Selon le FMI la croissance va ralentir très fortement dès2020 en provoquant uneaugmentation du taux dechômage. Elle se traduiraaussi par la persistance desdéficits budgétaires et surtoutdes déficits externes qui vontéliminer progressivementtoutes les marges demanoeuvre... Selon le FMI la croissance va ralentir très fortement dès2020 en provoquant uneaugmentation du taux dechômage. Elle se traduiraaussi par la persistance desdéficits budgétaires et surtoutdes déficits externes qui vontéliminer progressivementtoutes les marges demanoeuvre... Décidément, le FMI et le gouvernement ne voient pas l'avenirde l'économie algérienne de lamême façon. Dans le rapport trèsdétaillé qu'il a rendu public avanthier,sur les perspectives de l'économiealgérienne, le FMI se montre trèspessimiste à propos des conséquencesdu virage économique effectué depuisl'été dernier en prenant carrément à contre-pied les annonces rassurantesde la communication officielle de l'Exécutif algérien sur ce sujet. Une croissance plus élevée en 2018 À grand renfort d'arguments, de chiffres et de diagrammes qui prolongentsignificativement l'analyse sur unepériode de 5 ans, jusqu'en 2023, l'institutionbasée à Washington démontreque la démarche annoncée par le gouvernement,qui repose principalementsur le recours à la planche à billetsdans le but de financer le déficit budgétaire,va bien conduire à un redressement de la croissance à court termequi devrait atteindre près de 3 % cetteannée après avoir baissé, le chiffre est inédit, à 1,6 % l'année dernière. Forte dégradation à partir de 2020 Pour le FMI, malheureusement la suite des événements sera beaucoup moins favorable. La croissance varalentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi parla persistance des déficits budgétaireset surtout des déficits externes quivont éliminer progressivement toutesles marges de manoeuvre dont notrepays dispose encore en ramenant les réserves de change à moins de 5 moisd'importation dès 2022 et à 12 milliardsde dollars c'est-à-dire 3 moisd'importation, en 2023. Par quel mécanisme va-t-on en arriver là ? Le FMI fait d'abord mine de prendreau sérieux l'engagement des autoritésalgériennes d'effectuer des"coupes sombres" dans les dépensespubliques à partir de l'année prochaine.Une démarche intenable quiprovoquerait une quasi-récession de plusieurs années. Il note, confirmant son scepticisme au sujet de cette promesse,que si "le très ambitieux assainissementdes finances publiquesannoncé pour 2019 et au-delà ne se déroule pas comme prévu, les déséquilibrespourraient rapidementdevenir non-soutenables car les politiques actuelles affaiblissent la résiliencede l'économie au lieu de la renforcer".Le plus probable, c'est donc la poursuitependant encore plusieurs annéesdu recours aux "facilités" du financementmonétaire qui représentera déjàprès de 23 % du PIB à fin 2018. Une - spirale inflationniste - en perspective Selon le FMI, cette stratégie risque notamment d'attiser les tensions inflationnistes.II explique :"L'augmentation de la liquidité va stimulerla demande, ce qui se traduirapar une hausse des prix à court termeen raison de l'insuffisance de l'offreintérieure et des possibilitésd'épargne. Dans le même temps, ledurcissement des barrières à l'importationrisque d'alimenter les pressionsinflationnistes en réduisant l'offre – voire en débouchant sur des pénuriespour certains produits. Les attentes enmatière de salaire et de prix pourraients'ajuster rapidement et se renforcer mutuellement. Les autoritéspourraient alors se trouver obligéesde recourir au financement monétaireau cours des années suivantes, ce quirisquerait d'entraîner l'économiedans une spirale inflationniste". Des mesures de sauvegarde jusqu'en 2019 Dans ce contexte, qui sera selon toute vraisemblance celui de l'économiealgérienne au moins jusqu'au milieude l'année prochaine, un moindre malserait l'adoption de "mesures de sauvegarde" qui, ainsi que l'indique leFMI, "n'existent pas à l'heure actuelle, et ne sauraient se substituerà une politique macroéconomiquesaine".Elles consistent, si le déficit continued'être financé par la politique monétaire,à "prévoir des limites quantitatives strictes (par exemple, plafonner le financement monétaire à une partraisonnable de la moyenne desrecettes fiscales annuelles hors-hydrocarburesau cours des trois