L'été est à nos portes et déjà un premier cas de paludisme est signalé dans le sud de l'Algérie. Les pouvoirs publics, se voulant rassurants, parlent de cas importés mais il n'en demeure pas moins qu'il faut rester vigilant et tout faire pour empêcher de nouveaux foyers de la maladie. L'été est à nos portes et déjà un premier cas de paludisme est signalé dans le sud de l'Algérie. Les pouvoirs publics, se voulant rassurants, parlent de cas importés mais il n'en demeure pas moins qu'il faut rester vigilant et tout faire pour empêcher de nouveaux foyers de la maladie. Le parasite du malaria est à l'origine du décès de 2 millions de personnes par an à travers le monde. L'Algérie a enregistré, en 2013, 400 cas de paludisme dans la wilaya de Tamanrasset. En 2012, la même wilaya avait enregistré 806 cas. Les Algériens, qui se rendent dans des régions à forte endémie sont plus exposés au risque de malaria, d'où l'importance de mener une campagne de dépistage, particulièrement au niveau des localités frontalières, afin de développer des moyens de lutte efficaces. La prise de médicaments antipaludéens, même en respectant un schéma thérapeutique correct, ne suffit pas pour se protéger à 100 % contre le risque du paludisme. Il faut donc se protéger des moustiques, les empêcher d'entrer en contact avec leurs victimes afin d'éviter les piqûres de l'anophèle, principal vecteur du paludisme. Et pour ce faire, il faut impérativement éviter les déplacements dans les zones à risques sans protection, toujours dormir avec une moustiquaire, porter des vêtements longs, amples et de couleur blanche serrés aux poignets et aux chevilles, avec des chaussures fermées, et imprégnés de répulsif. Ce dernier devrait être appliqué sur toutes les parties non couvertes du corps. Il est également préconisé de dormir avec l'air conditionné ou sous une moustiquaire, de préférence imprégnée d'insecticide. Contrôler et éliminer le malaria De nouveaux outils et des outils plus performants sont nécessaires pour contrôler et éliminer le paludisme à travers le monde. Il faut examiner les interventions actuelles et futures, identifiant ce qui fonctionne bien aujourd'hui et ce dont on pourrait avoir besoin pour les phases d'intensification, de contrôle durable et d'élimination. De ce fait il faut intensifier l'action et maintenir le contrôle afin de faire baisser rapidement le fardeau de maladie par une couverture élevée, bien suivie et durable, d'interventions clés aussi bien préventives que curatives. Utilisées de manière appropriée, les interventions actuelles offrent une protection significative contre l'infection palustre ; cependant, certaines lacunes dans les interventions existantes continuent d'empêcher les progrès durant ces phases. La recherche est nécessaire dans les domaines de la lutte antivectorielle, du traitement, du diagnostic et des vaccins. Possibilités d'amélioration de la lutte antivectorielle Aujourd'hui, les interventions de lutte antivectorielle peuvent avoir un impact significatif sur la morbidité et la mortalité. Cependant, plusieurs possibilités d'améliorer les interventions existantes peuvent être explorées. -Pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (PID). Alors que la PID peut être un moyen très efficace de lutte antivectorielle, elle est encombrante et fait appel à des systèmes lourds pour être réalisée correctement. L'équipement de pulvérisation, qui n'a pas changé depuis 50 ans, a besoin d'être fortement amélioré pour accroître son efficacité et donc l'impact protecteur. La dernière étape dans la PID, c'est-à-dire l'application de l'insecticide sur les murs, dépend complètement de la diligence de la personne, qui doit vaporiser en maintenant la pompe à la pression requise, en gardant une distance et une vitesse d'application appropriée. La difficulté du travail est accrue par le fait de devoir porter un équipement de protection (masque, combinaison, gants, etc.) mais aussi à cause de la chaleur, du salaire et d'autres facteurs. En outre, le coût qui varie de 7,50 à plus de 20 dollars US par foyer et par application constitue un obstacle, sans compter que plusieurs applications annuelles peuvent être nécessaires dans les zones où la transmission est élevée et constante. Des formulations de PID de plus longue durée d'action