"Timbuktu", un long métrage de fiction sur la résistance des Maliens aux groupes extrémistes religieux et le danger de l'obscurantisme du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, a été projeté devant un public venu très nombreux à la El- Mouggar à Alger dans le cadre de la cinquième édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica). "Timbuktu", un long métrage de fiction sur la résistance des Maliens aux groupes extrémistes religieux et le danger de l'obscurantisme du réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, a été projeté devant un public venu très nombreux à la El- Mouggar à Alger dans le cadre de la cinquième édition du Festival international du cinéma d'Alger (Fica). Avec Timbuktu, sorti depuis le 10 décembre dernier sur les écrans, Abderrahmane Sissako nous replonge dans la terreur de l'occupation jihadiste de Tombouctou. Mais ce qu'il raconte va bien au-delà. Timbuktu est devenu un film emblématique à suivre toutes les haltes (festivals) auxquelles il a participé et les critiques des professionnels. Et ce, en cernant la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui, le monde arabe et toute la région, ce film prend un autre sens. Depuis le Festival de Cannes en mai, on s'arrache Timbuktu pour les avant-premières, des JCC en Tunisie en passant par le Festival Afrikamera à Berlin et le Festival Nouakshort Film dans la capitale mauritanienne, jusqu'à Alger, où tous les professionnels et même les cinéphiles n'hésitent pas à parler d'« un chef-d'oeuvre d'une beauté plastique absolue qui crée un choc, un contrepoint avec la violence qui, d'un seul coup, surgit dans le récit. C'est un film droit, direct, qui touche là où il faut toucher ». Timbuktu, ce film d'une durée de 97 mn, croise le destin de plusieurs personnages, confrontés au diktat d'intégristes qui cherchent à imposer leur vision rétrograde de l'Islam à travers "la Police islamique", bouleversant habitudes, modes de vie et traditions. Non loin de cette ville, Tombouctou, en proie à un nouvel ordre moral, Abderrahmane Sissako va brosser le portrait de Kidane (Ibrahim Ahmed aka Pino), un berger touareg vivant avec sa femme et sa fille aux abords de la cité, et qui sera enfermé puis jugé par les fondamentalistes après avoir tué accidentellement un homme. Le cinéaste alterne entre les changements brutaux subis par les habitants de Tombouctou (interdiction de la musique, mariages forcés, obligations pour les femmes de porter des gants et de se voiler, etc...) et le drame personnel vécu par la famille de Kidane. Les fondamentalistes sont, pour leur part, présentés avec dérision par le cinéaste qui insiste sur l'absurdité des règles qu'ils cherchent à imposer sans être capables de les respecter eux-mêmes. La résistance aux règles des extrémistes est, quant à elle, montrée à travers le personnage de l'imam de la cité, représentant l'Islam de "paix et de dialogue", implanté dans cette ville depuis des siècles ou portée par de nombreux personnages de femmes (vendeuses, chanteuses, mères de familles,...). "Choqués par la violence" portée à l'écran de manière crue (crimes de sang froid, lapidation, oppression, ...), "amusés" par les fondamentalistes tournés en dérision, "subjugués" par des plans sublimant la beauté de la nature ou "profondément solidaire", les spectateurs ont grandement apprécié cette oeuvre. "Pour un peuple qui a déjà connu les affres de l'intégrisme, nous ne pouvons qu'être ému devant tant de détresse et révoltés par tant de violence et de cruauté" ont indiqué des spectateurs à la sortie de la projection tout en saluant "le génie" de l'écriture de ce film et les choix esthétiques qui ont font un oeuvre "qui interpelle le spectateur tout en le faisant rêver". Enfin, l'oeuvre de Sissako nous interpelle et nous enseigne que ses histoires ancrées sur la terre africaine sont devenues de plus en plus universelles quand il parle de la