Le principal accusé dans l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank, Abdelmoumene Khalifa, est passé, hier, à la barre du tribunal criminel près la cour de Blida où il a eu à répondre de plusieurs chefs d'inculpation retenus contre lui. Le principal accusé dans l'affaire de la caisse principale de Khalifa Bank, Abdelmoumene Khalifa, est passé, hier, à la barre du tribunal criminel près la cour de Blida où il a eu à répondre de plusieurs chefs d'inculpation retenus contre lui. Vêtu d'un costume bleu nuit, AbdelmoumeneKhalifa, amaigri, a commencé à répondre à l'interrogatoire du président du tribunal, Antar Menouer. Devant un accusé qui semblait détendu au regard de la gravité des chefs d'inculpations dont il doit répondre, le juge a expliqué, dans le détail, les accusations portées contre l'accusé. Il s'agit de "constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels". Abdelmoumene Khalifa est entouré de ses deux avocats, Nesseredine Lezzar et Merouane Medjhouda, dans une salle d'audience à moitié pleine. Au début de l'audience, le président du tribunal a rappelé à la presse l'interdiction de filmer, de prendre en photo ou d'enregistrer le déroulement du procès qui sera long, a-t-il fait remarquer. Il a également demandé aux témoins de rester en dehors de la salle d'audience, relevant qu'il fera appel à eux tout au long du procès. Abdelmoumene Khalifa répond au premier chef d'inculpation de fraude dans le contrat de crédit pour l'achat d'une villa sise à Paradou Hydra, un R+1 et le magasin de Cheraga, un R+2, auprès de l'agence bancaire BDL de Staouéli. D'un ton rassuré et ferme, il montre que dans l'acte il est écrit que le crédit a été fait pour une entreprise de distribution et non pas pour son entreprise Sarl KRG Pharma. «J'avais juste des facilités auprès de la BDL...» Son avocat Me Lezzar apporte les documents. « Les deux actes sont falsifiés », affirme Abdelmoumene Khalifa en défiant le juge de trouver sa signature sur les deux contrats. « J'avais juste des facilités de caisse auprès de la BDL et non pas de crédits à la BDL de Staouéli. Et d'ajouter sur un ton catégorique : « Il n'y a rien qui me lie à ces contrats ». Le juge le ramène toujours à ces contrats citant la déclaration de l'ami d'enfance de l'accusé, Idir Isir qui aurait affirmé que ces deux contrats établis chez Me Rehal, le notaire de la famille Khalifa. Et l'accusé nie tout. « Mes deux sociétés sises à Cheraga étaient gérées par ma femme (Mme Amirouchène. J'étais le directeur technique à ce moment là ; début de l'année 1990 pour la production de médicaments et début de l'année 1991 pour la commercialisation », affirme-t-il. Selon ses dires, il aurait contracté un crédit de 10 milliards de DA pour ses deux sociétés. Et de faire un cours magistral pour expliquer les nuances des transactions bancaires. « J'ai peut-être besoin d'un tableau », a-t-il plaisanté en tenant à insisté sur le fait que lorsqu'il avait quitté l'Algérie il y avait encore de l'argent dans les caisses de la banque. "Quand je suis parti les caisses n'étaient pas vides», tientil encore une fois à préciser. Sur la création de la première banque privée en Algérie. M. Khalifa a affirmé que c'était pour accompagner la volonté du gouvernement de combler le besoin de bancarisation du pays. « J'ai ouvert ma banque quand l'Etat a décidé l'ouverture de nouvelles banques et d'ouvrir ce secteur au privé», a-t-il dit. Selon lui, l'idée de la création d'une banque remonte à 1995. « J'ai présenté ma demande en 1996. J'étais beaucoup reçu par les services d'études de la Banque d'Algérie et j'ai fait une formation de gestion bancaire en France. Je visais à la base le financement des pharmacies », a-t-il détaillé, ajoutant qu'il était le premier actionnaire d'Al Khalifa Bank avec 67 % des parts. Les autres actionnaires sont les membres de sa famille. Le juge