Le Festival de Cannes 2015 est revenu hier mercredi soir avec la traditionnelle montée des marches et la cérémonie d'ouverture au Palais des Festivals. Sur le tapis rouge défile Catherine Deneuve à côté d'un jeune inconnu, le duo d'acteurs à l'affiche du film d'ouverture d'Emmanuelle Bercot. La Tête haute, un drame social français loin des paillettes. Le Festival de Cannes 2015 est revenu hier mercredi soir avec la traditionnelle montée des marches et la cérémonie d'ouverture au Palais des Festivals. Sur le tapis rouge défile Catherine Deneuve à côté d'un jeune inconnu, le duo d'acteurs à l'affiche du film d'ouverture d'Emmanuelle Bercot. La Tête haute, un drame social français loin des paillettes. C'est aussi avec le nouveau président Pierre Lescure et un nombre élevé de premiers films que s'ouvre la 68e édition du plus grand festival de cinéma au monde qui se terminera avec le palmarès et la Palme d'or attribuée le 24 mai. Parmi les 19 films en lice pour la Palme d'or, on découvre cinq films français et trois italiens, mais pas de favoris. Plus que les habitués de la Croisette comme Jacques Audiard, Kore-Eda Hirokazu, Matteo Garrone, Nanni Moretti, Gus Van Sant ou Paolo Sorrentino, ce sont les films réalisés par le Grec Yorgos Lanthimos et l'Hongrois Laszlo Nemes qui suscitent actuellement le plus d'intérêt parmi les plus de 40.000 festivaliers. Lanthimos est très attendu avec The Lobster qui s'annonce assez kafkaïen avec un héros menacé d'être transformé en animal. Quant à Nemes, il n'ambitionne rien de moins que de renouveler le regard sur la Shoah avec son premier long métrage Le fils de Saul, une histoire morbide autour du Sonderkommando à Auschwitz. À côté de ce seul premier film en lice pour la Palme d'or, il y a dans toutes les sections cannoises cette année au total 24 longs métrages qui concourent pour la prestigieuse Caméra d'or de la meilleure première réalisation. Parmi les candidats, il y a Natalie Portman qu'on retrouve pour la première fois derrière la caméra pour Une Histoire d'amour et de ténèbres, un film beaucoup moins glamour que son image de star hollywoodienne oscarisée. Constat essentiel à savoir sur Cannes 2015 C'est un jury jeune, glamour et respectueux de la parité (cinq hommes, quatre femmes) qui aura la délicate tâche de départager les 19 films en compétition au 68e Festival de Cannes. Chapeauté par les présidents Ethan et Joel Coen, les actrices Sophie Marceau, Sienna Miller, Rossy de Palma, le comédien Jake Gyllenhaal, les réalisateurs Xavier Dolan, Guillermo del Toro et la chanteuse Rokia Traoré constituent une assemblée de Sages somme toute assez hétéroclite malgré une importante représentation nordaméricaine. Aussi, comme chaque année, les membres du jury devront s'employer à ne pas éveiller les soupçons de copinage. Pas si simple tant le monde du cinéma est petit. Jake Gyllenhaal, par exemple, a joué deux fois pour le Canadien Denis Villeneuve, en compétition avec "Sicario". Film ayant bénéficié des lumières du chef opérateur britannique Roger Deakins, connu pour ses nombreuses collaborations avec... les frères Coen. On se souvient qu'en attribuant la Palme d'or 2009 à Michael Haneke, la présidente Isabelle Huppert, son actrice fétiche, avait été accusée de favoritisme. Plus récemment, le jury 2012, présidé par Nanni Moretti, avait été pointé du doigt pour avoir récompensé une majorité de films distribués par Le Pacte, la société qui se charge également des oeuvres du cinéaste italien. Y a-t-il trop de films français ? Le cinéma français joue à domicile et ça se voit. Sur les 19 films concourant pour la Palme d'or, cinq sont le fruit d'un ou