L'ancien chef du gouvernement sous Chadli endjDans une longue contribution publiée L'ancien chef du gouvernement sous Chadli endjDans une longue contribution publiée hier par notre confrère El Watan, l'ex-candidat à la présidentielle de1999 replace le curseur des priorités pourl'Algérie, et met en garde contre lesdangers du statu quo.A coup de rappels historiques, et d'exemplespuisés dans les expériences de notrevoisinage immédiat, Mouloud Hamrouchedécline une feuille de route, que le paysdoit urgemment suivre pour négocier aumieux (et enfin), son passage vers "l'Etatnational" tel que proclamé par laDéclaration du 1er Novembre 1954.Ce n'est pas une déclaration de candidatureà l'élection présidentielle d'avril prochain,mais ça y ressemble fort, tant Hamrouchea dessiné avec une précision chirurgicale,les contours de ce que devrait être l'Etat etl'exercice du pouvoir.L'ex-officier de l'ALN commence sacontribution par un lourd constat qui est,d'après lui, la source de tous les maux del'Algérie. "Beaucoup n'avaient jamais noté et d'autres de ma génération, avaient simplement oublié que la Proclamation du 1er Novembre 1954 avait posé comme objectif,à savoir "la restauration de l'Etat national souverain, comme finalité du combat libérateur et comme garantie de l'indépendancenationale", assène d'emblée, Mouloud Hamrouche. Et de poser un diagnostic tout aussi lourd : "Notre pays vit des moments sensibles, qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au-delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le président soit candidat ou pas, par l'arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité", estime-t-il. Pour autant, Mouloud Hamrouche pense que "Pour l'Etat et les hommes d'Etat, il n'y a que des missions et des devoirs, point de pouvoir. Le pouvoir et son exercice relèvent d'un gouvernement soumis àcontrôle (…) L'Etat protège ses serviteurs et ses commis". Le constat n'est d'après lui, guère reluisant s'agissant de la gouvernance du pays et ce, depuis l'indépendance. Pour lui, "face à ce qui s'apparente à des débutsd'échec dans l'édification de l'Etat, dans la mise en place des conditions de l'exercice de la gouvernance, le déficit en élites politiques et en de vraies forces d'adhésion, notre pays a besoin plus que jamais, de discernement pour faire face aux diversesmenac s, peurs et résignations". Le péché originel Il en veut d'autant plus, "qu'aucune réponse ne peut contenir toute la vérité. Aucune démarche n'est exempte de faille", dans une allusion peut être à ceux qui pensent que le président Bouteflika serait le sauveur.L'ex-Premier ministre porte un regard implacable sur le pouvoir, tel qu'il est exercé en Algérie. "Tout pouvoir de secte, d'ombre ou d'influence non identifiée qui échappe à tout contrôle, est une menace traîtresse contre l'Etat et ses trois fondements,à savoir la liberté, l'indépendance et la souveraineté", tranche-t-il. Il tire d'autant plus la sonnette d'alarme, qu'il est convaincu que "dans de tels cas de figure, même le recours à l'armée risque d'être inopérant". Quid justement du rôle de l'armée, dans le système de gouvernance algérien ? L'ancien sous-lieutenant de l'ALN convoque des expériences étrangères qui cristallisent l'échec de la dilution de l'armée, dans les enjeux de pouvoir. "Des expériences et des études, y compris dans de vieux pays structurés socialement et démocratiquement, où l'armée avait servi de base un temps pour gouverner, ont démontré que cela nuit à sa mission et à sa finalité. Pire : elle risque d'avoir desconséquences sur la cohésion de l'armée. (…), cela brouille ses rapports avec la société, menace ses articulations et son organisation et affaiblit sa cohésion et sa discipline. Bien plus, cela force ses composantes, particulièrement le corps des officiers, à adhérer à des idéologies et àdevenir partie prenante des conflits internes". Conclusion : le militaire Hamrouche ne croit pas et ne souhaite pas l'implication de l'armée dans les jeuxpolitiques, comme le réclament certains partis de l'opposition. L'armée dans les casernes La gouvernance en Algérie, qui