saisit l'occasion pour lui parler de sa relation avec le gouverneur de la Banque d'Algérie de l'époque, Abderrahmane Keramane. Est il un parent à vous, lui demande-t-il. « On m'a dit que c'est un parent à notre famille, j'ai donc cherché et trouvé que c'était un cousin éloigné d'un cousin éloigné de ma mère. On ne l'a jamais vu dans les fêtes de l'Aid et mariages ». Et de s'interroger : « On est Chaouis et lui est Turc, il s'appelle Keramane. Comment voulez vous qu'il fasse partie de notre famille ». Cette boutade n'a pas manqué de faire rire la salle. Le juge l'interroge sur la nomination de Kaci Mohamed à la Direction générale. « Je l'ai nommé parce qu'il était âgé et expérimenté », répond l'accusé. Sur son remplacement à la tête de la banque sans passer par le changement des statuts, l'accusé a été évasif, se justifiant par les propos rassurants qu'aurait tenus M. Kaci selon lesquels « il n'y a pas de mesures disciplinaires contre cela ». 1h 20 - Reprise de l'audition qui tourne autour de la perquisition demandée par la Banque d'Algérie en 1999 suite à la démission de Kaci Mohamed et son remplacementpar Abdelmoumene Khalifa sans autorisation préalable de la Banque centrale. Al Khalifa Bank a connu 10 perquisitions depuis 1999 jusqu'à sa fermeture. Le juge l'interroge par la suite sur la constitution des agences, l'activité de la banque et le mouvement de l'argent qui y était déposé par notamment les institutions de l'Etat. Khalifa se perd à chaque fois dans les détails sans répondre nécessairement aux questions. Le juge Antar Menouar revient alors sur la création de la compagnie aérienne privée Khalifa Airways. Abdelmoumene Khalifa répond : « J'ai créé Khalifa Airways avec 150 millions de DA 6 mois après la création d'Al Khalifa Bank. C'est le même principe : la banque fait circuler de l'argent et les avions les êtres humains ». En tout dix entreprises ont été créées, selon lui. Dans des domaines aussi variés que l'informatique, le catering, le graphisme, la sécurité etc. «Je voulais construire un groupe. Ce sont les groupes s qui font l'économie des pays développés. J'ai créé Al Khalifa TV pour donner une bonne image de l'Algérie qui a été ternie par les années sombres du terrorisme », a-t-il répondu au juge qui l'a interrogé sur cette multitude de domaines d'activité couverts par son entreprise. Avant de le relancer les stations de dessalement de l'eau de mer. « En 2001, j'ai acheté 5 stations de la Grèce pour les offrir à l'Algérie qui connaissait à l'époque une sécheresse terrible. Les deux premières payées à 3.5 millions de dollars », a affirmé Khalifa. Le juge l'interrompt : « Ces stations étaient défectueuses selon l'expertise de spécialistes philippins... » Selon Khalifa, les Philippins n'ont aucune expertise. « L'entreprise saoudienne Huta City qui nous a fourni les stations est très sérieuse », dit-il. Et au juge de lui rappeler que cette société dément avoir fourni des factures pro formats et que cet argent a été détourné en France pour payer la villa de Cannes. « Vous avez quitté l'Algérie juste après vers les USA pour passer 24h puis vers l'Angleterre jusqu'à votre extradition... pourquoi avoir décidé de partir en Angleterre et pas la France ? » « J'ai choisi de ne pas partir en France parce que je n'aime pas les Français puisqu'ils ne nous aiment pas. Celui que tu as expulsé avec les armes ne pourra jamais t'aimer », a-t-il répondu. La séance reprend sur les investissements de Khalifa en France. « Khalifa Airways était une société de droit français, c'est pour cela que j'ai investi dans l'immobilier en France. C'était un investissement économique pour la compagnie aérienne », dit l'accusé. Le juge revient sur les raisons qui l'ont poussé à quitter l'Algérie en 2003. « Parce qu'on m'a retiré l'agrément de la banque Al Khalifa », a-t-il répliqué. Au total, 71 prévenus, ayant introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême seront rejugés. Plus de 300 témoins comparaîtront pour la deuxième fois, des victimes et partie civile seront présents à ce procès qui s'annonce déjà très long. Vêtu d'un costume bleu nuit, AbdelmoumeneKhalifa, amaigri, a commencé à répondre à l'interrogatoire du président du tribunal, Antar Menouer. Devant un accusé qui semblait détendu au regard de la gravité des chefs d'inculpations dont il doit répondre, le juge a expliqué, dans le détail, les accusations portées contre l'accusé. Il s'agit de "constitution d'une association de malfaiteurs, vol qualifié, escroquerie, abus de confiance et falsification de documents officiels". Abdelmoumene Khalifa est entouré de ses deux avocats, Nesseredine Lezzar et Merouane Medjhouda, dans une salle d'audience à moitié pleine. Au début de l'audience, le président du tribunal a rappelé à la presse l'interdiction de filmer, de prendre en photo ou d'enregistrer le déroulement du procès qui sera long, a-t-il fait remarquer. Il a également demandé aux témoins de rester en dehors de la salle d'audience, relevant qu'il fera appel à eux tout au long du procès. Abdelmoumene Khalifa répond au premier chef d'inculpation de fraude dans le contrat de crédit pour l'achat d'une villa sise à Paradou Hydra, un R+1 et le magasin de Cheraga, un R+2, auprès de l'agence bancaire BDL de Staouéli. D'un ton rassuré et ferme, il montre que dans l'acte il est écrit que le crédit a été fait pour une entreprise de distribution et non pas pour son entreprise Sarl KRG Pharma. «J'avais juste des facilités auprès de la BDL...» Son avocat Me Lezzar apporte les documents. « Les deux actes sont falsifiés », affirme Abdelmoumene Khalifa en défiant le juge de trouver sa signature sur les deux contrats. « J'avais juste des facilités de caisse auprès de la BDL et non pas de crédits à la BDL de Staouéli. Et d'ajouter sur un ton catégorique : « Il n'y a rien qui me lie à ces contrats ». Le juge le ramène toujours à ces contrats citant la déclaration de l'ami d'enfance de l'accusé, Idir Isir qui aurait affirmé que ces deux contrats établis chez Me Rehal, le notaire de la famille Khalifa. Et l'accusé nie tout. « Mes deux sociétés sises à Cheraga étaient gérées par ma femme (Mme Amirouchène. J'étais le directeur technique à ce moment là ; début de l'année 1990 pour la production de médicaments et début de l'année 1991 pour la commercialisation », affirme-t-il. Selon ses dires, il aurait contracté un crédit de 10 milliards de DA pour ses deux sociétés. Et de faire un cours magistral pour expliquer les nuances des transactions bancaires. « J'ai peut-être besoin d'un tableau », a-t-il plaisanté en tenant à insisté sur le fait que lorsqu'il avait quitté l'Algérie il y avait encore de l'argent dans les caisses de la banque. "Quand je suis parti les caisses n'étaient pas vides», tientil encore une fois à préciser. Sur la création de la première banque privée en Algérie. M. Khalifa a affirmé que c'était pour accompagner la volonté du gouvernement de combler le besoin de bancarisation du pays. « J'ai ouvert ma banque quand l'Etat a décidé l'ouverture de nouvelles banques et d'ouvrir ce secteur au privé», a-t-il dit. Selon lui, l'idée de la création d'une banque remonte à 1995. « J'ai présenté ma demande en 1996. J'étais beaucoup reçu par les services d'études de la Banque d'Algérie et j'ai fait une formation de gestion bancaire en France. Je visais à la base le financement des pharmacies », a-t-il détaillé, ajoutant qu'il était le premier actionnaire d'Al Khalifa Bank avec 67 % des parts. Les autres actionnaires sont les membres de sa famille. Le juge saisit l'occasion pour lui parler de sa relation avec le gouverneur de la Banque d'Algérie de l'époque, Abderrahmane Keramane. Est il un parent à vous, lui demande-t-il. « On m'a dit que c'est un parent à notre