annéesprécédentes, à l'exception des dividendes versés par la BA), des limites temporelles (inférieures aux cinq ans prévus par la loi), et un financementaux taux du marché. Il sera égalementimportant de stériliser une part suffisante de la liquidité injectée et de durcirles conditions monétaires afind'atténuer les tensions inflationnistes". Les services du FMI soulignent queces mesures, si elles atténuent lesrisques, ne "les éliminent cependant pas". Un autre scénario possible L'avènement de ces scénarios aux couleurs très sombres n'est cependant pas inévitable. Les experts de Washington tentent d'en convaincreles autorités algériennes depuis maintenantprès d'un an. Il existe une alternative,une "fenêtre d'opportunité",qui reste encore ouverte pour quelquesannées. Les termes en sont connus.Pour le FMI, en matière de financement de ses dépenses, l'Algérie disposede "marges de manoeuvre" qui lui permettent d'adopter une démarche moins risquée que celle du financementmonétaire.Quelles sont ces marges de manoeuvre ? Les experts du FMI les désignentexplicitement. Le gouvernement algériendevrait "prendre en considération une gamme plus large d'options de financement, y compris l'endettementinterne, le partenariat public-privé et la cession d'actifs publics". Le FMIrecommande également un recourslimité à l'endettement extérieur pourle financement de certains projets d'investissements. Les experts du FMI se montrent égalementplus que sceptiques à propos d'une gestion de la monnaie nationale qui a conduit, depuis juin 2016, à stabiliser presque complètement la valeur du dinar par rapport au dollar. Ils affirment une nouvelle fois que"les politiques monétaire, financièreet de change devront soutenir l'ajustement. La poursuite des efforts en vued'aligner le dinar sur la situation fondamentale de l'économie, combinée àdes mesures visant à la résorption dumarché des changes parallèle, favoriseraitl'ajustement budgétaire et extérieur".Dans les projections réalisées par lFMI, l'adoption de ce train de mesures, associée à la mise en oeuvrerapide d'une série de réformes destructure, écarterait lesspectres combinés de la récession et de l'inflationqui menacent désormais l'économie algérienne sans cependant faire de miracles au moins dans une premièreétape. Elles devraient permettre destabiliser la croissance autours de 2 %au cours des prochainesannées et destopper l'érosion des réserves de change dès le début de laprochainedécennie.Un programme économique qui reviendra probablement en pleineactualité, une fois passées les prochaineséchéances électorales, dès lemilieu de 2019. En attendant, c'est undrôle de "dialogue" entre les autorités algériennes et le FMI qui se poursuit. Chute incontrôlée du dinar algérien La production algérienne étant faible et caractérisée par une faible flexibilité, "les injections de liquidités alimenteront la demande d'importations", selon les auteurs du rapport pour qui "la réponse à cette demande dépendra de l'efficacité des nouvelles barrières commerciales, mais les tensions qui ne pourront être apaisées viala balance des paiements (ce quientraînerait une baisse encore plus importante des réserves) viendront alimenter d'avantage l'inflation". Ce déséquilibre de la balance despaiements et le besoin d'importations mèneront inéluctablement vers une diminution des réserves de change, cequi fera que "les tensions exercées sur le taux de change augmenteront", selon le FMI. Si ces tensions sur le taux de change persistent, "elles risqueraientd'aboutir à une correctiondésordonnée du taux de change", soità une chute incontrôlée du dinar algérien. Un risque d'attiser les tensions inflationnistes Pour les auteurs du rapport, les effets combinés de l'augmentation de laliquidité due à un défaut de "stérilisation adéquate" de l'argent du financement monétaire et le durcissement desbarrières à l'importation font courir à l'Algérie un grand risque inflationniste. La limitation des importations et lasur-taxation de celles-ci pourraientréduire l'offre, voire déboucher "sur des pénuries pour certains produits", affirment les auteurs du rapport quivoient que dans ce cas, "les attentes en matière de salaire et de prix pourraients'ajuster rapidement et se renforcer mutuellement". En clair, les salaires et les prix s'adapteront l'un à l'autre, en augmentant