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L'Algérie et la France appelées à vivre ensemble leur "mémoire commune"
Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat auprès du ministre français de la Défense,chargé des Anciens combattants et de la Mémoire,
Publié dans Le Midi Libre le 19 - 04 - 2015

« Ma visite s'inscrit ainsi dans une démarche d'amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée et lucide, en vue de mieux nous tourner ensemble vers l'avenir".
« Ma visite s'inscrit ainsi dans une démarche d'amitié, de respect et dans le souci de continuer à appréhender notre mémoire commune de manière apaisée et lucide, en vue de mieux nous tourner ensemble vers l'avenir".
C'est ce qu'a tenu à déclarer, à l'APS, le secrétaire d'Etat auprès du ministre français de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, qui effectue dès aujourd'hui une visite en Algérie. Une visite qui s'inscrit dans une démarche d'"amitié et de respect" dans le souci d'appréhender la "mémoire commune" des deux pays, "appelés à se tourner ensemble vers l'avenir".
Appelant l'Algérie et la France à vivre ensemble leur "histoire partagée", il a fait observer qu'"il ne s'agit pas de dépasser les questions mémorielles, mais qu'il s'agit plutôt de mieux vivre ensemble avec notre histoire qui, quoi qu'on fasse, nous est pour une bonne part commune".
M. Todeschini, qui effectue un "voyage mémoriel" en Algérie, a indiqué que c'est "pour la première fois" qu'une autorité ministérielle française se rend à Sétif pour déposer une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative de Saâl Bouzid, premier martyr algérien des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. Il a indiqué que dimanche, il allait se rendre avec le ministre des Moudjahidine (algérien), Tayeb Zitouni, devant la stèle de Saâl Bouzid. "Cela sera à ma connaissance la première fois que nous ferons un geste mémoriel ensemble.
Ce n'est pas rien ! Je veux y voir un pas supplémentaire dans la collaboration entre nos deux ministères", a-t-il dit. "Ce dimanche, pour la première fois, à la parole viendra s'ajouter le geste, traduction concrète de l'hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées", a-t-il encore ajouté. Le responsable français a qualifié ce geste de "fort" et "très concret", à la veille du 70è anniversaire du 8 mai 1945, dans le prolongement, a-t-il dit, de la visite en Algérie du président français, François Hollande, en décembre 2012.
Une Histoire "multiple" et "complexe" "L'histoire partagée entre la France et l'Algérie ne s'est pas écrite qu'entre 1954 et 1962, mais aussi sur les champs de bataille de la Grande guerre et dans les rangs de la France", a estimé M. Todeschini, précisant qu'"il s'agit aussi de faire en sorte que sans rien oublier des victimes, des drames qui nous ont opposés, sans renoncer à aucun moment à honorer leur mémoire, nous sachions aussi voir ce qui nous rassemble, ce que nous partageons et qui peut nous aider à avancer".
"C'est comme cela que j'interprète les déclarations du président Bouteflika, le 8 mai 2012 à Sétif, quand il a appelé à une +lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoires et des enjeux conjoncturels+, afin d'aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où puisse régner confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique", a-t-il rappelé.
Pour M. Todeschini, "c'est cet esprit qui préside aujourd'hui aux relations entre la France et l'Algérie, et cela passe selon nous par des gestes forts et concrets, comme cet hommage que je rendrai à Saâl Bouzid, mais aussi aux combattants algériens, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, se sont engagés dans le combat contre le nazisme, en remettant à six d'entre eux la plus haute décoration française, la Légion d'honneur". "Notre histoire est multiple et complexe. Elle ne se limite pas à nos affrontements", a encore relevé le ministre français, estimant que "c'est cela qui la rend parfois difficile à comprendre, mais c'est aussi ce qui en fait toute la richesse".
A une question sur la reconnaissance officielle des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, il a répondu que "cette reconnaissance officielle a eu lieu, dans des termes très solennels, lors du discours prononcé par le président Hollande devant le Parlement algérien le 20 décembre 2012". Le président Hollande avait affirmé en cette journée que les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata "demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce qu'à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs".
M. Todeschini a encore rappelé que Hollande avait indiqué que "cette vérité, nous la devons à tous ceux qui par leur histoire douloureuse, veulent ouvrir une nouvelle page".
Essais nucléaires: faciliter les formalités d'indemnisation
Au sujet de la "loi Morin" relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, M. Todeschini a rappelé que le président français avait indiqué, en décembre 2012, que les conséquences de ces essais nucléaires sont "pleinement assumées et prises en compte par l'Etat français qui agit en toute transparence".
"Le ministère de la Défense, en lien avec le ministère des Affaires étrangères, met tout en oeuvre pour que les victimes ou leurs ayants droit puissent faire valoir tous leurs droits en la matière, conformément au dispositif de reconnaissance et d'indemnisation mis en place par la loi du 5 janvier 2010", a-t-il précisé. Il a expliqué que ce dispositif examine notamment les demandes d'indemnisation présentées par les ressortissants algériens selon les trois critères de l'espace, du temps et de l'existence de l'une des maladies considérées comme potentiellement radio-induites.
Ce dispositif "n'établit, bien entendu, aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens", a-t-il expliqué, rappelant l'existence à Alger d'une structure rattachée à l'ambassade de France "qui est à même de renseigner les demandeurs et de les aider dans la constitution de leur dossier". Selon le secrétaire d'Etat français, les gouvernements des deux pays sont convenus, depuis décembre 2014, de mettre en place une structure mixte permettant de réfléchir à la façon de faciliter le dépôt des demandes d'indemnisation par les éventuelles victimes algériennes des essais nucléaires français, précisant que la première réunion de ce dispositif interviendra "très prochainement et en tous cas avant la fin 2015".
