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La Chine complètement à... l'ouest
Festival de cannes
Publié dans Le Midi Libre le 21 - 05 - 2015

Le maître chinois Jia Zhang-ke est à nouveau en lice pour la Palme d'or. Mercredi 20 mai, il explorait au Festival de Cannes, encore une fois, les mutations de la société chinoise actuelle. Mountains May Depart brandit l'évolution et le futur de trois Chinois pendant trois décennies.
Le maître chinois Jia Zhang-ke est à nouveau en lice pour la Palme d'or. Mercredi 20 mai, il explorait au Festival de Cannes, encore une fois, les mutations de la société chinoise actuelle. Mountains May Depart brandit l'évolution et le futur de trois Chinois pendant trois décennies.
Malgré l'optimisme affiché à l'occasion du Nouvel An qu'on est en train de fêter dans cette région entourée de jolies montagnes, la direction de la dérive est claire dès le début. Un groupe de Chinois survoltés dansent sur le rythme électro-pop Go West des Pet Shop Boys.
Et l'appel de l'ouest est chez Jia Zhang-ke égal à capitalisme, individualisme et perte des valeurs qui rongent et détruisent la société. Quatre ans après A Touch of Sin, sa fresque grandiose sur les abîmes de la Chine contemporaine, le réalisateur chinoisancre son histoire encore une fois sur un terrain personnel et industriel, autour d'une mine de charbon où l'on suit le destin de trois amis.
Sur fond d'une histoire d'amour triangulaire où la prof de danse Tao doit se décider avec qui elle va semarier, Jia Zhang-ke décrypte le mécanisme à l'oeuvre dans le monde chinois actuel. Le match est joué d'avance. Yang, le macho cynique, mais devenu propriétaire de la mine à Fenyang, remporte finalement les faveurs de la femme désirée. Et c'est naturellement Lianzi, le travailleur de mine gentil, mais sale et pauvre, qui part en exil, le jour où Kate lui apporte l'invitation pour sa fête de mariage.
Ce n'est que le début d'un long périple, mais on reste déjà sur notre faim. Un scénario visible, des images forcées et des acteurs pâles. Pendant la première moitié de la séance, la seule surprise était une panne technique du projecteur nécessitant de rembobiner le film quelques minutes seulement après son lancement. Hélas, le long métrage aussi avait beaucoup de mal à démarrer.
A-t-il tout oublié depuis son chef d'oeuvre A Touch of Sin ? Là où le scénario excellait en surprises, profondeur et humour noir, règne cette fois-ci le calme plat. Et de l'esprit acide qui guettait autrefois les autorités chinoises (d'où les applaudissements moqueurs lors de l'apparition au générique du logo du bureau de censure chinois pour le cinéma) ne reste plus rien, à l'exception de quelques allusions à une Chine qui s'échappe à ellemême et qui risque bientôt de ne plus se reconnaître.
Car Mountains may depart est une invitation à un voyage traversant trois époques. En 1999, les chemins des amis se séparent, en 2014, le mariage de Yang a déjà implosé et la santé de Lianzi a été déjà ruinée par le charbon. Et pourtant, Tao était depuis longtemps conscient des dangers. Lorsque Zang se sentait invincible à bord de son VW rouge, le clairvoyant Lianzi avait mis en garde Tao (mais ton corps est chinois). Reste alors l'avenir, situé dans le film en 2025. L'espoir se dirige vers l'Australie où Zang s'est installé avec son fils nommé Dollar. C'est cette troisième partie qui donnera tout son sens à ce film laborieux et larmoyant, hélas sans le sauver.
Malgré l'optimisme affiché à l'occasion du Nouvel An qu'on est en train de fêter dans cette région entourée de jolies montagnes, la direction de la dérive est claire dès le début. Un groupe de Chinois survoltés dansent sur le rythme électro-pop Go West des Pet Shop Boys.
Et l'appel de l'ouest est chez Jia Zhang-ke égal à capitalisme, individualisme et perte des valeurs qui rongent et détruisent la société. Quatre ans après A Touch of Sin, sa fresque grandiose sur les abîmes de la Chine contemporaine, le réalisateur chinoisancre son histoire encore une fois sur un terrain personnel et industriel, autour d'une mine de charbon où l'on suit le destin de trois amis.
Sur fond d'une histoire d'amour triangulaire où la prof de danse Tao doit se décider avec qui elle va semarier, Jia Zhang-ke décrypte le mécanisme à l'oeuvre dans le monde chinois actuel. Le match est joué d'avance. Yang, le macho cynique, mais devenu propriétaire de la mine à Fenyang, remporte finalement les faveurs de la femme désirée. Et c'est naturellement Lianzi, le travailleur de mine gentil, mais sale et pauvre, qui part en exil, le jour où Kate lui apporte l'invitation pour sa fête de mariage.
Ce n'est que le début d'un long périple, mais on reste déjà sur notre faim. Un scénario visible, des images forcées et des acteurs pâles. Pendant la première moitié de la séance, la seule surprise était une panne technique du projecteur nécessitant de rembobiner le film quelques minutes seulement après son lancement. Hélas, le long métrage aussi avait beaucoup de mal à démarrer.
A-t-il tout oublié depuis son chef d'oeuvre A Touch of Sin ? Là où le scénario excellait en surprises, profondeur et humour noir, règne cette fois-ci le calme plat. Et de l'esprit acide qui guettait autrefois les autorités chinoises (d'où les applaudissements moqueurs lors de l'apparition au générique du logo du bureau de censure chinois pour le cinéma) ne reste plus rien, à l'exception de quelques allusions à une Chine qui s'échappe à ellemême et qui risque bientôt de ne plus se reconnaître.
Car Mountains may depart est une invitation à un voyage traversant trois époques. En 1999, les chemins des amis se séparent, en 2014, le mariage de Yang a déjà implosé et la santé de Lianzi a été déjà ruinée par le charbon. Et pourtant, Tao était depuis longtemps conscient des dangers. Lorsque Zang se sentait invincible à bord de son VW rouge, le clairvoyant Lianzi avait mis en garde Tao (mais ton corps est chinois). Reste alors l'avenir, situé dans le film en 2025. L'espoir se dirige vers l'Australie où Zang s'est installé avec son fils nommé Dollar. C'est cette troisième partie qui donnera tout son sens à ce film laborieux et larmoyant, hélas sans le sauver.


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