Après les variants anglais et nigérian, les Algériens doivent faire face, depuis quelques jours, au nouveau variant indien du coronavirus. Découvert dernièrement en Algérie, ce variant dont les six premiers cas ont été diagnostiqués dans la wilaya de Tipaza, suscite de vives inquiétudes parmi les spécialistes et la population. Détecté dans au moins 17 pays dans le monde, le variant indien est classé par l'OMS comme l'un des plus dangereux, avec les variants brésilien, anglais et sud-africain. C'est d'ailleurs avec son apparition et celle du variant anglais que la courbe de contaminations en Algérie a fortement augmenté. Cependant, l'incompréhension est totale chez les citoyens quant à sa détection sur le sol algérien alors que le pays est fermé depuis plus d'une année. Ils ne comprennent pas comment cela a pu être possible du moment que les frontières sont fermées et les différentes liaisons suspendues? Comment est-ce que ce «double mutant» qui a provoqué une explosion des contaminations en Inde, est arrivé à Tipaza? L'entrée de ce variant devrait relancer le débat sur la gestion des mouvements de et vers l'Algérie dans cette conjoncture de grave crise sanitaire. Car, dans leurs réponses, hier, aux questions des médias, le ministre de la Santé et son directeur général de l'institut Pasteur, Fawzi Derrar, ont confirmé l'origine de la contamination: le virus a été importé par un ressortissant indien, un travailleur dans le bâtiment établi en Algérie. L'information a été donnée par le professeur Benbouzid qui n'a pas manqué de préciser que l'enquête épidémiologique «est toujours en cours pour dépister d'autres cas éventuels». Il a fait savoir aussi qu'«actuellement, la situation qui prévaut est relativement stable» et qu' «il est encore tôt pour parler de troisième vague de contamination, mais la prévention et le respect des mesures préventives et sanitaires restent de mise pour préserver la sécurité de tous». Et une question s'impose: si les travailleurs étrangers sont autorisés à circuler malgré la fermeture des frontières, ne devrait-on pas prévoir au moins des mesures strictes de confinement d'une quinzaine de jours pour l'ensemble des voyageurs débarquant sur le sol algérien pour éviter toute mauvaise surprise? Cela ne semble pas être le cas et une telle négligence risque de faire plonger l'Algérie dans une troisième vague. Elle lui a au moins coûté cette hausse importante des cas quotidiens de contaminations et de décès. Revenant sur la cadence de vaccination et la réception de quotas supplémentaires de doses de vaccins, le ministre a affirmé que «nous devions réceptionner, ce vendredi, une quantité considérable de vaccin en provenance d'Inde, mais ce pays a décidé de suspendre l'exportation du vaccin en raison de la situation pandémique qui y prévaut actuellement». «L'Algérie a déjà versé 15% du montant de cette part que nous aurions aimé recevoir. Toutefois, nous étudierons toutes les éventualités pour faire face à cette situation», a-t-il ajouté. «La diplomatie algérienne veille à obtenir les parts nécessaires de vaccin», a-t-il souligné, ajoutant que le respect du protocole sanitaire et l'application de toutes les mesures préventives constituaient «le meilleur choix pour préserver la stabilité à laquelle est parvenu notre pays en matière de lutte contre cette pandémie». À préciser qu'à Tipaza, la direction de la santé a adopté des mesures préventives «rigoureuses» visant à endiguer la propagation du variant indien (B.1.617). Il s'agit de la mobilisation d'équipes médicales pour mener des enquêtes épidémiologiques approfondies dans l'entourage des personnes infectées, tout en plaçant les personnes ayant été en contact direct avec le premier cas positif au variant indien en confinement volontaire. Les enquêtes épidémiologiques et les analyses médicales ont concerné 60 personnes ayant effectué des analyses de laboratoire, avant d'être placées en confinement à domicile, tandis que les cas confirmés ont été isolés et soumis à l'observation médicale