À l'heure où les problèmes nutritionnels se développent dans nos sociétés, la nutrigénomique, une discipline naissante, tente d'y trouver des explications et de développer des solutions en se concentrant sur les interactions entre le génome et les nutriments. À l'heure où les problèmes nutritionnels se développent dans nos sociétés, la nutrigénomique, une discipline naissante, tente d'y trouver des explications et de développer des solutions en se concentrant sur les interactions entre le génome et les nutriments. Formatés par une société qui accorde une place prépondérante au bien-être physique et psychique et qui nous incite à prendre soin de notre apparence physique, nous sommes paradoxalement en présence d'un monde graduellement gagné par l'obésité. La progression de la prévalence de l'obésité et des maladies qui lui sont associées constitue en effet l'un des problèmes de santé majeurs à l'échelle planétaire. Simple effet médiatique de ces dernières décennies ? Il semblerait que non. Bien que l'espèce humaine ait dû lutter pour surmonter la pénurie de nourriture, les famines, les maladies et les conditions difficiles de son environnement pendant des siècles, des études nationales lancées dans les années 1960 ont apporté les preuves indiscutables d'une explosion des taux d'obésité, commencée dès le début du siècle dernier dans les pays industrialisés. Le nombre de personnes en surpoids a dépassé le nombre de personnes en insuffisance pondérale dans le monde. Le XXIe siècle a vu, pour la première fois de l'histoire de l'espèce humaine, le nombre d'adultes en surpoids surpasser le nombre de ceux en insuffisance pondérale. Actuellement, tous niveaux de développement socio-économiques confondus, l'excès pondéral progresse de façon effrayante dans de nombreuses parties du monde, à tel point que l'on n'hésite plus à parler de pandémie. Par ailleurs, la progression de l'obésité touche tout particulièrement les enfants et les adolescents, ce qui confère un caractère encore plus inquiétant à cette obésomie, et l'élève au rang de problème capital de santé publique. En effet, l'excès de poids, classés parmi les dix principaux facteurs de risques de maladies au niveau planétaire, constitue un risque majeur dans le développement du diabète de type 2, de l'hypertension, des maladies cardiovasculaires et de certains types de cancers. L'exercice physique est le principal moyen de dépenser de l'énergie pour l'organisme. De façon générale, la prise de poids résulte de la mise en place d'un déséquilibre énergétique dans l'organisme, c'est-à-dire quand l'apport d'énergie dépasse la dépense, faisant pencher la balance du côté de la constitution de réserves. L'alimentation étant l'unique source d'apport calorique et l'exercice physique le moyen le plus évident de dépenser de l'énergie, il est incontestable qu'un régime alimentaire sain (ou une alimentation équilibrée) accompagné d'une activité physique suffisante sont des clés essentielles dans le maintien de l'équilibre énergétique du corps. Souvent, cette simple équation ne suffit néanmoins pas à expliquer tous les tenants du problème, car surpoids et obésité sont la résultante d'un enchevêtrement complexe de facteurs d'origines diverses, qui se combinent pour influencer l'efficacité avec laquelle un individu gère son équilibre énergétique. De la nutrition à la nutrégénomique Face à cette crise énergétique de surabondance, l'Homme ne peut raisonnablement tirer bénéfice d'un retour vers des modèles de société et de quêtes nutritionnelles ancestrales. Il est donc du ressort de l'innovation sociale et du progrès scientifique de trouver les solutions aux problèmes de l'alimentation et de la malbouffe. L'avènement du XXIe siècle a été marqué par un bond considérable dans la connaissance du patrimoine génétique humain : le décryptage complet du génome humain. Cette découverte a catalysé le développement de nouvelles technologies de pointe qui ont propulsé les recherches dans le domaine de la nutrition dans une nouvelle ère, celle de la génomique nutritionnelle. La nutrigénomique peut être vue comme un moyen d'adapter la nourriture au passage de l'Homme dans l'ère moderne. Cette nouvelle science émergente étudie le dialogue entre notre alimentation et nos gènes. Elle est communément déclinée en deux approches distinctes, dont l'objectif est d'étudier les interactions bidirectionnelles entre les gènes et les nutriments : la nutrigénétique vise à déterminer les bases héréditaires responsables de la variabilité des réponses individuelles à certains nutriments, variabilité qui influence également la prédisposition à certaines maladies. La nutrigénomique, quant à elle, étudie les effets des nutriments sur le génome dans son ensemble et sur les changements métaboliques qui en découlent, y compris leur impact sur la santé. Concrètement, la nutrigénomique est la mise en oeuvre d'outils