d'une cinéaste tricolore (Jacques Audiard, Stéphane Brizé, Valérie Donzelli, Maïwenn, Guillaume Nicloux). Un ratio que Thierry Frémaux, le délégué général du festival, explique par un nombre important de bons films hexagonaux soumis au comité de sélection. Même hors compétition, les Français ont été particulièrement choyés puisque c'est "La Tête haute" d'Emmanuelle Bercot qui ouvrira les hostilités et le documentaire "La Glace et le Ciel" de Luc Jacquet qui les clôturera. Sans compter les programmations de "Love" de Gaspar Noé en séance de minuit ainsi que d'"Asphalte" de Samuel Benchetrit et d'"Une histoire de fou" de Robert Guédiguian en séances spéciales. Sur Slate.fr, le critique Jean-Michel Frodon voit dans cette surreprésentation le "symptôme d'une trop grande proximité des sélectionneurs avec l'industrie française du cinéma, industrie qui déploie toute sa puissance d'influence pour que ses produits soient sélectionnés, ce qui est tout à fait naturel." Dans "Télérama", Thierry Frémaux se défend en pointant l'absence d'une concurrence de qualité : "La vraie question, c'est la perte d'influence de l'Europe de l'Est, d'une partie de l'Amérique latine et la manière dont Hollywood a du mal à sanctuariser un cinéma d'auteur fondamental d'un point de vue artistique mais moins performant financièrement." Il est vrai que, cette année, le contingent américain semble bien mince. Seuls trois films estampillés US sont en lice pour la Palme : "Carol" de Todd Haynes, "La Forêt des songes" de Gus Van Sant et "Sicario" de Denis Villeneuve qui est... québécois. Quant à la présence de cinéastes africains... Après Grigris de Mahamet Saleh Haroun en 2013 et Timbuktu d'Abderrahmane Sisskao en 2014 (qui a été boudé par le jury de Cannes pour après entrer dans l'histoire du cinéma comme le film africain le plus populaire et le plus primé de tous les temps avec plus de 1,2 million d'entrées et 7 Césars), cette année, aucun film africain ne figure sur la liste des films en compétition, même si le Malien Souleymane Cissé, doyen du cinéma africain, jouit de la reconnaissance d'une séance spéciale pour son nouveau film O Ka (Notre Maison) en sélection officielle. C'est aussi avec le nouveau président Pierre Lescure et un nombre élevé de premiers films que s'ouvre la 68e édition du plus grand festival de cinéma au monde qui se terminera avec le palmarès et la Palme d'or attribuée le 24 mai. Parmi les 19 films en lice pour la Palme d'or, on découvre cinq films français et trois italiens, mais pas de favoris. Plus que les habitués de la Croisette comme Jacques Audiard, Kore-Eda Hirokazu, Matteo Garrone, Nanni Moretti, Gus Van Sant ou Paolo Sorrentino, ce sont les films réalisés par le Grec Yorgos Lanthimos et l'Hongrois Laszlo Nemes qui suscitent actuellement le plus d'intérêt parmi les plus de 40.000 festivaliers. Lanthimos est très attendu avec The Lobster qui s'annonce assez kafkaïen avec un héros menacé d'être transformé en animal. Quant à Nemes, il n'ambitionne rien de moins que de renouveler le regard sur la Shoah avec son premier long métrage Le fils de Saul, une histoire morbide autour du Sonderkommando à Auschwitz. À côté de ce seul premier film en lice pour la Palme d'or, il y a dans toutes les sections cannoises cette année au total 24 longs métrages qui concourent pour la prestigieuse Caméra d'or de la meilleure première réalisation. Parmi les candidats, il y a Natalie Portman qu'on retrouve pour la première fois derrière la caméra pour Une Histoire d'amour et de ténèbres, un film beaucoup moins glamour que son image de star hollywoodienne oscarisée. Constat essentiel à savoir sur Cannes 2015 