Deux soirées d'une rare exception musicale, ont été données les 25 et 26 juin par Alain Lefèvre et son élève, le pianiste algérien Mehdi Bilal Ghazi, à l'Auditorium de la radio, puis au Palais de la culture. Deux soirées d'une rare exception musicale, ont été données les 25 et 26 juin par Alain Lefèvre et son élève, le pianiste algérien Mehdi Bilal Ghazi, à l'Auditorium de la radio, puis au Palais de la culture. Ayant bouclé une année d'étude au Conservatoire de musique de Montréal (Canada), le jeune virtuose algérien du piano, Mehdi Ghazi, s'offre un come-back bien mérité. Les deux récitals de Mehdi Ghazi ont été précédés par un concerto grosso en sol mineur de Corelli, interprété par les Jeunes musiciens d'Alger, qui ont été dirigés pour l'occasion par Elise Gautier-Villars. Le récital débute dans une ambiance bien studieuse, le jeune pianiste se détend sur son siège, et commence à détacher les notes d'un piano statique, vibrant de toutes ses cordes accordées à la forte émotion du pianiste. Dans une gestualité qui révèle une concentration sans faille, Mehdi Ghazi délaye sa partition vers les extrémités auditives d'un public plus qu'attentif, subjugué. On prélève aisément beaucoup d'assurance dans sa technique, beaucoup d'émotivité dans son phrasé qui rappelle un certain Alain Lefèvre, chose normale quand on est dirigé sous la baguette d'un grand pianiste canadien, qui l'a découvert lors de son passage à Oran, en 2005. C'est incontestable, notre jeune prodige a déjà l'étoffe et la volonté d'un grand pianiste. Il engage son programme sur les notes de l'Italien Baldassare Galuppi dit « Il Buranello », un contemporain de Casanova, éscorté en celà de la sonate k333 de Mozart, un moment remarquable. Mehdi Ghazi possède une aisance semblable à l'assurance qui faisait le bonheur d'un public ébahi par la précocité et la maturité du tout jeune homme. Les impressionnistes n'étaient pas mis en boîte, puisque le jeune pianiste s'est baladé, note par note, dans les deux mouvements de Claude Debussy dans «La soirée dans Grenade» et «Le jardin sous la pluie». Ghazi ne manquera pas de rendre hommage à ceux qui l'ont pris sous leurs ailes, l'ambassadeur du Canada William Peck et son maître Alain Lefèvre, un «inqlab zidane» offert avec une si grande modestie égale son grand talent. Par la suite, il jouera deux préludes en do mineur et sol mineur de Rachmaninov, une escapade au pays des tsars, où prestige rime avec don naturel. Au final, Mehdi Ghazi bordera la scène de lauriers des honneurs, en clôturant avec Chopin, musicien qui n'a pas su faire l'unanimité autour de son œuvre. Les médias ont toutefois déploré le désengagement des institutions concernées, qui pourraient aisément aider Mehdi Ghazi. «Il a fallu l'intervention de gens de bonne volonté, comme les Canadiens, pour voir évoluer au grand jour celui que tout le monde compare à Iguerbouchène.» Les points forts de ce jeune pianiste sont en tout premier lieu sa grande humilité et aussi sa capacité à s'adapter à tous les répertoires; il est éblouissant lors de ses récitals. C'est un point important, et une chose très rare que d'être ainsi aussi éclectique. Ayant bouclé une année d'étude au Conservatoire de musique de Montréal (Canada), le jeune virtuose algérien du piano, Mehdi Ghazi, s'offre un come-back bien mérité. Les deux récitals de Mehdi Ghazi ont été précédés par un concerto grosso en sol mineur de Corelli, interprété par les Jeunes musiciens d'Alger, qui ont été dirigés pour l'occasion par Elise Gautier-Villars. Le récital débute dans une ambiance bien studieuse, le jeune pianiste se détend sur son siège, et commence à détacher les notes d'un piano statique, vibrant de toutes ses cordes accordées à la forte émotion du pianiste. Dans une gestualité qui révèle une concentration sans faille, Mehdi Ghazi délaye sa partition vers les extrémités auditives d'un public plus qu'attentif, subjugué. On prélève aisément beaucoup d'assurance dans sa technique, beaucoup d'émotivité dans son phrasé qui rappelle un certain Alain Lefèvre, chose normale quand on est dirigé sous la baguette d'un grand pianiste canadien, qui l'a découvert lors de son passage à Oran, en 2005. C'est incontestable, notre jeune prodige a déjà l'étoffe et la volonté d'un grand pianiste. Il engage son programme sur les notes de l'Italien Baldassare Galuppi dit « Il Buranello », un contemporain de Casanova, éscorté en celà de la sonate k333 de Mozart, un moment remarquable. Mehdi Ghazi possède une aisance semblable à l'assurance qui faisait le bonheur d'un public ébahi par la précocité et la maturité du tout jeune homme. Les impressionnistes n'étaient pas mis en boîte, puisque le jeune pianiste s'est baladé, note par note, dans les deux mouvements de Claude Debussy dans «La soirée dans Grenade» et «Le jardin sous la pluie». Ghazi ne manquera pas de rendre hommage à ceux qui l'ont pris sous leurs ailes, l'ambassadeur du Canada William Peck et son maître Alain Lefèvre, un «inqlab zidane» offert avec une si grande modestie égale son grand talent. Par la suite, il jouera deux préludes en do mineur et sol mineur de Rachmaninov, une escapade au pays des tsars, où prestige rime avec don naturel. Au final, Mehdi Ghazi bordera la scène de lauriers des honneurs, en clôturant avec Chopin, musicien qui n'a pas su faire l'unanimité autour de son œuvre. Les médias ont toutefois déploré le désengagement des institutions concernées, qui pourraient aisément aider Mehdi Ghazi. «Il a fallu l'intervention de gens de bonne volonté, comme les Canadiens, pour voir évoluer au grand jour celui que tout le monde compare à Iguerbouchène.» Les points forts de ce jeune pianiste sont en tout premier lieu sa grande humilité et aussi sa capacité à s'adapter à tous les répertoires; il est éblouissant lors de ses récitals. C'est un point important, et une chose très rare que d'être ainsi aussi éclectique.