indéfiniment. Dans cette situation, "les autorités pourraient alors se trouver obligées de recourir au financement monétaireau cours des années suivantes, ce qui risquerait d'entraîner l'économie dans une spirale inflationniste", selon le rapport. Décidément, le FMI et le gouvernement ne voient pas l'avenirde l'économie algérienne de lamême façon. Dans le rapport trèsdétaillé qu'il a rendu public avanthier,sur les perspectives de l'économiealgérienne, le FMI se montre trèspessimiste à propos des conséquencesdu virage économique effectué depuisl'été dernier en prenant carrément à contre-pied les annonces rassurantesde la communication officielle de l'Exécutif algérien sur ce sujet. Une croissance plus élevée en 2018 À grand renfort d'arguments, de chiffres et de diagrammes qui prolongentsignificativement l'analyse sur unepériode de 5 ans, jusqu'en 2023, l'institutionbasée à Washington démontreque la démarche annoncée par le gouvernement,qui repose principalementsur le recours à la planche à billetsdans le but de financer le déficit budgétaire,va bien conduire à un redressement de la croissance à court termequi devrait atteindre près de 3 % cetteannée après avoir baissé, le chiffre est inédit, à 1,6 % l'année dernière. Forte dégradation à partir de 2020 Pour le FMI, malheureusement la suite des événements sera beaucoup moins favorable. La croissance varalentir très fortement dès 2020 en provoquant une augmentation du taux de chômage. Elle se traduira aussi parla persistance des déficits budgétaireset surtout des déficits externes quivont éliminer progressivement toutesles marges de manoeuvre dont notrepays dispose encore en ramenant les réserves de change à moins de 5 moisd'importation dès 2022 et à 12 milliardsde dollars c'est-à-dire 3 moisd'importation, en 2023. Par quel mécanisme va-t-on en arriver là ? Le FMI fait d'abord mine de prendreau sérieux l'engagement des autoritésalgériennes d'effectuer des"coupes sombres" dans les dépensespubliques à partir de l'année prochaine.Une démarche intenable quiprovoquerait une quasi-récession de plusieurs années. Il note, confirmant son scepticisme au sujet de cette promesse,que si "le très ambitieux assainissementdes finances publiquesannoncé pour 2019 et au-delà ne se déroule pas comme prévu, les déséquilibrespourraient rapidementdevenir non-soutenables car les politiques actuelles affaiblissent la résiliencede l'économie au lieu de la renforcer".Le plus probable, c'est donc la poursuitependant encore plusieurs annéesdu recours aux "facilités" du financementmonétaire qui représentera déjàprès de 23 % du PIB à fin 2018. Une - spirale inflationniste - en perspective Selon le FMI, cette stratégie risque notamment d'attiser les tensions inflationnistes.II explique :"L'augmentation de la liquidité va stimulerla demande, ce qui se traduirapar une hausse des prix à court termeen raison de l'insuffisance de l'offreintérieure et des possibilitésd'épargne. Dans le même temps, ledurcissement des barrières à l'importationrisque d'alimenter les pressionsinflationnistes en réduisant l'offre – voire en débouchant sur des pénuriespour certains produits. Les attentes enmatière de salaire et de prix pourraients'ajuster rapidement et se renforcer mutuellement. Les autoritéspourraient alors se trouver obligéesde recourir au financement monétaireau cours des années suivantes, ce quirisquerait d'entraîner l'économiedans une spirale inflationniste". Des mesures de sauvegarde jusqu'en 2019 Dans ce contexte, qui sera selon toute vraisemblance celui de l'économiealgérienne au moins jusqu'au milieude l'année prochaine, un moindre malserait l'adoption de "mesures de sauvegarde" qui, ainsi que l'indique leFMI, "n'existent pas à l'heure actuelle, et ne sauraient se substituerà une politique macroéconomiquesaine".Elles consistent, si le déficit continued'être financé par la politique monétaire,à "prévoir des limites quantitatives strictes (par exemple, plafonner le financement monétaire à une partraisonnable de la moyenne desrecettes fiscales annuelles hors-hydrocarburesau cours des trois annéesprécédentes, à l'exception des dividendes versés par la BA), des limites temporelles (inférieures aux cinq ans prévus par la loi), et un financementaux taux du marché. Il sera égalementimportant de stériliser une part suffisante de la liquidité