Les mères célibataires sont une frange de la population qui continue à être marginalisée dans notre société réputée pour son caractère conservateur et intransigeant et gouvernée par des lois sociales rigides qui condamnent et excluent à la fois toute femme ayant conçu un enfant hors-mariage. Les mères célibataires sont une frange de la population qui continue à être marginalisée dans notre société réputée pour son caractère conservateur et intransigeant et gouvernée par des lois sociales rigides qui condamnent et excluent à la fois toute femme ayant conçu un enfant hors-mariage. «Je l'ai rencontré dans la station bus. Je ne suis pas la fille qui sort souvent de chez elle surtout que mes parents sont trop sévères. J'ai arrêté jeune mes études. Ayant une mère malade, je passais mes journées à m'occuper des charges domestiques. Mes frères ne rataient pas l'occasion de me brutaliser jusqu'au point où je m'étais habituée à leur barbarie. Ma mère m'a toujours enseignée que la femme devait se préserver jusqu'au jour où elle appartiendra à son mari. Elle me parlait des rapports intimes comme étant une corvée douloureuse, elle me faisait peur en me racontant les sales histoires des garçons qui ne pensaient qu'à abuser des filles. Dès que je voyais un garçon s'approcher de moi, j'étais terrifiée surtout lorsque j'avais écho des histoires de crime d'honneur devenues fréquentes dans notre village. Quand ma tante qui habite la ville était tombée malade, je suis partie pour la seconder, mais le sort que me réservait le destin était terrible. J'ai rencontré un homme qui n'était autre que le voisin de ma tante et qui était célibataire. Je ne sais pas comment les choses se sont précipitées entre nous. Tout ce que je sais est que j'ai fini par goûter au fruit défendu et explorer un domaine qui m'était jusqu'ici inconnu. Ignorante des conséquences de mon acte, j'ai gardé le silence, jusqu'au jour où j'ai découvert que j'étais enceinte. Implorant mon amant de prendre ses responsabilités et de m'épouser, je me suis retrouvée seule. Je m'attendais au pire des sorts, mais heureusement que ma tante compréhensive m'a soutenue jusqu'au dernier moment et a caché mon déshonneur. J'ai été accueillie dans un centre spécialisé à Alger où j'ai accouché et fait adopté mon bébé par la suite. Aujourd'hui, je suis encore hantée par ce pénible passé. Je ne sais pas ce que me réserve l'avenir, mais je suis convaincue que je ne serais plus jamais la même personne car je porte un lourd secret », témoigne Houria. Cette jeune mère célibataire âgée à peine de 25 ans n'est qu'un cas parmi tant d'autres de femmes condamnées à subir le poids d'une erreur dont elles ne sont pas les seules coupables. Les mères célibataires sont une frange de la population qui continue à être marginalisée dans notre société réputée pour son caractère conservateur et intransigeant et gouvernée par des lois sociales rigides, qui condamnent et exclutent à la fois toute femme ayant conçu un enfant hors mariage. Alors que la conception d'un enfant ne peut être que le fruit d'un commerce charnel entre deux partenaires, les hommes se voient souvent allégés de la responsabilité d'une grave erreur et que, seule, la femme endosse. Inutile de nous trop questionner sur le pourquoi de la situation, car en société patriarcale que nous sommes, l'homme continue à être le supérieur de la femme. Ses écarts de comportement et sa transgression de la loi sociale sont souvent considérés avec indulgence par son entourage. Cependant, dès qu'il s'agit d'une femme qui commet une bêtise quelconque, elle est aussitôt rappelée à l'ordre ou totalement bannie du groupe social. Visée du doigt, par la suite, et traitée brutalement, que peut être l'avenir d'une mère célibataire qui depuis la découverte de sa grossesse commence à subir les pires atrocités et, livrée à elle-même, ne trouve que la rue ou les centres d'accueil pour refuge ? Le vécu des mères célibataires est loin d'être aisé, notamment sous un ciel comme le nôtre. Leur avenir incertain nous pousse à nous poser une série de questions en ce sens. Selon le bilan avancé par le ministère de