destruction du tissu social, des privatisations, des inégalités croissantes, de l'immigration, du rôle de la Banque centrale européenne qui ressemble, pour de plus en plus de pays, au rôle joué par la Banque mondiale : des dirigeants « non-élus » dotés d'un pouvoir décisif qui se réclament d'agir au service de l'intérêt général et d'être « neutre » et « apolitique » Avec Timbuktu, sorti depuis le 10 décembre dernier sur les écrans, Abderrahmane Sissako nous replonge dans la terreur de l'occupation jihadiste de Tombouctou. Mais ce qu'il raconte va bien au-delà. Timbuktu est devenu un film emblématique à suivre toutes les haltes (festivals) auxquelles il a participé et les critiques des professionnels. Et ce, en cernant la situation dans laquelle nous sommes aujourd'hui, le monde arabe et toute la région, ce film prend un autre sens. Depuis le Festival de Cannes en mai, on s'arrache Timbuktu pour les avant-premières, des JCC en Tunisie en passant par le Festival Afrikamera à Berlin et le Festival Nouakshort Film dans la capitale mauritanienne, jusqu'à Alger, où tous les professionnels et même les cinéphiles n'hésitent pas à parler d'« un chef-d'oeuvre d'une beauté plastique absolue qui crée un choc, un contrepoint avec la violence qui, d'un seul coup, surgit dans le récit. C'est un film droit, direct, qui touche là où il faut toucher ». Timbuktu, ce film d'une durée de 97 mn, croise le destin de plusieurs personnages, confrontés au diktat d'intégristes qui cherchent à imposer leur vision rétrograde de l'Islam à travers "la Police islamique", bouleversant habitudes, modes de vie et traditions. Non loin de cette ville, Tombouctou, en proie à un nouvel ordre moral, Abderrahmane Sissako va brosser le portrait de Kidane (Ibrahim Ahmed aka Pino), un berger touareg vivant avec sa femme et sa fille aux abords de la cité, et qui sera enfermé puis jugé par les fondamentalistes après avoir tué accidentellement un homme. Le cinéaste alterne entre les changements brutaux subis par les habitants de Tombouctou (interdiction de la musique, mariages forcés, obligations pour les femmes de porter des gants et de se voiler, etc...) et le drame personnel vécu par la famille de Kidane. Les fondamentalistes sont, pour leur part, présentés avec dérision par le cinéaste qui insiste sur l'absurdité des règles qu'ils cherchent à imposer sans être capables de les respecter eux-mêmes. La résistance aux règles des extrémistes est, quant à elle, montrée à travers le personnage de l'imam de la cité, représentant l'Islam de "paix et de dialogue", implanté dans cette ville depuis des siècles ou portée par de nombreux personnages de femmes (vendeuses, chanteuses, mères de familles,...). "Choqués par la violence" portée à l'écran de manière crue (crimes de sang froid, lapidation, oppression, ...), "amusés" par les fondamentalistes tournés en dérision, "subjugués" par des plans sublimant la beauté de la nature ou "profondément solidaire", les spectateurs ont grandement apprécié cette oeuvre. "Pour un peuple qui a déjà connu les affres de l'intégrisme, nous ne pouvons qu'être ému devant tant de détresse et révoltés par tant de violence et de cruauté" ont indiqué des spectateurs à la sortie de la projection tout en saluant "le génie" de l'écriture de ce film et les choix esthétiques qui ont font un oeuvre "qui interpelle le spectateur tout en le faisant rêver". Enfin, l'oeuvre de Sissako nous interpelle et nous enseigne que ses histoires ancrées sur la terre africaine sont devenues de plus en plus universelles quand il parle de la destruction du tissu social, des privatisations, des inégalités croissantes, de l'immigration, du rôle de la Banque centrale européenne qui ressemble, pour de plus en plus de pays, au rôle joué par la Banque mondiale : des dirigeants « non-élus » dotés d'un pouvoir décisif qui se réclament d'agir au service de l'intérêt général et d'être « neutre » et « apolitique »