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Ath-Yenni n'oublie pas !
26e anniversaire de la disparition de Mouloud Mammeri
Publié dans Le Midi Libre le 19 - 02 - 2015

Le public est convié à (re)découvrir le parcours de "l'Amusnaw" à travers des témoignages sur l'homme et son oeuvre qui seront livrés, en la circonstance.
Le public est convié à (re)découvrir le parcours de "l'Amusnaw" à travers des témoignages sur l'homme et son oeuvre qui seront livrés, en la circonstance.
Un hommage sera rendu, du 26 au 28 du mois en cours, au père de la renaissance identitaire et monument de la culture universelle, Mouloud Mammeri, par l'association culturelle Talwit et l'assemblée populaire communale de Beni-Yenni et ce en commémoration du 26e anniversaire de sa disparition. Un vaste programme commémoratif, qui s'étalera sur deux jours est prévu au niveau de cette localité.
Des conférences- débats seront animées par des personnalités de la littérature et du savoir. Ajoutez à cela des animations culturelles et des représentations théâtrales. Notons que les organisateurs ont décidé que les festivités de cette année auront pour thème "Mouloud Mammeri ou la colline emblématique". Pour la journée, le public est convié à (re) découvrir le parcours de "l'Amusnaw" à travers des témoignages sur l'homme et son oeuvre qui seront livrés, en la circonstance.
Mouloud Mammeri
ou la colline emblématique Durant la même journée, une conférence ayant pour thème "Différentes étapes de confection de l'Amawal" sera animée par MM. Ben Mohamed, Graïne et Ben Khemmou. Un autre débat, au cours duquel les conférenciers reviendront sur le parcours de Dda Lmulud et le thème "Mouloud Mammeri ou la colline emblématique", sera animé par Arezki Metref.
Le deuxième jour des commémorations sera typiquement artistique, où plusieurs figures de la chanson kabyle se déplaceront dans la localité de Beni- Yenni. On citera la diva Nouara et le célèbre Ali Meziane. Quant au troisième et dernier jour, l'association Talwit et les responsables locaux procèderont au dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt écrivain Ammar Metref, ainsi qu'à un recueillement sur la tombe de Mouloud Mammeri, avec dépôt de gerbe de fleurs et prise de parole.
A la fin de la journée, une représentation théâtrale sera donnée. Né le 28 décembre 1917 à Taourirt- Mimoun, Mouloud Mammeri, fréquenta l'école primaire de son village Ath-Yenni. "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat où il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud. Ensuite, c'est le lycée Louis-Le- Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole normale supérieure.
Militant de la première heure
Mobilisé en 1939, il est à l'école militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. À son retour, il passe le concours de professorat de lettres à Paris et se retrouve à enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben-Aknoun.
A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains. Puis éclate la guerre de Libération, Dda Lmulud met sa plume au service de la révolution algérienne, dans le journal L'Espoir d'Algérie qui était le journal des libéraux algériens, et signât ses éditoriaux du pseudonyme de Brahim Bouakkaz.
Il fera entendre la voix des Algériens opprimés à travers ses lettres adressées à l'Onu (entre 1956-1957) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la bataille d'Alger en 1957, Dda Lmulud compose une pièce de théâtre Le foehn mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour se réfugier au Maroc.
Dda Lmulud rentra du Maroc en 1962, professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en parallèle le berbère (bien qu'aucun texte officiel n'autorisât ces cours et qu'aucun texte ne l'interdît, "on" y mit cependant fin en 1973) et directeur du Crape (Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques) à Alger de 1969 à 1979, Dda Lmulud a été également à la tête de l'UEA ( Union des écrivains algériens, fondée en 1963) jusqu'en 1967.
"Un testament peut-être..."
Cible d'une campagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse, Dda Lmulud fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais.
Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue (Rabat - Maroc) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de cette dernière à l'initiative des étudiants sur "La poésie kabyle ancienne" ; cette interdiction deviendra le déclic du Printemps berbère. En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le Ceram (Centre d'étude et de recherche amazighes) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal, le 6 mai 1988, Dda Lmulud prononce un discours sous le titre :
"Un testament, peut-être..." lors de sa réception à l'université de Paris- X – Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : "Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vieille dentelle : Les "Humanités"". Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Dda Lmulud a été fidèle aux voix ancestrales, à l'éternel Jugurtha et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience
Un hommage sera rendu, du 26 au 28 du mois en cours, au père de la renaissance identitaire et monument de la culture universelle, Mouloud Mammeri, par l'association culturelle Talwit et l'assemblée populaire communale de Beni-Yenni et ce en commémoration du 26e anniversaire de sa disparition. Un vaste programme commémoratif, qui s'étalera sur deux jours est prévu au niveau de cette localité.
Des conférences- débats seront animées par des personnalités de la littérature et du savoir. Ajoutez à cela des animations culturelles et des représentations théâtrales. Notons que les organisateurs ont décidé que les festivités de cette année auront pour thème "Mouloud Mammeri ou la colline emblématique". Pour la journée, le public est convié à (re) découvrir le parcours de "l'Amusnaw" à travers des témoignages sur l'homme et son oeuvre qui seront livrés, en la circonstance.