la Solidarité, 3.000 naissances hors-mariage sont recensées chaque année en Algérie. Ce chiffre alarmant démontre l'amplification rapide de ce fait de société. Quelles sont les vraies causes qui favorisent l'accroissement de ce phénomène ? Quelles sont les caractéristiques des femmes concernées ? Quel est l'avenir des mères célibataires et de leurs enfants ? Quelles sont les mesures prises par l'Etat afin d'assurer l'insertion sociale de ces enfants et de leurs mères ? Le jugement sévère porté sur les mères célibataires par la société sera-t-il appelé à changer un jour ? La kafala résout-elle le problème des enfants nés hors-mariage ? Qu'en est-il de la reconnaissance de la paternité que fuient les hommes incapables de faire face à leurs responsabilités ? L'ignorance est considérée comme le premier facteur favorisant l'amplification de ce phénomène. L'ignorance de son corps, de celui de l'autre, de la sexualité, des moyens de contraception et de l'avenir d'une relation incertaine. L'absence d'une éducation sexuelle saine pour le garçon ainsi que pour la fille figure en tête de liste des facteurs. La responsabilité est aussi imputée au refoulement et à la frustration liés à tout ce qui a trait à l'intimité du corps et des relations dont sont exposées les jeunes personnes immatures provenant de familles rigides et parfois ignorantes. Guidés par une curiosité illimitée, ces jeunes explorent le monde inconnu de la sexualité sans même envisager les risques qu'ils encourent. L'absence totale des campagnes de sensibilisation sur les rapports sexuels non protégés, le risque de maladies sexuellement transmissibles et le risque de grossesse encouru font que les jeunes soient livrés à eux-mêmes. La défaillance au niveau éducatif et l'exclusion de l'aspect sexuel de l'éducation inculquée aux jeunes sont les premières causes que nous devons revoir dans la perspective de minimiser la fréquence de ces cas. Aussi faut-il bannir cette culture basée sur les tabous et les non-dits desquels découlent souvent des situations pareilles. Ce n'est qu'en révisant notre manière d'être, de voir les choses, d'inculquer des idées, de transmettre des principes à nos enfants, de les préparer à la vie et de mettre tout un chacun devant ses responsabilités que nous pourrons peut-être un jour aspirer à mettre un terme à de tels phénomènes de société. «Je l'ai rencontré dans la station bus. Je ne suis pas la fille qui sort souvent de chez elle surtout que mes parents sont trop sévères. J'ai arrêté jeune mes études. Ayant une mère malade, je passais mes journées à m'occuper des charges domestiques. Mes frères ne rataient pas l'occasion de me brutaliser jusqu'au point où je m'étais habituée à leur barbarie. Ma mère m'a toujours enseignée que la femme devait se préserver jusqu'au jour où elle appartiendra à son mari. Elle me parlait des rapports intimes comme étant une corvée douloureuse, elle me faisait peur en me racontant les sales histoires des garçons qui ne pensaient qu'à abuser des filles. Dès que je voyais un garçon s'approcher de moi, j'étais terrifiée surtout lorsque j'avais écho des histoires de crime d'honneur devenues fréquentes dans notre village. Quand ma tante qui habite la ville était tombée malade, je suis partie pour la seconder, mais le sort que me réservait le destin était terrible. J'ai rencontré un homme qui n'était autre que le voisin de ma tante et qui était célibataire. Je ne sais pas comment les choses se sont précipitées entre nous. Tout ce que je sais est que j'ai fini par goûter au fruit défendu et explorer un domaine qui m'était jusqu'ici inconnu. Ignorante des conséquences de mon acte, j'ai gardé le silence, jusqu'au jour où j'ai découvert que j'étais enceinte. Implorant mon amant de prendre ses responsabilités et de m'épouser, je me suis retrouvée seule. Je m'attendais au pire des sorts, mais heureusement que ma tante compréhensive m'a soutenue jusqu'au dernier moment et a caché mon déshonneur. J'ai été accueillie dans un centre spécialisé à Alger où j'ai accouché et fait adopté mon bébé par la suite. Aujourd'hui, je suis encore hantée par ce pénible passé. Je