pourraient aider à surmonter cet obstacle en permettant de pulvériser moins fréquemment. -Distribution et facilité d'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide longue durée (MILD). L'encombrement des moustiquaires rend leur distribution difficile. Même lorsque les moustiquaires sont distribuées, leur taux d'utilisation peut être faible pour plusieurs raisons : d'ordre esthétique, du fait de l'inconfort de dormir sous une moustiquaire quand il fait très chaud et que la circulation de l'air est réduite, faute de savoir comment les utiliser correctement et/ou de connaître les bénéfices associés à la réduction des piqûres de moustiques et des infections qu'ils véhiculent, absence d'un lit ou d'une structure dans le foyer permettant d'utiliser la moustiquaire. De plus, il existe un nombre limité de principes actifs adéquats suffisamment sûrs pour être utilisés dans des contextes de contact significatif avec l'homme. -Retarder la résistance aux pesticides. La résistance aux pesticides est une menace conséquente pour les interventions actuelles. La résistance au DDT et aux pyréthrinoïdes est déjà en train d'émerger, bien que l'on n'en connaisse pas encore l'étendue dans de nombreuses parties du monde. Les données montrent que cela est encore plus dangereux aux stades plus avancés de contrôle, quand la transmission déclinante peut faciliter une émergence plus rapide. -Une nouvelle chimie et de nouvelles cibles pour tuer les vecteurs. Etant donné qu'il n'y a que quatre classes de principes actifs appropriés pour la lutte antivectorielle, toute recherche comprenant le développement de nouvelles chimies, de nouvelles cibles et une plus grande gamme de principes actifs, pourrait contribuer à prévenir ou combattre les résistances. Le marché des pesticides pour la santé publique est très limité comparé à celui des pesticides agricoles et fait donc l'objet de beaucoup moins d'attention en termes d'investissements ou de recherche. -Les larvicides utilisables dans des contextes divers et les produits biologiques bon marché. Les produits biologiques sont chers (2 à 3 fois plus chers que les insecticides traditionnels) et l'utilisation de larvicides n'est pas réalisable dans de nombreuses zones où le fardeau est élevé, en raison du grand nombre de gîtes larvaires. Il est nécessaire d'engager des recherches pour éventuellement développer des produits biologiques moins onéreux et mener des recherches opérationnelles pour déterminer où l'utilisation de larvicides est réalisable (ou pour quelles applications l'utilisation de larvicides est réalisable dans des régions où elle était précédemment jugée inappropriée). Traitement Le traitement efficace de toutes les populations et en particulier des très jeunes enfants et des femmes enceintes est une priorité. Etant donné la relative absence de pharmacovigilance, il est essentiel de suivre et de notifier précisément les profils d'innocuité et les évènements indésirables. -Risque d'émergence de résistance à l'artémisinine. L'émergence potentielle de résistance à l'artémisinine est l'un des dangers majeurs pour l'efficacité du traitement. Historiquement, on a vu apparaître une résistance à tous les médicaments utilisés dans le traitement du paludisme. Des patients présentant un retard d'élimination des parasites ont déjà été détectés et ce n'est qu'une question de temps avant que des souches résistantes à l'artémisinine n'apparaissent. Afin de combattre à cette situation, un développement soutenu de nouveaux médicaments est nécessaire, comprenant entre autres des combinaisons sans artémisinine avec de nouveaux mécanismes d'action. Idéalement, un traitement radicalement différent devrait être prêt à être lancé dans la communauté tous les 5 ans. D'avantages de combinaisons à base d'artémisinine et possiblement des combinaisons de combinaisons, bien qu'onéreuses, seront peut-être nécessaires pour ralentir l'émergence et l'accumulation de résistances. Des médicaments individuels spécifiquement adaptés au TPI et à l'AMM (administration de masse de médicaments) devraient également diminuer la pression sur les médicaments utilisés pour la prise en charge standard des cas. Le fait de diversifier les différents outils utilisés permettra peut-être la réutilisation de médicaments précédemment perdus en