C'est un jury jeune, glamour et respectueux de la parité (cinq hommes, quatre femmes) qui aura la délicate tâche de départager les 19 films en compétition au 68e Festival de Cannes. Chapeauté par les présidents Ethan et Joel Coen, les actrices Sophie Marceau, Sienna Miller, Rossy de Palma, le comédien Jake Gyllenhaal, les réalisateurs Xavier Dolan, Guillermo del Toro et la chanteuse Rokia Traoré constituent une assemblée de Sages somme toute assez hétéroclite malgré une importante représentation nordaméricaine. Aussi, comme chaque année, les membres du jury devront s'employer à ne pas éveiller les soupçons de copinage. Pas si simple tant le monde du cinéma est petit. Jake Gyllenhaal, par exemple, a joué deux fois pour le Canadien Denis Villeneuve, en compétition avec "Sicario". Film ayant bénéficié des lumières du chef opérateur britannique Roger Deakins, connu pour ses nombreuses collaborations avec... les frères Coen. On se souvient qu'en attribuant la Palme d'or 2009 à Michael Haneke, la présidente Isabelle Huppert, son actrice fétiche, avait été accusée de favoritisme. Plus récemment, le jury 2012, présidé par Nanni Moretti, avait été pointé du doigt pour avoir récompensé une majorité de films distribués par Le Pacte, la société qui se charge également des oeuvres du cinéaste italien. Y a-t-il trop de films français ? Le cinéma français joue à domicile et ça se voit. Sur les 19 films concourant pour la Palme d'or, cinq sont le fruit d'un ou d'une cinéaste tricolore (Jacques Audiard, Stéphane Brizé, Valérie Donzelli, Maïwenn, Guillaume Nicloux). Un ratio que Thierry Frémaux, le délégué général du festival, explique par un nombre important de bons films hexagonaux soumis au comité de sélection. Même hors compétition, les Français ont été particulièrement choyés puisque c'est "La Tête haute" d'Emmanuelle Bercot qui ouvrira les hostilités et le documentaire "La Glace et le Ciel" de Luc Jacquet qui les clôturera. Sans compter les programmations de "Love" de Gaspar Noé en séance de minuit ainsi que d'"Asphalte" de Samuel Benchetrit et d'"Une histoire de fou" de Robert Guédiguian en séances spéciales. Sur Slate.fr, le critique Jean-Michel Frodon voit dans cette surreprésentation le "symptôme d'une trop grande proximité des sélectionneurs avec l'industrie française du cinéma, industrie qui déploie toute sa puissance d'influence pour que ses produits soient sélectionnés, ce qui est tout à fait naturel." Dans "Télérama", Thierry Frémaux se défend en pointant l'absence d'une concurrence de qualité : "La vraie question, c'est la perte d'influence de l'Europe de l'Est, d'une partie de l'Amérique latine et la manière dont Hollywood a du mal à sanctuariser un cinéma d'auteur fondamental d'un point de vue artistique mais moins performant financièrement." Il est vrai que, cette année, le contingent américain semble bien mince. Seuls trois films estampillés US sont en lice pour la Palme : "Carol" de Todd Haynes, "La Forêt des songes" de Gus Van Sant et "Sicario" de Denis Villeneuve qui est... québécois. Quant à la présence de cinéastes africains... Après Grigris de Mahamet Saleh Haroun en 2013 et Timbuktu d'Abderrahmane Sisskao en 2014 (qui a été boudé par le jury de Cannes pour après entrer dans l'histoire du cinéma comme le film africain le plus populaire et le plus primé de tous les temps avec plus de 1,2 million d'entrées et 7 Césars), cette année, aucun film africain ne figure sur la liste des films en compétition, même si le Malien Souleymane Cissé, doyen du cinéma africain, jouit de la reconnaissance d'une séance spéciale pour son nouveau film O Ka (Notre Maison) en sélection officielle.