ne trouve pas grâce aux yeux de l'ancien chef dugouvernement, doit d'après lui, changer dans le bon sens. "Faut-il convoquer aujourd'hui la promesse d'édifier un Etat moderne, qui survive aux hommes, aux gouvernements et aux crises ? Faut-il rappeler encore l'engagement pris de poursuivre le processus démocratique ? Faut-il invoquer la promesse de continuer la réforme ?", rappelle Hamrouche, commepour rafraîchir la mémoire des décideurs qu'ils n'ont pas tenu leurs promesses. La société ne peut "s'accommoder de pouvoirsouverain sans contre-pouvoir" et "ne peut y avoir d'exercice d'un pouvoir d'autorité ou de mission, sans habilitation par la loi et sans un contrôle. Il y va de l'intérêt et de la sécurité de l'Algérie, de tous les Algériens et de toutes les régions du pays". Pour cause, poursuit le père des réformes économiques, "des expériences plus immédiates d'un demi-siècle de notre voisinage, pays arabes et autres pays du sud, ont démontré, que tout régime qui ne s'accommode pas d'un ordre national institutionnel, de contre-pouvoirs et surtout de contrôles, ne peut pas résister aux conjonctures et aux tempêtes, ni lui, ni son armée, ni son peuple, faute de volonté souveraine exercée en interne par l'Etat national et une gouvernance comptable." C'est pourquoi Hamrouche rappelle utilement, que "l'Etat est une souveraineté du pays et un consensus scellé de ses citoyens".Quant à la société, ce qui la structure ce sont "les partis, le débat et l'intérêt. Mais le débat ne peut à lui seul, avoir du sens etdu contenu dans une situation délétère et de légèreté, sans engagement et sans militantismepolitique, économique, social et culturel". L'ex-candidat à la présidentielle de 1999, ouvent cité comme un "recours", dresse ainsi un constat sans complaisance. Mais il ne cède pas à la fatalité. Son coup degueule réserve un happy end, pour peu quel'on répare le péché originel des responsables algériens depuis 1962.edid, MouloudHamrouche, vient de faire une entrée fracassante dans le débat politique, à la veille dela convocation du corps électoral en prévision del'élection présidentielle. hier par notre confrère El Watan, l'ex-candidat à la présidentielle de1999 replace le curseur des priorités pourl'Algérie, et met en garde contre lesdangers du statu quo.A coup de rappels historiques, et d'exemplespuisés dans les expériences de notrevoisinage immédiat, Mouloud Hamrouchedécline une feuille de route, que le paysdoit urgemment suivre pour négocier aumieux (et enfin), son passage vers "l'Etatnational" tel que proclamé par laDéclaration du 1er Novembre 1954.Ce n'est pas une déclaration de candidatureà l'élection présidentielle d'avril prochain,mais ça y ressemble fort, tant Hamrouchea dessiné avec une précision chirurgicale,les contours de ce que devrait être l'Etat etl'exercice du pouvoir.L'ex-officier de l'ALN commence sacontribution par un lourd constat qui est,d'après lui, la source de tous les maux del'Algérie. "Beaucoup n'avaient jamais noté et d'autres de ma génération, avaient simplement oublié que la Proclamation du 1er Novembre 1954 avait posé comme objectif,à savoir "la restauration de l'Etat national souverain, comme finalité du combat libérateur et comme garantie de l'indépendancenationale", assène d'emblée, Mouloud Hamrouche. Et de poser un diagnostic tout aussi lourd : "Notre pays vit des moments sensibles, qui vont conditionner son avenir immédiat et profiler irrémédiablement son devenir, au-delà de la présidentielle, indépendamment du fait que le président soit candidat ou pas, par l'arrivée de nouvelles générations aux postes de responsabilité", estime-t-il. Pour autant, Mouloud Hamrouche pense que "Pour l'Etat et les hommes d'Etat, il n'y a que des missions et des devoirs, point de pouvoir. Le pouvoir et son exercice relèvent d'un gouvernement soumis àcontrôle (…) L'Etat protège ses serviteurs et ses commis". Le constat n'est d'après lui, guère reluisant s'agissant de la gouvernance du pays et ce, depuis l'indépendance. Pour lui, "face à ce qui s'apparente à des débutsd'échec dans l'édification de l'Etat, dans la mise