génomiques visant à définir et à caractériser des « signatures alimentaires » globales, reflétant l'action des nutriments sur les gènes responsables des équilibres métaboliques. En effet, hormis l'air que nous inhalons, la nourriture constitue la seule matière physique extérieure que notre corps absorbe. Le hamburger est l'un des symboles de la restauration rapide, composante de l'alimentation moderne. La nutrition exerce ainsi l'impact environnemental le plus important et le plus constant sur notre santé, tout au long de notre vie. La nutrigénomique traduit cette connaissance empirique ancestrale en preuves scientifiques en montrant que les composants de l'alimentation interagissent avec les mécanismes moléculaires opérant dans les cellules. Obésité et prise de médicament Une étude américaine révèle que que le fait d'administrer des antibiotiques aux enfants de moins de deux ans augmente le risque d'obésité infantile, avec un risque encore accru pour ceux ayant reçu des doses importantes. "Dans la mesure où l'obésité résulte de multiples causes, en réduire la prévalence dépend de l'identification et du contrôle de tous les facteurs de risque", a expliqué le Dr Charles Bailey de l'hôpital des enfants de Philadelphie (Pennsylvanie, principal auteur de cette recherche parue dans le Journal of the Medical American Association (JAMA). "Les résultats de notre étude suggèrent qu'un certain usage des antibiotiques avant 24 mois pourrait être l'un de ces facteurs", a-t-il ajouté. Les chercheurs ont étudié les dossiers médicaux électroniques de plus de 64.000 enfants de la naissance à leurs 5 ans en moyenne, sur une période comprise entre 2001 et 2013. Il ressort que 69 % des enfants ont reçu en moyenne 2,3 fois des antibiotiques avant deux ans. Pour la totalité des enfants, le taux de prévalence d'obésité était de 10 % à deux ans, de 14 % à trois ans et 15 % à quatre ans, précisent les auteurs. En ce qui concerne le simple surpoids, la proportion était de 23 % à deux ans, 30 % à trois ans et 33 % à quatre ans. Les chercheurs ont déterminé que ceux ayant été traités quatre fois ou plus avec des antibiotiques avant deux ans courraient un risque encore plus grand d'obésité. L'obésité est un problème majeur de santé publique. Des recherches effectuées précédemment suggèrent que les modifications provoquées dans la flore microbienne intestinale par les antibiotiques pourraient être liées à l'obésité, a rappelé le docteur Bailey. Cette étude conforte la nécessité d'adopter des directives d'utilisation des antibiotiques pour des maladies pédiatriques courantes préconisant un usage limité lorsque l'efficacité de ces médicaments a bien été démontrée, ont relevé les chercheurs. Formatés par une société qui accorde une place prépondérante au bien-être physique et psychique et qui nous incite à prendre soin de notre apparence physique, nous sommes paradoxalement en présence d'un monde graduellement gagné par l'obésité. La progression de la prévalence de l'obésité et des maladies qui lui sont associées constitue en effet l'un des problèmes de santé majeurs à l'échelle planétaire. Simple effet médiatique de ces dernières décennies ? Il semblerait que non. Bien que l'espèce humaine ait dû lutter pour surmonter la pénurie de nourriture, les famines, les maladies et les conditions difficiles de son environnement pendant des siècles, des études nationales lancées dans les années 1960 ont apporté les preuves indiscutables d'une explosion des taux d'obésité, commencée dès le début du siècle dernier dans les pays industrialisés. Le nombre de personnes en surpoids a dépassé le nombre de personnes en insuffisance pondérale dans le monde. Le XXIe siècle a vu, pour la première fois de l'histoire de l'espèce humaine, le nombre d'adultes en surpoids surpasser le nombre de ceux en insuffisance pondérale. Actuellement, tous niveaux de développement socio-économiques confondus, l'excès pondéral progresse de façon effrayante dans de nombreuses parties du monde, à tel point que l'on n'hésite plus à parler de pandémie. Par ailleurs, la progression de l'obésité touche tout particulièrement les enfants et les adolescents, ce qui confère un caractère encore plus inquiétant à cette obésomie, et l'élève au rang de problème capital de santé publique. En effet, l'excès de poids, classés parmi les dix principaux facteurs de risques de maladies au niveau planétaire, constitue un risque majeur dans le développement du diabète de type 2, de l'hypertension, des maladies cardiovasculaires et de certains types de cancers. L'exercice physique est le principal moyen de dépenser de l'énergie pour l'organisme. De façon générale, la prise de poids résulte de la mise en place d'un déséquilibre énergétique dans l'organisme, c'est-à-dire quand l'apport d'énergie dépasse la dépense, faisant pencher la balance du côté de la constitution de réserves. L'alimentation étant