raison de la résistance, en particulier là où l'on observe des effets synergiques sur le plan clinique (comme avec l'azithromycine et la chloroquine). -Nouvelles interventions pour certaines populations. Un autre défi est l'impossibilité d'utiliser les ACT chez la femme enceinte au cours du premier trimestre. D'autres options utilisables à tous les stades de grossesse devraient être développés et évaluées. Ces études prendront un temps considérable pour minimiser le risque pour la mère et l'enfant à naître, mais aussi pour optimiser la dose, ce qui passe par une compréhension de la pharmacocinétique. En pédiatrie, les traitements pour les enfants de moins de 12 mois doivent être optimisés de manière à assurer un dosage correct. Les traitements doivent également prendre en compte les variations de statut nutritionnel de l'enfant. En outre, deux aspects concernant le statut immunitaire doivent être pris en compte – tout d'abord le statut immunitaire des patients peut être modifié en raison d'une co-infection (par le VIH/sida par exemple) puis par la vaccination après son lancement. Dans la mesure où l'on estime que la vaccination ne protège qu'un certain pourcentage de la population, une étude attentive du traitement des infections chez les vaccinés sera nécessaire. -Nouvelles approches du traitement préventif intermittent. Ce travail doit se poursuivre selon deux axes. Tout d'abord les études cliniques permettront de tester l'hypothèse de traitement préventif intermittent avec les combinaisons de médicaments existants. Dans le long terme, il sera nécessaire de trouver de nouveaux médicaments ayant des demi-vies suffisamment longues pour les TPI. Etant donné la propension des médicaments à longue demi-vie à induire des résistances, le développement de nouveaux médicaments aux mécanismes inédits est une priorité. -Interventions pour les patients souffrant de paludisme sévère. Il faut également davantage d'interventions pour les patients souffrant de paludisme sévère. Approchant la fin de son développement, l'artésunate rectal sera destiné aux patients trop malades pour prendre des médicaments par voie orale et trop éloignés des structures de santé pour recevoir une injection. Solution temporaire avant que les patients puissent atteindre un hôpital, il a été montré que ce médicament élimine les parasites plus rapidement que la quinine injectable. -Amélioration de la fiabilité des outils de diagnostic. La sensibilité et la stabilité des TDR sont souvent peu cohérentes, voire même non fiables. Il a également été montré que la microscopie de terrain est de mauvaise qualité dans de nombreuses zones endémiques. Par conséquent, de nombreuses données indiquent que les professionnels de santé n'utilisent pas les résultats de tests diagnostiques, même lorsque ces derniers sont disponibles. Il convient donc d'avoir des TDR d'une plus grande efficacité, sensibilité et stabilité afin d'augmenter la confiance prêtée au secteur des soins (à la fois par les patients et par les professionnels de santé) et d'améliorer la prise en charge des cas. Cela sera d'autant plus important au fur et à mesure que la proportion de cas de paludisme déclinera parmi l'ensemble des maladies fébriles -Outils diagnostiques pour l'identification des différents facteurs de risque. Enfin, certains experts recommandent le développement d'outils de diagnostic permettant d'identifier les groupes à risque Développement de vaccin antipaludique Les catégories de vaccins en cours de développement comprennent ceux qui préviennent, retardent ou réduisent l'infection, ceux qui bloquent la transmission et ceux qui réduisent l'anémie et autres symptômes sévères chez les personnes infectées par les parasites. Il a été montré que le candidat-vaccin le plus avancé sur le plan clinique, le RTS,S, est efficace et sûr lorsqu'il est administré à des enfants âgés de un à quatre ans, réduisant l'infection et la maladie qu'elle soit sévère ou non, pour une période de 18 mois. Plus récemment, l'innocuité de ce candidat-vaccin a été démontrée chez les nourrissons, réduisant l'infection de 65 % sur une période de suivi de 3 mois et les épisodes de paludisme clinique de 35 % sur une période de suivi de 6 mois après la première dose. il y a, à travers le monde, environ 40 candidats-vaccins ou