C'est ce qu'a tenu à déclarer, à l'APS, le secrétaire d'Etat auprès du ministre français de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, qui effectue dès aujourd'hui une visite en Algérie. Une visite qui s'inscrit dans une démarche d'"amitié et de respect" dans le souci d'appréhender la "mémoire commune" des deux pays, "appelés à se tourner ensemble vers l'avenir".
Appelant l'Algérie et la France à vivre ensemble leur "histoire partagée", il a fait observer qu'"il ne s'agit pas de dépasser les questions mémorielles, mais qu'il s'agit plutôt de mieux vivre ensemble avec notre histoire qui, quoi qu'on fasse, nous est pour une bonne part commune".
M. Todeschini, qui effectue un "voyage mémoriel" en Algérie, a indiqué que c'est "pour la première fois" qu'une autorité ministérielle française se rend à Sétif pour déposer une gerbe de fleurs devant la stèle commémorative de Saâl Bouzid, premier martyr algérien des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. Il a indiqué que dimanche, il allait se rendre avec le ministre des Moudjahidine (algérien), Tayeb Zitouni, devant la stèle de Saâl Bouzid. "Cela sera à ma connaissance la première fois que nous ferons un geste mémoriel ensemble.
Ce n'est pas rien ! Je veux y voir un pas supplémentaire dans la collaboration entre nos deux ministères", a-t-il dit. "Ce dimanche, pour la première fois, à la parole viendra s'ajouter le geste, traduction concrète de l'hommage de la France aux victimes et de la reconnaissance des souffrances infligées", a-t-il encore ajouté. Le responsable français a qualifié ce geste de "fort" et "très concret", à la veille du 70è anniversaire du 8 mai 1945, dans le prolongement, a-t-il dit, de la visite en Algérie du président français, François Hollande, en décembre 2012.
Une Histoire "multiple" et "complexe" "L'histoire partagée entre la France et l'Algérie ne s'est pas écrite qu'entre 1954 et 1962, mais aussi sur les champs de bataille de la Grande guerre et dans les rangs de la France", a estimé M. Todeschini, précisant qu'"il s'agit aussi de faire en sorte que sans rien oublier des victimes, des drames qui nous ont opposés, sans renoncer à aucun moment à honorer leur mémoire, nous sachions aussi voir ce qui nous rassemble, ce que nous partageons et qui peut nous aider à avancer".
"C'est comme cela que j'interprète les déclarations du président Bouteflika, le 8 mai 2012 à Sétif, quand il a appelé à une +lecture objective de l'histoire, loin des guerres de mémoires et des enjeux conjoncturels+, afin d'aider les deux parties à transcender les séquelles du passé douloureux pour aller vers un avenir où puisse régner confiance, compréhension, respect mutuel et partenariat bénéfique", a-t-il rappelé.
Pour M. Todeschini, "c'est cet esprit qui préside aujourd'hui aux relations entre la France et l'Algérie, et cela passe selon nous par des gestes forts et concrets, comme cet hommage que je rendrai à Saâl Bouzid, mais aussi aux combattants algériens, qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, se sont engagés dans le combat contre le nazisme, en remettant à six d'entre eux la plus haute décoration française, la Légion d'honneur". "Notre histoire est multiple et complexe. Elle ne se limite pas à nos affrontements", a encore relevé le ministre français, estimant que "c'est cela qui la rend parfois difficile à comprendre, mais c'est aussi ce qui en fait toute la richesse".
A une question sur la reconnaissance officielle des massacres du 8 mai 1945 à Sétif, il a répondu que "cette reconnaissance officielle a eu lieu, dans des termes très solennels, lors du discours prononcé par le président Hollande devant le Parlement algérien le 20 décembre 2012". Le président Hollande avait affirmé en cette journée que les massacres de Sétif, Guelma et Kherrata "demeurent ancrés dans la conscience des Algériens, mais aussi des Français. Parce qu'à Sétif, le 8 mai 1945, le jour même où le monde triomphait de la barbarie, la France manquait à ses valeurs".
M. Todeschini a encore rappelé que Hollande avait indiqué que "cette vérité, nous la devons à tous ceux qui par leur histoire douloureuse, veulent ouvrir une nouvelle page".
Essais nucléaires: faciliter les formalités d'indemnisation
Au sujet de la "loi Morin" relative à la reconnaissance et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, M. Todeschini a rappelé que le président français avait indiqué, en décembre 2012, que les conséquences de ces essais nucléaires sont "pleinement assumées et prises en compte par l'Etat français qui agit en toute transparence".
"Le ministère de la Défense, en lien avec le ministère des Affaires étrangères, met tout en oeuvre pour que les victimes ou leurs ayants droit puissent faire valoir tous leurs droits en la matière, conformément au dispositif de reconnaissance et d'indemnisation mis en place par la loi du 5 janvier 2010", a-t-il précisé. Il a expliqué que ce dispositif examine notamment les demandes d'indemnisation présentées par les ressortissants algériens selon les trois critères de l'espace, du temps et de l'existence de l'une des maladies considérées comme potentiellement radio-induites.
Ce dispositif "n'établit, bien entendu, aucune discrimination entre demandeurs français ou algériens", a-t-il expliqué, rappelant l'existence à Alger d'une structure rattachée à l'ambassade de France "qui est à même de renseigner les demandeurs et de les aider dans la constitution de leur dossier". Selon le secrétaire d'Etat français, les gouvernements des deux pays sont convenus, depuis décembre 2014, de mettre en place une structure mixte permettant de réfléchir à la façon de faciliter le dépôt des demandes d'indemnisation par les éventuelles victimes algériennes des essais nucléaires français, précisant que la première réunion de ce dispositif interviendra "très prochainement et en tous cas avant la fin 2015".


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