famille, j'ai donc cherché et trouvé que c'était un cousin éloigné d'un cousin éloigné de ma mère. On ne l'a jamais vu dans les fêtes de l'Aid et mariages ». Et de s'interroger : « On est Chaouis et lui est Turc, il s'appelle Keramane. Comment voulez vous qu'il fasse partie de notre famille ». Cette boutade n'a pas manqué de faire rire la salle. Le juge l'interroge sur la nomination de Kaci Mohamed à la Direction générale. « Je l'ai nommé parce qu'il était âgé et expérimenté », répond l'accusé. Sur son remplacement à la tête de la banque sans passer par le changement des statuts, l'accusé a été évasif, se justifiant par les propos rassurants qu'aurait tenus M. Kaci selon lesquels « il n'y a pas de mesures disciplinaires contre cela ». 1h 20 - Reprise de l'audition qui tourne autour de la perquisition demandée par la Banque d'Algérie en 1999 suite à la démission de Kaci Mohamed et son remplacementpar Abdelmoumene Khalifa sans autorisation préalable de la Banque centrale. Al Khalifa Bank a connu 10 perquisitions depuis 1999 jusqu'à sa fermeture. Le juge l'interroge par la suite sur la constitution des agences, l'activité de la banque et le mouvement de l'argent qui y était déposé par notamment les institutions de l'Etat. Khalifa se perd à chaque fois dans les détails sans répondre nécessairement aux questions. Le juge Antar Menouar revient alors sur la création de la compagnie aérienne privée Khalifa Airways. Abdelmoumene Khalifa répond : « J'ai créé Khalifa Airways avec 150 millions de DA 6 mois après la création d'Al Khalifa Bank. C'est le même principe : la banque fait circuler de l'argent et les avions les êtres humains ». En tout dix entreprises ont été créées, selon lui. Dans des domaines aussi variés que l'informatique, le catering, le graphisme, la sécurité etc. «Je voulais construire un groupe. Ce sont les groupes s qui font l'économie des pays développés. J'ai créé Al Khalifa TV pour donner une bonne image de l'Algérie qui a été ternie par les années sombres du terrorisme », a-t-il répondu au juge qui l'a interrogé sur cette multitude de domaines d'activité couverts par son entreprise. Avant de le relancer les stations de dessalement de l'eau de mer. « En 2001, j'ai acheté 5 stations de la Grèce pour les offrir à l'Algérie qui connaissait à l'époque une sécheresse terrible. Les deux premières payées à 3.5 millions de dollars », a affirmé Khalifa. Le juge l'interrompt : « Ces stations étaient défectueuses selon l'expertise de spécialistes philippins... » Selon Khalifa, les Philippins n'ont aucune expertise. « L'entreprise saoudienne Huta City qui nous a fourni les stations est très sérieuse », dit-il. Et au juge de lui rappeler que cette société dément avoir fourni des factures pro formats et que cet argent a été détourné en France pour payer la villa de Cannes. « Vous avez quitté l'Algérie juste après vers les USA pour passer 24h puis vers l'Angleterre jusqu'à votre extradition... pourquoi avoir décidé de partir en Angleterre et pas la France ? » « J'ai choisi de ne pas partir en France parce que je n'aime pas les Français puisqu'ils ne nous aiment pas. Celui que tu as expulsé avec les armes ne pourra jamais t'aimer », a-t-il répondu. La séance reprend sur les investissements de Khalifa en France. « Khalifa Airways était une société de droit français, c'est pour cela que j'ai investi dans l'immobilier en France. C'était un investissement économique pour la compagnie aérienne », dit l'accusé. Le juge revient sur les raisons qui l'ont poussé à quitter l'Algérie en 2003. « Parce qu'on m'a retiré l'agrément de la banque Al Khalifa », a-t-il répliqué. Au total, 71 prévenus, ayant introduit un pourvoi en cassation devant la Cour suprême seront rejugés. Plus de 300 témoins comparaîtront pour la deuxième fois, des victimes et partie civile seront présents à ce procès qui s'annonce déjà très long.