composants de vaccin contre le paludisme à P. falciparum à l'étude et seulement quelques-uns pour P. vivax. Un seul vaccin est en passe de faire l'objet d'essais cliniques. L'expérience dans le domaine du développement des vaccins en général montre que peut-être un sur dix d'entre eux iront jusqu'au bout du processus de développement et seront finalement utilisés. Néanmoins, jusqu'à ce jour, on ne sait pas si ce taux de succès sera également applicable aux vaccins antipaludiques. Le portefeuille global de vaccins représente un patrimoine de candidats pour le stade sanguin et de candidats plus récents pour le stade pré-érythrocytaire, et reflète l'entrée de nouvelles plates-formes (telles que les virus) dans le circuit. Défis à relever Bien que des progrès considérables aient été accomplis dans le domaine du développement des vaccins antipaludiques, les développeurs devront surmonter des obstacles significatifs pour arriver à un vaccin ayant au moins 80% d'efficacité, soit l'objectif pour 2025 mentionné plus haut. Tout d'abord, aucun vaccin humain n'a encore été développé contre un parasite : tous les vaccins actuellement utilisés sont dirigés contre des virus ou des bactéries. Deuxièmement, le parasite du paludisme est extrêmement complexe, ce qui pourrait demander des approches inédites pour cibler les différents stades de son cycle de vie. Troisièmement, la capacité du pathogène à muter rapidement et échapper ainsi à l'action du système immunitaire fait de lui une cible encore plus problématique. En quatrième lieu, si quelques pathogènes réussissaient à échapper au vaccin, ils pourraient provoquer une maladie grave, notamment chez les individus non prémunis contre le paludisme. Afin de faire face à ces défis, de nouveaux antigènes, plates-formes et adjuvants sont nécessaires ainsi que d'autres essais et technologies d'évaluation pour orienter les prises de décision. Antigènes La découverte d'antigènes demeure un volet crucial de la recherche sur les vaccins antipaludiques, étant donné le nombre limité d'antigènes - que ce soit au stade sanguin ou pré-érythrocytaire - actuellement en cours de développement et la forte probabilité qu'un vaccin de nouvelle génération plus efficace nécessitera la combinaison de plusieurs composants vaccinaux et approches. Il ne reste plus qu'à espérer que les scientifiques arrivent à mettre au point le "vaccin" qui viendra mettre fin à cette maladie dévastatrice. Le parasite du malaria est à l'origine du décès de 2 millions de personnes par an à travers le monde. L'Algérie a enregistré, en 2013, 400 cas de paludisme dans la wilaya de Tamanrasset. En 2012, la même wilaya avait enregistré 806 cas. Les Algériens, qui se rendent dans des régions à forte endémie sont plus exposés au risque de malaria, d'où l'importance de mener une campagne de dépistage, particulièrement au niveau des localités frontalières, afin de développer des moyens de lutte efficaces. La prise de médicaments antipaludéens, même en respectant un schéma thérapeutique correct, ne suffit pas pour se protéger à 100 % contre le risque du paludisme. Il faut donc se protéger des moustiques, les empêcher d'entrer en contact avec leurs victimes afin d'éviter les piqûres de l'anophèle, principal vecteur du paludisme. Et pour ce faire, il faut impérativement éviter les déplacements dans les zones à risques sans protection, toujours dormir avec une moustiquaire, porter des vêtements longs, amples et de couleur blanche serrés aux poignets et aux chevilles, avec des chaussures fermées, et imprégnés de répulsif. Ce dernier devrait être appliqué sur toutes les parties non couvertes du corps. Il est également préconisé de dormir avec l'air conditionné ou sous une moustiquaire, de préférence imprégnée d'insecticide. Contrôler et éliminer le malaria De nouveaux outils et des outils plus performants sont nécessaires pour contrôler et éliminer le paludisme à travers le monde. Il faut examiner les interventions actuelles et futures, identifiant ce qui fonctionne bien aujourd'hui et ce dont on pourrait avoir besoin pour les phases d'intensification, de contrôle durable et d'élimination. De ce fait il faut intensifier l'action et maintenir le contrôle afin de faire baisser rapidement le fardeau de maladie par une couverture élevée, bien suivie et