une assistance orientée vers les projets phares de plus petite dimension, notamment moyennant le regroupement des projets."
Le Maroc et l'Egypte se déclarent volontaires pour devenir pays pilote au sein de la Femip. "Ils demandent une visibilité pluriannuelle alors que d'autres, comme la Tunisie, préfèrent travailler avec nous avec plus de flexibilité et d'adaptation" commente Philippe de Fontaine Vive. La BEI mettra en place une équipe pays sur le Maroc et une autre en l'Egypte. Mieux, des fonctionnaires de ces deux pays bénéficieront d'un détachement au Luxembourg pour préparer les deux premiers programmes d'investissement triennaux, précise cette source.
En 2015, la 14e conférence de la Femip se tiendra en Egypte sur invitation de ce pays. "La BEI va continuer à explorer les synergies possibles avec les autres institutions financières internationales" annonce Philippe de Vive. Déjà, un accord existe avec la Banque islamique de développement. Il envisage également de travailler avec des non-Européens et particulièrement des financiers présents dans la région du Golfe. Le vice-président de la BEI se rendra d'ailleurs en juin 2014 en Arabie saoudite, poursuit l'Observatoire.
L'observatoire indique que "trois ans après les printemps arabes, la BEI et son bras armé, la Facilité euro-méditerranéenne d'investissement et de partenariat (Femip) s'engagent dans une nouvelle feuille de route en faveur de la Méditerranée pour la période 2014-2020. À Athènes, les 1er et 2 avril 2014, les ministres européens ont approuvé les nouvelles priorités centrées sur le financement des infrastructures et le soutien au secteur privé".
"Nous disposons de trois ans pour montrer l'utilité d'investir au Sud" affirme insiste Philippe de Fontaine Vive, le patron de la Banque européenne d'investissement. Dans le prolongement de la réunion informelle de l'Ecofin, organisée les 1er et 2 avril 2014 à Athènes en parallèle avec la 13e conférence de la Femip, Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la Banque européenne d'investissement (BEI), a présenté aux ministres européens la feuille de route de la stratégie de la BEI en faveur de la Méditerranée.
Ce document servira de base à l'élaboration du prochain plan opérationnel de la Femip courant de 2014 à 2020. Il inclura des chiffres détaillés et des stratégies d'investissement dans les différents secteurs et pays. Sur cette période, l'Europe consacrera 9,6 milliards d'euros à la région Méditerranée. À mi-parcours, en 2017, 3 milliards d'euros seront réalloués au Sud ou au Nord. "Nous disposons donc de trois ans pour montrer l'utilité d'investir au sud" insiste Philippe de Fontaine Vive qui constate qu'au nord comme au sud "tous les ministres cherchent l'après-crise. Investir dans un pays méditerranéen devient une opportunité et pas seulement une solidarité."
Pour la seconde fois, la réunion informelle de l'Ecofin se déroule concomitamment à la conférence Femip. "Cette proximité permet la participation personnelle de ministres européens à notre conférence. Notamment, ceux qui ne seraient pas venus dans un pays du sud de la Méditerranée" souligne Philippe de Fontaine Vive.
23 milliards d'euros par an pour résorber les déficits en infrastructures
Le financement des infrastructures fait partie des priorités de la Femip. Dans la capitale grecque, Philippe de Fontaine Vive a ébauché les besoins tant en infrastructures qu'en financement à l'aune de la situation en 2014 dans ces pays du sud et de l'est de la Méditerranée. Huit priorités se détachent concernant les secteurs où investir :
les infrastructures pour jeter les bases d'une croissance multisectorielle, l'intégration régionale pour développer le potentiel commercial de la région, les énergies renouvelables pour valoriser le potentiel énergétique de la région, l'agriculture pour s'élever dans la chaîne de valeur de l'industrie agroalimentaire, le tourisme en opérant une diversification vers les activités culturelles et médicales, le secteur des médias pour stimuler l'innovation régionale, la création d'entreprises en développant les compétences pour créer des emplois et la diaspora afin d'accroître la productivité des envois de fonds des émigrés, ajoute l'Observatoire.
Arguant de la nécessité d'agir massivement dans tous les secteurs, le patron de la Femip estime à 23 milliards d'euros par an les investissements requis pour résorber, d'ici à 2020, les déficits d'infrastructures dans les pays partenaires méditerranéens. Cette enveloppe couvrira donc l'énergie, les transports, et l'environnement. Il faudra aussi améliorer la qualité des infrastructures existantes.
Les rives sud de la Méditerranée souffrent d'un faible niveau d'intermédiation bancaire, du rôle limité des marchés de fonds propres, d'un niveau insuffisant d'inclusion financière, qui limitent l'accès des entrepreneurs au financement. Résultat, "le taux de création d'entreprises dans la région méditerranéenne est inférieur à celui enregistré dans les autres régions où la BEI opère. De plus, les entreprises créées tendent à rester de petite dimension au lieu de croître" souligne la banque luxembourgeoise.
Influence grandissante sur le développement des entreprises
Forte de ce constat, la BEI veut aider le secteur bancaire à se positionner tout au long du cycle de vie des PME. Ceci passe par de nouvelles lignes de crédit aux micros, petites et moyennes entreprises (MPME), l'intervention dans le capital, des prêts au secteur de la microfinance.
"Il faut que les entrepreneurs et les sociétés de dimension trop restreintes pour satisfaire au modèle standard de services bancaires aux entreprises puissent néanmoins accéder aux services financiers" souligne un document de la BEI. Elargie, la nouvelle palette d'instruments proposés comblera les lacunes de toute la chaîne de valeur des MPME et influera davantage sur le développement des entreprises.
Maroc et Egypte en pays pilotes
Si le manque de ressources pénalise la croissance des Pme, la BEI pointe aussi du doigt les défaillances de l'administration et la faible capacité de gestion des projets. Elle suggère une meilleure coopération technique pour "consolider le savoir-faire en matière de développement, de mise en œuvre et de suivi des projets."
À Athènes, Philippe de Fontaine Vive a indiqué aux ministres européens de l'économie et des finances vouloir "continuer à soutenir les projets d'infrastructures économiques et sociales... et développer une approche intégrée des dossiers grâce à des initiatives en matière de conseil."
Sectorielle, programmatique et s'appuyant sur trente-cinq ans de présence dans la région, cette vision permettrait de "compléter le soutien fourni aux opérations de grande envergure par une assistance orientée vers les projets phares de plus petite dimension, notamment moyennant le regroupement des projets."
Le Maroc et l'Egypte se déclarent volontaires pour devenir pays pilote au sein de la Femip. "Ils demandent une visibilité pluriannuelle alors que d'autres, comme la Tunisie, préfèrent travailler avec nous avec plus de flexibilité et d'adaptation" commente Philippe de Fontaine Vive. La BEI mettra en place une équipe pays sur le Maroc et une autre en l'Egypte. Mieux, des fonctionnaires de ces deux pays bénéficieront d'un détachement au Luxembourg pour préparer les deux premiers programmes d'investissement triennaux, précise cette source.
En 2015, la 14e conférence de la Femip se tiendra en Egypte sur invitation de ce pays. "La BEI va continuer à explorer les synergies possibles avec les autres institutions financières internationales" annonce Philippe de Vive. Déjà, un accord existe avec la Banque islamique de développement. Il envisage également de travailler avec des non-Européens et particulièrement des financiers présents dans la région du Golfe. Le vice-président de la BEI se rendra d'ailleurs en juin 2014 en Arabie saoudite, poursuit l'Observatoire.


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