injectée et de durcirles conditions monétaires afind'atténuer les tensions inflationnistes". Les services du FMI soulignent queces mesures, si elles atténuent lesrisques, ne "les éliminent cependant pas". Un autre scénario possible L'avènement de ces scénarios aux couleurs très sombres n'est cependant pas inévitable. Les experts de Washington tentent d'en convaincreles autorités algériennes depuis maintenantprès d'un an. Il existe une alternative,une "fenêtre d'opportunité",qui reste encore ouverte pour quelquesannées. Les termes en sont connus.Pour le FMI, en matière de financement de ses dépenses, l'Algérie disposede "marges de manoeuvre" qui lui permettent d'adopter une démarche moins risquée que celle du financementmonétaire.Quelles sont ces marges de manoeuvre ? Les experts du FMI les désignentexplicitement. Le gouvernement algériendevrait "prendre en considération une gamme plus large d'options de financement, y compris l'endettementinterne, le partenariat public-privé et la cession d'actifs publics". Le FMIrecommande également un recourslimité à l'endettement extérieur pourle financement de certains projets d'investissements. Les experts du FMI se montrent égalementplus que sceptiques à propos d'une gestion de la monnaie nationale qui a conduit, depuis juin 2016, à stabiliser presque complètement la valeur du dinar par rapport au dollar. Ils affirment une nouvelle fois que"les politiques monétaire, financièreet de change devront soutenir l'ajustement. La poursuite des efforts en vued'aligner le dinar sur la situation fondamentale de l'économie, combinée àdes mesures visant à la résorption dumarché des changes parallèle, favoriseraitl'ajustement budgétaire et extérieur".Dans les projections réalisées par lFMI, l'adoption de ce train de mesures, associée à la mise en oeuvrerapide d'une série de réformes destructure, écarterait lesspectres combinés de la récession et de l'inflationqui menacent désormais l'économie algérienne sans cependant faire de miracles au moins dans une premièreétape. Elles devraient permettre destabiliser la croissance autours de 2 %au cours des prochainesannées et destopper l'érosion des réserves de change dès le début de laprochainedécennie.Un programme économique qui reviendra probablement en pleineactualité, une fois passées les prochaineséchéances électorales, dès lemilieu de 2019. En attendant, c'est undrôle de "dialogue" entre les autorités algériennes et le FMI qui se poursuit. Chute incontrôlée du dinar algérien La production algérienne étant faible et caractérisée par une faible flexibilité, "les injections de liquidités alimenteront la demande d'importations", selon les auteurs du rapport pour qui "la réponse à cette demande dépendra de l'efficacité des nouvelles barrières commerciales, mais les tensions qui ne pourront être apaisées viala balance des paiements (ce quientraînerait une baisse encore plus importante des réserves) viendront alimenter d'avantage l'inflation". Ce déséquilibre de la balance despaiements et le besoin d'importations mèneront inéluctablement vers une diminution des réserves de change, cequi fera que "les tensions exercées sur le taux de change augmenteront", selon le FMI. Si ces tensions sur le taux de change persistent, "elles risqueraientd'aboutir à une correctiondésordonnée du taux de change", soità une chute incontrôlée du dinar algérien. Un risque d'attiser les tensions inflationnistes Pour les auteurs du rapport, les effets combinés de l'augmentation de laliquidité due à un défaut de "stérilisation adéquate" de l'argent du financement monétaire et le durcissement desbarrières à l'importation font courir à l'Algérie un grand risque inflationniste. La limitation des importations et lasur-taxation de celles-ci pourraientréduire l'offre, voire déboucher "sur des pénuries pour certains produits", affirment les auteurs du rapport quivoient que dans ce cas, "les attentes en matière de salaire et de prix pourraients'ajuster rapidement et se renforcer mutuellement". En clair, les salaires et les prix s'adapteront l'un à l'autre, en augmentant indéfiniment. Dans cette situation, "les autorités pourraient alors se trouver obligées de recourir au financement monétaireau cours des années suivantes, ce qui risquerait d'entraîner l'économie dans une spirale inflationniste", selon le rapport.