en place des conditions de l'exercice de la gouvernance, le déficit en élites politiques et en de vraies forces d'adhésion, notre pays a besoin plus que jamais, de discernement pour faire face aux diversesmenac s, peurs et résignations". Le péché originel Il en veut d'autant plus, "qu'aucune réponse ne peut contenir toute la vérité. Aucune démarche n'est exempte de faille", dans une allusion peut être à ceux qui pensent que le président Bouteflika serait le sauveur.L'ex-Premier ministre porte un regard implacable sur le pouvoir, tel qu'il est exercé en Algérie. "Tout pouvoir de secte, d'ombre ou d'influence non identifiée qui échappe à tout contrôle, est une menace traîtresse contre l'Etat et ses trois fondements,à savoir la liberté, l'indépendance et la souveraineté", tranche-t-il. Il tire d'autant plus la sonnette d'alarme, qu'il est convaincu que "dans de tels cas de figure, même le recours à l'armée risque d'être inopérant". Quid justement du rôle de l'armée, dans le système de gouvernance algérien ? L'ancien sous-lieutenant de l'ALN convoque des expériences étrangères qui cristallisent l'échec de la dilution de l'armée, dans les enjeux de pouvoir. "Des expériences et des études, y compris dans de vieux pays structurés socialement et démocratiquement, où l'armée avait servi de base un temps pour gouverner, ont démontré que cela nuit à sa mission et à sa finalité. Pire : elle risque d'avoir desconséquences sur la cohésion de l'armée. (…), cela brouille ses rapports avec la société, menace ses articulations et son organisation et affaiblit sa cohésion et sa discipline. Bien plus, cela force ses composantes, particulièrement le corps des officiers, à adhérer à des idéologies et àdevenir partie prenante des conflits internes". Conclusion : le militaire Hamrouche ne croit pas et ne souhaite pas l'implication de l'armée dans les jeuxpolitiques, comme le réclament certains partis de l'opposition. L'armée dans les casernes La gouvernance en Algérie, qui ne trouve pas grâce aux yeux de l'ancien chef dugouvernement, doit d'après lui, changer dans le bon sens. "Faut-il convoquer aujourd'hui la promesse d'édifier un Etat moderne, qui survive aux hommes, aux gouvernements et aux crises ? Faut-il rappeler encore l'engagement pris de poursuivre le processus démocratique ? Faut-il invoquer la promesse de continuer la réforme ?", rappelle Hamrouche, commepour rafraîchir la mémoire des décideurs qu'ils n'ont pas tenu leurs promesses. La société ne peut "s'accommoder de pouvoirsouverain sans contre-pouvoir" et "ne peut y avoir d'exercice d'un pouvoir d'autorité ou de mission, sans habilitation par la loi et sans un contrôle. Il y va de l'intérêt et de la sécurité de l'Algérie, de tous les Algériens et de toutes les régions du pays". Pour cause, poursuit le père des réformes économiques, "des expériences plus immédiates d'un demi-siècle de notre voisinage, pays arabes et autres pays du sud, ont démontré, que tout régime qui ne s'accommode pas d'un ordre national institutionnel, de contre-pouvoirs et surtout de contrôles, ne peut pas résister aux conjonctures et aux tempêtes, ni lui, ni son armée, ni son peuple, faute de volonté souveraine exercée en interne par l'Etat national et une gouvernance comptable." C'est pourquoi Hamrouche rappelle utilement, que "l'Etat est une souveraineté du pays et un consensus scellé de ses citoyens".Quant à la société, ce qui la structure ce sont "les partis, le débat et l'intérêt. Mais le débat ne peut à lui seul, avoir du sens etdu contenu dans une situation délétère et de légèreté, sans engagement et sans militantismepolitique, économique, social et culturel". L'ex-candidat à la présidentielle de 1999, ouvent cité comme un "recours", dresse ainsi un constat sans complaisance. Mais il ne cède pas à la fatalité. Son coup degueule réserve un happy end, pour peu quel'on répare le péché originel des responsables algériens depuis 1962.edid, MouloudHamrouche, vient de faire une entrée fracassante dans le débat politique, à la veille dela convocation du corps électoral en prévision del'élection présidentielle.