Mouloud Mammeri
ou la colline emblématique Durant la même journée, une conférence ayant pour thème "Différentes étapes de confection de l'Amawal" sera animée par MM. Ben Mohamed, Graïne et Ben Khemmou. Un autre débat, au cours duquel les conférenciers reviendront sur le parcours de Dda Lmulud et le thème "Mouloud Mammeri ou la colline emblématique", sera animé par Arezki Metref.
Le deuxième jour des commémorations sera typiquement artistique, où plusieurs figures de la chanson kabyle se déplaceront dans la localité de Beni- Yenni. On citera la diva Nouara et le célèbre Ali Meziane. Quant au troisième et dernier jour, l'association Talwit et les responsables locaux procèderont au dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du défunt écrivain Ammar Metref, ainsi qu'à un recueillement sur la tombe de Mouloud Mammeri, avec dépôt de gerbe de fleurs et prise de parole.
A la fin de la journée, une représentation théâtrale sera donnée. Né le 28 décembre 1917 à Taourirt- Mimoun, Mouloud Mammeri, fréquenta l'école primaire de son village Ath-Yenni. "Je me souviens que j'allais à l'école pieds nus dans la neige", raconte-t-il. A onze ans, il part chez son oncle à Rabat où il entre au lycée Gouraud. De retour à Alger, quatre ans plus tard, il est inscrit au lycée Bugeaud. Ensuite, c'est le lycée Louis-Le- Grand, à Paris. Il pense alors à l'Ecole normale supérieure.
Militant de la première heure
Mobilisé en 1939, il est à l'école militaire de Cherchell d'où il sort avec le grade d'aspirant de réserve. Remobilisé en 1942, il participe aux compagnes d'Italie, de France et d'Allemagne. À son retour, il passe le concours de professorat de lettres à Paris et se retrouve à enseigner les humanités et la littérature française aux lycées de Médéa puis de Ben-Aknoun.
A partir de 1947-48, malgré les critiques, il anime plusieurs conférences devant des auditoires constitués d'étudiants algériens et nord-africains. Puis éclate la guerre de Libération, Dda Lmulud met sa plume au service de la révolution algérienne, dans le journal L'Espoir d'Algérie qui était le journal des libéraux algériens, et signât ses éditoriaux du pseudonyme de Brahim Bouakkaz.
Il fera entendre la voix des Algériens opprimés à travers ses lettres adressées à l'Onu (entre 1956-1957) sous le pseudonyme de Kaddour, dans lesquelles il dénonce les exactions coloniales. Durant la bataille d'Alger en 1957, Dda Lmulud compose une pièce de théâtre Le foehn mais il est contraint de détruire son manuscrit. Menacé de mort, trois membres de sa famille ayant déjà été arrêtés, il quitte l'Algérie pour se réfugier au Maroc.
Dda Lmulud rentra du Maroc en 1962, professeur d'ethnographie à l'université d'Alger où il enseigne en parallèle le berbère (bien qu'aucun texte officiel n'autorisât ces cours et qu'aucun texte ne l'interdît, "on" y mit cependant fin en 1973) et directeur du Crape (Centre de recherches anthropologiques, préhistoriques et ethnographiques) à Alger de 1969 à 1979, Dda Lmulud a été également à la tête de l'UEA ( Union des écrivains algériens, fondée en 1963) jusqu'en 1967.
"Un testament peut-être..."
Cible d'une campagne de diffamation à laquelle il ne lui est pas permis de répliquer par voie de presse, Dda Lmulud fait parvenir une réponse que le journal ne publiera jamais.
Cette mise au point, publiée plus tard par Le Matin de Paris – 1980 et Amazigh Revue (Rabat - Maroc) 1980, donne des précisions relatives à l'interdiction par les autorités locales de Tizi-Ouzou de la conférence qu'il devait donner à l'université de cette dernière à l'initiative des étudiants sur "La poésie kabyle ancienne" ; cette interdiction deviendra le déclic du Printemps berbère. En 1985, il a lancé à Paris avec le soutien de Pierre Bourdieu le Ceram (Centre d'étude et de recherche amazighes) et dirigé les Cahiers d'études berbères Awal, le 6 mai 1988, Dda Lmulud prononce un discours sous le titre :
"Un testament, peut-être..." lors de sa réception à l'université de Paris- X – Nanterre comme docteur honoris causa. Il dit : "Les études pour lesquelles j'étais venu portaient un nom qui a fini par avoir parfum de vieille dentelle : Les "Humanités"". Mouloud Mammeri s'éteint dans la nuit du 25 au 26 février 1989. Dda Lmulud a été fidèle aux voix ancestrales, à l'éternel Jugurtha et aux causes justes. Il a été, sa vie durant, un ardent défenseur et illustrateur de la conscience amazighe, de la conscience


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