durable, d'interventions clés aussi bien préventives que curatives. Utilisées de manière appropriée, les interventions actuelles offrent une protection significative contre l'infection palustre ; cependant, certaines lacunes dans les interventions existantes continuent d'empêcher les progrès durant ces phases. La recherche est nécessaire dans les domaines de la lutte antivectorielle, du traitement, du diagnostic et des vaccins. Possibilités d'amélioration de la lutte antivectorielle Aujourd'hui, les interventions de lutte antivectorielle peuvent avoir un impact significatif sur la morbidité et la mortalité. Cependant, plusieurs possibilités d'améliorer les interventions existantes peuvent être explorées. -Pulvérisation intradomiciliaire d'insecticides à effet rémanent (PID). Alors que la PID peut être un moyen très efficace de lutte antivectorielle, elle est encombrante et fait appel à des systèmes lourds pour être réalisée correctement. L'équipement de pulvérisation, qui n'a pas changé depuis 50 ans, a besoin d'être fortement amélioré pour accroître son efficacité et donc l'impact protecteur. La dernière étape dans la PID, c'est-à-dire l'application de l'insecticide sur les murs, dépend complètement de la diligence de la personne, qui doit vaporiser en maintenant la pompe à la pression requise, en gardant une distance et une vitesse d'application appropriée. La difficulté du travail est accrue par le fait de devoir porter un équipement de protection (masque, combinaison, gants, etc.) mais aussi à cause de la chaleur, du salaire et d'autres facteurs. En outre, le coût qui varie de 7,50 à plus de 20 dollars US par foyer et par application constitue un obstacle, sans compter que plusieurs applications annuelles peuvent être nécessaires dans les zones où la transmission est élevée et constante. Des formulations de PID de plus longue durée d'action pourraient aider à surmonter cet obstacle en permettant de pulvériser moins fréquemment. -Distribution et facilité d'utilisation des moustiquaires imprégnées d'insecticide longue durée (MILD). L'encombrement des moustiquaires rend leur distribution difficile. Même lorsque les moustiquaires sont distribuées, leur taux d'utilisation peut être faible pour plusieurs raisons : d'ordre esthétique, du fait de l'inconfort de dormir sous une moustiquaire quand il fait très chaud et que la circulation de l'air est réduite, faute de savoir comment les utiliser correctement et/ou de connaître les bénéfices associés à la réduction des piqûres de moustiques et des infections qu'ils véhiculent, absence d'un lit ou d'une structure dans le foyer permettant d'utiliser la moustiquaire. De plus, il existe un nombre limité de principes actifs adéquats suffisamment sûrs pour être utilisés dans des contextes de contact significatif avec l'homme. -Retarder la résistance aux pesticides. La résistance aux pesticides est une menace conséquente pour les interventions actuelles. La résistance au DDT et aux pyréthrinoïdes est déjà en train d'émerger, bien que l'on n'en connaisse pas encore l'étendue dans de nombreuses parties du monde. Les données montrent que cela est encore plus dangereux aux stades plus avancés de contrôle, quand la transmission déclinante peut faciliter une émergence plus rapide. -Une nouvelle chimie et de nouvelles cibles pour tuer les vecteurs. Etant donné qu'il n'y a que quatre classes de principes actifs appropriés pour la lutte antivectorielle, toute recherche comprenant le développement de nouvelles chimies, de nouvelles cibles et une plus grande gamme de principes actifs, pourrait contribuer à prévenir ou combattre les résistances. Le marché des pesticides pour la santé publique est très limité comparé à celui des pesticides agricoles et fait donc l'objet de beaucoup moins d'attention en termes d'investissements ou de recherche. -Les larvicides utilisables dans des contextes divers et les produits biologiques bon marché. Les produits biologiques sont chers (2 à 3 fois plus chers que les insecticides traditionnels) et l'utilisation de larvicides n'est pas réalisable dans de nombreuses zones où le fardeau est élevé, en raison du grand nombre de gîtes larvaires. Il est nécessaire d'engager des recherches pour éventuellement développer des produits biologiques moins onéreux et mener des recherches