Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé jeudi les critiques sur sa politique d'accueil des réfugiés syriens en menaçant l'Europe de laisser filer les migrants, au moment où l'Otan a décidé de se joindre à la lutte contre les passeurs. Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a dénoncé jeudi les critiques sur sa politique d'accueil des réfugiés syriens en menaçant l'Europe de laisser filer les migrants, au moment où l'Otan a décidé de se joindre à la lutte contre les passeurs. Excédé par ceux qui pressent Ankara d'ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui fuient la bataille d'Alep, Erdogan a réitéré, publiquement cette fois, les mises en garde déjà adressées à huis clos aux dirigeants de l'Union européenne (UE). "Il n'est pas inscrit idiot sur notre front. Ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien. Notre patience à des limites. Nous ferons le nécessaire", a-til lancé lors d'un discours devant des hommes d'affaires à Ankara. Sollicité par Ankara, Berlin et Athènes, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a de son côté annoncé qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre "sans tarder" en mer Egée pour "aider à lutter contre le trafic humain". Malgré l'accord passé en novembre dernier entre la Turquie et l'UE, le flux des migrants qui traversent chaque jour la mer Egée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques n'a que faiblement ralenti. L'an dernier, 850.000 d'entre eux ont réussi à entrer en Europe par cette voie. Et 68.000 de plus depuis le début du mois de janvier, selon l'Onu. En échange d'une enveloppe de 3 milliards d'euros, la Turquie s'est engagée à mieux contrôler ses frontières et à durcir sa lutte contre les passeurs. Mais les divergences entre les deux partenaires demeurent. Les dirigeants européens jugent les efforts turcs insuffisants, et la Turquie déplore la faiblesse de l'aide de l'UE. Erdogan a illustré jeudi ces tensions persistantes sur le sujet en confirmant des propos qu'ils avaient tenus en novembre dernier au président de la Commission Jean-Claude Juncker et à celui du Conseil Donald Tusk. Au revoir aux migrants Selon le site grec Euro2day, l'homme fort de Turquie avait alors déclaré: "on peut ouvrir les portes vers la Grèce et la Bulgarie à tout moment". "Je suis fier de ce que j'ai dit", a lancé M. Erdogan jeudi. "Nous avons défendu les droits de la Turquie et des réfugiés. Et nous leur avons dit +désolé, nous allons ouvrir les portes et dire au revoir aux migrants", a-t-il répété. Très fière de sa politique de "porte ouverte", la Turquie accueille 2,7 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui depuis 2011 la guerre dans leur pays. Ses dirigeants affirment avoir déjà dépensé 10 milliards de dollars pour eux. Depuis la semaine dernière, Ankara a toutefois décidé de ne pas ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui ont fui l'offensive du régime syrien, épaulé par l'aviation russe, sur la ville d'Alep. Ses dirigeants ont indiqué avoir atteint les "limites" de leurs capacités d'accueil et préféré venir en aide à cette nouvelle vague sur le sol syrien. L'UE et l'Onu l'ont toutefois appelé à laisser entrer les déplacés d'Alep sur son sol. "Honte à vous ! Honte à vous !", a lancé Erdogan jeudi à l'intention des Nations unies. Dans ce climat, Athènes "examine" la possibilité de déclarer la Turquie comme "pays tiers sûr", ce qui lui permettrait d'y renvoyer les demandeurs d'asile affluant sur son territoire depuis les côtes turques, selon une source gouvernementale turque. Cette possibilité a également été évoquée jeudi par la ministre allemande de la Défense dans le cadre de l'opération à venir de l'Otan. Ursula von der Leyen a ainsi fait état d'"un accord solide avec la Turquie selon lequel les réfugiés vont être renvoyés en Turquie, quelles que soient les circonstances". Jeudi, la justice turque a ouvert le procès de deux passeurs syriens poursuivis après le naufrage d'un bateau de réfugiés syriens qui avait provoqué, en septembre, la mort du petit Aylan Kurdi, devenue un symbole planétaire du drame des migrants. Excédé par ceux qui pressent Ankara d'ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui fuient la bataille d'Alep, Erdogan a réitéré, publiquement cette fois, les mises en garde déjà adressées à huis clos aux dirigeants de l'Union européenne (UE). "Il n'est pas inscrit idiot sur notre front. Ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien. Notre patience à des limites. Nous ferons le nécessaire", a-til lancé lors d'un discours devant des hommes d'affaires à Ankara. Sollicité par Ankara, Berlin et Athènes, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a de son côté annoncé qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre "sans tarder" en mer Egée pour "aider à lutter contre le trafic humain". Malgré l'accord passé en novembre dernier entre la Turquie et l'UE, le flux des migrants qui traversent chaque jour la mer Egée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques n'a que faiblement ralenti. L'an dernier, 850.000 d'entre eux ont réussi à entrer en Europe par cette voie. Et 68.000 de plus depuis le début du mois de janvier, selon l'Onu. En échange d'une enveloppe de 3 milliards d'euros, la Turquie s'est engagée à mieux contrôler ses frontières et à durcir sa lutte contre les passeurs. Mais les divergences entre les deux partenaires demeurent. Les dirigeants européens jugent les efforts turcs insuffisants, et la Turquie déplore la faiblesse de l'aide de l'UE. Erdogan a illustré jeudi ces tensions persistantes sur le sujet en confirmant des propos qu'ils avaient tenus en novembre dernier au président de la Commission Jean-Claude Juncker et à celui du Conseil Donald Tusk. Au revoir aux migrants Selon le site grec Euro2day, l'homme fort de Turquie avait alors déclaré: "on peut ouvrir les portes vers la Grèce et la Bulgarie à tout moment". "Je suis fier de ce que j'ai dit", a lancé M. Erdogan jeudi. "Nous avons défendu les droits de la Turquie et des réfugiés. Et nous leur avons dit +désolé, nous allons ouvrir les portes et dire au revoir aux migrants", a-t-il répété. Très fière de sa politique de "porte ouverte", la Turquie accueille 2,7 millions de Syriens et 300.000 Irakiens qui ont fui depuis 2011 la guerre dans leur pays. Ses dirigeants affirment avoir déjà dépensé 10 milliards de dollars pour eux. Depuis la semaine dernière, Ankara a toutefois décidé de ne pas ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui ont fui l'offensive du régime syrien, épaulé par l'aviation russe, sur la ville d'Alep. Ses dirigeants ont indiqué avoir atteint les "limites" de leurs capacités d'accueil et préféré venir en aide à cette nouvelle vague sur le sol syrien. L'UE et l'Onu l'ont toutefois appelé à laisser entrer les déplacés d'Alep sur son sol. "Honte à vous ! Honte à vous !", a lancé Erdogan jeudi à l'intention des Nations unies. Dans ce climat, Athènes "examine" la possibilité de déclarer la Turquie comme "pays tiers sûr", ce qui lui permettrait d'y renvoyer les demandeurs d'asile affluant sur son territoire depuis les côtes turques, selon une source gouvernementale turque. Cette possibilité a également été évoquée jeudi par la ministre allemande de la Défense dans le cadre de l'opération à venir de l'Otan. Ursula von der Leyen a ainsi fait état d'"un accord solide avec la Turquie selon lequel les réfugiés vont être renvoyés en Turquie, quelles que soient les circonstances". Jeudi, la justice turque a ouvert le procès de deux passeurs syriens poursuivis après le naufrage d'un bateau de réfugiés syriens qui avait provoqué, en septembre, la mort du petit Aylan Kurdi, devenue un symbole planétaire du drame des migrants.