"La nutrition et le métabolisme" ce thème a été au centre des cinquièmes journées de la diététique, initiées par l'Association des diététiciens et le service d'endocrinologie du Centre hospitalo-universitaire de Constantine, qui ont eu lieu mercredi dernier. Inaugurant le cycle de conférences, le Dr Belkacem Hadj Lakehal, médecin-chef du département de la protection et de la promotion de la santé de l'Institut national de santé publique d'Alger (INSP), a développé la problématique de la "diététique de l'obèse" et mis en évidence les facteurs de risque de maladies dégénératives liées à l'alimentation. Il a souligné dans ce contexte, que la "variété de choix des aliments" la consommation d'une "nourriture d'origine végétale", l'utilisation "modérée du sucre et du sel", "l'abstention de manger jusqu'à pleine satiété" et "la pratique des exercices physiques" constituent, entre autres, autant de conseils et de recommandations pour prévenir l'obésité et le surpoids, souvent générateurs de maladies chroniques telles le diabète, les maladies cardiovasculaires et de tension artérielle, et même certaines formes de cancer. Le Dr Hadj Lakehal a également, insisté sur la gravité des conséquences de la consommation abusive de graisse sur l'organisme, avant de rappeler l'importance du rôle que jouent les facteurs de protection tels que certains micro-nutriments et substances issues du métabolisme secondaire des végétaux, que l'on trouve dans les fruits et légumes, pour assurer une alimentation saine, équilibrée et modérée. "Manger un peu de tout sans excès, répartir l'apport en calories sur trois principaux repas et deux collations, varier le choix des aliments et la composition des menus pour couvrir au mieux les principaux besoins nutritionnels (glucides, protéines, graisses, vitamines, sels minéraux, oligo-éléments, fibres), et marcher pendant au moins une trentaine de minutes par jour, améliore notamment l'état de santé général, augmente la dépense énergétique et diminue ainsi le risque d'un excès pondéral", a notamment conseillé le représentant de l'INSP. La consommation quotidienne de liquides, de lait et de produits laitiers en quantité suffisante, la bonne cuisson et le respect des règles d'hygiène en préservant les qualités nutritionnelles des aliments, ainsi que la consommation des repas "dans le calme et sans précipitation" ont également été recommandés par ce chercheur en diététique. De son côté, le Pr Lezzar Al Kassem, chef du service d'endocrinologie et président de l'association organisatrice de cette journée médicale annuelle, a fait une approche de la "physiopathologie de l'obésité". Le conférencier devait, notamment faire état des causes principales qui "favorisent l'obésité" devenue, selon lui, "une vraie pandémie qui constitue un problème de santé publique" vu le nombre grandissant de cas en Algérie, notamment chez les femmes âgées de plus de 35 ans. Certains facteurs sont héréditaires, d'autres sont liés aux modes de nutrition, le reste est dû à des "troubles d'ordre hormonal", a expliqué le même intervenant qui a rappelé, à cette occasion, le "nombre impressionnant" des personnes atteintes d'obésité dans le monde, et qui atteint, selon des données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 300 millions de personnes, dont plus de la moitié souffrent du problème de surpoids. A ce sujet, le Pr Zaira Benzerb, diététicienne de l'école paramédicale de Constantine, devait affirmer que l'activité diététique en Algérie "se résume, notamment, à la prise en charge des personnes déjà malades au lieu de prévenir le phénomène par la sensibilisation et l'information sur le mode de nutrition". Des habitudes alimentaires, a-t-elle expliqué, qu'il faudra "développer et respecter eu égard à leur impact direct et générateur de l'obésité". Néanmoins, la non disponibilité "d'espaces de consultation diététique extra-hospitalière" et l'inexistence d'une "législation permettant l'ouverture de structures d'accueil, de consultation et de conseil en matière de diététique et de prescription de modes ou de régimes nutritionnels", déteignent négativement sur la prévention de cette endémie nuisible à la santé et au bien-être du citoyen, a encore précisé le Pr. Zaira Benzerb. De son côté, le Dr. Zahia Boukhari, médecin généraliste de l'école de formation paramédicale de M'Sila, a souligné la nécessité de procéder à "un dépistage systématique de la maladie celiaque (trouble correspondant à une intolérance alimentaire à certains composants du gluten), qui reste mal connue en Algérie et pose un problème de santé publique". La conférencière devait à ce propos, relever la "forte proportion de sujets atteints de cette maladie" selon les résultats d'une étude qu'elle a menée avec certains de ses collaborateurs, à M'Sila et Constantine, deux régions connues pour leur consommation importante d'aliments à base de céréales favorables à l'apparition de ce mal. L'alimentation et le comportement alimentaire, le traitement du diabète de type deux, les actualités et les perspectives et l'ataxie par déficit congénital en vitamine "E", ont été également débattus lors de cette journée d'études qui a réuni, outre les diététiciens et les spécialistes concernés, le personnel encadreur et les étudiants de l'école paramédicale.