opérationnelles pour déterminer où l'utilisation de larvicides est réalisable (ou pour quelles applications l'utilisation de larvicides est réalisable dans des régions où elle était précédemment jugée inappropriée). Traitement Le traitement efficace de toutes les populations et en particulier des très jeunes enfants et des femmes enceintes est une priorité. Etant donné la relative absence de pharmacovigilance, il est essentiel de suivre et de notifier précisément les profils d'innocuité et les évènements indésirables. -Risque d'émergence de résistance à l'artémisinine. L'émergence potentielle de résistance à l'artémisinine est l'un des dangers majeurs pour l'efficacité du traitement. Historiquement, on a vu apparaître une résistance à tous les médicaments utilisés dans le traitement du paludisme. Des patients présentant un retard d'élimination des parasites ont déjà été détectés et ce n'est qu'une question de temps avant que des souches résistantes à l'artémisinine n'apparaissent. Afin de combattre à cette situation, un développement soutenu de nouveaux médicaments est nécessaire, comprenant entre autres des combinaisons sans artémisinine avec de nouveaux mécanismes d'action. Idéalement, un traitement radicalement différent devrait être prêt à être lancé dans la communauté tous les 5 ans. D'avantages de combinaisons à base d'artémisinine et possiblement des combinaisons de combinaisons, bien qu'onéreuses, seront peut-être nécessaires pour ralentir l'émergence et l'accumulation de résistances. Des médicaments individuels spécifiquement adaptés au TPI et à l'AMM (administration de masse de médicaments) devraient également diminuer la pression sur les médicaments utilisés pour la prise en charge standard des cas. Le fait de diversifier les différents outils utilisés permettra peut-être la réutilisation de médicaments précédemment perdus en raison de la résistance, en particulier là où l'on observe des effets synergiques sur le plan clinique (comme avec l'azithromycine et la chloroquine). -Nouvelles interventions pour certaines populations. Un autre défi est l'impossibilité d'utiliser les ACT chez la femme enceinte au cours du premier trimestre. D'autres options utilisables à tous les stades de grossesse devraient être développés et évaluées. Ces études prendront un temps considérable pour minimiser le risque pour la mère et l'enfant à naître, mais aussi pour optimiser la dose, ce qui passe par une compréhension de la pharmacocinétique. En pédiatrie, les traitements pour les enfants de moins de 12 mois doivent être optimisés de manière à assurer un dosage correct. Les traitements doivent également prendre en compte les variations de statut nutritionnel de l'enfant. En outre, deux aspects concernant le statut immunitaire doivent être pris en compte – tout d'abord le statut immunitaire des patients peut être modifié en raison d'une co-infection (par le VIH/sida par exemple) puis par la vaccination après son lancement. Dans la mesure où l'on estime que la vaccination ne protège qu'un certain pourcentage de la population, une étude attentive du traitement des infections chez les vaccinés sera nécessaire. -Nouvelles approches du traitement préventif intermittent. Ce travail doit se poursuivre selon deux axes. Tout d'abord les études cliniques permettront de tester l'hypothèse de traitement préventif intermittent avec les combinaisons de médicaments existants. Dans le long terme, il sera nécessaire de trouver de nouveaux médicaments ayant des demi-vies suffisamment longues pour les TPI. Etant donné la propension des médicaments à longue demi-vie à induire des résistances, le développement de nouveaux médicaments aux mécanismes inédits est une priorité. -Interventions pour les patients souffrant de paludisme sévère. Il faut également davantage d'interventions pour les patients souffrant de paludisme sévère. Approchant la fin de son développement, l'artésunate rectal sera destiné aux patients trop malades pour prendre des médicaments par voie orale et trop éloignés des structures de santé pour recevoir une injection. Solution temporaire avant que les patients puissent atteindre un hôpital, il a été montré que ce médicament élimine les parasites plus rapidement que la quinine injectable. -Amélioration de la fiabilité des outils de