ne sais pas ce que me réserve l'avenir, mais je suis convaincue que je ne serais plus jamais la même personne car je porte un lourd secret », témoigne Houria. Cette jeune mère célibataire âgée à peine de 25 ans n'est qu'un cas parmi tant d'autres de femmes condamnées à subir le poids d'une erreur dont elles ne sont pas les seules coupables. Les mères célibataires sont une frange de la population qui continue à être marginalisée dans notre société réputée pour son caractère conservateur et intransigeant et gouvernée par des lois sociales rigides, qui condamnent et exclutent à la fois toute femme ayant conçu un enfant hors mariage. Alors que la conception d'un enfant ne peut être que le fruit d'un commerce charnel entre deux partenaires, les hommes se voient souvent allégés de la responsabilité d'une grave erreur et que, seule, la femme endosse. Inutile de nous trop questionner sur le pourquoi de la situation, car en société patriarcale que nous sommes, l'homme continue à être le supérieur de la femme. Ses écarts de comportement et sa transgression de la loi sociale sont souvent considérés avec indulgence par son entourage. Cependant, dès qu'il s'agit d'une femme qui commet une bêtise quelconque, elle est aussitôt rappelée à l'ordre ou totalement bannie du groupe social. Visée du doigt, par la suite, et traitée brutalement, que peut être l'avenir d'une mère célibataire qui depuis la découverte de sa grossesse commence à subir les pires atrocités et, livrée à elle-même, ne trouve que la rue ou les centres d'accueil pour refuge ? Le vécu des mères célibataires est loin d'être aisé, notamment sous un ciel comme le nôtre. Leur avenir incertain nous pousse à nous poser une série de questions en ce sens. Selon le bilan avancé par le ministère de la Solidarité, 3.000 naissances hors-mariage sont recensées chaque année en Algérie. Ce chiffre alarmant démontre l'amplification rapide de ce fait de société. Quelles sont les vraies causes qui favorisent l'accroissement de ce phénomène ? Quelles sont les caractéristiques des femmes concernées ? Quel est l'avenir des mères célibataires et de leurs enfants ? Quelles sont les mesures prises par l'Etat afin d'assurer l'insertion sociale de ces enfants et de leurs mères ? Le jugement sévère porté sur les mères célibataires par la société sera-t-il appelé à changer un jour ? La kafala résout-elle le problème des enfants nés hors-mariage ? Qu'en est-il de la reconnaissance de la paternité que fuient les hommes incapables de faire face à leurs responsabilités ? L'ignorance est considérée comme le premier facteur favorisant l'amplification de ce phénomène. L'ignorance de son corps, de celui de l'autre, de la sexualité, des moyens de contraception et de l'avenir d'une relation incertaine. L'absence d'une éducation sexuelle saine pour le garçon ainsi que pour la fille figure en tête de liste des facteurs. La responsabilité est aussi imputée au refoulement et à la frustration liés à tout ce qui a trait à l'intimité du corps et des relations dont sont exposées les jeunes personnes immatures provenant de familles rigides et parfois ignorantes. Guidés par une curiosité illimitée, ces jeunes explorent le monde inconnu de la sexualité sans même envisager les risques qu'ils encourent. L'absence totale des campagnes de sensibilisation sur les rapports sexuels non protégés, le risque de maladies sexuellement transmissibles et le risque de grossesse encouru font que les jeunes soient livrés à eux-mêmes. La défaillance au niveau éducatif et l'exclusion de l'aspect sexuel de l'éducation inculquée aux jeunes sont les premières causes que nous devons revoir dans la perspective de minimiser la fréquence de ces cas. Aussi faut-il bannir cette culture basée sur les tabous et les non-dits desquels découlent souvent des situations pareilles. Ce n'est qu'en révisant notre manière d'être, de voir les choses, d'inculquer des idées, de transmettre des principes à nos enfants, de les préparer à la vie et de mettre tout un chacun devant ses responsabilités que nous pourrons peut-être un jour aspirer à mettre un terme à de tels phénomènes de société.