l'unique source d'apport calorique et l'exercice physique le moyen le plus évident de dépenser de l'énergie, il est incontestable qu'un régime alimentaire sain (ou une alimentation équilibrée) accompagné d'une activité physique suffisante sont des clés essentielles dans le maintien de l'équilibre énergétique du corps. Souvent, cette simple équation ne suffit néanmoins pas à expliquer tous les tenants du problème, car surpoids et obésité sont la résultante d'un enchevêtrement complexe de facteurs d'origines diverses, qui se combinent pour influencer l'efficacité avec laquelle un individu gère son équilibre énergétique. De la nutrition à la nutrégénomique Face à cette crise énergétique de surabondance, l'Homme ne peut raisonnablement tirer bénéfice d'un retour vers des modèles de société et de quêtes nutritionnelles ancestrales. Il est donc du ressort de l'innovation sociale et du progrès scientifique de trouver les solutions aux problèmes de l'alimentation et de la malbouffe. L'avènement du XXIe siècle a été marqué par un bond considérable dans la connaissance du patrimoine génétique humain : le décryptage complet du génome humain. Cette découverte a catalysé le développement de nouvelles technologies de pointe qui ont propulsé les recherches dans le domaine de la nutrition dans une nouvelle ère, celle de la génomique nutritionnelle. La nutrigénomique peut être vue comme un moyen d'adapter la nourriture au passage de l'Homme dans l'ère moderne. Cette nouvelle science émergente étudie le dialogue entre notre alimentation et nos gènes. Elle est communément déclinée en deux approches distinctes, dont l'objectif est d'étudier les interactions bidirectionnelles entre les gènes et les nutriments : la nutrigénétique vise à déterminer les bases héréditaires responsables de la variabilité des réponses individuelles à certains nutriments, variabilité qui influence également la prédisposition à certaines maladies. La nutrigénomique, quant à elle, étudie les effets des nutriments sur le génome dans son ensemble et sur les changements métaboliques qui en découlent, y compris leur impact sur la santé. Concrètement, la nutrigénomique est la mise en oeuvre d'outils génomiques visant à définir et à caractériser des « signatures alimentaires » globales, reflétant l'action des nutriments sur les gènes responsables des équilibres métaboliques. En effet, hormis l'air que nous inhalons, la nourriture constitue la seule matière physique extérieure que notre corps absorbe. Le hamburger est l'un des symboles de la restauration rapide, composante de l'alimentation moderne. La nutrition exerce ainsi l'impact environnemental le plus important et le plus constant sur notre santé, tout au long de notre vie. La nutrigénomique traduit cette connaissance empirique ancestrale en preuves scientifiques en montrant que les composants de l'alimentation interagissent avec les mécanismes moléculaires opérant dans les cellules. Obésité et prise de médicament Une étude américaine révèle que que le fait d'administrer des antibiotiques aux enfants de moins de deux ans augmente le risque d'obésité infantile, avec un risque encore accru pour ceux ayant reçu des doses importantes. "Dans la mesure où l'obésité résulte de multiples causes, en réduire la prévalence dépend de l'identification et du contrôle de tous les facteurs de risque", a expliqué le Dr Charles Bailey de l'hôpital des enfants de Philadelphie (Pennsylvanie, principal auteur de cette recherche parue dans le Journal of the Medical American Association (JAMA). "Les résultats de notre étude suggèrent qu'un certain usage des antibiotiques avant 24 mois pourrait être l'un de ces facteurs", a-t-il ajouté. Les chercheurs ont étudié les dossiers médicaux électroniques de plus de 64.000 enfants de la naissance à leurs 5 ans en moyenne, sur une période comprise entre 2001 et 2013. Il ressort que 69 % des enfants ont reçu en moyenne 2,3 fois des antibiotiques avant deux ans. Pour la totalité des enfants, le taux de prévalence d'obésité était de 10 % à deux ans, de 14 % à trois ans et 15 % à quatre ans, précisent les auteurs. En ce qui concerne le simple surpoids, la proportion était de 23 % à deux ans, 30 % à trois ans et 33 % à quatre ans. Les chercheurs ont déterminé que ceux ayant été traités quatre fois ou plus avec des antibiotiques avant deux ans courraient un risque encore plus grand d'obésité. L'obésité est un problème majeur de santé publique. Des recherches effectuées précédemment suggèrent que les modifications provoquées dans la flore microbienne intestinale par les antibiotiques pourraient être liées à l'obésité, a rappelé le docteur Bailey. Cette étude conforte la nécessité d'adopter des directives d'utilisation des antibiotiques pour des maladies pédiatriques courantes préconisant un usage limité lorsque l'efficacité de ces médicaments a bien été démontrée, ont relevé les chercheurs.