diagnostic. La sensibilité et la stabilité des TDR sont souvent peu cohérentes, voire même non fiables. Il a également été montré que la microscopie de terrain est de mauvaise qualité dans de nombreuses zones endémiques. Par conséquent, de nombreuses données indiquent que les professionnels de santé n'utilisent pas les résultats de tests diagnostiques, même lorsque ces derniers sont disponibles. Il convient donc d'avoir des TDR d'une plus grande efficacité, sensibilité et stabilité afin d'augmenter la confiance prêtée au secteur des soins (à la fois par les patients et par les professionnels de santé) et d'améliorer la prise en charge des cas. Cela sera d'autant plus important au fur et à mesure que la proportion de cas de paludisme déclinera parmi l'ensemble des maladies fébriles -Outils diagnostiques pour l'identification des différents facteurs de risque. Enfin, certains experts recommandent le développement d'outils de diagnostic permettant d'identifier les groupes à risque Développement de vaccin antipaludique Les catégories de vaccins en cours de développement comprennent ceux qui préviennent, retardent ou réduisent l'infection, ceux qui bloquent la transmission et ceux qui réduisent l'anémie et autres symptômes sévères chez les personnes infectées par les parasites. Il a été montré que le candidat-vaccin le plus avancé sur le plan clinique, le RTS,S, est efficace et sûr lorsqu'il est administré à des enfants âgés de un à quatre ans, réduisant l'infection et la maladie qu'elle soit sévère ou non, pour une période de 18 mois. Plus récemment, l'innocuité de ce candidat-vaccin a été démontrée chez les nourrissons, réduisant l'infection de 65 % sur une période de suivi de 3 mois et les épisodes de paludisme clinique de 35 % sur une période de suivi de 6 mois après la première dose. il y a, à travers le monde, environ 40 candidats-vaccins ou composants de vaccin contre le paludisme à P. falciparum à l'étude et seulement quelques-uns pour P. vivax. Un seul vaccin est en passe de faire l'objet d'essais cliniques. L'expérience dans le domaine du développement des vaccins en général montre que peut-être un sur dix d'entre eux iront jusqu'au bout du processus de développement et seront finalement utilisés. Néanmoins, jusqu'à ce jour, on ne sait pas si ce taux de succès sera également applicable aux vaccins antipaludiques. Le portefeuille global de vaccins représente un patrimoine de candidats pour le stade sanguin et de candidats plus récents pour le stade pré-érythrocytaire, et reflète l'entrée de nouvelles plates-formes (telles que les virus) dans le circuit. Défis à relever Bien que des progrès considérables aient été accomplis dans le domaine du développement des vaccins antipaludiques, les développeurs devront surmonter des obstacles significatifs pour arriver à un vaccin ayant au moins 80% d'efficacité, soit l'objectif pour 2025 mentionné plus haut. Tout d'abord, aucun vaccin humain n'a encore été développé contre un parasite : tous les vaccins actuellement utilisés sont dirigés contre des virus ou des bactéries. Deuxièmement, le parasite du paludisme est extrêmement complexe, ce qui pourrait demander des approches inédites pour cibler les différents stades de son cycle de vie. Troisièmement, la capacité du pathogène à muter rapidement et échapper ainsi à l'action du système immunitaire fait de lui une cible encore plus problématique. En quatrième lieu, si quelques pathogènes réussissaient à échapper au vaccin, ils pourraient provoquer une maladie grave, notamment chez les individus non prémunis contre le paludisme. Afin de faire face à ces défis, de nouveaux antigènes, plates-formes et adjuvants sont nécessaires ainsi que d'autres essais et technologies d'évaluation pour orienter les prises de décision. Antigènes La découverte d'antigènes demeure un volet crucial de la recherche sur les vaccins antipaludiques, étant donné le nombre limité d'antigènes - que ce soit au stade sanguin ou pré-érythrocytaire - actuellement en cours de développement et la forte probabilité qu'un vaccin de nouvelle génération plus efficace nécessitera la combinaison de plusieurs composants vaccinaux et approches. Il ne reste plus qu'à espérer que les scientifiques arrivent à mettre au point le "vaccin" qui viendra mettre fin à cette maladie dévastatrice.